mercredi 23 décembre 2009 - par L’enfoiré

Decennis horribilis

C’est ainsi que Giovanni Bisignani, le patron de l’IATA a appelé les derniers dix ans dans le secteur aérien.

Decennis horribilis_10.jpgLe transport aérien a subit de plein fouet une série de coups de butoir dans l’espace de ces dernières 10 ans. Peut-être plus difficiles à supporter que les autres moyens de transport.

Deux concurrents principaux, Boeing et Airbus, se partagent le construction des avions et se livrent à une bataille dantesque.

Pour saper le moral, il y eut 2001 et la peur qui s’en est suivi de traverser l’Atlantique et de prendre l’avion. Il fallut trois ans pour effacer 2001. Le terrorisme qui s’en est suivi pour parachever la chute des "returns on investments". Une moyenne de 5 milliards de dollars de pertes par an dans le secteur de l’aviation. Huit fois dans le rouge pendant cette période. 2007 a été le rebond positif, mais qui n’a pas amorti les chutes précédentes et suivantes. Au total, cela fait 49 milliards de perte sur la décennie.

Il est bien loin l’idée que j’avais décrite dans "Le bide de la futurologie" dans lequel je relevais les rêves de vitesse d’une époque révolue et qui était loin d’être accompli.

Le prix du fuel est monté en flèche et s’est apaisé temporairement. Tout cela ne permet pas d’établir des prévisions très pertinentes à long terme.

Deux voies différentes ont été entreprises pour contrer les crises à répétition. Deux voies qui se rejoignent dans la finalité : réduire les prix et la consommation des avions tout en augmentant le nombre de clients.

Le dernier né de Boeing, Dreamliner, le Boeing 787, suit cette ligne dans les moyens courriers. Une réduction de 20%, annonce-t-on. Tout le secret dans une structure en titane et de matières composites à base de fibres de carbone. Une vitesse de Mach 0,85 pour de 250 à 290 passagers et sur un maximum de 15.750 kilomètres de rayon d’action. Le Dreamliner vient de faire son vol inaugural début décembre, au dessus de l’Amérique du Nord. Plus de deux ans de retard.

Airbus veut réduire la consommation par voyager avec d’énormes porteurs long courrier comme l’A380. Son premier vol date déjà du 27 avril 2005 Le.25 octobre 2007, premier vol commercial. Véritable puzzle à l’échelle européenne, défit industriel à la hauteur de l’ambition avec Toulouse comme point de ralliement. Vol avec 15.200 kilomètres de rayon d’action. Le souvenir du Concorde, avion extraordinaire jamais égalé en performances mais aux pertes abyssales en exploitation est encore très présent dans les mémoires. L’A380 cherche des acheteurs après un changement de direction pour corriger une course aux alouettes. Payer des dommages et intérêts pour les retards n’ont fait qu’accentuer le problème.

"Suite aux difficultés financières du groupe, le Français Louis Gallois, à la tête de l’entreprise depuis le 9 octobre 2006, a présenté un plan de restructuration ("Power 8") en en février 2007. En raison des problèmes d’industrialisation de l’A380-800 et des désistements des principaux clients, Airbus s’est résolu à suspendre le développement de la version cargo jusqu’en 2015, tout en continuant la prospection commerciale", lit-on sur Wikipedia

L’A350 qui devrait concurrencer le Dreamliner, n’en fini pas de reporter sa sortie vers 2012 ou 2013.

Avec des programmes différents, tous deux ont eu des retards à l’allumage. La course de vitesse n’est plus dans les airs, mais dans les ateliers de construction. Alors, on se bat pour sa subsistance dans une concurrence acharnée.

20080620Sarko Airbus et Carla.jpgLa Chine s’agite aussi. Elle veut devenir le nouveau chalenger en mettant sa propre marque sur le marché. Le moyen courrier C919 (C comme Chine, 919 ?), futur concurrent de l’A320 et du Boeing, prévoit son exploitation dans 6 ans (premier vol prévu en 2014), avec un réacteur de nouvelle génération. Entre temps, elle force son entrée en lice en attribuant la motorisation à une consortium franco-américain. Elle a obtenu une ligne d’assemblage d’Airbus en échange d’une grande commande d’A320. Tallonés par les Russes, elle doit aller vite en besogne. La Chine vise 20% du marché dans les 20 ans à venir. Elle pourrait mettre les deux grands d’accord, en les projetant dans les cordes.

