lundi 19 février 2018 - par Marcel MONIN

Dieu aime-t-il Macron ?

Dieu aime-t-il Macron ? (*)

Par les temps qui courent, on disserte beaucoup sur les religions. Mais on oublie Dieu. Alors tournons-nous vers Lui.

Les enfants des familles croyantes ont été élevés dans l’idée qu’il leur fallait respecter les règles de comportement que Dieu avait dictées aux Hommes par l’intermédiaire de ceux qui ont écrit les corpus fondateurs des religions. Dieu qui voit agir les uns dans leurs relations avec les autres, et lit dans les pensées de chacun. Avec les sanctions ultimes et définitives connues : le paradis à Ses côtés ou les souffrances de l’enfer.

Tous les textes religieux contiennent un impératif catégorique : l’amour du prochain, … la fraternité entre les hommes (1). Certes, les obligations de se plier à des rituels (se rendre dans des édifices cultuels et s’y plier à des rituels -comme se lever, s’asseoir, se mettre à genoux, s’incliner à certains moments de la cérémonie…- ) et de devoir manifester à l’extérieur son appartenance à la communauté ont souvent plus occupé les esprits que le souci de veiller à se comporter concrètement de manière fraternelle.

Probablement, parce qu’être fraternel … « ça coûte » (par exemple des impôts). Et parce qu’en revanche, assister à un office, s’habiller comme ceci ou ne pas manger cela, peut certes être un peu contrariant, mais n’ampute pas le porte monnaie. Mais en tous cas, la question de la mise en œuvre de l’objectif de fraternité ici-bas, se pose quand même. Et pour chacun. A commencer par ceux qui sont le plus à même d’y prêter la main.

Risquons nous à poser, s’agissant de ceux qui nous gouvernent (2) cette question simple : « Dieu aime-t-il Untel ? » (*)

S’agissant de « gouvernance » les personnes une fois installées au pouvoir (ou pour s’y installer) font toujours l’un des choix suivants.

a) Le choix de la fraternité, par l’adoption de mesures qui protègent les faibles contre les forts (V. Lacordaire). Qui permettent entre autres à ceux qui sont défavorisés par la naissance, d’avoir une chance de vivre dignement s’ils en ont la volonté active. La fraternité exige, dans le contexte contemporain, qu’un droit du travail existe (qui évite les dérivés de l’esclavage), que les riches paient comparativement plus que les pauvres pour que ces derniers puissent avoir accès aux services ( santé, enseignement, …) qui sont les services ( jadis érigés en « services publics », et alors financés -par l’impôt- en fonction des facultés contributives des différences strates de la société) dont la dignité de chaque être humain dépend.

b) Le choix diamétralement opposé à celui de « l’amour du prochain ». Celui de la mise en coupe réglée de la société au profit d’une poignée de personnes, au service desquelles les dirigeants se mettent. En récoltant parfois au passage le salaire (pantouflages dorés, conflits d’intérêts, mallettes d’argent,…) de leur refus de la fraternité (3). Ce qui donne alors une société dans laquelle on travaille et on mange quand l’élite le veut bien (4), on ne se soigne et on n’apprend (5) que si l’on peut payer. Et dans laquelle, quand on a réussi à se procurer de l’argent, on se le garde… Le chacun pour soi dans l’ignorance de l’autre… Le fort à qui l’on assure, par diverses mesures bien pensées et habilement présentées, qu’il gagnera toujours et encore contre le faible.

Revenons à Dieu, qui sonde les cœurs, qui voit la couleur l’âme, et qui juge l’action de chacun :

Qui, parmi ceux qui dirigent leurs prochains, Dieu (6) peut-Il donc bien aimer ? (7)

Marcel-M. MONIN M. conf. hon. des universités.

