De la responsabilité des peuples
Nos "amis" ukrainiens vous savez le genre d‘ami que vous avez lorsque l’on vous impose de cohabiter avec quelqu’un, ont parfois des raisonnements intéressants.
La Pravda de Kiev, journal passionnant qui reflète la propagande ukrainienne, dans une forme un peu atténuée a ainsi publié un article fort intéressant :
Political responsibility spares no one – we must hold every Russian responsible | Ukrainska Pravda
La position ukrainienne
Je ne le traduirais pas, la tâche dépasse mes modestes moyens, mais une recension semble être intéressante.
Dans l’univers mental de cette dame, la Russie mène une guerre génocidaire en Ukraine.
Que nous dit l’ONU ? Avec plus de 10.000 civils morts, la guerre en Ukraine atteint un « tournant historique » | ONU Info
10000 morts civils, désolé pour une guerre qui a tué 41K soldats russes on est un civil pour 4 militaires (Je vous passe les ukrainiens) donnez-moi une seule guerre récente où vous avez eu un si faible ratio. Pour un génocide, c’est mal fait et le chiffre devrait alors être cent fois plus élevé.
Nous avons d’ailleurs avec Gaza un exemple de ce que peut-être une guerre brutale faite aux populations. Israël refuse le terme de génocide et admettons-le, relativement à raison, même si juridiquement, vu leurs déclarations, l’intention sera prouvée. Pourtant, les 22000 morts à ce jour ne détruirons pas le peuple palestinien[1] : l’action des forces israéliennes à Gaza relève du bombardement indiscriminé voulu pour détruire tous les abris. Les Russes sont à des années-lumière d’avoir seulement envisagé un tel traitement pour l’Ukraine.
Donc, cet argument non valable, mais typique de la propagande ukrainienne sera ignoré et traité comme il doit l’être : Un mensonge pour se victimiser.
De même, elle décrit la Russie comme une dictature. Ce pays organise des élections régulières et l’auteur reconnait que le peuple russe dans tous les sondages soutient ses dirigeants. Sacrée dictature où le peuple approuve la politique menée ! On voudrait voir la même dans des démocraties, par exemple en France, ou, pour reprendre son exemple, en Allemagne. L’auteur admet qu’à Berlin les manifestations anti-guerres en Ukraine se poursuivent sans affecter la politique gouvernementale.
Là encore, ce marronnier de la propagande ukrainienne sera ignoré.
Venons-en au cœur de son argumentaire :
"En ces temps d’individualisme, si les gens choisissent de s’identifier à une nation alors ils doivent en supporter les crimes. Se reconnaitre comme membre d’une nation est un choix et donc doit conduire à assumer le bon et le mauvais car vous choisissez de bénéficier de la fierté collective liée. " Donc, pour elle les Russes doivent supporter les conséquences de leur choix de se dire russes.
Le raisonnement, s’il est valable s’applique alors à toutes les nations, pas seulement aux russes, appelées à porter le poids des péchés de leur dirigeants si elles ne les ont pas refusés.
Il est amusant que la presse Ukrainienne, si prompte à parler de dictature en Russie choisisse d’évoquer une telle responsabilité des peuples, mais est-ce le premier grand écart de ce type que nous constatons chez ces gens-là ?
Les Russes vivraient en dictature, dans une société écrasée par la répression mais ils devraient s’organiser pour se révolter ? Glissons mortels n’appuyons pas, la contradiction est intrinsèque à ces gens.
Et si les Ukrainiens se révoltaient contre leur gouvernement qui les envoie à l’abattoir ? Vous voyez, on peut retourner cette logique, mais accordons-lui de demeurer sur la Russie.
La dame reconnait d’ailleurs que cette société est informée par cette singulière dictature qui laisse à sa population l’accès à l’ensemble des médias mondiaux.
Pique facile, je l’admets, revenons à son raisonnement. Donc, toute population informée qui choisit de se recommander d’un pays doit assumer collectivement la responsabilité des décisions prises par les dirigeants dudit pays.
Pour construire son raisonnement, cette dame convoque un philosophe allemand : Karl Jaspers[2].
Celui distingue selon elle les culpabilités criminelles, politiques, morales et existentielles.
La culpabilité criminelle ne peut être prononcée que pour des actes commis par les individus et par des cours de justice.
Les culpabilités morales et existentielles ne peuvent être imposées aux individus.
Madame est bien bonne, le travail médiatique actuel sur nombre de sujets, comme la colonisation, l’environnement… ressemble pourtant à une tentative de faire porter de telles responsabilités sur nos peuples. Pourquoi ? Car cela favorise l’anomie et rend l’action collective des peuples pour défendre leurs droits plus complexes. Reconnaissons-le, nos médias ont dans ce domaine accomplit du bon travail pour culpabiliser et faire baisser la tête.