L’aéronautique attire toujours par le prestige, même si les bénéfices ne sont pas assurés. Quand le politique des Etats intervient, rien n’est impossible sinon nous n’aurions jamais mis un pas sur la lune.

En Europe, du côté des voyageurs, le pouvoir d’achat dégringolant, à part pour les vacances payées souvent au prix minimum, la proximité des villes permet de prendre l’autre moyen de transport encore plus sûr, le train, le TGV quand il existe. La concurrence avec le rail n’est pas un mirage. La concurrence réside dans les ratés aussi.20091222Sarkozy Père Noel.jpg

Les dimensions des États-Unis font qu’il en va tout autre. L’avion est utilisé, comme pour nous, le serait, le tramway. La mobilité est voulue par les affaires et ne voit aucun inconvénient à prendre un aller retour dans la même journée pour aller visiter un client à plus de 2000 kilomètres.

Annuler le slots pour assouplir le trafic et ajuster les vols à la capacité nécessaire, pour des raisons de prix, est oublié.

Souvent, j’ai pu constater qu’entre 06:00 et 07:00, les vols au départ de Bruxelles National sont poussés au maximum par une belle journée de la belle saison. Ensuite, on se croirait dans un aéroport de banlieue. Du côté nuisance, on n’a même pas avancé.

La concurrence avec les aéroport de Bierzet et de Charleroi, appelé Bruxelles Sud, s’est accrue.

Alors, quand la situation climatique s’en mèle comme cette fois, c’est tout le secteur transport devient problématique.

En été 2008, je cherchais l’aspect qu’auraient les vacances de demain en pensant à celles d’avant hier si tout devait continuer ainsi.

Car, l’image de l’aviation s’est ternie avec l’écologie dominante.Decennis horribilis_20.jpg

Réduire le CO2, on y pense par l’utilisation de matériaux légers, l’amélioration de l’aérodynamisme et arriver à des voyages moins énergivores. Rien de plus normal. Remplacer le kérosène par autre chose reste le point d’interrogation de demain. On pense normalement à le taxer comme toutes les sources d’énergie qui produise le CO2. L’or noir est devenu le point noir dans l’aviation sans aucune perspective proche pour le redorer.

Le secteur de l’aviation est souvent montré du doigt comme le plus grand pollueur. Il n’est pas tout à fait d’accord et tente d’en minimiser l’impact.

Le transport dans sa globalité serait responsable de 23% des émissions de CO2. L’avion restreint ce facteur entre 2 et 4% avec 80% de ceux-ci à classer dans les longs courriers.

20070929Explorer le monde.jpgLa taxe carbone, elle, hésite entre prendre le coche ou le rater. Elle aura l’avantage de pousser à trouver de nouvelles sources d’énergie encore plus rapidement.

L’avion solaire de Picard, le Solar Impulse, même si le rêve devient réalité, n’emportera jamais, tel quel, des centaines de personnes.

Et si on reprenait le ballon pour Noël ?

Une aventure dont vous êtes le héros. est-il dite dans la pub. A l’hélium, encore mieux. Un Zeppelin ? Why not ? Il y a même des canulars sur le sujet. Il y a eu l’homme qui avait inventé les avions à taille fine.

Pas de chemtray, moins de perte de temps dans les aéroports et quel plaisir de prendre le temps pour voir défiler le paysage. Il faudra seulement allonger la durée des vacances pour avoir une chance de voir les choses autrement que vu du ciel.

Je l’ai toujours dit, il faudrait travailler moins pour gagner du temps libre... Je rigole.

Pour 2010, pour l’aviation, on attend une reprise avec un espoir à la méthode Coué. On ne se fait pas trop d’illusions, tout de même.

En 2005, date de la sortie de mon article sur le bide de la futurologie, il était question aussi de cinq catastrophes en série survenue uniquement pendant le mois d’août. On dénombrait, alors, 23 crashes au total sur l’année.

