vendredi 9 décembre 2011 - par Paul Villach

Des journalistes pris la main dans le sac

 Intéressante, la question que pose dans son dernier numéro La Revue civique  : « Les médias favorisent-ils l’esprit civique ?  ». Les Matins de France Culture en ont fait le sujet d’une de leurs chroniques, vendredi 2 décembre 2011 (2) en présentant comme « diamétralement opposés  » les points de vue de deux journalistes sollicités par la revue, Éric Israélévitch, directeur du journal Le Monde, et Pascal Riché, cofondateur du journal en ligne, Rue 89. Or, on observe le contraire : tous deux appartiennent à la même « mythologie de l’information » que les médias ne cessent pas de ressasser avec ses leurres. Ce faisant, on a la réponse à la question posée. Pour ruiner l’esprit civique, on ne fait pas mieux.

 

Les deux leurres du directeur du Monde

1- Le leurre du fait-écran

Le directeur du Monde a ressorti par exemple deux leurres favoris des médias (1). L’un est le fait-écran dont la propriété est d’être exhibé pour cacher une autre information. M. Israélévitch se plaint ainsi de l’absence de vérification de l’information, sous la pression de la vitesse qu’Internet a donné au flux des informations : « Une course à l’info, déplore-t-il, amène parfois certains à ne plus vérifier ou à mal vérifier l’information ». Qui peut dire le contraire ? La vérification d’une information avant publication est la précaution élémentaire qu’on attend de tout émetteur, journaliste ou non. Mais est-ce à dire pour autant que toute information vérifiée a vocation à être publiée ? Non, évidemment !

Comme c’est l’usage, le directeur du Monde ne parle de la vérification de l’information que pour faire oublier le revers que comporte, comme une pièce de monnaie, le traitement de l’information : la seconde opération que celui-ci exige, est la décision de publier ou non. Or, qu’est-ce qui dicte cette décision ?

1- D’abord elle est soumise à une première contrainte, l’exiguïté du temps et de l’espace de diffusion en regard du flux quotidien massif d’informations disponibles. On ne transvase pas le contenu d’un tonneau dans une bouteille : le tri exclut plus qu’il n’élit.

2- La seconde contrainte qui s’exerce sur la décision, est celle des motivations de l’émetteur. Toute information passe au tamis de son autocensure avant d’être donnée, en vertu du principe qui régit la relation d’information : nul être sain ne livre volontairement une information susceptible de lui nuire.

Le traitement de l’information se fait donc en deux temps, mais la mythologie journalistique ne veut retenir que celui de la vérification de l'information qui fait consensus et dissimule celui de la décision de publication ou non qui, elle, offre matière à discussion : les motivations peuvent différer d’un individu à l’autre.

Or une information gardée secrète influence tout autant les citoyens que celle qui est publiée. L’esprit civique en est affecté : les électeurs auraient-ils réélu le président Mitterrand pour un second mandat en 1988 si sa grave maladie ne leur avait pas été dissimulée ?.

2- Le leurre de « l'information brute »

Le second leurre resservi par le directeur du Monde est, selon France Culture,  le concept inepte d’ « information brute  ». Ce genre d’information n’existe tout simplement pas. 

- S’il faut entendre par « information brute  » une information « qui n’a subi aucune élaboration intellectuelle et à l’état de donnée immédiate  », comme dit le Petit Robert, on est alors en présence du leurre de la mise hors-contexte qui permet de faire dire ce qu’on veut à une image, un geste, un mot ou une phrase.

- S’il s’agit d’ « une information qui vient de tomber  », selon l’image idiote dont use la profession sans même s’en rendre compte, elle n’a pas échappé pour autant au tamis de l’autocensure de l’émetteur qui a jugé bon de la transmettre, conformément au principe régissant la relation d’information signalé plus haut. Une information ne « tombe » jamais du ciel. C’est un émetteur qui décide de la faire « tomber », c’est-à-dire de la diffuser après s’être demandé, en fonction de ses intérêts, s’il la faisait connaître ou s’il la gardait secrète.

