lundi 5 septembre 2022 - par Claude Courty

De l’écologie à l’apostasie

Genèse https://www.info-bible.org/lsg/01.Genese.html - Copier-coller dans votre navigateur, si le lien ne fonctionne pas.

27 — Dieu créa l'homme à son image, il le créa à l'image de Dieu, il créa l'homme et la femme. 28 — Dieu les bénit, et Dieu leur dit : Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre, et l'assujettissez ; et dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, et sur tout animal qui se meut sur la terre. 29 — Et Dieu dit : Voici, je vous donne toute herbe portant de la semence et qui est à la surface de toute la terre, et tout arbre ayant en lui du fruit d'arbre et portant de la semence : ce sera votre nourriture.

Tels sont les commandements de la Bible et des religions qui s’y réfèrent, non sans rapport avec les Lois de Manou, édictées des millénaires plus tôt, ainsi que les enseignements de Bouddha et de Confucius parmi d’autres Sages plus jeunes de quelques siècles. Mais les commandements du Livre puis du Nouveau Testament et du Coran, par le dogme nataliste qui en a résulté et qui détermine depuis la destinée des peuples, ne sont pas sans poser problème, qu’il s'agisse de toute question de (sur)population, frappée d’un tabou dans les religions judéo-chrétiennes ou que l'Islam en fasse l'arme proclamée à la face du monde, par laquelle il entend le conquérir. Sale temps pour la planète, la biodiversité et l’humanité ! Encore qu’une excuse puisse être trouvée aux prophètes, dans le fait que le renouvellement de la population était, à leur époque, rendu hautement problématique par une espérance de vie de l'ordre de 20 ans. Mais qu’en est-il advenu pour l’homme, hormis la considérable amélioration de ses conditions moyennes d'existence ?

Ici et maintenant, parce que représentant du vivant comme un autre, il doit impérativement se nourrir, outre se vêtir, se loger et se soigner, l’homme est un consommateur. Il l’est depuis sa conception jusqu’après sa mort, comme en attestent les marchés du prénatal et du funéraire, et il se double d’un producteur dès qu’il est en âge de travailler. Il est ainsi, avant toute autre opinion ou considération, un agent économique au service de la société, concurremment avec les autres prédateurs de son environnement. Et plus le nombre de ces agents augmente, plus leurs besoins s’accroissent, plus ils produisent, consomment, échangent et s’enrichissent, quelles que soient les conditions du partage de leurs richesses. Qu’il s’agisse de ressources non renouvelables ou de pollution, les atteintes à des ressources communes augmentent d’autant et s’ajoutent à celles d’une nature jamais avare de catastrophes inopinées ou cycliques. Tous les malheurs du monde en découlent.

Incité à se multiplier sans limites, dans le but proclamé de rallier un nombre toujours plus élevé de croyants, puis plus tard d’électeurs et autres supporters de pouvoirs laïcs, il l’a fait pendant des millénaires et notamment durant les 2 à 3 derniers siècles, avec l’aide du progrès scientifique et technique ; sans restrictions ni la moindre précaution. C’est dans une imprévoyance n’ayant non seulement rien de divin, mais contraire à la moindre miséricorde, que le Livre a conduit à une exploitation destructrice de la planète par le l’indissociable binôme population-économie, celle-ci déterminant celle-là dans une croissance incessante. Et qu’une telle aberration puisse s’expliquer par le fait que la Terre étant considérée comme une étendue aux confins ignorés il ne pouvait qu’en être de même de ses ressources, ne fait que renforcer l’idée que les Saintes Écritures aient été d’inspiration plus allégorique que divine, avec pour autres effets :

— L’irrépressible désir et la capacité d’améliorer sans cesse sa condition, qui distingue l’humanité des autres espèces peuplant avec elle la planète Terre.