Je reprends une partie du texte de l’époque "Tant que les prix bas resteront la préoccupation des voyageurs qui arrive avant la sécurité, il ne faudra pas s’attendre à une augmentation de cette dernière" ne manque pas d’avouer certains responsables de l’aéronautique. Vu de l’intérieur, les voix de certains pilotes s’élèvent aussi pour dénoncer la trop grande sollicitation qui leur est faite par certaines compagnies pour répondre à la demande grandissante des voyageurs. Si cette remarque s’avérait exacte, une révision de la stratégie s’imposerait à mon avis. De toute manière, le poids des assurances, en parfait garde-fous, n’aura pas que de vains arguments."

Alors, 5 ans après, où en est-on aujourd’hui ? Pas beaucoup plus loin.

Il faut dire que les compagnies à low-cost imposent leur diktat par les prix et les emplois pour la région. Un chantage qui n’augure aucune amélioration dans la sécurité et dans des domaines où les potentiels de crises réduisent les chances de trouver l’avion miracle qui irait vite, en sécurité et en consommant moins ou autre chose que du carburant fossile. On pare au plus pressé. La clientèle n’aura qu’à s’en contenter. Elle ne paye pas beaucoup, donc... fermez là. Moins cher, c’est illégal. Une liste noire des compagnies à problèmes n’arrange pas vraiment et ne diminue pas le nombre des victimes.

20091221Noel et neige.jpgPendant les fêtes de fin d’années, une grève du personnel naviguant avait été programmée chez British Airways. Le but, était de clouer les avions au sol à Heathrow. Une action de 12 jours suite à la volonté de la direction de réduire le personnel et d’augmenter le nombre d’heures de prestation en vol. Épargner plus de 400 millions de livres, voilà la mesure à la base. Toujours le même scénario. On se souvient d’une autre grève. Un juge a cassé le projet. Du coup, "le ciel britanique a échappé de justesse au chaos", lit-on dans la presse. Le Père Noël n’aurait pas été au rendez-vous. Les voyages weekend pour acheter les cadeaux tellement moins chers, ailleurs, loupés. Le cauchemar.

Cette année, rebondissement climatique. La neige a calmé le jeu. Plus rien ne bouge. A l’extérieur. A l’intérieur, c’est plutôt l’inverse. On ne prend pas de risques supplémentaires, c’est juré.

Dans le monde, cette fois, au total, on compte 25 crashes dans l’année 2009.Decennis horribilis_30.jpg

Pas de quoi pavoiser, donc. L’AF-447, Rio-Paris d’Air France, le 1er juin, reste le plus traumatisant pour le personnel de cabine et pour les passagers. Il restera teinté de mystères puisque qu’aucune boîte noire n’a été retrouvée. Ce crash de vol des "riches" va être suivi par un autre de "pauvres", un mois après, avec un vieil avion de Yemenia qui venait de Paris. Dans ce dernier cas, pour des raisons d’économies, traités comme des bestiaux, les passagers n’avaient que ce seul moyen de transport pour rentrer aux Comores. Au combat aérien plutôt que naval, cyniquement, on dirait deux avions coulés ! Deux drames.

Mais c’est le premier cas, qui est le plus troublant et qui laisse sur sa faim des preuves et de la raison.

Le personnel navigant a son site pour s’exprimer sur ce sujet et bien d’autres. On y lit en août, en supprimant la partie trop technique :

"... le NTSB a donc bien "découvert" au moins 12 incidents liés aux sondes Pitot sur A330, notamment à North West Airlines (NWA) dont les A330 présentent la particularité d’être équipés de sondes Thales. Après l’accident de l’AF447, NWA aurait commencé une campagne de remplacement des sondes "AA" en "BA", comme Air France l’a entrepris après le crash du 1er juin 2009 et surtout comme l’avait fait - bien avant - Air Caraïbes, c’est-à-dire tout de suite après avoir connu deux incidents à l’été 2008.... C’est en regardant surtout l’accident du vol AF 447 que le NTSB aura tiré la sonnette d’alarme auprès de la FAA ... Les opérateurs - ayant bien compris les enjeux - ont déjà commencé les remplacements de sondes, de sorte que tout sera déjà terminé quand les textes officiels sortiront, et c’est très bien comme cela pour la sécurité des passagers et des équipages. Les gesticulations devant la presse généraliste, les contorsions, les grands écarts, les black-out et les gros orages reviendront ainsi légitimement au BEA.".

