vendredi 19 octobre 2012 - par Yann

Démocratie et libéralisme, deux notions antinomiques

Ou comment en occident, on a fini par considérer ces deux notions comme indissociables alors qu’elles sont de nature antinomique.

Il est généralement admis que liberté rime avec démocratie. La notion finit de s’enraciner en occident à la fin de la seconde guerre mondiale alors que sur les cendres encore chaudes du Fascisme, deux idéologies se font fièrement face, le Capitalisme à l’Ouest et le Communisme à l’Est. L’ennemi commun vaincu, ces deux ennemis naturels se retrouvent confrontés. Les horreurs de la guerre les décourageront de poursuivre cette folie et ces deux camps se partageront l’Europe par le biais du rideau de fer. Le monde et l’Europe deviennent bipolaires.

A l’Est de l’Europe, les pays sous influence soviétique, prendront la dénomination de démocraties populaires, alors que par mimétisme d’opposition, celles de l’Ouest se feront appeler démocraties libérales. Cette dénomination est importante car elle forgera dans l’inconscient collectif des vainqueurs de la guerre froide, un étroit rapport entre l’idéal de démocratie et celui de liberté.

Aujourd’hui notre conception de la démocratie est qu’elle est la gardienne et la garante des libertés individuelles. Et cette conception n’est pas entièrement fausse. En effet le libéralisme, à ses débuts était une réponse à l’absolutisme monarchique. Les premiers théoriciens du libéralisme en se basant sur la notion de droit naturel considéraient que les hommes, par leur nature commune partagent les mêmes droits, tel que la liberté et l’égalité. Cette approche remettait donc en question la légitimité du pouvoir absolu du roi et mena aux idées d’Etat de droit et de souveraineté du peuple, deux notions fondamentales en démocratie. Les idéaux libéraux furent donc bel et bien le ciment sur lequel s’est construite la démocratie en France et en Angleterre. Pour devenir libre, le peuple devait s’émanciper du Roi et assumer sa propre souveraineté.

Toutefois, le courant libéral ne s’est pas arrêté au transfert de souveraineté du roi au peuple. L’air grisant de la liberté s’est abattu sur tous les aspects de la société. Et très vite on a rapproché individualisme et libéralisme. D’abord afin de garantir les libertés individuelles tel que la liberté de culte, d’expression, de circulation… Ensuite, afin de garantir la liberté économique, le droit d’entreprendre et surtout le droit de s’enrichir. Et insidieusement, par l’avènement du capitalisme on a associé à l’idéal de démocratie et de libéralisme, l’individualisme.

C’est cette notion d’individualisme associée à celle de libéralisme qui est antinomique de la notion de démocratie. Selon la célèbre formule d’Abraham Lincoln, la démocratie c’est « le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple ». A partir de là une société qui prône l’individu, s’éloigne de l’idéal de démocratie. En prônant l’individu, on finit par détruire la notion de peuple, ainsi on crée une société dirigée par un ensemble d’individus souverains. Sans un sentiment d’appartenance à une communauté qui dépasse notre intérêt individuel, il n’y a pas de démocratie possible et encore moins de liberté. Rousseau dans son ouvrage du contrat social stipule que « l’obéissance à la loi qu’on s’est prescrite est liberté ». Ceci est vrai si le peuple en tant qu’ensemble est souverain. La somme d’individus se partageant la souveraineté, ne mène qu’au conflit d’intérêts et à la fracture sociale.

Un modèle de société qui prône l’individu ne devrait pas pouvoir se targuer d’endosser les valeurs de la démocratie. La démocratie n’est pas la défense de ses intérêts individuels ni ceux d’un groupe restreint. La démocratie est un idéal, où le peuple est émancipé, responsable de lui-même et maître de sa destinée. Le capitalisme moderne allié au libéralisme économique a entaché cet idéal et l’homme au sein d’une société dite « civilisée » est aujourd’hui encore « un loup » pour l’homme.



37 réactions


  • citoyenrené citoyenrené 19 octobre 2012 10:20

    article intéressant,

    toutefois, le mot « démocratie » est souvent employé, hélas, nous sommes dans un gouvernement représentatif, pas dans une démocratie

    et c’est peut être le meilleur mode de gouvernance, une aristocratie éclairée, un despotisme avisé (pour ma part, je ne crois pas)...la démocratie, le gouvernement du grand nombre, à travers le mandat unique et court pour permettre la rotation des charges , couplé à la désignation aléatoire, sera plus favorable à l’intérêt général

    vous citez Rousseau et le contrat social, il écrit pas mal de chose à propos de la démocratie, de la représentation

    entre autre, que la démocratie n’est valable que pour les petits États

    mais aussi

    « Quoi qu’il en soit, à l’instant qu’un peuple se donne des représentants, il n’est plus libre, il n’est plus »


    • La mouche du coche La mouche du coche 19 octobre 2012 11:46

      Article sans intérêt. L’auteur devrait s’abonner à internet et vérifier ce que veut dire le mot démocratie. Il écrirait alors un article inverse à celui-là. smiley


  • Francis, agnotologue JL 19 octobre 2012 11:07

    Bonjour,

    si je suis d’accord avec l’intervenant ci-dessus, citoyenneté, en revanche je dirai qu’il me parait un peu hors sujet

    Pour faire écho avec la formule de James Madison : « démocratie et propriété privée sont incompatibles »

    je dirai que le titre aurait pu être : le libéralisme économique est-il encore compatible avec la démocratie représentative. ?