Reste la fameuse responsabilité politique. Selon ce fameux philosophe, les peuples doivent contrôler leurs dirigeants et assumer les actes de ceux-ci. Les citoyens seraient responsables des acte commis en leur nom.
Il est intéressant de noter que le fait d’être dans un régime par mandataire qui coupe le peuple de la prise de décision réelle, objection bien plus valable que celle de la dictature Russe, ne semble pas exonérer la population.
Reconnaitre l’incapacité d’agir de la population serait selon elle mépriser le peuple et le réduire à l’état d’esclave dominés. Voilà qui intéressera les gilets jaunes qui se sont pourtant levés !
Raisonnement philosophique bien pratique pour la dame. Oserais-je lui objecter que dans ce cas, les actions du gouvernement ukrainien envers ses populations du Donbass et du Lougansk ouvrent la voie aux mêmes réclamations.
Où était cette dame lorsque l’armée ukrainienne bombardait le Donbass ? Lorsque le pouvoir ukrainien cessait de payer les retraites dues aux travailleurs et les services publics ?
Voilà aussi un cas intéressant de responsabilité collective, non ?
Mais passons, nous ne sommes ni Ukrainiens ni russes et les actes commis dans ces pays ne nous engagent pas. Concentrons-nous donc sur notre devoir selon Jasper.
Nous devons assumer les actes de nos dirigeants que nous sommes censés contrôler. Alors, je vais commencer par le réquisitoire, puis après, nous devrons interroger les moyens de contrôle effectif dont nous disposons.
La France a-t-elle commis des crimes ?
Le plus évident, venu le premier à l’esprit est la Libye. Sur la base de fausses accusations, au prix du détournement d’une résolution de l’ONU déformée comme un Bretzel, nous avons bombardé ce pays. Le résultat est sans appel : une perte de niveau de vie pour l’ensemble de la population, une guerre civile et le retour de l’esclavage.
Aux yeux du monde entier, cette guerre voulue par plusieurs pays occidentaux (USA, France, Royaume Unis) est une agression fondée sur des mensonges.
La Syrie.
Je sais, selon nos médias, la répression sauvage aurait déclenché la guerre civile. Vision angélique. En réalité, des milliers de Djihadistes armées par nos services via les états du Golfe ont marché sur le pays et fournit la force de frappe de départ. Ils ont ensuite internalisé le conflit.
« Nous mettrons votre pays à feu et à sang ! » aurait-on promis à Bachar. Promesse tenue au vu des réalisations. Celles de ces gens dont monsieur Fabius disait qu’ils faisaient du bon travail.
Donc, inutile d’approfondir, ajoutons le régime banderiste d’Ukraine qui menaçait de livrer Donetsk à ses bataillons de représailles et l’on imagine quelles représailles, pour faire bonne mesure. Nous nous sommes déshonorés par la livraison d’armes à un régime criminel qui avait sans hésiter envoyé police et armée réprimer les mouvements de protestation.
Par-delà, l’obstination de la France, entre autres, a causé entre 400 et 500 mille morts dans des opérations de combats aussi mal menée que non nécessaire.
Inutiles car la paix aurait pu être signée en Avril 2022, nous le savons maintenant. Si les dirigeants occidentaux se sont permit d’encourager le président Zelenski à rejeter le traité, auraient-ils pu agir ainsi s’ils n’avaient pas connu l’existence d’une frange de la population confite dans la russophobie et prête à soutenir cette politique.
Cette frange de la population a d’ailleurs participé à une désastreuse politique militaire. L’ampleur gigantesque des pertes ukrainiennes ne s’explique pas seulement par une supériorité russe. Mais surtout par une politique militaire kiévienne focalisée sur la communication. Krynky, la résistance insensée à Barkhmut, les combats au delà du raisonnable dans nombre de villes qui ont abouti à briser des unités complètes au lieu de leur permettre de reculer et de se réorganiser. On se souviendra des combats de Robotnye où l’offensive fut là encore poursuivie au-delà du raisonnable.
Pourquoi ? Des hommes sacrifiés seulement pour maintenir l’enthousiasme de ces petits télégraphistes. Cela signifie que des dizaines, peut-être des centaines de milliers d’Ukrainiens sont morts pour offrir à des occidentaux en mal être leur parfait petit spectacle de gladiateur.
Inutile d’en ajouter à la liste des crimes, tout est là, et la seule question est de savoir si le peuple francais (Pardonnez-moi de me préoccuper des miens) devra ou non assumer cette responsabilité.
Selon, notre chère ukrainienne, tout doute peut-être exclu, les francais devront assumer ! (Eh oui, il faut bien réfléchir avant de mettre en place les concepts, ils peuvent se retourner contre vous)
Reste la question de nos moyens de contrôle ?
Rappelez-vous l’épisode des gilets jaunes, des morts, des blessés, des milliers d’arrestations.
Et le résultat ? Dix milliards réalloués.
