vendredi 13 mars 2020 - par rosemar

Deux branches de tilleul...

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Il y a dix ans disparaissait Jean Ferrat : ses chansons ont une valeur universelle et intemporelle, ce sont des leçons d'humanité, de justice, de beauté...

 

Jean Ferrat a chanté l'amour, la valeur de l'instant précieux, l'harmonie de la nature... On retrouve ces thèmes dans une chanson intitulée "Ce qu'on est bien mon amour..."

La nature qui entre par la fenêtre, avec deux "branches de tilleul", le ciel personnifié qui "cligne des yeux", des papillons qui dansent la "passacaille", voilà un cadre propice à un duo amoureux. C'est ce cadre familier que décrit Jean Ferrat, dans cette chanson, en rendant hommage aux paysages du sud...

 

Toute la nature s'anime et semble participer à la fête, au bonheur de la vie et de l'amour.

 

La passacaille, danse populaire d'origine espagnole qui remonte à la Renaissance évoque un monde d'autrefois, où régnait la lenteur, où l'on prenait le temps de vivre : la voyelle "a" répétée de ce mot crée un rythme plein de charme et d'harmonie.

On voit aussi un "lézard, des genêts, des bruyères", toute une faune et une végétation du sud, une ambiance chaleureuse.

 

Un oxymore, "pays de tendresse et colère" suggère bien les paysages du sud, remplis de soleil, de chaleur où soufflent, parfois, des tempêtes de mistral, pays de contrastes étonnants.

 

Un torrent se permet de "déchirer" le silence du paysage, verbe évocateur très fort qui personnifie le torrent et lui donne une force intense.

 

Et même la fumée d'une cigarette, tenue par la jeune femme s'anime d'une vie particulière, et semble participer à la beauté du décor : la fumée se donne en spectacle, fait des "pirouettes" et souligne les "longs doigts" de l'amoureuse.

 

Le poète intervient, alors, tel un vrai "saltimbanque" qui séduit par ses gestes : il s'adresse à la sensualité même de la jeune fille : "ses bras, sa bouche, ses jambes malignes..."

 

Le mot "saltimbanque", plein de vie, de joie, grâce aux sonorités de voyelles nasalisées, participe au bonheur de la scène.

 

Le pays à la fois "si riche, si pauvre" donne des leçons d'humilité et de vie : on y apprend une certaine liberté, un certain art de vivre, on y devient plus "nôtres", comme le dit si bien Ferrat.

 

Ce nouvel oxymore traduit bien l'ambivalence du sud : pays "riche" de son climat, de sa beauté, de son harmonie, mais pays "pauvre", aussi, dans son aridité, sa rudesse.

 

Le refrain, plein de simplicité et de familiarité, traduit une harmonie, un bien-être infini : "ce qu'on est bien..."

 

C'est là, une invitation à profiter du temps présent, de la nature offerte, des plaisirs les plus simples, c'est là, un poème plein de sensualité : la vision des papillons, l'odeur des tilleuls, le murmure du torrent entremêlent différentes sensations... Les couleurs de vert, de blanc, de genêt flamboyant participent à la beauté du paysage évoqué.

 

La mélodie légère, volatile donne une impression de liberté, de bonheur infini...

 

Le blog :

http://rosemar.over-blog.com/article-deux-branches-de-tilleul-123276343.html

 

 




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