    Yann écrit : "Les premiers théoriciens du libéralisme en se basant sur la notion de droit naturel considéraient que les hommes, par leur nature commune partagent les mêmes droits, tel que la liberté et l’égalité"

    C’est là que le bât blesse : les libéraux d’aujourd’hui remettent en cause l’égalité républicaine, autant implicitement que par le lobbying.

    Et pour élargir le débat, je pose la question : jusqu’où l’égalité républicaine pourra-t-elle faire sens face aux inégalités astronomiques croissantes et aux coups de boutoirs que les libéraux d’aujourd’hui - qui sont au libéralisme d’hier ce que sont les gaullistes d’aujourd’hui à De Gaulle -, lui assènent sans relâche ?

    Dit autrement : La démocratie représentative est moribonde, tuée à la fois par trop de libéralisme économique et de corruptions, ces deux coquins et copains, tout à fait compatibles, eux, cf. :

    Le Kamasutra du lobbying. Regard sur dix techniques d’influence modernes


    • Francis, agnotologue JL 19 octobre 2012 11:45

      Exemple récent de lobbying :

      « La recherche scientifique menée par Gilles-Eric Séralini sur un OGM de Monsanto a été violemment critiquée dans sa méthodologie. Mais qu’en est-il des tests menés par les firmes elles-mêmes ? Un rapport montre les dissimulations et extrapolations bien peu scientifiques qui accompagnent l’évaluation du seul OGM autorisé à la culture en Europe, le Mon810. Des extrapolations reprises à leur compte sans vérification par les autorités sanitaires européennes. » (Par Sophie Chapelle)


    • citoyenrené citoyenrené 19 octobre 2012 12:41

      @ JL,

      oui, mon commentaire était en partie hors sujet, en partie seulement, car le mot « démocratie » y est souvent employé, à tort

      or le gouvernement représentatif est très friable au libéralisme, on pourrait même dire que c’est son bras armé institutionnel....pour l’instant, le taux d’ouvriers, d’employés à l’assemblée parlementaire n’est pas majoritaire...l’idéologie dominante de cette « élite » est néolibérale

      « élite » de fait, 577 personnes sur 40 millions d’électeurs, c’est une élite

      votre commentaire ci-dessus sur les lobbys qui pèsent sur le parlement est intéressant, en voilà un autre vice


    • Francis, agnotologue JL 19 octobre 2012 13:32

      Démosthène,

      j’apprécie la réplique, et je suis d’accord que la démocratie représentative est soluble dans le libéralisme.

      Mais je ne comprends pas votre premier com : vouliez vous dire que la démocratie représentative est le meilleur mode de gouvernance (un mot libéral s’il en est )  !  ?


    • La mouche du coche La mouche du coche 19 octobre 2012 13:35

      Le mot « démocratie représentative » est celui qu’emploient les escrocs qui nous gouvernent, et l’auteur. Y a t il un lien entre les deux ? smiley


    • citoyenrené citoyenrené 19 octobre 2012 14:13

      @ JL,

      oui, une aristocratie éclairée (par le peuple), un despotisme avisé...les deux sont en cours actuellement, mais ni éclairée ni avisée

      une démocratie réelle, gouvernement du grand nombre, était jugée impossible au 18e par Rousseau puis Maximilien R. dans un grand État comme la France (pourtant 27 millions d’habitants fin 18e)

      point d’assemblée suffisamment grande, territoire géographiquement trop étendu

      en préparant un prochain article sur l’usage du mot « démocratie » lors de la constituante de 1789, d’après les archives parlementaires de la BNF, (c’est en ligne et gratuit, un véritable trésor)

      ce qui est le plus souvent associé à démocratie est « tumultueuse »,

      je n’ai pas cherché encore si le mot « sort » ou « tirage » ressortait, car ok, pays trop grand, mandataires nécessaires, mais pourquoi ne pas voir choisi alors la désignation aléatoire pour garantir la rotation des charges

      la constitution d’Athènes ne fut trouvée qu’à la fin du 19e, que savaient Jean-Jacques et Maximilien

      je m’égare, peut être, c’est une possibilité, que l’aristocratie élective est le meilleur mode de gouvernance des collectivités humaines...mais à voir comment est malmené l’intérêt général, je n’en crois rien...Maximilien parlait en 93 de « perfide tranquillité du despotisme représentatif »

      sa solution était le droit de révocation et le mandat court et unique (un seul à la fois)...déjà en 1793 ...ainsi il parlera de démocratie


    • sirocco sirocco 19 octobre 2012 22:17

      @ citoyenrené

      « 577 personnes sur 40 millions d’électeurs, c’est une élite »

      Oui mais le problème n’est pas dans le taux de représentation. Il réside dans ce que les parlementaires, une fois élus, se fichent éperdument des attentes de leurs électeurs. Ils appliquent généralement les consignes du parti politique pour lequel ils s’étaient affichés et sont surtout soucieux de carriérisme et de leur intérêt personnel.