Le hasard permettra peut-être un jour de récupérer les boîtes, mais seront-elles encore utilisables ?

Un Nouvel Obs de juillet titrait un article, "La confiance envolée". Sous-titre "l’hypertechnologie et la maintenance sont sur la sellette".

Le risque nul n’existe nulle part. Il fallait s’en rappeler avant d’aller plus loin. L’informatique et les technologies ne seront que des outils que la raison devra balancer quelque part. Quand des informations incohérentes soient déversées pour une même situation, ce sera méfiance, mais pas de panique. Les raisons d’un crash sont toujours multiples. L’A320 était le premier avion à pilotage entièrement géré par ordinateur, sans secours mécanique. Était-ce un goal trop loin ? Il parait que l’on peut pirater un Boeing 787.

Les statistiques sont bien bonnes. Si, le voyage en avion n’a qu’un faible pourcentage de risques et de pertes humaines, pour celui qui se trouve dans la carlingue, on ne parle plus de statistiques. Alors, lire 18.000 avions dans le ciel en même temps, 50 millions d’heures de vol par an, 2 accidents par million de vol, cela peut rassurer ou faire peur.

Ne pas prendre ce risque et rester sur le plancher des vaches, est-ce la solution ?20080626Vacances.jpg

Il est clair que ce n’est pas aux hommes d’affaires qu’il faudrait demander une réponse. Ils ne le pourraient pas. Elle leur est imposée par contrat.

Le climat de cette fin d’année, le pouvoir d’achat auront, peut-être réduit, de fait, les envies de voyage et laisser au sol, ceux qui voyaient plus loin.

Attachez vos ceintures, la zone de turbulence n’est pas prête de se réduire. Autant assumer avant de quitter le niveau des pâquerettes. Les statistiques démontrent que 5% seulement des accidents ont lieu en phase de croisière, moins qu’au sol dans la périodes de roulage. Non, peut-être, dirait-on chez nous.

C’est évident, c’est tout aussi dangereux de seulement vivre quand on doit se déplacer, aujourd’hui.

Cela n’en reste pas moins qu’il faudra un jour pousser le champignon de la recherche vers des jours meilleurs de l’aviation et cela en dehors du secteur militaire qui arrive à faire oublier les bévues dans les "défilés de mode de l’aviation", les nombreux meetings aériens.

Dans l’aviation civile, pour le voyageur, tout va bien, jusqu’à nouvel ordre, malgré les efforts de réduction des effectifs, il y a toujours un pilote dans l’avion et les parachutes, c’est pas prévu pour aucun membre du vol. Tout n’est pas encore automatique.

Decennis horribilis_40.jpgLe low-cost est à la mode. Il existe à toutes les sauces. Il faudra seulement se demander jusqu’où aller trop loin.

La question serait : "Pourquoi tout n’est plus pour rien et cela, même, ou surtout, au ciel ?"

Il y a pourtant quelque chose à regretter, c’est qu’au moment où les contacts entre les hommes deviennent de plus en plus nécessaires, que la nature nous pousse à rester cloués au sol derrière nos frontières.

"Horribilis", c’est le mot, Monsieur Bisignani.

Au fait, pour qui ?

 

L’enfoiré,

 

PS : Joyeux Noël à tous. Sur le plancher des vaches à proximité de l’étable ou avec la vue d’en haut sur celle-ci.

 

Citations :

  • "Un voyage en avion : quelques heures d’ennui coupées de quelques minutes de trouille intense.", Al Boliska

  • "Dans quelques années, les avions seront pilotés par un commandant et un chien. Le travail du chien sera de surveiller les boutons pour que le pilote ne touche à rien.", Scott Adams

  • "Les voyageurs sont toujours des découvreurs, particulièrement ceux qui voyagent en avion. Dans le ciel on ne trouve pas de panneaux indicateurs signalant les passages précédents", Anne Morrow Lindbergh

 

 



29 réactions


  • plancherDesVaches 23 décembre 2009 13:39

    Trés bon article, L’enfoiré.