Il n’existe donc pas d’ « information brute  » qui s'imposerait d'elle-même à la diffusion, on ne sait pourquoi, sans qu'un émetteur décide de la faire connaître. Sous ce leurre se dissimule "le déni d'influence" cher à la mythologie journalistique : malheureusement, livrer ou taire une information influence toujours, qu'on le veuille ou non.

Mais en propageant ces deux leurres de la mythologie journalistique de l’information, le directeur du Monde apporte en actes, à son insu, une réponse à la question posée par La Revue civique  : il nuit manifestement à l’esprit civique puisqu’il trompe sciemment ses lecteurs.

Les deux leurres du cofondateur de Rue 89

Le cofondateur de Rue 89 se montre-t-il moins nuisible à l’esprit civique ? Non, hélas ! Il prétend, le malheureux qu’ « avec Internet les mensonges politiques sont quasi impossibles parce qu’ils sont immédiatement dénoncés et corrigés par les internautes » (1) ! En une seule phrase, il use de deux leurres.

1- le leurre du mot « mensonge »

- On ne conteste pas qu’Internet a offert la possibilité de s’exprimer à ceux que les médias traditionnels muselaient jusque-là dans leur "courrier des lecteurs" triés sur le volet. Mais est-ce que pour autant « les mensonges politiques sont (rendus) quasi impossibles  » en raison de la vigilance des internautes ?

- D’abord, et c’est un premier leurre, le mot « mensonges » est inapproprié en matière d’information. Son usage par les médias traditionnels vise à conférer en douce au mot « information » le sens de « vérité  ». « Information » et « désinformation » sont, en effet, systématiquement opposés comme « vérité » à « mensonge ». Or, l’expérience montre qu’ « information » ne peut être synonyme de « vérité » : elle n’est tout au plus qu’ « une représentation de la réalité plus ou moins fidèle  ».

2- Le leurre de la flatterie

- Ensuite, c’est faire beaucoup d’honneur aux internautes que de les croire capables de débusquer les représentations les plus éloignées de la réalité. On reconnaît le leurre de la flatterie. Le propre d’un leurre est en principe de passer inaperçu. Celui de la flatterie est cousu de fil blanc. Les stratèges en information, en revanche, ne sont pas nés de la dernière pluie : eux savent user de leurres qui échappent même à la sagacité des internautes. On en soupçonne quelques uns dans la prétendue crise que connaît aujourd’hui l’Euro et l’Europe. 

 

La Revue civique s’est-elle rendu compte qu’en sollicitant des professionnels des médias pour répondre à sa question, ils prouvaient en actes qu’ils combattaient vigoureusement « l’esprit civique » par les erreurs qu’ils répandaient en matière d’information pour tromper les citoyens. On aurait aimé qu’une radio de service public le remarquât. Mais c’est trop demander : France Culture adhère elle-même à ces erreurs comme elle ne cesse de le montrer dans ses émissions. Ce n’est donc pas d’elle non plus que « l’esprit civique » ait quelque chose à attendre : ce n’est pas sa culture. Paul Villach 

(1) http://www.revuecivique.eu/index.php?option=com_content&task=view&id=97&Itemid=99999999

http://www.revuecivique.eu/index.php?option=com_content&task=view&id=90&Itemid=99999999

(2) « Les matins de France culture  », vendredi 2 décembre 2011, « Le coup d’œil  », chronique d’ Augustin Arrivé, entre 8h40 et 8h43.

« Les médias favorisent-ils l’esprit civique ? » C’est cette question qui est posée dans le dernier numéro de la publication « La Revue civique » et dont le journal La Croix nous fait l’écho aujourd’hui. La revue civique qui convoque pour l’occasion plusieurs personnalités des médias, notamment d’un côté Éric Israélévitch qui dirige le journal Le Monde, et d’un autre côté Pascal Riché qui personnifie les nouveau médias et la révolution technologique puisqu’il est le cofondondateur du site Rue 89. Et sur cette question « Les médias favorisent-ils l’esprit civique ?  » leurs points de vue sont diamétralement opposés.