      Les parlementaires élus ne sont donc plus de véritables mandataires et le jeu démocratique, faussé dès la fin des élections législatives, est absent de la vie politique. Pour qu’il fonctionne, il faudrait que chaque député(e) ou sénateur/trice, avant chaque vote, demande à la base qui l’a élu(e) comment il/elle doit voter. On en est bien loin !

      Pour qu’un véritable système démocratique fonctionne, il faudrait :
      - que les représentants du peuple (parlementaires) ne gagnent pas plus, le temps de leur fonction, que le plus modeste des gens qu’ils représentent (afin d’éliminer toute forme de convoitise) ;
      - que la fonction de mandataire soit vécue comme une corvée citoyenne nécessaire, de courte durée, et non pas comme une aubaine et un tremplin vers la richesse ou le pouvoir.
      Autant dire qu’on ne connaîtra jamais la démocratie.


    • citoyenrené citoyenrené 20 octobre 2012 09:15

      @ Sirocco,

      En partie d’accord avec vous, avant de vous répondre je demanderai à l’auteur de ne pas trop se désoler de voir les commentaires s’éloigner du cœur de son article (démocratie / libéralisme)....questionner les postulats fait partie de la discussion

      « pour qu’il fonctionne, il faudrait que chaque député(e) ou sénateur/trice , avant chaque vote demande à la base qui l’a élu(e) comment il/elle doit voter »

      ah c’est une bonne idée, et une réponse anticipatrice au référendum révocatoire

      d’accord aussi avec la suite de votre commentaire, « une corvée citoyenne nécessaire », bonne définition, ici, la désignation aléatoire et la rotation des charges feront merveille...quelle société politisée nous aurons !

      « autant dire qu »on ne connaitra jamais la démocratie"

      c’est là que je ne suis pas d’accord, ceux qui parlaient de la fin de la monarchie en 1788 étaient sans doute vus comme de doux rêveurs


  • Le péripate Le péripate 19 octobre 2012 13:37

    La démocratie, en soi, n’est qu’une méthode de changement de gouvernement. Comme tout pouvoir il peut tout à fait être totalitaire, la dictature d’une majorité (de suffrages exprimés comme on dit).
    Ainsi libéralisme et démocratie ne sont pas antinomiques mais simplement pas de la même nature : la démocratie est un mode de l’action politique et le libéralisme ce qui limite le pouvoir quel qu’il soit.
    D’ailleurs les grecs ne s’y trompaient pas, pour qui l’isonomie et non la démocratie était le concept important. Isonomie, c’est l’égalité de tous devant la loi.

    Les marxistes et post-marxistes ne comprennent pas plus la démocratie que le libéralisme.


  • Yann 19 octobre 2012 13:58

    @La mouche du coche,

    Pourquoi tant de hâte à me juger . L’approche de cet article était de détruire une préconception occidentale selon laquelle libéralisme et démocratie sont deux notions indissociables. Mon approche étant que le libéralisme, surtout dans son approche économique prône l’individualisme. Et que une société qui met en avant l’individu ne peut être démocratique dans la mesure ou la démocratie est le pouvoir du peuple et non d’une somme d’individu. Pour aspirer à un idéal de démocratie, il faut prendre conscience de la notion de peuple.
    Ensuite il est bien évident que mon article est incomplet, le sujet est vaste et plus que complexe. Le lobbying découle de ce problème la, ou un groupe d’individus défend leur intérêt face au reste de la population. La représentation pose aussi un problème à l’idéal de démocratie même si ce n’était pas le sujet de l’article comme l’a souligné JL. Et juste un petit aparté, en ce qui concerne mon emploi du mot démocratie, la démocratie est pour moi un idéal auquel il faut aspirer, je ne considère pas que nous l’ayons atteint, ni en France ni ailleurs.


    • jesuisunhommelibre jesuisunhommelibre 19 octobre 2012 16:46

      Qu’est-ce que la démocratie, sinon la somme des avis de tout les individus composant une société.

      Or, quoi de plus démocratique que l’économie de marché, puisque ce n’est pas la décision d’un expert, un politique, un financier qui détermine l’intérêt d’un service (pris au sens large), mais la multiplication des accords d’individus, tous différents, qui, par leur acte d’achat, donne au service rendu sa légitimité.

      C’est une formidable réussite démocratique que l’enrichissement de Bill Gates. C’est une multitude d’individus, libres de leur choix, et sans contrainte, qui on choisi les service de cette société plutôt que des services des concurrents CP/M, Texas Instruments, Unix, MSX, Atari ...

      Seul, le libéralisme est réellement démocratique. Tout autre forme de gouvernement impose l’avis d’une partie au tout, en se cachant souvent sous de fallacieux prétextes de défendre les plus faibles. Cet argument est, tout le monde peut le constater, parfaitement mensonger : Tout le monde voit bien que ceux qui s’arroge le pouvoir de répartir les richesses sont beaucoup plus riches que ceux à qui ils prétendent les destiner.

      Votre critique du lobbying est parfaitement justifiée, mais vous percevez mal sa cause : C’est parce qu’il y a un pouvoir fort, réglementant une grande partie de l’activité humaine, que sont nés les lobbies, pour obtenir des privilèges au détriment des autres. Et cela donne le capitalisme de connivence (ou de copinage) qui est de façon permanente dénoncé par les libéraux.