    Juste une ch’tite précision : RIEN ne peut confirmer ou infirmer que sans liste noire, il n’y aurait pas plus d’accidents.
    Et comme je connais les coûts énormes des pièces et de la main d’oeuvre pour l’entretien d’un avion, et que le parc atteint un degré de vieillissement qui les augmentent de façon exponentielle...
    Ca ne va plus être une liste noire qu’il faudra, mais une remontée logique des prix.

    Mais un petit retournement économique va nous empêcher de voir de façon paisible tout ça.

    Tiens, Volvo est devenu chinois. D’ici que Boeing le devienne aussi...

    J’en profite pour remercier en passant tous les pilotes qui, arrivant sur la piste sur une roue, n’ont pas fait confiance à l’informatique mais à leurs capacités d’humain. smiley
    Ils ont dû me sauver plusieurs fois. (et la leur aussi un peu, tu me diras..)


    • L'enfoiré L’enfoiré 23 décembre 2009 13:57

      PlancherDesVaches,
       Si vous allez lire l’article que j’ai écrit et dont je fais référence, au sujet de la liste noire, j’écris :
      "La publication d’une liste noire des compagnies à problèmes a été publiée sur Internet ce 29 août 2005, demandée par certains, est-elle judicieuse et fructueuse ? Obliger le voyageur à vérifier avec cette liste si la compagnie est « blue sky » me paraît utopique (cela pour peu qu’il en connaisse le nom lors de l’achat de son billet ou lors d’un remplacement d’avion en dernière minute sur leur lieu de vacances)."


  • ZEN ZEN 23 décembre 2009 13:44

    Intéressant, cher voisin
    Bientôt la déplétation du pétrole
    Le low cost , voilà la solution


    • L'enfoiré L’enfoiré 23 décembre 2009 13:54

      Zen,
       Vous me faites souffrir avec votre lien.
       Ma dopamine est pour le moment à zéro.
       Un problème du genou qui aura j’espère sa solution en janvier.
       Et oui, le sport a parfois ses retombées inattendues.


  • L'enfoiré L’enfoiré 23 décembre 2009 13:52

    Cher PlancherDesVaches,

     Quand j’ai utilisé les mots de votre pseudo, je n’ai pas manqué de faire le rapprochement.
     J’ignorais que j’étais en présence d’un spécialiste de la question de mon article.
     Cela fait une longue période que j’ai pu constater qu’on n’a rien pour rien.

     Vous avez parfaitement raison au sujet de Boeing. Avec le nom de la société, cela ne demanderait même pas un autre nom.
     « Avec Boeing vous y seriez déjà, à Bejing. »
     La conversion chinoise m’inquiète vu le nombre d’années pour sortir son C919.

     L’informatique, cela fait près de 40 ans que j’en ai fait.
     Je ne crache pas dans la bonne soupe, mais j’en connais les limites.
     La société qui m’employait, avait des clients dans le domaine de l’aviation.
     Heureusement, la multiplication des systèmes de contrôle permet d’éviter les grosses erreurs.
     Il est clair que les incidents avioniques sont bien plus nombreux que les accidents. 


    • plancherDesVaches 23 décembre 2009 14:22

      Lol.. je n’ai pas choisi mon pseudo par peur de voler... (j’allais dire : au contraire)

      Bon, sinon. Au niveau informatique, puisque tu connais aussi, tu dois savoir que le « débogage » est nécessaire...
      Comme disait je ne sais plus quel mec génial.. : « Imaginez qu’on construise un avion ou un sous-marin comme un programme informatique, on finirait par ne plus pouvoir compter les morts... »

      Non, là où cela va vraiment poser problème est que la petite crise actuelle oblige les compagnies à essayer de maintenir leur flotte à peu prés en état car elles n’ont plus la même facilité à renouveller...

      Et là, ça va devenir vraiment dangeureux.


    • plancherDesVaches 23 décembre 2009 14:24

      Notes.. je ne sais même plus pourquoi j’ai pris ce pseudo...
      Une chose est sûre, j’aime les ruminants et ils me le rendent bien.


    • L'enfoiré L’enfoiré 23 décembre 2009 14:27

      « Au niveau informatique,... le »débogage« est nécessaire... »
      Comme j’aime entendre cela.