Pour É. Israélévitch, ce bouleversement technologique de médias accélère ce qu’il appelle la crise du désenchantement qui contribue à la perte de confiance vis-à-vis du pouvoir, des organes politiques et du système électoral. Pourquoi ? Parce que la presse résiste très difficilement aux pressions de l’Internet. Il y a aujourd’hui une course à l’info et cette course amène parfois certains à ne plus vérifier ou à mal vérifier l’information. Il y aurait aussi une suprématie de l’information brute au détriment de l’analyse. Il n’y a pas de place sur les réseaux sociaux pour, par exemple, des papiers de fond. Les messages publiés sur ses sites sont extrêmement limités en termes de longueur, ce qui favoriserait par exemple dans une campagne politique la focalisation sur les petites phrases plutôt que sur les programmes et ça, ça peut doper l’abstention.

Pascal Riché de Rue 89 répond qu’on faisait le même genre de remarque à Gutenberg quand il a inventé l’imprimerie. L’élite intellectuelle de l’époque reprochait, semble-t-il, à ce nouveau procédé le fait qu’il allait faciliter la diffusion d’erreurs même involontaires. Une simple faute d’orthographe dans l’alignement des casses se retrouvait sur l’ensemble des imprimés alors que les moines copistes l’auraient corrigée dès l’exemplaire suivant. Pascal Riché pense au contraire qu’avec Internet les mensonges politiques sont quasi impossibles parce qu’ils sont immédiatement dénoncés et corrigés par les internautes. Et puis sur leur site, les médias traditionnels peuvent en plus offrir à leur public des dossiers tellement longs et fournis qu’ils seraient pour certains impubliables sur des formats papier. Tout ça pemettrait de se réapproprier le champ politique et de réveiller le débat citoyen. »



9 réactions


  • Atlantis Atlantis 9 décembre 2011 14:03

    Média : « média déformant, média filtrant ». Interface visant à séparer le milieu émeteur du milieu récepteur. Moyen devenu très pratique de nos jours pour se faire saturer d’« informations » non demandées et totalement inutiles à notre survie et à notre bonheur. Organe artificiel visant à remplacer les organes naturels en parfait état de fonctionnement (les yeux, les oreilles principalement), des fois qu’ils s’useraient en s’en servant. Accessoirement à la botte du pouvoir et de l’argent.


  • PANDORERH 9 décembre 2011 15:22

    Ces journalistes, soi disant de haut niveau, ne veulent pas en démordre.Ils creusent leur propre tombe...car dans nos civilisations un peu développées le « récepteur » de l’information s’en laisse de moins en moins compter. Vos ouvrages, cher Paul VILLACH, notamment sur la théorie de l’information, contribuent à « déniaiser »des lecteurs et, soyez en assuré, cela fonctionne de mieux en mieux.


    • Paul Villach Paul Villach 9 décembre 2011 18:08

      @ Panrorerh

      Je voudrais partager votre optimisme.
      Il reste incompréhensible que le monde des journalistes continue de répandre les erreurs de leur mythologie sans craindre le discrédit. Paul Villach


  • Richard Schneider Richard Schneider 9 décembre 2011 16:26

    Utile réflexion sur l’information, la « Grande Presse », les nouveaux médias etc ...

    L’auteur critique habilement les deux journalistes. Habilement aussi, il se garde bien de conclure en suggérant quelle serait la « bonne » conduite à tenir pour diffuser une information correcte.
    On ne peut pas lui jeter la pierre : lors qu’un colloque au CUEJ de Strasbourg avec Colombani comme animateur, aucune réponse satisfaisante sur ce sujet n’a pu être sérieusement élaborée. C’était en 1990. Internet était à ses balbutiements ...
    En revanche, l’auteur relève à juste titre que les internautes « savent » rectifier les « fausses » informations (autrement dit, en gros, les leurres ou les rumeurs). La phrase : « les stratèges en information, en revanche, ne sont pas nés de la dernière pluie : eux savent user de leurres qui échappent même à la sagacité des internautes » , me semble particulièrement judicieuse.

  • xray 9 décembre 2011 17:47


    Si l’on veut avoir une idée de la censure et du mensonge, il suffit de lever le couvercle de la poubelle médiatique et d’écouter ce qui en sort. 

