jeudi 7 février 2013 - par Henri Diacono

De la vermine arabique dans le Printemps Arabe ?

 La question se pose avec de plus en plus d’acuité. Invisible, le ver de la pourriture est dans le fruit. Inoculé par l’Homme cet éternel filou, il est en train d’y faire son nid. Dans le cœur même du printemps arabe et surtout de la révolte du jasmin tunisien dont la floraison promettait tant, et qui ainsi risque de faire chanceler à travers tant de nations, l’espoir pourtant légitime de toute une jeunesse.

 Le mouvement initié en Tunisie par celle-ci à mains nues (330 jeunes désarmés tués) confisqué par d’autres, exilés dans le confort depuis très longtemps , l’un à Londres et l’autre à Paris, tel l’islamiste Ghannouchi (ex Frères Musulmans) et le laïc Marzouki (ex ligue des Droits de ‘Homme), est en train de se briser en une vague solitaire et donc inutile. Dans l’indifférence générale. Dans la morosité, ou plus tragique, sous les bombes et parmi les morts, sur les bords de la Méditerranée comme ailleurs, l’avidité d’une liberté toute neuve, à nulle autre pareille, s’est estompée et risque aujourd’hui de redevenir une lamentable utopie.

 Sans même s’en rendre compte les peuples qui, grâce à elle, croyaient s’être débarrassé à tout jamais de l’asservissement, avant ou après le colonisateur, des califes, émirs, rois, sultans, beys, deys, guide ou présidents qui les oppressaient depuis des siècles sous le couvert d’une religion poussée à son paroxysme, sont en passe de se retrouver plongés dans une servilité plus rétrograde encore. Dans l’obscurantisme le plus total. Alors que l'homme s'apprête à s'envoler pour Mars.

 La faute à qui ? Mais justement à ceux là même qui, du côté de l’Occident , applaudissant et criant au miracle, étaient accourus à leur chevet (et le font encore) entrainant dans l’ombre de leur sillage, cachés dans les pétrodollars d’Arabie, Qatar, Koweït et consort ( qui n’ont que des biftons à défaut de poète, philosophe ou savant), des fourbes autrement plus dangereux que les canons et les dictateurs, c'est-à-dire une cohorte de prédicateurs barbus prônant pour les peuples musulmans affranchis le retour eu Moyen Age ! Comme chez eux. C'est-à-dire en imposant, même dans la violence, les prières dans les rues, la ségrégation envers le sexe dit faible, les codes vestimentaires et du langage, sans oublier bien sûr voile et burqa pour les femmes, robes longues et barbe pour les hommes, autant de signes d’une religiosité accrue. Avec, cela va de soi, les tribunaux barbares et expéditifs. De droit divin.

 A la suite des récents mouvements contestataires chez les arabo-musulmans, le premier pays que cette « vermine arabique » a choisi de sournoisement cancériser a été justement le plus petit, le moins belliqueux mais le plus courageux d’entre eux, et surtout le plus tolérant dans le domaine de la religion qu’il n’a jamais brandi pour se débarrasser du tyran : la Tunisie. Celle qui justement avait donné le coup d’envoi des révoltes par sa seule jeunesse sans aucun autre appui, politique, syndical ou étranger. La Tunisie, malékite depuis plusieurs siècles. C'est-à-dire la Tunisie qui dans sa pratique religieuse a entre autres et depuis toujours estimé que seul Dieu est juge des pratiques du croyant, que la contrainte est contraire à l’Islam et que la laïcité demeurait l’une de ses plus précieuses conquêtes avec le statut de la femme datant lui du siècle dernier.

 La vermine s’y est installée avec la complicité et le laxisme des dirigeants actuels du pays, issus dans leur quasi totalité du parti religieux Ennahdha, protecteur des salafistes et de leurs méfaits, entretenant par ailleurs une milice armée « pompeusement » appelée « Ligue de la Protection de la Révolution ». En retardant à loisir l’échéance de leurs mandats, ces dirigeants dont le Président de la République pourtant laïque, accueillent à tour de bras et comme des princes, à coups de tapis rouges et d’honneurs, les plus radicaux, les plus virulents des prédicateurs en renom venus notamment « des bienfaiteurs financiers » que sont l’Arabie Saoudite, bien sûr, mais aussi le Koweit, le Qatar et même l’Egypte.