      Sans ce pouvoir envahissant, les lobbies n’ont plus de raison d’être : Quel état va exercer son pouvoir de coercition s’il n’est charger que de défendre la liberté, la sécurité et la propriété des citoyens (ce qui est sa raison d’être et sa seule justification) ?

      Dernière chose, l’idéal libéral n’a pas changé depuis le XIX, c’est la propagande socialiste qui a envahi toute les vecteurs de communication (école, presse ...) qui, pour défendre leur soif de pouvoir, ont transformé ce bel idéal en un épouvantail. Mais lisez les sites libéraux ou les auteurs, et vous verrez que les valeurs humanistes, celles des lumières qui sont le fondement du libéralisme, ne sont pas mortes.


    • foufouille foufouille 19 octobre 2012 18:17

      « C’est une formidable réussite démocratique que l’enrichissement de Bill Gates. »
      escroc et voleur, revendeur de bug ............
      un bon libertaryen qui refuse la concurrence (le dual boot est inexistant)


  • Cassiopée R 19 octobre 2012 14:50

    Le paradis fiscal des entreprises se situe sur une zone géographique définie, généralement en périphérie de la ville, car cette zone a une faible fiscalité, voter par les politiques pour s’y installer, au détriment d’impôts donc de revenus pour les services publics.

    Activement soutenu par les Etats pour s’implanter, celà vise à attirer les investisseurs, ce qui n’empêche pas, au contraire, les contrats précaires ou à titre gratuit (déficitaire avec le coût de la vie). Central en politique, ses zones (franche en France) ont des exonérations d’impôts sur près d’une décénnie, pas de taxes pour importer leurs machines, des constructions d’infrastructures (comme les routes ou les ronds-points par exemple) au frais du contribuable et, où les syndicats sont volontairement priver d’accès ou très marginal, et même interdits dans certains pays.

    Nombreux sont les secteurs d’activités a en bénéficié : multinationales dans de nombreux domaines comme l’informatique, les centres d’appels, les industries sont aussi présentes, tout comme les banques.

    Cette zone ne se construit qu’en fonction de projection de rentabilité, pour les habitants c’est l’expulsion de leurs zones d’habitation et pour les contribuables plus d’impôts pour le financement de la zone, et dans le même temps la destruction du tissu local.

    L’agriculture est aussi présente, avec une prospection locale pour acheter, ou payer aux paysans propriétaires une somme pour qu’ils n’exploitent pas sa terre, éviter la concurrence par l’argent. Cette somme n’est même pas payer parfois par les entreprises de cette zone, sur plusieurs années, ce qui montre l’infulence de ses entreprises sur l’ Etat ou la justice.

    La Grèce, frappée par l’austérité de l’ Union Européenne, des comptes truquées de Goldman Sachs, par le FMI et la Banque mondiale, s’est vue comme « solution économique » d’implanter massivement ses zones sur son territoire. C’est dire le niveau de rentabilité dont bénéficie les grandes entreprises privées soutenus par les politiques nationales comme international. Ce type de zone se situe un peu partout sur la planète, malgré sa publicité, ses zones ne bénéficient qu’à une minorité d’individus.


  • Jason Jason 19 octobre 2012 17:53

    J’imagine que par libéralisme vous entendez la liberté totale d’action pour le monde de la finance.

    Or, il existe communément plusieurs définitions du libéralisme selon que vous vous trouviez aux USA, en GB, en France, en Allemagne, en Espagne, ou ailleurs.

    Cela dit, vous avez parfaitement raison de dire que le libéralisme « total » (liberté de faire ce que bon nous semble) n’est pas compatible avec un des piliers de la démocratie, qui est l’égalité. Cet antagonisme a été très bien exprimé par Alexis de Tocqueville vers 1840, à la fin de sa « Démocratie en Amérique ».

    Il y indique que la liberté est limitée face au principe d’égalité. En effet, si je suis absolument libre de faire ce que je veux, la notion d’égalité s’effondre. La société est vouée au chaos.

    Dans le cas des libéraux économiques, ils semblent être les seuls revendiquant une liberté d’action sinon totale, car les transactions financières sont codifiées (mais seulement pour maximiser les profits), mais telle que les populations y occupent un rôle passif.

    Par ailleurs, le capitalisme financier étant un opportunisme, un nomadisme redoutables, il s’ensuit que les populations, représentées par les gouvernements démocratiques, se trouvent majoritairement sous la coupe de ce capital qui ne fonctionne qu’en vase clos, mais admet de se servir des infrastructures, des institutions des sociétés, purement à son avantage.

    La finance, ne devant rien à personne, n’est pas démocratique, et se déplace sur la planète dès qu’elle trouve avantage à le faire. D’où les problêmes rencontrés. Les gouvernements qui se sont opposés à ce nomadisme, à ce « libéralisme », ont été démantelés par d’autres états favorables au capitalisme nomade.

    P.S. l’URSS pratiquait un capitalisme d’Etat.


    • jesuisunhommelibre jesuisunhommelibre 19 octobre 2012 20:32

      @ Jason,

      Vous avez raison, le libéralisme, en Europe, n’a pas le même sens qu’aux USA. Là-bas, il signifie social-démocrate, c’est l’aile gauche des démocrates. Le terme équivalent est « libertarian ».