    Menteur comme un journaliste 
    http://n-importelequelqu-onenfinisse.hautetfort.com/archive/2010/05/03/menteur-comme-un-journaliste.html 



  • docdory docdory 9 décembre 2011 18:28

    Cher Paul Villach

    En fait, on dirait qu’aux yeux de ces journalistes, le concept fallacieux « d’information brute » est confondu avec celui d’événement. Il se produit chaque jour des milliards d’événements plus ou moins importants, dont certains passeront les filtres qui font qu’un événement deviendra journalistiquement connu ou non.
    Mais à vrai dire, deux « informations brutes » complètement différentes l’une de l’autre peuvent correspondre à un seul et même événement.
    Faisons une expérience de pensée et imaginons que, le même jour, deux journaux provinciaux délivrent les deux informations prétendument brutes suivantes :
    « Paris Normandie » titre « mystérieuse disparition depuis trois jours d’un quinquagénaire habitant à Pissy-Pôville », tandis que « La Haute Marne libérée » annonce à la une la « découverte d’un mystérieux cadavre non identifié dans la forêt d’Arc-en-Barrois ».
    Or, un hypothétique observateur objectif indépendant et omniscient saurait que le quinquagénaire disparu et le cadavre non identifié sont en réalité une seule et même personne, et connaîtrait la raison de sa présence à l’état de macchabée à quelques centaines de kilomètres de son domicile.
    Le problème est que cet hypothétique observateur objectif et omniscient n’existe pas dans l’univers réel, par conséquent, ce seul et unique événement relaté par deux prétendues « informations brutes » fort différentes l’une de l’autre ne sera reconnu comme événement unique que dans l’hypothèse ou la police fait correctement son enquête ! Un peu comme la situation décrite dans la fable des six aveugles et de l’éléphant ...


  • Paul Villach Paul Villach 9 décembre 2011 18:46

    @ Cher Docdory

    Excellent travaux pratiques !

    On se demande comment le monde journalistique peut encore resservir sans sourciller ses dogmes infondés sans craindre le ridicule. Paul Villach


  • easy easy 11 décembre 2011 12:39


    Quel que soit le martèlement d’une idée, s’il produit effectivement 90% de suiveurs, il produit systématiquement 10% de résistants.
    Jamais, jamais il n’existe de populations unanimes, même sur un sujet.

    Quand on fait de l’analyse sociologique, il y a des raisons pour considérer les 90% de suiveurs du martèlement (suiveurs question par question, nul n’étant suiveur sur toutes les questions à la fois). Ni Milgram ni Asch n’ont trouvé 100% d’influencés.

    Il y a de bonnes raisons de dire les 90% quand on veut dire leurs conséquences.
    Mais on ne décrit pas la nature humaine totale si l’on ne parle que des 90%, si l’on élude les 10% de résistance.

    Quand on voit les Occupy WS manifester, on peut dire que leurs efforts, très minoritaires, sont vains et que s’il est logique d’en parler en tant qu’info parce que la manif est saillante ou spectaculaire, il est aussi logique de considérer que ses effets nuls.
    Mais on se tromperait alors. Les quelques individus qui campent sous la pluie traduisent l’existence d’un 10% global de l’humanité mais aussi d’un 10% de résistance individuelle.
    La présence formelle des quelques OWS permet à 100% des gens de formaliser quelque peu leurs 10% de résistance intime qui peut alors plus facilement s’exprimer (parfois sur un autre sujet)


    Pour ce qui est de songer, chacun est très libre. Mais pour ce qui est de parler et surtout d’agir, chacun est fortement contraint au binaire. Il est très difficile d’agir en décimales et bien plus « facile » d’agir en entiers et plus exactement en OUI NON, en 0 1
    Le fait que nos actions, surtout sociales, soient contraintes au binaire (on entre ou on n’entre pas dans un ascenseur, on s’y tient face au fond ou face à la porte), ne signifie pas que nos pensées soient exactement aussi binaires. Nos idées comportent des décimales, difficiles à exprimer, nous conduisant à des choix d’actions un coup en OUI un coup en NON, donc ambivalentes, paradoxales et c’est ce qui fait que le Monde « avance » de manière hésitante, ultra complexe, sans que jamais ce qui semble être une direction prise soit définitive.
    Le passage du songe au verbe et à l’écriture nous oblige à passer de la confusion au binaire. C’est ce qui nous fait dire que le fait d’écrire nous permet de clarifier nos idées. Heureusement que nos songes restent brumeux et imprécis, c’est cela qui offre la plasticité de notre pensée.