 La peste et le choléra confondus, le danger, le pire de tous, car souterrain, souvent invisible, est là à quelques encablures de l’Europe. La Tunisie se défend comme elle le peut (1 et 2). La Lybie est contaminée, l’Egypte est prise de convulsions et n’en déplaise à beaucoup de doctes experts, bon nombre de nos gouvernants, du moins les plus puissants, font mine de l’ignorer. Pire, ils semblent y contribuer. Par exemple sous la houlette de la sacro-sainte (c’est à voir !) ONU, qui roule toujours au bénéfice des plus forts, ce « machin » comme l’avait appelé en son temps De Gaulle qui lui aussi n’avait rien d’un saint, lorsque donc, le FMI, les Etats Unis, l’Union Européenne, Bruxelles, l’Allemagne etc… sans le Royaume Uni ni la France (tiens, tiens !), lancent récemment en faveur de la Syrie martyrisée un téléthon de donateurs (1 milliard 500 millions de dollars) au sein duquel, et en bon rang, figurent les banquiers omniprésents que sont encore une fois… Arabie Saoudite, Koweït, Bahreïn et Qatar, il est évident que les milliards de dollars promis transporteront en catimini avec eux, en Mésopotamie, ou ce qu’il en reste hélas, de savants inquisiteurs.

  Des religieux passés maitres dans l‘art de l’endoctrinement d’un autre temps et qui terroriseront une terre où pourtant on continue de parler l’araméen, la langue que pratiquait Jésus et les siens, où vivent des milliers et milliers de chrétiens, dont des moines et des sœurs dans des couvents soigneusement respectés et entretenus, et où le chant du muezzin du haut des mosquées, se mêle depuis des lustres au carillon des clochers d’églises. La mère patrie de ceux qui ont bâti l’Andalousie avec ses penseurs, ses philosophes, ses architectes et ses mathématiciens et surtout sa tolérance religieuse. L’âge d’or de l’islam.

 Il est d’ailleurs évident que ce sont les fidèles auditeurs de ces schizophrènes de Dieu (ou de son clone), embrigadés par eux, qui hantent déjà, en les détruisant à jamais, les rues de ce pays chargé d’Histoire où sont nés sur la planète, l’écriture, la sédentarisation, l’habitat puis la cité, l‘agriculture, l’élevage d’animaux devenus familiers et la vie en communauté avec ses lois qui n’avaient rien de…religieux. Un bout de terre baignée des eaux qui, voilà des milliers et milliers d’années, avait jeté les bases de La civilisation en compagnie des ancêtres des irakiens. De Notre civilisation.

 « Drogués à coups de lois et injonctions soi-disant divines », ces fous à l'oreille aveugle, jeunes pour la plupart, sont venus en Syrie puis aux confins du Sahara, armés jusqu’aux dents, depuis tout ce que le Moyen Orient, et même (3) l’Afrique du Nord (ils y ont commencé à sortir du bois en toute quiétude bien outillés par les armes déversées en Lybie par qui vous savez) comptent d’assoiffés de sang, de haine et de soi-disant vengeance séculaire. Pour installer au pouvoir leur folie sous le couvert de la suppression dans le monde arabo-musulman d’un autre dictateur (encore un, version Occidentale) qui était pourtant un homme fréquentable il y a peu. Comme l’avaient été en leur temps, Ben Laden, Saddam Hussein, les talibans, puis avant « le printemps arabe », Moubarak, Kadhafi et au seuil de la « révolte du jasmin » qui avait mis le feu au précédent, Ben Ali, le « froussard » le seul à vivre libre aujourd’hui, avec son épouse, son fils et ses milliards, bien au chaud, devinez où ?

 Mais en Arabie Saoudite, voyons ! 

 L’Arabie Saoudite, encore et toujours elle. Imitée par ses vassaux timbre-postes crpulantsous l'or que sont les Qatar, Koweït et Bahreïn

 Voilà le cœur du problème, l’épicentre de ces conflits actuels que l’on nomme à tort et trop souvent, guerre des religions et que nul dans le concert discordant des Nations ne veut montrer du doigt, ONU comprise (4).

  L’Arabie Saoudite ! Paradoxalement, une dictature royale et…moyenâgeuse, alliée indéfectible de tout ce que la terre compte de démocraties dites modernes, civilisées et jsutes. Un désert gorgé d’or…noir découvert en 1938, ami-ami des anglais depuis plus longtemps encore, puis des amerloques (ses protecteurs depuis plus de soixante-dix ans because pétrole) après s’être constitué en 1932 (deux ans seulement avant ma naissance, « purée va ! ») en un royaume dirigé par un chef de tribu surpuissant, Ibn Saoud, très largement inspiré par un certain Ibn Abdelwahhab dont les revendications dogmatiques appliquées (elle le sont toujours) feront trois ou quatre décennies plus tard, le nid du wahhabisme, sa doctrine, donc du salafisme et donc de la chienlit actuelle. Du terrorisme dit" islamique" par pur confort chrétien.