      "Non, là où cela va vraiment poser problème est que la petite crise actuelle oblige les compagnies à essayer de maintenir leur flotte à peu prés en état car elles n’ont plus la même facilité à renouveler... Et là, ça va devenir vraiment dangeureux.« 

      C’est exactement cela. La concurrence à outrance force à dépasser ses limites.
       »Chez ces gens-là, Monsieur, On ne pense plus, on compte, comme chantait Jacques Brel.
      Parfois on décompte aussi. Et on dénombre pour finir.


  • hengxi 23 décembre 2009 14:30

    Bonjour Guy,

    Safran, le marchand de moteurs pour l’AirBoeing Chinois.
    5 milliards de dollars pour cette commande, deux à trois fois plus pour les sous-traitants et entre 8000 et 10 000 emplois de créés.

    Cela manquait dans l’article pour être objectif (Moi je peux le dire étant de droite ...)

    Une usine côté chinois est également prévue, donc transfert de technologie ; maiscela c’est obligatoire, sinon ils n’achètent pas.

    Bonne journée.


    • L'enfoiré L’enfoiré 23 décembre 2009 14:37

      Hengxi,
       Merci pour ce complément d’information.
       La Chine a compris que son avenir est dans le donnant-donnant.
       Quelque part, je ne suis pas contre.


    • plancherDesVaches 23 décembre 2009 14:59

      Tiens, en parlant de la Chine. J’en suis venu à pied.

      L’assemblage chinois des Airbus là-bas n’approvisionne QUE des pièces venant d’Europe.
      Même pour les boulons, ils préfèrent faire confiance à des produits qui ne viennent pas de chez eux.

      Sinon, les américains ont réussi à faire voler un avion en plastique. On attend des volontaires pour tester..

      Et coté avions de combat, le jugement des pilotes américains d’il y a deux ans semble se confirmer : le Rafale est bien supérieur à leur grosse daube.

      Ha... si ce bondieu de pays essayait de montrer qu’il n’est pas si nul, il y aurait encore de belles choses à faire. Mais on se laisse intoxiquer par les propagandes US et chinoise...


    • L'enfoiré L’enfoiré 23 décembre 2009 16:44

      Le Rafale et tous les avions militaires ont souvent permis de moderniser la flotte civile.
      « dans les »défilés de mode de l’aviation", on pousse les avions de ce type dans leurs derniers retranchements. Personne n’imaginerait de réaliser les mêmes pirouettes avec un A380.


    • morice morice 23 décembre 2009 17:03

      Et coté avions de combat, le jugement des pilotes américains d’il y a deux ans semble se confirmer : le Rafale est bien supérieur à leur grosse daube.


      Les américains sont dans l’erreur avec le F-35, qui va arriver sous peu et le F-22 invendable.... mais le Gripen Suédois, plus léger a déjà séduit des pays qui attendaient le F-35 qui va exploser ses tarifs et ne pas promettre ce qu’il avait annoncé ! Le Gripen a d’autres problèmes : la survie de Saab... Le Rafale n’est pas mauvais mais il est... vieux. Trop gros, trop lourd, conçu il a y plus de 25 ans..(1er vol proto 4 juillet 86 !) comme le Typhoon anglais (devenu Eurofighter avec les espagnols et les allemands) bref, à ce jour les avions dits de combats sont... dépassés. Tous !

    • L'enfoiré L’enfoiré 23 décembre 2009 17:21

      Salut Morice,
       Je m’attendais à tes réactions, bien sûr.
       Du côté, avions militaires « cercueil », je citerais probablement le Starfigther, le F104 
       Vous parlez de Saab et du Gripen et Saab a en effet du plomb dans l’aile.
       And now ?
       
      " bref, à ce jour les avions dits de combats sont... dépassés. Tous !"

      Nous sommes consommateurs mais pas producteurs. L’OTAN comme base de repos du guerrier.
      Le vol en vertical dont vous parliez dans un de vos articles serait trop cher d’après vos conclusions. Et pourtant...
      Comme je le disais plus haut, on aurait dû avoir un ancêtre plus proche du ptérodactyle.