      Il ne s’agit pas de défendre la finance en particulier, mais comme actuellement c’est une des activité les plus règlementée au monde, autant que le nucléaire, on voit où cela nous a mené.

      Vous faites aussi un contresens sur le mot « égalité » : Il s’agit non d’égalitarisme, mais d’égalité en droit. La différence est d’importance. Dans un cas, on égalise les résultats, quelques soient les actes en niant la responsabilité de chacun, dans l’autre ont juge chacun selon les mêmes lois : chacun à la même responsabilité dans les actes qu’ils commet.

      C’est donc bien un problème de dignité individuelle, car sans responsabilité, il ne peut pas y avoir de dignité.

      Un autre contresens est de dire que le libéralisme c’est la liberté de faire tous ce que bon me semble. Vous oubliez une notion très importante, c’est que le libéralisme est avant tout une philosophie du Droit, et que le respect de l’individu étant la valeur première, aucune atteinte par qui que ce soit ne peut être acceptée contre un individu. De là découle la liberté limitée là où commence celle des autres. Et c’est pour cela que l’état existe, pour défendre les individus contre les agressions, les vols, les escroqueries et le non respect des contrats qui de gré à gré.

      Ce que dénoncent aussi les libéraux, ce sont les privilèges accordés par l’état qui outrepasse ses fonctions. Par privilège, ont peut citer les privilèges des banques qui peuvent prêter ce qui ne leur appartient pas ( confusion décrétée par les états entre banques de dépôts et banque de crédit) : Si vous m’embaucher pour garder votre maison, vous n’accepteriez pas que je gagne de l’argent en la louant ! C’est pourtant ce que font les banques, et elles sont les seules à pouvoir le faire. C’est donc un privilège, et il n’y a que l’état pour accorder des privilèges.

      Je pourrais citer de nombreux privilèges tout aussi injustifié : Emplois automatiques pour les énarques, emplois à vie, professions protégées : pharmacie, taxi, médecins ...

      Enfin, il est facile pour les dirigeants dont le principal objectifs est d’augmenter sans cesse leur pouvoir d’accuser la finance de tout les maux. Mais qui dépense sans compter l’argent confisqué au contribuable, et qui, dépensant plus qu’il ne peut prendre, endette les génération futur. Ce n’est pas le préteur qui est en cause, c’est bien l’emprunteur qui gaspille l’argent qu’il n’a pas.

      Regarder les mesures, toutes plus bêtes les unes que les autres : La prime à la casse : Regardez où en est le secteur automobile.

      La BPI : L’idée, c’est de prendre de l’argent dans des sociétés qui marchent bien, et donc qui crée de l’emploi, pour le mettre dans des sociétés en difficulté. Et qui va arbitrer ? Des personnes rompues à la gestion d’entreprises, spécialistes des placements et de la prise de risque et qui « jouent » leur propre argent ? Pas du tout, ce sont des fonctionnaires, qui vont décider, selon quelques critères abscons (plus vraisemblablement selon un bon carnet d’adresse) de distribuer de l’argent dont ils n’ont que faire : Ce n’est pas le leur. Mais ne vous inquiétez pas pour eux, ils sauront prendre au passage des très bons appointements.

      Voilà en partie ce que reproche les libéraux à l’envahissement de l’état.

      Lisez les auteurs libéraux : Hayek, Von Mises, Bastiat, Ayn Rand ... Vous comprendrez qu’on vous a bourré le mou et que le libéralisme est très loin de la caricature qu’on vous en a faites.

      Un exemple, connaissez vous Frédéric Bastiat ? Oui ? Bravo ! Vous avait une bonne habitude d’internet et vous êtes currieux.

      Non ? c’est un exemple parfait de l’étouffoir idéologique que nous subissons en France. Ce très grand homme politique, connu dans le monde entier, cité par Marx lui-même dans la préface du « Capital » (pour s’y opposer, c’est évident), cité aussi par Flaubert, Proudhom ... est cet homme vous serait inconnu !!! Ca vous gène pas aux entournures ?


  • Soi même Soi même 19 octobre 2012 18:02

    < Démocratie et libéralisme, deux notions antinomiques> Elles sont tant qu’il y a pas la Société Civile qui fait le contre pouvoir.
    Nous devons coupés le cordons ombilicale d’alliance contre nature entre le monde politique et l’économie et pour cela la politique ne doit pas être assujettie à l’économie et l’économie ne doit pas être isolé de notre intervention civile.
    Il y a autant de réforme à faire en politique quand économie pour que l’action de la Société Civile soit un véritable contre poids des Pouvoirs !

    Car l’économie doit être libérale et Fraternelle, elle doit avoir de la souplesse si l’on veux continué à produire dans une décroissance.
    En réalité nous devons réformer notre pensé et abandonner l’aveuglement de l’obéissance crédule aux élites auto proclamés.


  • Axel de Saint Mauxe Axel de Saint Mauxe 19 octobre 2012 19:03

    Selon la célèbre formule d’Abraham Lincoln, la démocratie c’est « le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple ». A partir de là une société qui prône l’individu, s’éloigne de l’idéal de démocratie. En prônant l’individu, on finit par détruire la notion de peuple, ainsi on crée une société dirigée par un ensemble d’individus souverains. 


