mardi 2 octobre 2018 - par De Bredevan marc (L’INFOTOX)

Démocraties vs Dictatures

Quand idéologie unique, propagande excluante et accords électoraux habituels de l'entresoi finissent par cadenasser les pouvoirs, les démocraties ne sont-elles pas en danger de mort et ainsi de glisser lentement vers des néo-dictatures ?.

Même s’il ne fait aucun doute que la défense, la protection des libertés individuelles est sensiblement plus évidente au sein des démocraties que des dictatures, il n’en reste pas moins, qu’au fil du temps et de certains événements qui les touchent, les déstabilisent, une évolution commune mais en opposition se produit et semble plutôt, toutes choses égales par ailleurs, les rapprocher.

Démocraties…

Mue par une volonté souvent excessive car dans la réaction immédiate aux faits plutôt qu’avec la modération qui convient via un recul utile envers ceux-ci, l’Europe et, plus particulièrement, certains de ses Etats membres affichent une volonté de tout réglementer, de tout contrôler, y compris le champ protégé et non suspect d’anarchie des libertés individuelles au profit de l’Etat tout puissant.
Ce qui, si cette tentation d’étatisme excessif se poursuit, finirait par se rapprocher de la courbe inverse des dictatures qui, mondialisation et visibilité de celle-ci oblige, ont de plus en plus de difficultés à cadenasser les libertés citoyennes et/ou de moins en moins intérêt à le faire tant, et c’est un autre parallèle commun aux deux régimes, le but ultime voire le seul, est le maintien au pouvoir à titre personnel en dictature ou à celui du parti en démocratie.

L’interdépendance entre démocraties et dictatures a toujours existé et prévalu au nom d’intérêts commerciaux, géopolitiques dits supérieurs à toutes autres valeurs, y compris humaines.
Et, sauf à souscrire béatement à la propagande idéologique occidentale, cela n’a jamais été en vertu d’une préoccupation humaniste et désintéressée que certains dictateurs, reçus et honorés durant des décennies, ont été subitement renversés, tués tout en livrant, par l’excuse de l’ingérence démocratique, les citoyens prétendument à sauver sans délai, au chaos de la destruction de toutes les infrastructures, aux différentes milices qui en ont profité pour remplacer des structures, certes contestables au regard de « nos » valeurs mais, au final, prétendre imposer ses seules valeurs au motif qu’elles seraient supérieures à toutes les autres et seules valables, ne doit-on pas qualifier cela de despotisme, de colonialisme ?!.


Citation de N. Chomsky : La propagande est aux démocraties ce que la violence est aux dictatures.

Politique….Médias

L’angoisse des politiciens et de la plupart des médias à l’idée de perdre des électeurs ou des lecteurs suivant le cas est telle que, conscients et alertés par le pouvoir encore assez nouveau et de plus en plus puissant d’Internet via ces multiples canaux d’informations, de publications ouverts à tous et toutes, ceux qui se prévalent de représenter les élites en sont venus à la conclusion que pour éviter toute perte d’un relatif et ancien monopole quant à ce qu’il faut croire et lire, une réglementation contrôlée par eux-mêmes (on n’est jamais si bien servi que….) au nom, tout autant hypocrite que l’ingérence démocratique pour justifier la guerre, de la lutte contre les fausses nouvelles (fake news en français dans le texte) pour le bien des citoyens.
Ceci, comme toujours, au nom de la protection du « peuple », probablement trop idiot, à leurs yeux, pour faire la part des choses… à moins que la vérité inavouable ne réside dans ce qu’il leur est insupportable car dommageable en termes de crédibilité de voir et revoir leurs propres informations démenties, leurs promesses non tenues publiées, rappelées tout le long des sites et blogs, des réseaux sociaux !.