    • L'enfoiré L’enfoiré 24 décembre 2009 09:10

      Chantecler,
       Au sujet de Volvo, j’ai entendu ce matin que l« affaire » a été faite au prix de 2 milliards.
       Le tiers du prix payé par le vendeur Ford.


    • L'enfoiré L’enfoiré 24 décembre 2009 09:11

      Les sources sont donc les mêmes.


  • sissy972 23 décembre 2009 16:24

    Bonjour à tous,
    Je suis une maman comblée en cette fin d’année 2009 !
    Mon fils va réaliser enfin son rêve : être pilote sur long courrier, ligne Paris-Abidjan !
    Il a voyagé, bien au chaud dans le ventre de maman, dormi à 8 jours dans son couffin pour le voyage du retour en avion, et maintenant c’est lui qui pilotera !!!
    Et pour ne rien gater,, il est du signe du Verseau, un signe d’Air.
    Je sais je suis un tantinet personnelle à étaler ma joie, mais les fêtes de fin d’année auront un gout de vent frais, et d’odeur de kérozène.
    Joyeux Noël


    • L'enfoiré L’enfoiré 23 décembre 2009 16:37

      Sissy972,
       Mais quel beau cadeau de Noël ...
       J’ai le plus grand respect envers les pilotes. Le nombre d’heures que l’on veut leur forcer est toujours en augmentation. 
       Ils doivent faire confiance à la « bécane » qu’ils pilotent. Se remettre en question et retrouver le simulateur de vol à périodicité rapprochée.
       Ils ne sont pas assez écoutés. Il pourra ajouter de nouvelles idées au site dont je donnais l’adresse.
       Un signe d’Air pour le Verseau ?
       La première image de mon article a été « désensibilisée ». Elle trainait sur Internet avec un certain humour.
       Sur mon site, elle est toujours accessible.
       Mais il faudra évidemment la voir avec cet humour.
       


    • plancherDesVaches 23 décembre 2009 20:11

      En parlant de pilote...

      Entretien des avions

      a) Le pilote indique une défaillance ou une chose anormale sur son avion (accrochez-vous, parfois on se demande s’ils le connaissent, leur avion...),
      b) Le service maintenance résoud le problème,
      c) ... et le note sur le carnet d’entretien en laissant poindre son mécontentement ou son ras le bol, et ceci non sans une certaine dose d’humour teintée d’ironie.

      Voici donc quelques spécimens de Problèmes signalés et les Comptes rendus d’intervention correspondants.

      question Le pneu principal intérieur gauche a quasiment besoin d’être changé.
      réponse Pneu principal intérieur gauche quasiment changé.

      question Test en vol OK, sauf l’atterrissage automatique, très brutal.
      réponse Pas de système d’atterrissage automatique sur cet avion.

      question Le pilote automatique ne marche pas.
      réponse Maintenant il marche.

      question Y a quelque chose de desserré dans le cockpit.
      réponse Y a quelque chose de resserré dans le cockpit.

      question IFF* inopérant.
      réponse IFF toujours inopérant quand il est éteint.

      question Phare rotatif inférieur à moitié rempli d’eau.
      réponse Phare rotatif inférieur rempli.

      question Fuite d’eau manifeste sur le train d’atterrissage principal droit.
      réponse Fuite plus manifeste.

      question Volume de DME* incroyablement bas.
      réponse Volume ramené à un niveau plus croyable.

      question Punaises mortes sur le pare-brise.
      réponse Punaises vivantes commandées.

      question L’avion a un comportement marrant.
      réponse Avion averti de la nécessité de se retenir, de voler droit et de rester sérieux. Essais au sol OK

      question Le mode activé du pilote automatique provoque une descente de 200 pieds par minute.
      réponse Problème non reproductible au sol.

      question Les crans font s’enfoncer la manette des gaz
      réponse C’est à ça qu’ils servent.

      question Moteur n°3 manquant.
      réponse Moteur trouvé sur l’aile droite, après une brève recherche.

      question Il y a un bruit provenant du moteur n°2, comme si un type tapait avec un petit marteau.
      réponse Petit marteau confisqué au type du moteur n°2.

      question Gémissement provenant du moteur n°2.
      réponse Petit marteau rendu au type du moteur n°2

      *IFF (Abréviation d’ IDENTIFICATION FRIEND OR FOE)
      expression anglaise désignant les dispositifs permettant d’identifier, à l’aide du radar,les avions amis des avions ennemis.