    Vous avez raison, la destruction de la notion de peuple détruit la notion de démocratie, ou tout au moins la rend illégitime. Mais n’est-ce pas là pour l’homme une perspective magnifique d’émancipation ?

    Je vous invite à lire Nietzsche, Stirner, JF Richard, Micberth...

  • jesuisunhommelibre jesuisunhommelibre 19 octobre 2012 20:39

    C’est cette notion d’individu qui fait la différence entre le Moyen-Age et la Renaissance.

    Au Moyen-Age, l’homme n’est qu’un élément de la société. Sa place est immuable, là où Dieu l’a placé.

    A partir de la Renaissance, des hommes affirme que les gouvernant ne sont pas au dessus des droits individuels. La Boetie démontre que l’asservissement n’existerait pas sans l’acceptation, et il montre que les individus peut s’en émanciper.

    Puis vient le siècle des Lumières, avec Voltaire, Diderot, mais aussi Turgot, Tocqueville, Lafayette, tous précurseur du libéralisme.


    • Francis, agnotologue JL 20 octobre 2012 09:44

      Les hommes libres n’ont pas besoin qu’on les émancipe, et savent user de leur liberté avec raison. Mais les autres ...

      La servitude volontaire ou Le meilleur des mondes, version néolibérale :

      - Une classe possédante bunkérisée et vivant sur ses trésors de guerre paradifiscalisés (les zélites).

      - Une classe médiacratique, les zélotes dont le rôle est de maintenir les masses dans l’abrutissement le plus profond (1). Ceux que Lordon appelle les esclaves volontaires joyeux.

      - Une classe laborieuse, les ilotes, dont le rôle contraint par la contingence, est de protéger et faire grossir les fortunes des classes dominantes. Ceux que Lordon appelle les esclaves volontaires tristes (2)

      -Et enfin la classe des exclus, réservoir d’esclaves pas volontaires du tout et dont le rôle collatéral est de faire peur aux besogneux dans tous les sens du terme, en particulier de les maintenir dans le droit chemin, càd le conformisme aux diktats imposés par les classes privilégiées.

      (1) « La conscience des masses n’a besoin d’être influencée que dans un sens négatif ». (Orwell)

      (2) La thèse de Frédéric Lordon fondée sur les travaux de Marx et Spinoza, est que nous sommes tous et à des degrés divers dans la servitude volontaire. Il explique que le nouveau clivage se situe entre les esclaves tristes et les esclaves joyeux. (Capitalisme, désir et servitude)


    • Francis, agnotologue JL 20 octobre 2012 09:50

      J’ajoute : ce clivage entre esclaves tristes et esclaves joyeux n’a aucune influence démocratique et est soigneusement dissimulé par la minorité possédantes et ce, d’autant plus aisément que les esclaves tristes, tels des rats en cage, se battent entre eux. Le pouvoir appartient naturellement à ceux qui savent tirer parti du mécontentement. Ceci expliquant cela.


    • jesuisunhommelibre jesuisunhommelibre 20 octobre 2012 10:33
      « Les hommes libres n’ont pas besoin qu’on les émancipe, et savent user de leur liberté avec raison. Mais les autres  »

      Vous avez un vision bien optimiste des choses : Quand, dans un pays, ont vous impose le programme éducatif, votre système de santé, qu’on vous prend, dans le meilleur des cas 60% du revenu de votre travail (charges sociales, IS, IR, TVA, TRPP, CSG RDS ..), qu’on décide pour vous ce que doit etre la culture officielle : Redevance Télé, subvention à la presse, au théatre, à l’art ... Vous pensez etre libre ?

      Le pouvoir de l’état est toujours plus envahissant. Il occasionne des révoltes qui vont devenir de plus en plus violentes (cf. la Grèce et l’Espagne) et cela à cause des dépenses somptuaires des états avec leur armée de fonctionnaires.

      Il est grand temps de ce libérer de cet Etat omniprésent D’ailleurs le choix sera simple : Après la catastrophe annoncée de la politique actuelle, nous n’aurons le choix qu’entre un régime encore plus dur de type Front (National ou de Gauche, c’est pareil) ou une nouvelle révolution libérale : Fin des privilèges et réduction de l’emprise de l’état.

      Moi, j’ai déjà choisi

    • Francis, agnotologue JL 20 octobre 2012 10:44

      Une nouvelle « révolution libérale » ?

      Vous pensez à quoi ? La victoire du poujadisme ?

      Pfff ! Vous ne faites pas le poids face aux multinationales qui vous écraseront comme fétus de paille.


    • Yann 20 octobre 2012 11:01

      Je ne peux m’enpécher de revenir sur quelques points que vous avez soulignez dans vos commentaires.
      « Qu’est-ce que la démocratie, sinon la somme des avis de tout les individus composant une société. » c’est exactement l’inverse que cet article cherchait à démontrer. La démocratie est le pouvoir du peuple, pour le peuple et par le peuple, encore faut il avoir un peuple. La somme des individus d’un ensemble n’est pas égale au tout.

      Vous dites ensuite que la finance est l’une des activités les plus règlementée du monde c’est sans oublier les quelques 30 années de dérégulation depuis Reagan. Certes il y a eu le Dodd Franck act aux USA en 2010 mais celui est incomplet et menacé par les républicains.

