jeudi 2 mars 2017 - par Christ Exauce Marsala

Décès de Marcel Ntsourou à Brazzaville : la morale familiale a eu raison de toutes pressions

Le 17 février dernier, de façon inattendue, la mort a arraché à la vie l’ancien colonel des forces armées congolaises (FAC), Marcel Ntsourou, détenu à la maison d’arrêt de Brazzaville où il purgeait une peine d’emprisonnement à perpétuité. Aussitôt, le procureur de la République a annoncé une enquête qui hélas risquerait de manquer un élément déterminant pour sa suite.

La nouvelle relative à la mort de Marcel Ntsourou s’est répandue dans la ville de Brazzaville, notamment, comme une trainée de poudre et les circonstances de son décès ont suscité commentaires et interprétations divers et controversés.

Au même moment qu’il annonçait cette triste nouvelle, dans une déclaration faite à la presse, le procureur de la République annonçait aussi l’ouverture d’une enquête dont le but était d’élucider les circonstances de la mort du détenu Marcel Ntsourou. Sans pression extérieure ou politicienne, tout semblait avancer pour que, dans les brefs délais, la famille du disparu et tous les Congolais soient fixés sur la survenue de ce malaise mortel. 

D’ailleurs, Franck Mbani, neveu et codétenu du disparu a été le premier témoin à être entendu dans le cadre de cette enquête. Plus tard, c’est l’ancien avocat de Marcel Ntsourou, Me Ludovic Essou qui a, lui aussi, été interpellé (avant d’être libéré quelques jours après) pour la même raison, parce qu’il était le dernier visiteur extérieur à avoir rencontré Marcel Ntsourou quelques heures avant le malaise qui a fini par emporté ce dernier. 

Il est évident que la recherche de la vérité dans cette affaire avait un passage presque obligé : l’autopsie sur le corps du défunt qui devait, sans nul doute, en constituer une étape déterminante.

Mais, la famille de Marcel Ntsourou, attachée à sa culture et soucieuse de garder intacte la dignité du corps de son fils, n’a pas voulu se laisser influencer par la pression des politiciens insensibles qui ont voulu faire de cette mort, un sujet de querelles politiciennes. La famille a donc refusé de demander l’autopsie sur le corps de son fils, coupant ainsi l’élan volontaire de la justice à clarifier ce qui méritait de l’être. Par cet acte, la famille a, de façon définitive mis un terme à la spéculation et à la surenchère des politiciens congolais qui n’attendaient que le feu vert de l’autopsie pour ouvrir une autre brèche de commentaires et interprétations de toutes sortes sur les résultats de cet examen post mortel avant même qu’il ne soit réalisé.

Il avait été observé que les politiques ont nourri la rumeur dans les rues de Brazzaville sur les causes de cette mort, en évoquant pêle-mêle l’inhalation d’un gaz toxique appliqué sur les murs de sa cellule, intoxication alimentaire, aspersion d’un gaz toxique, etc. 

Ainsi malgré sa volonté exprimée, le gouvernement qui était disposé à cette demande s’est vu ainsi privé d’une étape cruciale qui aurait garanti la transparence prônée dans cette triste affaire.  

En définitive, alors que notre compatriote amorce son repos éternel, on peut considérer que cette affaire est derrière nous. Par conséquent, l’attitude des parents mérite respect, tant ils se sont montrés responsables devant la mémoire de leur fils. De même qu’il serait injuste de reprocher au gouvernement d’avoir manqué une quelconque volonté de faire la lumière sur ce décès inopiné. 

 



1 réactions


Réagir