( * ) et les autres … On ne souhaite d’ailleurs le courroux de Dieu à personne en particulier. (1) et d’autres textes, comme ceux régissant la franc-maçonnerie. (2) v. une analyse des mécanismes de reproduction des dirigeants : « La démocratie n’est pas gênante » sur « Agoravox » (3) attitude d’individus que l’on aborde pudiquement en traitant de la « séparation des pouvoirs » : v. sur Agoravox « Economie et politique : pour une séparation des pouvoirs » (4) résumé de la « théorie » du « ruissellement ». (5) lire sur Agoravox : « L’université en marche » (6) sur l’exploitation (perverse) du concept, v sur Agoravox « au nom de Dieu » (7) A en juger par les sympathies qu’ils affichent, les réseaux auxquels ils appartiennent, et leur comportement quand ils ont un pouvoir de décision opposable aux autres, certains croyants ne se posent probablement pas beaucoup la question. D’où l’idée de les aider à le faire.



9 réactions


  • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed MADJOUR 19 février 2018 11:09
    @Auteur«  »Dieu aime-t-il Macron«  » ?
    Ou comme c’est écrit plus loin dans votre texte «  » « Dieu aime-t-il Untel ? » 

    Si je vous dis que c’est l’une des questions les plus intelligentes que j’ai lues sur ce site, vous pouvez me croire... 

    Cela dit, intelligent celui qui pourra un jour comprendre les Français qui « voient en missieur Macron » leur Dieu !

    • canard54 canard54 19 février 2018 14:15

      @Mohammed MADJOUR

      Non Macron c’est le diable allié de la finance élu par des apôtres illuminés...


  • Rincevent Rincevent 19 février 2018 15:04

    Dieu aime-t-il Macron ? Mais bien sûr, c’est dit dans son prénom : https://www.prenoms.com/prenom/signification-prenom-EMMANUEL.html


  • zygzornifle zygzornifle 19 février 2018 15:44

    Quel Dieu ?


    Ha oui celui du veau d’or de la bible 

  • zygzornifle zygzornifle 19 février 2018 15:45

    Est ce que Dieu s’aime lui meme ? 


  • Clocel Clocel 19 février 2018 16:57

    Dieu aime-t-il Macron ?

    Mais bien sûr voyons, entre ectoplasmes, on se comprend !


  •  C BARRATIER C BARRATIER 19 février 2018 17:04

    ça ne sert de toute façon à rien de se poser la question sans la préalable, l’existence de l’aimant supposé..


  • Pale Rider Pale Rider 19 février 2018 19:06

    La question n’est pas idiote, tellement nos gouvernants sont détestables (et les nôtres ne sont pas les pires). Mais je ne vois pas où votre article veut nous mener. Il reste comme en suspens.
    Peut-être Dieu leur pardonne-t-il, car ils ne savent pas ce qu’ils font.
    Mais s’ils savaient, et notamment le sieur Macron qui se targue d’avoir travaillé avec Paul Ricoeur, éminent philosophe protestant ?...
    Plus on est informé de la volonté de Dieu (qui, dans ses 10 grandes lignes, n’est pas difficile à saisir), plus on est responsable quand on ne l’applique pas. Or, il y a une telle déliquescence au sommet de l’Etat que j’ai de grandes craintes. smiley


    • Marcel MONIN Marcel MONIN 19 février 2018 20:54

      @Pale Rider

      Merci pour votre réaction.

      Je ne veux évidemment mener les gens nulle part.

      Pour que les gens aillent quelque part, il est préférable de mon point de vue qu’ils choisissent eux-mêmes leur destination. Ce qui nécessite, s’agissant des questions auxquelles il est fait ici allusion, qu’ils acceptent (ce qui n’est pas évident) 1/ de se documenter, 2/ d’accepter de réfléchir sur les faits. En se libérant (rude affaire) de la tendance à répéter mécaniquement ce qu’on leur fait entendre, dit de « retenir » et de croire, après que l’on leur a montré ce que l’on a choisi de leur faire voir. 

      Quant à Dieu, s’il existait comme certains ont le droit de le croire, je lui présenterais mes excuses pour l’avoir utilisé à des fins … pédagogiques.

      Cordialement.

      MMM


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