      En évoquant les révoltes grecques et espagnoles, vous blâmez l’état parce qu’il a trop dépensé mais c’est bel et bien contre des mesures de désengagement de l’état (allocations, réduction d’effectif dans la fonction publique, privatisations...) que le peuple manifeste.

      Et pour finir vous critiquez la présence de l’état dans votre quotidien et citez la redevance audiovisuelle. Je suis également opposé à ce principe et j’ai la liberté de la faire n’ayant pas de télévision. Toutefois quand j’ai le loisir de le faire je préfère bien souvent regarder arte que n’importe quelle ineptie sur TF1. On peut en discuter mais le privé ne fait pas toujours du meilleur travail. Il est toujours plus profitable, de ca j’en conviens.


    • Francis, agnotologue JL 20 octobre 2012 12:22

      N’oublions pas :

      L’état Grec parce a trop dépensé ? Oui, pour acheter des armes que les pays riches de l’UE lui ont fourgué du temps que la droite était au pouvoir. Et pour se protéger contre qui ? Un autre État de l’UE !

      Ah, il est beau, le prix Nobel !!!


    • Francis, agnotologue JL 20 octobre 2012 12:29

      N’oublions pas :

      L’état Grec a trop dépensé ???

      Oui, pour acheter les armes que les pays riches de l’UE lui ont fourgué en même temps que les crédits sans compter, du temps que la droite était au pouvoir. Et pour se protéger contre qui ? Un autre État de l’UE !

      Ah, il est beau, le prix Nobel !!!


    • jesuisunhommelibre jesuisunhommelibre 20 octobre 2012 13:26

      Mais qu’est-ce que le peuple sinon la somme des individus qui le compose ?


      Sinon, c’est une abstraction bien utile pour les gens de pouvoir.

      C’est comme la notion de bien commun, qui ne veut rien dire : Si, au nom du bien commun, je sacrifie quelques personnes, on voit immédiatement qu’il s’agit du bien de certains opposé au bien d’autres, meme si ces derniers sont un minorité, il s’agit donc bien de l’oppression d’une minorité par une majorité, et non d’un soit disant bien commun. Pour que celui-ci existe, il faudrait l’unanimité.

      La notion de peuple est du meme tonneau : Un moyen habile d’occuper le pouvoir en se déclarant détenteur de la volonté du peuple L’histoire nous a appris ce que signifiait « démocratie populaire ».

    • Yann 20 octobre 2012 14:07

      « Mais qu’est-ce que le peuple sinon la somme des individus qui le compose ? »

      Excusez moi de ne pas avoir été plus clair. Etes vous seulement la somme des cellules qui vous composent ? Ou êtes vous un organisme qui transcende sa propre composition pour devenir quelque chose d’autre, de supérieur ? Imaginez vous une cellule qui se met a faire ce quelle veut, à consommer plein de ressources afin de se multiplier et d’assurer sa descendance au détriment de l’organisme qui est son hôte, c’est un cancer.
      Dans un fonctionnement sain, chaque cellule a un rôle à jouer, elles sont toutes très différentes par leur fonction et leur nature par contre elles contribuent toutes au bon fonctionnement de l’organisme en suivant de grandes lignes de conduite.

      L’analogie peut être faite avec une société humaine, les individus qui composent la société doivent suivre des grandes lignes de conduite afin de permettre à la société d’être viable et pérenne. C’est en faite une simple logique de survie car l’homme, comme la cellule dépend de l’ensemble qu’il compose pour survivre.
      Je suis républicain et je crois à certaine libertés (liberté de culte, d’expression, de circulation...) mais le libéralisme dans la mesure ou ils prône l’individualisme est anti-démocratique. Beaucoup de sociologues s’accordent à dire qu’une des clés de l’épanouissement personnel passe par le sentiment de contribuer à quelque chose qui nous dépasse. Par cette approche la, j’ai envie de dire que l’humanité serait cette chose. Et je suis prêt à sacrifier une partie de ma liberté pour cette cause.
      Et petit aparté final, je suis libre en faisant le sacrifice d’un peu de liberté pour la viabilité et la pérennité de l’humanité. Par contre je me refuse à faire la sacrifice de ma liberté au nom de ma sécurité (ce que les politiques sécuritaires au lendemain du 11 septembre ont fait, politiques adoptées par des libéraux au passage)


    • jesuisunhommelibre jesuisunhommelibre 22 octobre 2012 11:15

      Justement, je ne suis pas une cellule, dépendante d’un tout, mais bien un être autonome, qui peut librement changer de groupe (société, nationalité, culture ...). Le contraire serait une négation de l’individu et supprimerait toute notion de morale. Ce n’est pas la société qui définie l’individu, c’est l’individu qui, par soucis de sécurité, cherche à se regrouper en société.


