Déficit des comptes publics : première preuve de décroissance
Les engagements de la France en matière de réduction du déficit ne seront pas tenus. C’est désormais officiel, nous resterons à 3,6 % de déficit sur 2014, et même si la commission européenne a accepté de reporter à 2015 le passage en-dessous des 3 %, il est clair que la France est désormais dans le collimateur.
Plus inquiétant, le déficit est fort et l’augmentation de notre dette continue. Elle devrait atteindre, malgré des taux d’intérêt bas, les 95 % du PIB l’année prochaine. Nous sommes donc en train d’entrer dans un cercle vicieux.
Si l’on fait une analyse sur les dernières années de cette envolée, l’on constate que l’on est passé de 64 % du PIB en 2007 à 90 % en 2012. Cette situation s’explique en partie par la crise de 2008 (un tiers de la hausse du déficit selon la Cour des Comptes) mais aussi par un certain nombre de réductions fiscales à l’époque.
Aujourd’hui, la situation s’avère à la fois dégradée et en même temps différente. Le gouvernement mène clairement une politique de rigueur et tente de limiter les dépenses, voir de les diminuer dans certains secteurs publics (baisse des dotations aux collectivités locales, économies sur la sécurité sociale).
Mais nous entrons désormais dans une politique contre-productive. Le déficit prévu pour la Sécu est là pour le prouver. Ce dernier sera important en 2014 à 11,7 milliards d’euros. Mais il est dû pour une fois, non pas à la hausse des dépenses, mais bel et bien à la baisse des recettes. Ces dernières vont en grande partie expliquer la dégradation des comptes.
Car la France ne connaîtra que 0,9 % de croissance en 2014. Et nous entrons dans le cercle vicieux qu’a connu la Grèce : moins de croissance, donc moins de recettes d’où l’obligation de serrer encore plus la vis, ce qui entraîne à nouveau une baisse des recettes !
Il est très urgent de changer de politique et d’infléchir nettement celle suivi pour pouvoir renouer avec plus de dynamisme. La baisse de l’Euro est un ballon d’oxygène indispensable mais non suffisant. Si nous ne changeons pas de politique, un sort proche de la Grèce nous tend les bras : - 24 % de PIB de 2008 à 2014 et – 24 % de baisse des salaires de 2010 à 2014 !
Nous ne devons pas mourir guéri mais renouer avec la croissance, seule méthode de long terme pour diminuer les déficits !