Des gilets jaunes « racistes » et « homophobes » ?
Un "racisme" anti-bobos et anti-énarques ?
Il fallait s'y attendre. Voir le peuple en liberté indispose une bonne partie de nos élites médiatiques, qui ont recherché minutieusement les excès des manifestations du 17 novembre 2018. Pour les journalistes de Libération, ce n'est pas la retraitée massacrée par une chauffarde abrutie et les deux cents blessés qui retiennent leur attention, mais les "dérives racistes et homophobes" lors de certains blocages. En l'occurence, trois affaires sur plus de deux mille sites, donc 0,15% des points de rassemblement. Pour ces donneurs de leçons, les "principes républicains" passent avant les problèmes économiques et sociaux, pourtant vitaux avant de traiter les questions de société, tel que la tartufferie du "vivre-ensemble".
En se gardant bien de s'interroger sur les origines sans doute très diverses des conducteurs qui ont foncé dans le tas par endroit, c'est le comportement de quelques gilets jaunes qui offusquent nos policiers de la pensée. Ainsi, à Bourg-en-Bresse, le conseiller municipal Raphael Duré, parti faire ses courses avec son petit ami, a refusé de ralentir devant un groupe et a tenté de passer en force, avec les risques que cela comporte. Certes, il peut être irritant d'être ralenti par un attroupement de gens dont on ne partage pas les opinions, mais il n'y avait pas blocage, et il faut savoir rester calme au volant. Votre narrateur a lui-même fait preuve de patience pour passer un rond-point à la sortie de Chartres (28), où je réside, avec une certaine sympathie pour ces braves français qui en ont marre d'être taxé en parmanence. Ce n'est pas le cas de Raphael le bressan, qui s'est plaint d'avoir été maltraité, caillassé et traité de "sale pédé" par les manifestants... Il oublie que ce sont des choses qui peuvent arriver quand on répond par la violence à des manifestations de rue, surtout quand on manque d'écraser les gens. Un risque qu'il n'a pas calculé. Adhérent de LREM, il estimait peut-être avoir le droit de rentrer dans le ventre des gilets jaunes, inspiré sans doute par un certain Alexandre Bennala ?
Bien entendu, plusieurs élus ont condamné l'homophobie de ses assaillants, priés de rester courtois quand ils manquent de se faire massacrer ! En Charente, c'est une femme de couleur qui a tenté elle-aussi de passer en force au volant de sa Golf : réponse, "rentre dans ton pays", "dégage", "pouffiasse", "les histoires de noirs on en a marre" (sic)... Là-encore, la situation de tension explique ces propos, provoqués par la violence de la "victime" : il ne saurait être question de haine raciale dans ce cas de figure. Mais comme toujours en France, il faut savoir se retenir et rester poli quand on est agressé par des gens issus de la "diversité."
A Saint-Quentin, c'est une femme voilée qui a essuyé des "cris de singe", retenue une heure au barrage...
Notons que nos gardiens de la morale républicaine mettent aussi à l'index les internautes, tels que Jérémy B., qui s'indigne sur Twitter de l'absence de gilets jaunes dans le 93, où "50% de la population est musulmane et se sent non-concernée..."
Quelles analyses tirées de tout ce remue-ménage ? S'il est effectivement dangereux de bloquer les routes, et de ralentir la circulation (ce qui est puni par la loi), réagir par la violence à la colère de braves citoyens qui expriment comme ils le peuvent leur désarroi, c'est provoquer une escalade : d'où les propos injurieux encaissés dans les deux premiers cas. Foncer sur des piétons, c'est au minimum six points de retrait sur le permis, plus l'amende. Si notre victime charentaise du racisme porte plainte, que ses "agresseurs" en fassent autant, pour tentative de meurtre par véhicule. Ce qui concerne aussi le couple gay de militant LREM.
Concernant le 93, les propos de Jérémy étaient déplacés, car des rassemblements ont eu lieu à Aulnay et à Bagnolet notamment. Les populations très diverses de banlieue paient aussi leur carburant, donc tout le monde est concerné...
Encore une fois, il faut constater le détournement idéologique et les tentatives de "noyer le poisson" des médias bobos de "gauche" : le "racisme" est bien l'argument de ceux qui n'ont rien à répliquer. Si la conductrice black de Charente avait écrasé un manifestant, quelle aurait été la réaction des journalistes de Libé ? Pour ces gens, il faudrait rester zen et baisser la tête devant les voyous issus des minorités ? On croit rêver !
Attendons de voir la suite, samedi 24 novembre 2018, où les gilets jaunes devraient converger vers Paris. A eux de se montrer "polis" et "courtois", et de se laisser éventuellement ratatiner avec le sourire. Si notre gouvernement était à l'écoute de ces français qui, il est vrai, ne votent pas (ou plus) pour lui, il répartirait équitablement les taxes, en incluant le kérosène des avions et le mazout des bateaux de plaisance, par exemple. Comment aller travailler par les transports en commun quand on supprime des lignes de TER un peu partout ? Comment se passer de la voiture quand les médecins ne se déplacent plus dans les campagnes, où tous les commerces ferment les uns après les autres ? Qui a envie d'aller habiter en centre-ville avec la dame excitée de Charente comme voisine ? La voiture est indispensable dès que l'on vit en secteur semi-rural, voire urbain, dans les communes de moins de dix mille habitants. La trottinette électrique, c'est pour les bobos des quartiers chics, par pour le peuple de la France profonde.
Quant au "racisme", on repassera. A la rigueur, cette France rurale qui tente de sauver sa peau peut envier la "diversité" qui réside dans des quartiers bien équipés en transports publics. Mais cette France ne se laissera plus rouler dessus, qu'on se le dise !
source de l'article :https://www.liberation.fr/france/2018/11/18/gilets-jaunes-indignations-apres-des-agressions-homophobes-islamophobes-et-racistes_1692849