Cette résurgence de la censure qui, tout azimut, veut brider la liberté de tous au seul profit de certains, n’en finit plus d’ajouter à son palmarès des interdits de nouveaux trophées liberticides sous couvert d’arguments aussi fallacieux que ceux d’un respect des us et coutumes, des religions, des droits à de nouvelles différences minoritaires qui ont à s’imposer aux devoirs de la majorité…
A cette fin, toute remise en question du « système » est suspecte de volonté de destruction de la démocratie et, avec le simplisme idéologique qui prévaut chez la plupart des élites, les qualificatifs de populiste, de raciste voire de fasciste sont immédiatement appliqués à tout individu qui oserait entamer un débat contradictoire, poser des questions ou émettre quelques doutes raisonnables quant aux mesures ou propos tenus par ces représentants du « politiquement correct » qui se considèrent d’office au-dessus de tout soupçon de servir leur propagande électoraliste ou éditoriale.
L’Europe politique identifiée par le Parlement européen en est l’ultime caricature lorsque, soumis à une poussée quasi générale d’opposants au discours lénifiant habituel des tenants du politiquement correct entre gens de « bonne compagnie » accrochés à un pouvoir qu’il pensait infini, ils en viennent à chasser en utilisant les armes de destruction massive de la censure de parole à l’égard de tout politicien qui prônerait un renouvellement des idées et du fonctionnement des institutions, pour autant qu’on puisse appeler « fonctionnement » cette Europe type Tour de Babel à jamais inachevée voire immobile depuis 70ans !.

Ainsi que pour la restriction de la liberté d’expression de tous et toutes, qu’elle soit ou non de qualité, sur les réseaux sociaux, la marginalisation voire l’exclusion de dirigeants en désaccord avec la logorrhée consensuelle qui va si bien à un entre-soi convenu, on constate qu’en démocratie, rien ne vaut un accord « historique » entre gens qui, de toute manière, partagent le même, le seul point de vue résumé en une pensée unique qui transcende ces clivages (Droite-Gauche) artificiellement maintenus au point que programmes compatibles et alliances d’oppositions sont quasi interchangeables.
Ceci au service de leur but ultime qui est de se maintenir au pouvoir, ce qui n’est finalement plus si éloigné de ce qui prévaut en dictature !.

Idéologie 2poids, 2mesures

Ce qui caractérise la classe politique, c’est qu’en fonction de l’idéologie à laquelle elle se soumet, tout problème trouve deux solutions contradictoires suivant que le sujet est ou non porteur de suffisamment de voix potentielles utiles au maintien au pouvoir.
Parmi ces sujets de société, comment ne pas s’étonner des prises de position différentes lorsqu’on évoque le communautarisme qui exclut et discrimine vs le vivre ensemble qui, non défendu, en pâtit, les notions de racisme et/ou de sexisme à « géométrie » variable, l’intangible liberté d’expression vs le contrôle des réseaux sociaux ou encore le respect animal vs l’abattage rituel.
Sauf à faire partie des bisounours aveugles ou des activistes opportunistes, on ne peut que déplorer une hypocrisie non assumée qui refuse le débat pour adopter une posture caricaturale confinant à l’absurdité lorsqu’en dépit d’un minimum d’objectivité, on les voit s’échiner à tenter de coller au mieux à leur propagande politicienne.
Cette idéologie 2poids, 2mesures met en évidence un traitement différencié des infos, des sujets exclusivement justifié par de l’électoralisme démagogique tenu par ceux qui se proclament défenseurs des valeurs démocratiques et protecteurs des droits pour tous citoyens qui, soi-disant fossé oblige, s’en rendent compte et finissent par ne plus supporter ce déni de responsabilité, cette absence de courage et de volonté qui rend ce type de discours inaudible et ceux qui le tiennent impopulaires.

Au titre de documentation, cette ébauche d’une démocratie non plus imposée par des « élites » qui se croient investis d’une mission confiée par le « peuple » à l’issue de votes dont les abstentions sont quasi majoritaires mais celle d’une démocratie décidée par le « peuple » pour le peuple (accessoirement, rappelons aux élites dirigeantes par intérim qui s’accrochent à leurs pouvoirs comme si ceux-ci leur étaient indéfiniment dus que, parmi ces citoyens qu’ils méprisent, tous ne sont pas de pauvres imbéciles ignares !).
Un néologisme pour qualifier cette nouvelle démocratie a été créé et l’article (lien ci-dessous) en décrit la philosophie :
Démocralisme, le « nouveau » pouvoir en vue !.



4 réactions


  • Clocel Clocel 2 octobre 2018 09:10
    Toujours la même question : Où et quand le « demos » a-t-il eu le « cratos » ?

    L’occident va crever sans sortir de l’illusion, les Lumières auront été notre chant du cygne...



  • Sergio Sergio 2 octobre 2018 21:06

    Et sous Macron c’est « la dictature de la démocratie » et on a :


    Je cause toujours et tu fermes ta gueule !

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