jeudi 28 mars 2013 - par TDK1

Dexia pèse plus lourd que prévu dans le budget de la France

La France et la Belgique espéraient que leurs 5.5 milliards de recapitalisation de Dexia passent inaperçus dans les comptes

Eurostat décide de l'affectation budgétaire des Etats

Tout le monde vous le dira, le plantage de Dexia n'est rien comparé à ce qui arriverait si une "grande banque" française devait capoter. La preuve, personne n'a évoqué la nécessité de mettre en place une taxe sur les avoirs bancaires :-) ... Pourtant, cette banque franco belgo luxembourgeoise, outre ses épisodes judiciaires, commence à peser lourd dans le budget de la France. De manière rétroactive, ce qui explique le peu d'écho de la décision, la recapitalisation par des fonds publics de la banque Dexia, à hauteur de 5,5 milliards d'euros, qui avait été décidée en octobre dernier devra être comptabilisée dans les déficits publics de la Belgique et de la France pour 2012. Ainsi en a décidé l'office européen des statistiques, Eurostat. Eh oui, c'est Eurostat qui décide de l'affectation des postes budgétaires des Etats européens. Encore une information qui nous avait échappée. Nous avons au moins la réponse à notre question sur le déficit structurel. C'est Eurostat qui décide de ce qui est structurel et de qui ne l'est pas. Cette affaire Dexia en est l'exemple parfait.

La recapitalisation ne sera comptabilisée comme investissement

A la suite de tractations dont nous vous avions fait écho, les Etats belge et français ont souscrit à une augmentation de capital de 5,5 milliards d'euros pour permettre à Dexia de mener à bien son démantèlement. La part de la Belgique était de 2,9 milliards, et celle de la France de 2,5 milliards d'euros. Les deux gouvernements avaient exprimé le souhait que cette somme soit considérée comme un investissement, afin de ne pas être comptabilisée dans le déficit du pays.

Que nenni. Dans une lettre adressée aux autorités belges et transmise à l'AFP la semaine dernière, Eurostat "considère que l'injection de capital dans Dexia doit être enregistrée comme un transfert de capital", et que par conséquent celui-ci "doit être enregistré dans les comptes 2012 de la Belgique et de la France". La décision d'Eurostat "clarifie la manière dont cette transaction doit être enregistrée dans les comptes nationaux de la Belgique et de la France", souligne dans un communiqué Simon O'Connor, porte-parole du commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn. Circulez, braves gens, ce n'est pas vous qui décidez. Je le répète donc, ceux d'entre nous qui souhaitent connaître les règles qui régiront la notion de déficit structurel n'ont qu'a demander à Eurostat !

Un déficit 2012 alourdi, particulièrement pour la Belgique

Concernant l'affaire Dexia et son impact sur les comptes 2012 de la France et de la Belgique, cette recapitalisation pèsera pour 0,8% sur le déficit belge et 0,1% pour le déficit français.
Du coup, le royaume belge va rater son objectif de déficit fixé à 2,8% du PIB en 2012 et dépasser le seuil de 3%, ce qui, ce serait un comble, l'expose à des sanctions. La France était de toute façon des les choux avec 4,5% de déficit et n'est plus à 0,1% près. D'autant qu'en termes d'endettement, quelque soit le poste d'affectation, la France paiera, principal et intérêts...

Article paru sur MaVieMonArgent.info


7 réactions


  • Antoine Diederick 28 mars 2013 18:37

    il fallait sauver Dexia....tout simplement

    sinon des communes belges seraient aujourd’hui au tapis, en effet comme actionnaires, elles touchaient des dividendes bien utiles à la gestion publique .

    Quand l’Europe ne veut pas comprendre...autant dire qu’elle joue un rôle imbécile , celui du petit fonctionnaire en manche de lustrine.


  • bigglop bigglop 28 mars 2013 19:08

    ’’C’est pas grave’’, l’état français a apporté une garantie de 33 milliards d’euros à Dexia


  • agent orange agent orange 28 mars 2013 20:09

    Je ne comprends toujours pas le sauvetage des banques.
    Lorsqu’une entreprise fait faillite elle met la clef sous la porte. Point barre.
    Pourquoi dans le cas de faillite des banques l’orthodoxie capitaliste n’est pas respectée et ironie suprême l’Etat doit éponger les dettes d’une entreprise privée ?


    • agent orange agent orange 29 mars 2013 03:28

      Exact !
       


    • bigglop bigglop 29 mars 2013 18:00

      Sans vraiment mettre en oeuvre une vraie procédure de faillite avec un ou des liquidateurs, le ’’mécanisme de résolution bancaire’’ mis en oeuvre à Chypre s’en rapproche.

      La solution de l’Eurogroupe, FMI, BCE est imparfaite car il me semble que la BCE (possédant de la dette chypriote ?) ne sera pas concernée par cette restructuration bancaire, sauf, peut être sur le point suivant :.

      Par ailleurs, la banque Laïki, qui sera scindée en une ’’good bank’’ et une ’’bad bank’’, dont la ’’good’’ sera transférée à Bank of Cyprus, a déjà reçu 9 milliards d’euros au titre de l’ Emergency Liquidity Assistance (ELA) de la BCE, alors qu’elle n’avait que 600 millions de fonds propres et une perte de 4 milliards (2011) !!!!


    • agent orange agent orange 30 mars 2013 13:09

      Oui il faut retourner à un système de type Glass-Steagal qui interdit aux banques de dépôt l’activité de banque d’investissement (spéculation).


  • paul 28 mars 2013 23:46

    Espérer que la recapitalisation de Dexia passe inaperçue : vous voulez dire pour l’objectif des 3 % du PIB . Euh..on s’en tape un peu, parce ce que pour le contribuable, la note ne va pas passer inaperçue .
    Un faillite qui serait plus grave que celle du Crédit Lyonnais dont il reste 4,5 milliards à payer, on l’a un peu vite oublié .
    Pour Dexia s’ajoute l’affaire des prêts toxiques que les collectivités veulent renégocier et l’État pourrait là encore mettre la main à (notre) la poche .
    Tout ça n’empêchera pas Pierre Richard l’ancien dirigeant de cette banque de toucher les 600.000 E de retraite chapeau s’ajoutant au montant de sa retraite normale ...


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