La réforme des retraites, un vaste mouvement social pour ne rien obtenir. Pas la plus petite modification.
Les peuples voient leurs moyens d’information contrôlés par la propagande. S’informer consomme des ressources, du temps et la plupart des gens vont au plus simple.
Il y a désormais un risque supplémentaire avec la menace de la mort sociale. La violence, les insultes utilisés par certains pour briser les oppositions créent une barrière
De même, la population est-elle libre ? Selon Keynes, au-delà de 30% de revenu socialisé, nous entrions en socialisme. Nous en sommes à 50%. Les retraites, la santé, conduisent à dépasser ce seuil. De fait, l’état par la distribution de logement, de multiples subventions peut soutenir de vastes clientèles électorales. Celles-ci s’exécuteron comme les dirigeants le demanderont, peu importe l’infamie des politiques suivies.
Nous l’avons vu durant la crise COVID où tant de médecins ont suivi les ordres, où la science fut instrumentalisée, réduite au consensus des plateaux.
Dans un régime par mandataire, où le mandat impératif est interdit, rien n’empêche les dirigeants de commettre des forfaitures. Leur seul risque, assez ridicule admettons le, est de ne pas être réélu. Il suffit de proposer une nouvelle équipe, celle-ci recasera les sortants et le schéma de Ponzi "démocratique" peut se poursuivre.
Pouvons-nous seulement parler de contrôle démocratique dans ces conditions ? Où est la responsabilité politique de peuples adultes dans un tel système ? Pourtant, les décisions sont prises en leur nom.
Alors, où en venir ? Simple, les citoyens ne peuvent, dans le monde actuel, être poursuivis pour une politique placée hors de leur portée. Cela doit être clair.
Mais, doit-il en aller de même pour ceux dont le choix est de hurler avec les loups ? De se placer du côté de la meute et de participer ?
La liberté d’expression est une belle chose, mais les plateaux de LCI montrent que celle-ci protège des mercenaires. Des individus qui bénéficient de rentes et de reconnaissance en raison de leur défense zélée du narratif voulu par les rédactions/Actionnaires.
Cet obstacle pourrait être évité si l’ARCOM effectuait son travail et contraignait les médias, au moins télévisuels, à une présentation équilibrée des faits. Elle est, force est de le constater, aux abonnés absents !
Ce fait seul, dédouane le peuple français, car peut-on reprocher à des gens contraint de marcher à cloche pied de ne pas réussir un sprint ? On a choisi de priver la population de la moitié de l’Information, il est impossible de lui reprocher de ne pas avoir été chercher le reste.
Les responsables
A l’inverse, les responsables ont lourdement engagé leur responsabilité. Eux devront rendre compte, non pas de leurs choix personnels, mais avant tout d’avoir privé les autres citoyens de leur droit à décider. Leurs calomnies, leurs harcèlements ont été et son condamnables. Ils peuvent avoir des comptes à rendre devant les tribunaux pour cette brutalité. Ici, les tribunaux devront estimés la gravité des actes sur la base des actes individuels, mais à la lumière des conséquences des décisions.
Tous les médias ne sont sur ce plan pas à égalité. Les médias sociaux, les journaux, réputé d’un accès facile, donc sans barrière à l’entrée peuvent se permettre une position partisane, car des alternatives existent. Sur les médias audiovisuels, tributaires de fréquences télévisuelles.
Ceux-ci doivent alors compenser leur situation d’oligopole par une obligation renforcée de pluralité.
Tel est le rôle de l’ARCOM, aux abonnés absents et coupable d’avoir abandonné sa mission. La culpabilité liée à cette inaction ne saurait en aucun cas être minorée. Ces gens avaient accepté la mission que leur fixe la loi pour la trahir. Certes, ils plaideront que ceux qui les ont nommés attendaient cela d’eux, mais le texte juridique ne fut pas changé et nous sommes, parait-il, dans un état de droit.
Il en va de même pour les rédacteurs en chefs des médias télévisuels. Pouvaient-ils ignorer leur responsabilité de pluralisme, fixée par les conventions de leurs chaines ?
Enfin, ceux qui ont choisit de s’engager, de participer doivent se voir appeler en réparation des dommages infligés au peuple français à la hauteur de l’infamie de leur participation. (Les insultes, les harcèlements doivent être punis) Comme à Nuremberg, ou suivre les ordres n’exonérait pas, avoir suivit la propagande ne pourras pas être une excuse. Les moyens de ré information existaient.
Il est essentiel de faire payer ces individus, car ainsi la propagande perdra ses relais et le débat démocratique sera revivifié. Sinon, nous serons collectivement tenus pour responsable par le reste du monde qui se prépare à nous présenter la facture des trente dernières années de crime.
[1] Attention, nous parlons de la situation actuelle, mais elle peut évoluer, la crise sanitaire et alimentaire de gaza, recèle des potentialités dans ce domaine.