    Lorsqu’une masse entend, je cite votre texte « « avec Internet les mensonges politiques sont quasi impossibles parce qu’ils sont immédiatement dénoncés et corrigés par les internautes » », tous les individus qui la composent reçoivent cette assertion avec circonspection. Chacun entrevoit une réponse mitigée mais ne voit pas comment exprimer son hésitation et se retrouve à devoir trancher pour oraliser. Pour parler, chacun tranche et c’est alors qu’on voit 90% des gens confirmer l’assertion et 10% l’infirmer.

    Il n’y a 90% de suiveurs que sur une assertion donnée et il suffit qu’une assertion inverse soit livrée le lendemain pour que 90% des gens la suivent aussi. Mais ce ne seront pas les mêmes. Il n’y a de mouton permanent que statistique puisque les stats ne nomment pas les individus. 
    Les Aborigènes ne pigent pas le concept de statistiques. Ils ne peuvent même pas dire « J’ai quatre enfants » Ils ne savent pas compter et ne peuvent que nommer alors ils disent « J’ai Adrien, Sandrine, Victor et Hélène ». Ici, nous procédons probablement trop du chiffre. 



    Il était logique que Milgram et Asch soulignassent les 90% qui ressortent d’une question posée tant l’effet de cette masse est important, ne serait-ce que dans les lynchages. Il était logique qu’ils déterminassent qui était le réfractaire dans le cadre d’une question.

    Mais qu’ils posent cent mille questions à leur cohorte et ils verront que si face à chacune des question il y a 10% de résistants, au bilan des cent mille questions, chacun aura été tour à tour un résistant et aussi un suiveur. Il n’existe ni d’individu faisant toujours partie des 90%, ni d’individu faisant toujours partie des 10%

    Ainsi, quand on ne parle que du suivisme de l’homme, on est très loin d’en parler complètement et on ne fait que jouer de facilité sophiste.


    Les journalistes ? Pris la main dans le sac ?
    Voilà une assertion en leurre typique.
    Alors qu’il n’y a pas de main, alors qu’il n’y a pas de sac, vous inventez gratuitement une scène très stigmatisante où vous prétendez les avoir surpris en plein vol et les voilà malfrats.


    A part ça, les extraits que vous reportez ici ne comportent rien de démonstratif (tant du point de vue des journalistes auteurs de ces extraits, que du vôtre) sur la question de l’apport du journalisme au développement du sens civique.

    Le civisme est le respect ou le dévouement du citoyen pour sa société en sa survie, en ses conventions, codes et lois.
    A bien comprendre que le civisme ainsi défini inclut la notion de société qui est en réalité un ensemble de sociétés de périmètres différents et que confronté à l’égo, il représente un idéal que les plus civistes ne parviennent jamais à atteindre. Entre soi et les autres le coeur de chacun balance.


    S’il est évident que les pompiers et les policiers ont la réputation de pratiquer un haut civisme, ils commettent des erreurs et tout le monde sait qu’ils ne sont pas parfaits.
    Le métier de journaliste fait certainement partie de ceux qui démontrent un souci d’éclairer, de sauver, de préserver, d’aider le peuple. Mais contrairement aux pompiers particulièrement muets, ils influent énormément sur les opinions et jugements des gens, autant ou presque autant que les philosophes ; les cinéastes ; les politiques ; les écrivains ; les présentateurs ; les prédicateurs ; les prêtres ; les professeurs ; les généraux ; les publicitaires ; les procureurs ; les avocats ; les scientifiques ; donc de tous ceux qui parlent, qui écrivent, qui proposent des images à regarder, qui se jalousent et qui ne sont pas parfaits.

    Le public est habitué à recevoir les influences de tous ces parleurs rédacteurs danseurs musiciens imparfaits. Et de la masse énorme d’influences diverses et contraires, chacun fait sa pelote. Comme jamais deux personnes n’ont les mêmes dispositions ni ne reçoivent les mêmes bouillies, comme chacun a ses résistances et allergies particulières, il en résulte que pas deux individus n’ont les mêmes pelotes.


  • franor 14 décembre 2011 15:29

    très bon article bravo


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