      *DME (Abréviation de DISTANCE MEASURING EQUIPEMENT)


    • sissy972 23 décembre 2009 23:43

      Bonsoir,
      Pour ceux et celles que cela interesseraient voir : ww.eurocockpit.com


    • L'enfoiré L’enfoiré 24 décembre 2009 08:14

      Sissy972,
       Je vous pardonne parce que c’est la fin de l’année et que vous êtes une maman comblée, mais le site que vous mentionnez, existait dans l’article et non pas tronqué. Attention aux odeurs de kérosène, elles sont euphorisantes. :D  ;)


    • sissy972 24 décembre 2009 13:47

      Bonjour M. L’ Enfoiré,
      Veuillez accepter mes plus humbles excuses
      Hier soir, je faisais défiler les msg et je me suis arrêtée sur celui de PlancherDesVaches.
      Je connaissais ces histoires et j’ai sans malice rajouté ce lien.
      C’est une erreur involontaire de ma part. J’espère que le Père Noel ce soir dans sa grande mansuétude me pardonnera.
      Joyeux Noel à vous et à votre famille


    • L'enfoiré L’enfoiré 24 décembre 2009 14:13

      Sissy972,

       Vos excuses ?
       Non, pas de craintes à avoir, vous étiez pardonnée dès la lecture de votre commentaire.
       Comme à mon habitude, je l’ai pris avec l’humour qu’il se doit.
       Personnellement, à part quelques uns, c’est un peu d’Alzheimer du côté des noms et des pseudos. Vu le nombre de nouveaux inscrits (bien reflété par les statistiques d’Agoravox, d’ailleurs) Vous êtes nouveau pour moi à chaque fois que je lis un commentaire. Je réponds à celui-ci et pas à celui qu’il représente. « Le Père Noël n’en a rien à cirer », écrivais-je un jour.
       
      Bonnes fêtes, c’est ce qu je vous souhaite.


    • L'enfoiré L’enfoiré 24 décembre 2009 14:20

      plancherDesVaches,

       C’est avec une lecture teinté d’humour que j’ai votre commentaire. Donc, il a réussi.
       C’est vrai la « check list » avant décollage ne doit pas être piquée des vers.
       En plus, il ne faut pas rater le slot, sinon c’est l’engueullade de la tour de contrôle.
       Le crash de Ténérife de 1977, je n’y étais pas le jour même, mais une dizaine de jour après, je décollais de cet aéroport. Je peux vous dire que cela m’a laissé un souvenir impérissable avec la piste roussie.


  • Emile Mourey Emile Mourey 23 décembre 2009 19:32

    @ l’enfoiré

    Félicitations ! Votre article est particulièrement bien documenté. Mais cette situation à laquelle nous a conduit le progrès me semble tellement absurde que je préfère ne pas la voir et m’intéresser à un autre temps. Comme vous me l’avez conseillé, j’ai pris le temps de lire quelques articles et c’est vrai qu’il en existe d’intéressants.


    • L'enfoiré L’enfoiré 23 décembre 2009 19:46

      Bonsoir cher Emile,

       « c’est vrai qu’il en existe d’intéressants »

      Ça, j’en suis sûr depuis longtemps.
      C’est vrai, qu’il faut en lire plusieurs avant d’en trouver une perle.
      Mais comme j’ai oublié la formule « Time is money » et que j’aime lire, le temps n’a plus court.
      Je n’arrive pas à comprendre comment on peut se farcir un article intéressant par jour, comme on le voit parfois. Mais je ne vous ai rien dit, évidemment. Mes articles sont longs, c’est évident. La pensée unique, connais pas. Quand on joue les éponges de l’info...

      La recherche du progrès, cela l’a été pour moi pendant près de 40 ans.
      Je suis devenu l’utilisateur de ce je développais.
      L’histoire, j’aime. C’est le 2ème eBook que j’ai naturellement imaginé.
      Je suis occupé à certains articles qui en feront partie de cette histoire.


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