mercredi 1er octobre 2014 - par Christophe Bugeau

Déficit des comptes publics : première preuve de décroissance

Les engagements de la France en matière de réduction du déficit ne seront pas tenus. C’est désormais officiel, nous resterons à 3,6 % de déficit sur 2014, et même si la commission européenne a accepté de reporter à 2015 le passage en-dessous des 3 %, il est clair que la France est désormais dans le collimateur.

Plus inquiétant, le déficit est fort et l’augmentation de notre dette continue. Elle devrait atteindre, malgré des taux d’intérêt bas, les 95 % du PIB l’année prochaine. Nous sommes donc en train d’entrer dans un cercle vicieux.

Si l’on fait une analyse sur les dernières années de cette envolée, l’on constate que l’on est passé de 64 % du PIB en 2007 à 90 % en 2012. Cette situation s’explique en partie par la crise de 2008 (un tiers de la hausse du déficit selon la Cour des Comptes) mais aussi par un certain nombre de réductions fiscales à l’époque.

Aujourd’hui, la situation s’avère à la fois dégradée et en même temps différente. Le gouvernement mène clairement une politique de rigueur et tente de limiter les dépenses, voir de les diminuer dans certains secteurs publics (baisse des dotations aux collectivités locales, économies sur la sécurité sociale).

Mais nous entrons désormais dans une politique contre-productive. Le déficit prévu pour la Sécu est là pour le prouver. Ce dernier sera important en 2014 à 11,7 milliards d’euros. Mais il est dû pour une fois, non pas à la hausse des dépenses, mais bel et bien à la baisse des recettes. Ces dernières vont en grande partie expliquer la dégradation des comptes.

Car la France ne connaîtra que 0,9 % de croissance en 2014. Et nous entrons dans le cercle vicieux qu’a connu la Grèce : moins de croissance, donc moins de recettes d’où l’obligation de serrer encore plus la vis, ce qui entraîne à nouveau une baisse des recettes !

Il est très urgent de changer de politique et d’infléchir nettement celle suivi pour pouvoir renouer avec plus de dynamisme. La baisse de l’Euro est un ballon d’oxygène indispensable mais non suffisant. Si nous ne changeons pas de politique, un sort proche de la Grèce nous tend les bras : - 24 % de PIB de 2008 à 2014 et – 24 % de baisse des salaires de 2010 à 2014 !

Nous ne devons pas mourir guéri mais renouer avec la croissance, seule méthode de long terme pour diminuer les déficits !



5 réactions


  • BA 1er octobre 2014 10:00

    - Les Echos : En 2007, vous évoquiez un «  Etat en faillite  ». Et aujourd’hui  ?

    - François Fillon : Je crains que la France ne soit à la veille d’un accident financier grave qui pourrait faire éclater la zone euro. Pour l’heure, notre pays ne tient que parce que les taux d’emprunt sont bas. Mais cette bulle n’est pas durable  : pas de croissance, un chômage qui progresse, une dette qui explose et dépasse les 2.000 milliards, des déficits qui ne se résorbent pas et l’impossibilité de ramener le déficit sous les 3 %, même en 2017… la crise ne fait que s’aggraver.

    http://www.lesechos.fr/politique-societe/politique/0203820061512-francois-fillon-la-france-est-a-la-veille-dun-accident-financier-grave-1048317.php

    François Fillon « craint que la France ne soit à la veille d’un accident financier grave qui pourrait faire éclater la zone euro. »

    Mais il n’y a pas que la France !

    Il va y avoir huit accidents financiers graves en zone euro.

    La zone euro est bâtie sur des gigantesques bulles de dettes publiques.

    Mais les bulles ne peuvent pas gonfler jusqu’au ciel.

    Nous savons comment finissent les bulles.

    Plop !

    Ces gigantesques bulles de dettes publiques vont bientôt éclater.