— la faculté de l’homme de s’inventer des besoins qui viendraient s’ajouter à ceux que lui imposait la nature ; sans compter ceux d’un supplément d’obscurantisme, en particulier de la part de la chrétienté, face aux sciences et à leurs découvertes. Par exemple : son refus d’admettre la rotondité de la Terre ; la sacralisation du corps humain en interdisant l’autopsie, donc la connaissance ; l’interdiction du droit de disposer de sa propre vie – par mise en conformité du serment d’Hippocrate avec cette sacralisation – ayant favorisé l’allongement de sa durée et conduit à exonérer l’humanité de la loi de la sélection naturelle ; le refus obstiné d'un contrôle de la natalité humaine, comme cela est fréquemment le cas pour les autres espèces, etc.

C’est ainsi en tout cas, que :

— Si environ 2,5 Millions d’êtres humains ont peuplé la Terre en l’an 1 du christianisme, 8 Milliards la peuplent aujourd’hui et plus de 11 milliards la peupleront dans quelques décennies… si la nature en laisse le temps.

— Parmi les 8 Milliards d’hommes à ce jour, 2 milliards vivent à l'inévitable niveau zéro de la pyramide sociale – coïncidant avec celui de sa richesse, avec moins de 2 $ par jour, soit 8 fois la population mondiale à l’époque du Christ, toutes conditions confondues, quel que soit le nombre de ceux qui échappent à la pauvreté.

Et c’est aussi dans ces conditions que les Saintes Écritures, de même que tous ceux qu’elles ont inspirés, ont manifestement ignoré ce qu’était une pyramide, ou pour le moins ont négligé – voire nié – le caractère structurellement pyramidal de toute société faite de l’interdépendance hiérarchisée de ses membres, comme l’est celle des hommes. Elles n’ont notamment tenu aucun compte des enseignements à en tirer en matière de vie sociale – sauf peut-être concernant l’ordre public, au maintien duquel la crainte d’un châtiment divin peut encourager –, ni du fait que pouvoir et contre-pouvoir, comme richesse et pauvreté – en tout – existent l’un par l’autre. Sans puissants points de faibles, sans riches point de pauvres, et réciproquement. Sans omettre l’illusion relative à la liberté de chacun de choisir sa propre existence. Et depuis, trop rares ont été ceux qui ont pensé devoir remettre en cause l’injonction nataliste des Écritures. L’immense majorité des êtres humains, intellectuels en tête, négligeant les fondamentaux de leur condition, ont passé outre, incapables de concevoir que leurs malheurs augmentaient irrémédiablement avec leur nombre et leurs activités, aidés par un progrès dont ils se sont bien peu souciés de savoir jusqu’où il irait.

Conséquence particulière sur la condition humaine, dans ce qu’elle peut avoir de plus cruellement incontournable, tout autant négligé que ce qui précède : la relativité des notions de richesse et de pauvreté et l’existence d’un niveau zéro de la pauvreté, autant irrémédiable qu’absent des discours les mieux intentionnés. D’où le véritable tonneau des Danaïdes offert aux philanthropes, face aux centaines de millions, puis aux milliards de miséreux survivant à la base extrême d'une population structurellement composée de 86 % de pauvres pour 14 % de riches.

Et pour la planète ? Tout n’est-il dit pas dans les versets du Livre rappelés au début de cet article, pour avoir fait de l’être humain le premier prédateur de la planète ? L’ennemi irréductible de son environnement… et de lui-même ; en attendant que des machines qu’il aura imaginées ; dénuées de désirs autant que de vanité et beaucoup plus frugales que lui, le remplacent ?

Peut-être est-il nécessaire de souligner que les ressources non renouvelables existaient dans la création, et que si les renouvelables existaient elles aussi, c’est encore le progrès scientifique et technique qui devait en révéler l’existence et conduire à leur exploitation abusive. Et c'est ainsi qu’une biodiversité garante des grands équilibres de la planète a été sacrifiée pour satisfaire des besoins vitaux comme accessoires de l’être humain, avec une avidité sans commune mesure avec celle des autres espèces avec lesquelles il a partagé jusqu'ici son univers.