 Le nœud de vipères n’est pas en Syrie, Egypte, au Mali ou au Sahara. Il n’est pas non plus au cœur de l’Afrique ni sur ses côtes méditerranéennes. Il n’est pas à Gaza en Palestine ou même en Perse, pardon en Iran ! La vipère est dans la péninsule arabique et uniquement là et croyez-moi il faut être aveugle, sourd, muet, ignare pour ne pas l’admettre. Ou plutôt complice. Une complicité d’Etat. Et comme on ne peut croire que tous les complices soient des idiots, force est de se poser cette question troublante :

  « Mais que cherchent-ils en fermant les yeux sur une telle félonie ? »



17 réactions


    • Henri Diacono alias Henri François 7 février 2013 12:09
      • Edelweiss, qui vous dit que les arabes ne peuvent vivre démocratiquement ? Lorsqu’on affirme ainsi ce doute, nous pensons automatiquement à NOS démocraties, celles que nous croyons exemplaires et qui ne le sont pas. Je pense - ou j’espère si vous préférez - que les pays arabes ou du moins le mien qui est la Tunisie, est capable de se doter d’une démocratie, ou code de vie si vous le voulez , différente, tout en y étant proche, de la démocratie à l’occidentale. Et de pouvoir en vivre.
      • Vous savez, pas plus tard que jeudi, la Tunisie, ce pays où je vis après y être né, viens à nouveau de donner une leçon « d’envie de liberté » à tout un continent (en partie désertique), la péninsule arabique pour ne pas la nommer, en manifestant massivement, à la suite du meurtre d’un leader progressiste, contre la tentative d’obscurantisme du pouvoir actuel à forte connotation « islamique ».
      • Preuve que la « composante islamique » comme vous l’appelez est incapable dans cette nation, petite par la taille, mais riche, très riche par son Histoire, de« drainer les mécontentements ». Et puis je vous en prie, laissez les recouvrir leur liberté et leur soif de citoyenneté et après on verra et vous avec. Inch’Allah !
      • Un peu de patience que diantre. Le printemps arabe fleurira.
      • Amicalement.

  • sirocco sirocco 7 février 2013 11:27

    Arabie Saoudite, Qatar, Koweït et Bahreïn sont les grands alliés des USA et d’Israël dans le monde arabe.


    • Henri Diacono alias Henri François 7 février 2013 13:01
      • Bien vu sirocco. Vous avez lu entre es lignes. J’ajouterai volontiers à votre phrase, les anglais et d’autres.
      • D’où la question de fin d’article.
      • Mais que cherchent-ils tous ceux là (vous les citez) en jetant du feu - l’islamisme radical -sur celles des nations arabes qui veulent s’émanciper ?
      • Pou moi la réponse est simple.

    • Sortirducadre Sortirducadre 7 février 2013 17:03

      Alors c’est quoi la réponse du coup ?


  • voxagora voxagora 7 février 2013 12:14


    Mettre sur le même plan l’islamiste Ghannouchi et le laïc Marzouki alors que l’islamisme est hégémoniste par la violence, et qu’une fois islamisé on ne peut sortir de l’islam pratiquement que mort, c’est un peu fort de café.
    Prôner que c’est la faute de l’occident PARCE QUE c’est lui qui a introduit, cachés derrière Arabie/Qatar/Koweït et consort, les prédicateurs barbus prônant le retour au Moyen Age .. 
    C’est fort aussi : encore un peu et bientôt c’est l’islam qui a été inventé et introduit par l’occident !
    A moins que vous ayiez tellement peur de passer pour islamophobe que vous dites les choses sans les dire tout en les disant, et noyez le poisson en récusant après avoir accusé. Je précise que je me trompe peut-être, je n’ai pas tout lu.

