Dieu aime-t-il Macron ?
Dieu aime-t-il Macron ? (*)
Par les temps qui courent, on disserte beaucoup sur les religions. Mais on oublie Dieu. Alors tournons-nous vers Lui.
Les enfants des familles croyantes ont été élevés dans l’idée qu’il leur fallait respecter les règles de comportement que Dieu avait dictées aux Hommes par l’intermédiaire de ceux qui ont écrit les corpus fondateurs des religions. Dieu qui voit agir les uns dans leurs relations avec les autres, et lit dans les pensées de chacun. Avec les sanctions ultimes et définitives connues : le paradis à Ses côtés ou les souffrances de l’enfer.
Tous les textes religieux contiennent un impératif catégorique : l’amour du prochain, … la fraternité entre les hommes (1). Certes, les obligations de se plier à des rituels (se rendre dans des édifices cultuels et s’y plier à des rituels -comme se lever, s’asseoir, se mettre à genoux, s’incliner à certains moments de la cérémonie…- ) et de devoir manifester à l’extérieur son appartenance à la communauté ont souvent plus occupé les esprits que le souci de veiller à se comporter concrètement de manière fraternelle.
Probablement, parce qu’être fraternel … « ça coûte » (par exemple des impôts). Et parce qu’en revanche, assister à un office, s’habiller comme ceci ou ne pas manger cela, peut certes être un peu contrariant, mais n’ampute pas le porte monnaie. Mais en tous cas, la question de la mise en œuvre de l’objectif de fraternité ici-bas, se pose quand même. Et pour chacun. A commencer par ceux qui sont le plus à même d’y prêter la main.
Risquons nous à poser, s’agissant de ceux qui nous gouvernent (2) cette question simple : « Dieu aime-t-il Untel ? » (*)
S’agissant de « gouvernance » les personnes une fois installées au pouvoir (ou pour s’y installer) font toujours l’un des choix suivants.
a) Le choix de la fraternité, par l’adoption de mesures qui protègent les faibles contre les forts (V. Lacordaire). Qui permettent entre autres à ceux qui sont défavorisés par la naissance, d’avoir une chance de vivre dignement s’ils en ont la volonté active. La fraternité exige, dans le contexte contemporain, qu’un droit du travail existe (qui évite les dérivés de l’esclavage), que les riches paient comparativement plus que les pauvres pour que ces derniers puissent avoir accès aux services ( santé, enseignement, …) qui sont les services ( jadis érigés en « services publics », et alors financés -par l’impôt- en fonction des facultés contributives des différences strates de la société) dont la dignité de chaque être humain dépend.
b) Le choix diamétralement opposé à celui de « l’amour du prochain ». Celui de la mise en coupe réglée de la société au profit d’une poignée de personnes, au service desquelles les dirigeants se mettent. En récoltant parfois au passage le salaire (pantouflages dorés, conflits d’intérêts, mallettes d’argent,…) de leur refus de la fraternité (3). Ce qui donne alors une société dans laquelle on travaille et on mange quand l’élite le veut bien (4), on ne se soigne et on n’apprend (5) que si l’on peut payer. Et dans laquelle, quand on a réussi à se procurer de l’argent, on se le garde… Le chacun pour soi dans l’ignorance de l’autre… Le fort à qui l’on assure, par diverses mesures bien pensées et habilement présentées, qu’il gagnera toujours et encore contre le faible.
Revenons à Dieu, qui sonde les cœurs, qui voit la couleur l’âme, et qui juge l’action de chacun :
Qui, parmi ceux qui dirigent leurs prochains, Dieu (6) peut-Il donc bien aimer ? (7)
Marcel-M. MONIN M. conf. hon. des universités.
( * ) et les autres … On ne souhaite d’ailleurs le courroux de Dieu à personne en particulier. (1) et d’autres textes, comme ceux régissant la franc-maçonnerie. (2) v. une analyse des mécanismes de reproduction des dirigeants : « La démocratie n’est pas gênante » sur « Agoravox » (3) attitude d’individus que l’on aborde pudiquement en traitant de la « séparation des pouvoirs » : v. sur Agoravox « Economie et politique : pour une séparation des pouvoirs » (4) résumé de la « théorie » du « ruissellement ». (5) lire sur Agoravox : « L’université en marche » (6) sur l’exploitation (perverse) du concept, v sur Agoravox « au nom de Dieu » (7) A en juger par les sympathies qu’ils affichent, les réseaux auxquels ils appartiennent, et leur comportement quand ils ont un pouvoir de décision opposable aux autres, certains croyants ne se posent probablement pas beaucoup la question. D’où l’idée de les aider à le faire.