    1- Médaille d’or : Grèce. Dette publique de 314,801 milliards d’euros, soit 174,1% du PIB.
    2- Médaille d’argent : Italie. Dette publique de 2120,143 milliards d’euros, soit 135,6 % du PIB.
    3- Médaille de bronze : Portugal. Dette publique de 220,696 milliards d’euros, soit 132,9 % du PIB.
    4- Irlande : dette publique de 202,920 milliards d’euros, soit 123,7 % du PIB.
    5- Chypre : dette publique de 18,206 milliards d’euros, soit 112,2 % du PIB.
    6- Belgique : dette publique de 404,248 milliards d’euros, soit 105,1 % du PIB.
    7- Espagne : dette publique de 989,925 milliards d’euros, soit 96,8 % du PIB.
    8- France : dette publique de 2023,7 milliards d’euros, soit 95,1 % du PIB.

    http://epp.eurostat.ec.europa.eu/cache/ITY_PUBLIC/2-22072014-AP/FR/2-22072014-AP-FR.PDF

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  • Cassiopée R 1er octobre 2014 12:11

    Votre croissance est en train de détruire la vie sur Terre, les multinationales captent des milliards qui ne sont pas réinjectés dans la société mais dans les paradis fiscaux.

    L’idéologie de la croissance est de faire toujours plus d’argent, mais les sommes de richesses sont déjà énorme, et nous n’arrivons pas financer notre modèle social. Vous me faites rire. Les profits des grandes entreprises sont colossaux, mais si on les taxe, on est directement visé comme socialiste, ce que les socialistes au pouvoir ne font même pas.

    C’est une lutte entre faire plus de profits et maintenir un modèle social (donc la cohésion sociale), et les riches ne se laisseront pas faire, ils veulent des pouvoirs qui les sert et non l’inverse.

    La croissance est basée sur un modèle carboné, qui détruit peu à peu la biosphère. Ce modèle est un danger pour les écosystèmes et l’avenir de nos enfants. Nous pouvons financer un modèle social bien plus meilleur, mais il faudrait une réforme de fonds comme une meilleure redistribution des richesses, et ça c’est la tendance inverse qui est constaté, moins de revenus pour les classes moyennes et populaires donc moins de croissance.

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  • bourrico6 1er octobre 2014 12:19

    Nous ne devons pas mourir guéri mais renouer avec la croissance, seule méthode de long terme pour diminuer les déficits !

    Encore ?
    J’entends ça depuis que je suis gamin. smiley

    Ca peut durer longtemps à ce rythme vous savez ?
    Croâtre, croâtre, sans cesse croâtre, tester l’exponentielle en espace clos pour voir ce que ça donne ?
    La mare et le nénuphar.


  • marauder 1er octobre 2014 15:04

    Encore un curé economiste qui vient nous farcir avec ses histoires de sexe des anges.

    Hey c’est finit, redescend sur terre !

    Ou, comment utiliser son intelligence pour des conneries.

    Ou alors, ces diplomes ne selectionnent-il pas les plus inteligents mais juste les meilleurs roquets ?

    C’est quand meme drole que dans le « ciel des idées », seul des décisions mauvaises pour la planete et le peuple soient celle qu’on nous rabache. Faut-il souffrir pour aller au paradis des économistes ?
    Vos problemes de TOC, vos délires pervers narcissiques ou technocrates, gardez les pour vous.


  • prolog 2 octobre 2014 09:13

    Bonjour,
    indépendamment des conséquences désastreuses du « toujours plus » qui ne semblent pas vous émouvoir, savez-vous comment est créée la monnaie ?
    La banque émet 100 € et demande de rembourser plus, le plus est fonction du taux d’intérêt, ce n’est jamais zéro.
    L’argent des intérêts n’existe pas donc.On fait comme ca à chaque instant et on se dit que, au global, ca va bien se passer. Sérieux, on est sur des maths de collège là.
    On en vient à se féliciter d’un 3% de déficit par an... donc une dette qui double tous les 20 ans en gros... c’est génial.
    Alors croissance ? Qu’est-ce que ca peut faire si toute la monnaie est créée ainsi...

      


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