    • Henri Diacono alias Henri François 7 février 2013 12:40
      • Mais c’est vous, Voxagora, qui « êtes un peu fort de café ». Je mets et mettrai volontiers toujours et encore sur le même plan deux hommes aux idées opposée s’alliant pour assouvir chacun sa soif de pouvoir et c’est le cas.
      • D’autre part, à Londres bien protégé par l’english pendant 20 ans Ghannouchi d’une part et à Paris d’autre part Marzouki, choyé par le français tout au long d’une dizaine d’années, ont du bien naviguer dans les milieux politico-économiques de ces deux capitales et leir de solides appuis au cas où ils pourraient revenir au « pays »....libéré par d’autres.
      • Qui donc vous fait croire que l’islam a été inventé par l’occident ? J’opterai plutôt pour dire que l’occident - du moins certains des pays d’occident - sont des pyromanes pour l’islam. Ils ont laissé pousser et abondamment arrosé l’islamisme radical pur et dur. En Arabie, en Irak, au Pakistan (crée de toute pièce par les Anglais) etc...etc... Ils ont en outre laisser les saoudiens étouffer dans l’œuf la révolte au Bahreïn...Et poussent à la destruction de la Syrie. (et là je renifle une forte odeur israélienne)
      • Enfin la Tunisie vient de vous donnez une belle leçon ce jeudi. Vous verrez que Marzouki disparaitra très vite de la scène politique locale tout comme Ghannouchi et d’autres.

    • Alois Frankenberger Alois Frankenberger 7 février 2013 12:48

      Le Pakistan a été créé par des indiens musulmans qui ne voulaient pas vivre dans un pays majoritairement hindouiste.

      http://fr.wikipedia.org/wiki/Partition_des_Indes


  • Alois Frankenberger Alois Frankenberger 7 février 2013 12:15

    L’argent domine le monde et l’Arabie Saoudite en a beaucoup.

    Reste à voir ce qu’il en restera lorsqu’ils n’auront plus de pétrole ou que le monde n’aura plus besoin de pétrole.


    • Henri Diacono alias Henri François 7 février 2013 12:45
      • Et bien ils reprendront la route des sables, sur des dromadaires, en haillons... ou plutôt, non, ils se réfugieront en costume cravate et borsalino dans tous les pays où ils ont placé tant de flous tout en se convertissant à la religion de la nation qui les aura reçu.
      • De toute façon ils ne sont que des pantins avec lesquels joue la haute finance mondiale.

    • cardom325 cardom325 7 février 2013 19:34

      c ’est bien là où le bât blesse , ils vont s’efforcer de vendre jusqu’à la dernière goutte leur jus de merde polluant , voir comment ils ont torpillé la conférence de Copenhague

      vive la fin du pétrole, le début d’une nouvelle ère


    • popov 8 février 2013 13:59
      @cardom325

      Pourquoi attendre la fin du pétrole ?

      Il vaudrait mieux s’approvisionner en Russie, exploiter les gaz de shiste qu’on a et développer prudemment le nucléaire.

  • Henri Diacono alias Henri François 7 février 2013 14:02
    • Allons, allons, Alois le Pakistan a été baptisé en1947 par le Vice Roi des Indes, le fameux english Lord Mounbattenn après que celui-ci ait largement participé à l’élaboration de cetle (catastrophique) scission dans la région.
    • Je confesse que je suis un incorrigible mauvais frère de tout ce qui est anglo-saxon (je suis pourtant d’origine maltaise du temps où... ) Mais au fil des ans je me suis aperçu très vite que là où il y avait le feu sur cette planète, on y trouvait la plupart du temps de profondes traces d’anglais....et quelquefois des françaises, je vous l’accorde. 
    • Amitiés.

    • Alois Frankenberger Alois Frankenberger 7 février 2013 16:10

      Dans mon lien wikipedia il est clairement marqué que Lord Mounbatten voulait que l’Empire des Indes reste uni mais que ce sont les musulmans qui n’ont pas voulu de cette solution contrairement à ce grand naïf de Gandhi.

      D’ailleurs, dans le cas contraire absolument rien ne les empècherait de refusionner avec l’Inde et on ne peut que constater qu’ils ne sont pas demandeurs alors que ça pacifierait la région.




    • popov 8 février 2013 13:52
      @Henri Diacono alias Henri François

      L’Inde unie aurait eu trop de poids dans le futur Commonwealth. De plus, les deux frères ennemis, c’était une aubaine pour les marchands d’armes.

      A qui profite le crime ?

  • popov 8 février 2013 04:55

    Chokri Belaid vient de se faire assassiner.


  • popov 8 février 2013 04:57

    Islam delenda est.


  • popov 8 février 2013 14:10
    @OMAR

    Alors quand on est lucide à propos d’une idéologie totalitaire comme l’islam, on est forcément sioniste et on ne rêve que d’exterminer et détruire ?

    Belle logique. Mais cela ne marche plus.

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