L'humanité qui, avec ou sans l'aide de Dieu, s’envole de nos jours pour l'exploration spatiale au long cours, agit-elle comme prétendaient hypocritement le faire Christophe Colomb et ses commanditaires, avec pour but d'agrandir son royaume, ou poursuit-elle désormais sans fard son enrichissement matériel, par exportation de l'indissociable binôme population-économie ? C'est toujours avec le même cynisme en tous cas, quant aux effets de sa prolifération, qui est d'abord celle des plus pauvres, l'hypertrophie de la pyramide sociale s'accompagnant fatalement de l'extension proportionnelle de sa base – coincidant avec le niveau zéro de la richesse collective.

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4 réactions


  • Claude Courty Claude Courty 5 septembre 2022 11:40

    Erratum

    11ème §, 3ème ligne, lire : niveau zéro de la « richesse » et non de la « pauvreté ».


  • Sylfaën.H. Sylfaën.H. 5 septembre 2022 13:10

    Bonjour,

    En tant que de besoins :

    parce que représentant du vivant comme un autre, il doit impérativement se nourrir, outre se vêtir, se loger et se soigner,

    à assurer ses 2000Cal/Jr.

    En France, tu vaut 40000€, PIB/Population.

    Prix de la Calorie ?

    .

    En tant qu’intérêts :

    l’homme est un consommateur.

    ... de masse.

    Incité à se multiplier sans limites,

    Contraint eut-été plus juste. Il faut du Fric, tu ne peux y échapper.

    Et pour la planète ? Tout n’est-il dit pas dans les versets du Livre rappelés au début de cet article, pour avoir fait de l’être humain le premier prédateur de la planète ?

    d’accord, il y a 3000Ans. L’être humain est le seul animal ayant conscience de la finitude de l’espace qui le porte, le nourrit, se voyant en-Pétri.

    L’ennemi irréductible de son environnement…

    Le glissement de homme vers ORDRE-ORGANISATION-FRIC-ECONOMIE sert à déresponsabiliser nos Puissants. Le Vote existe POUR CA : Elire nos responsables. L’inversion sur notre gueule qu’ils pratiquent est la démonstration de leur impotence à FAIRE.

    Le siffleur de rat nous amenant au gouffre s’appelle La Monnaie. C’est le problème des millénaires, secret qu’ils gardent serrer très fort entre leurs petits doigts. Il est très dangereux quand certains accélèrent la musique, augmentent le volume, ajoutent du bruit au bruit.

    et de lui-même ;

    par inversion.

    .

    Pour ce qui est de Dieu : il ne VOIT pas.

    C’est bien un problème de système,

    qu’il faut changer.


  • Sylfaën.H. Sylfaën.H. 5 septembre 2022 14:10

    La Monnaie EST le problème.

    Il y a La Monnaie-(échange bi-latéraux), et Les monnaies-(nationales), deux choses différentes.

    Marx écrit : M-A-M, et A-M-A, (Argent, Marchandise)

    Il s’agit de 2 régimes de fonctionnement : le 1° comme facilitateur-(échange+relation), le 2° comme spéculation-(usage+objet). Tu n’aimeras pas 2 maîtres : un logos cohérent-(analysable) peut être départi en 2sacs : des objets, OU des relations.

    Le mot FRIC joue dans les 2sacs !!! Aucun discours n’y résiste. Tu es perdu.

    Aucune civilisation n’y a résisté. Les relents manichéistes avant zone-sombre-(comme aujourd’hui), comme Vrai|Faux, Bien|Mal, crédit|dette, 0|1, droit|devoirs exprime une présence en-objet ET en-relation. Ce n’est que la nième suite du Transformisme de l’homme-(tellement il est trop con pour s’adapter à cette société de gens-foutre, payer à rien produire à part du Vent, le cûl dans son fauteuil-en-sky à chier dans l’eau potable, à être servi).

    Mieux que le débile Raison|passions, ils en sont aujourd’hui à jurer Egalité|passions.

    (j’te réponds aux autres points un peu plus tard smiley


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