  • Robert GIL ROBERT GIL 19 octobre 2012 23:03

    Notre culture du pouvoir ne va pas nécessairement dans le sens de la démocratie. Des formes de prises de décisions autoritaires et personnalisées s’observent à tous les niveaux, au niveau national (président de la république) comme au niveau local (maire). Avec cette culture de l’autorité, va aussi une absence de contre-pouvoirs et d’acceptation de la possibilité d’une remise en question des pouvoirs élus. La France est un exemple paroxystique de démocratie majoritaire où, lorsqu’un pouvoir l’a emporté grâce à une élection, il peut en faire ce qu’il veut. On est loin de l’idéal démocratique .........

    voir :
    http://2ccr.unblog.fr/2012/06/07/quel-avenir-pour-nos-democraties/


    • jesuisunhommelibre jesuisunhommelibre 20 octobre 2012 13:33

      @Robert Gil


      J’approuve absolument votre commentaire. Il rejoint l’objectif libéral de mise en application du principe de subsidiarité : Les décisions doivent etre prise au plus près du citoyen, et ce n’est que quand il est plus avantageux pour ceci que la décision est transmise à la structure immédiatement supérieur.

      Le citoyen -> L’association -> la commune -> la région -> le pays -> l’Europe.
      Voilà le vrai sens de la démocratie, or nous subissons exactement l’inverse !

  • ddacoudre ddacoudre 20 octobre 2012 02:06

    bonjour yann

    non l’individualisme ne s’oppose pas au libéralisme ni a la constitution du groupe, l’individualisme est un état inaliénable, et nous devons apprendre a vivre avec les autres qui dirons ce que chacun de nous est. ’individualisme est en plus d’être la singularité biologique de chacun sa propre existence qu’il tient de la place où il pose ses pieds et qu’aucun autre ne pourra jamais mettre même si l’instant d’après il le fait, car l’instant et la valeur du moment précédent n’existe plus et n’est plus accessible dans le déroulement du temps sauf par un souvenir partiel.
    nous devons donc vivre notre concentration humaine qui nous impose de vivre collectivement en interdépendance. dans ces diverses formes du à la sédentarisation, la soumission à un « dominant » à soulevé le principe de son émancipation qui c’est conclu par le libéralisme.mais si cela autorise l’individu d’entreprendre librement (suivant les codes en vigueurs) entreprendre n’emporte pas d’exploiter l’autre et c’est là qu’intervient la confusion entre l’individualisme, le libéralisme et une organisation économique le capitalisme qui est un vestige de la domination de ceux qui possèdent et qui reconduit au niveau individuel le schéma de la domination monarchique ou le fait du prince qui lui n’est pas ni libéral ni démocratique, puisque l’organisation de l’entreprise est totalitaire. et c’est malheureusement ce modèle que nous sommes entrain de choisir pour les états et l’Europe.http://ddacoudre.over-blog.com/article-ce-plan-comptable-qui-nous-fait-l-europe-111330768.html.
    cordialement.


  • Karash 21 octobre 2012 07:23

    "Toutefois, le courant libéral ne s’est pas arrêté au transfert de souveraineté du roi au peuple. L’air grisant de la liberté s’est abattu sur tous les aspects de la société. Et très vite on a rapproché individualisme et libéralisme. D’abord afin de garantir les libertés individuelles tel que la liberté de culte, d’expression, de circulation… Ensuite, afin de garantir la liberté économique, le droit d’entreprendre et surtout le droit de s’enrichir. Et insidieusement, par l’avènement du capitalisme on a associé à l’idéal de démocratie et de libéralisme, l’individualisme.« 

    Le libéralisme procède d’un individualisme méthodologique, dans ses fondements. Ce n’est pas le fruit d’une contamination insidieuse et tardive. Mais dire que l’Etat ne peut pas être le gardien de la morale et de la culture ne veut pas dire qu’il faut jeter toute morale individuelle à la poubelle et prendre par défaut la non-morale de l’argent roi.

    C’est le socialisme national, en voulant institutionnaliser la morale égalitariste, qui déshumanise les personnes en leur imposant d’être solidaire, non plus avec leur voisin, mais avec la nation dans son ensemble, personnifiée dans la figure de l’Etat. Dans la perspective libérale, l’Etat ne peut jamais être qu’un outil.

    D’ailleurs, le lien avec la question de la démocratie est ici évident. La constitution de la démocratie originelle, à Athènes, se nommait la constitution des athéniens, et pas la constitution d’Athènes. Vous avez toute une critique de Bastiat sur la conception française de la République.

    Néanmoins, je suis d’accord avec vous quand vous dites ceci : »Sans un sentiment d’appartenance à une communauté qui dépasse notre intérêt individuel, il n’y a pas de démocratie possible et encore moins de liberté« à la différence que je dirais qu’il n’y a pas de coalition, donc pas d’Etat possible, et donc pas de liberté.

    Les libéraux ont une tendance à mépriser le sentiment national. C’est compréhensible, car il a trop souvent été instrumentalisé pour faire passer tout et n’importe quoi, mais leur réaction est souvent excessive.

    La contradiction apparente entre un Etat »culturellement neutre« et la nécessite d’une nation »culturellement unie« se résoud en disant simplement que l’Etat suppose une culture commune pour exister, et donc, ça ne peut pas être le rôle des représentants et de l’administration que d’agir sur celle-ci, qui ne pourra que la dénaturer. C’est historiquement parfaitement vérifiable.

    Une nation, en vrai, c’est une mémoire collective qui s’auto entretient en facilitant les relations interpersonnelles par l’évocation de ses divers éléments. Ce ne peut pas être à une entité supérieure désincarnée d’entretenir cette mémoire »mécaniquement". Ca n’a aucun sen.


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