dimanche 21 juin 2020 - par Marcel MONIN

Dijon : et si l’on remplaçait les préfets … ? (*)

Dijon : et si l’on remplaçait les préfets … ? (*)

 

Comme chacun sait (au moins ceux qui lisent les textes des traités, des lois et des décrets), les dirigeants politiques sont en place : - pour permettre aux banquiers et aux financiers de tenir l’Etat en tutelle ( interdiction du financement de l’Etat par des prêts auprès de leur banque centrale ; liberté de circulation des capitaux) ; - pour que tout soit vendu et acheté librement ; - pour permettre l’augmentation les marges ( délocalisations, travailleurs détachés, « casse » de l'ancien droit du travail) ; - pour baisser sélectivement les impôts de ceux qui en paient beaucoup ; - pour transformer les activités de service public en activités marchandes.

Les dirigeants politiques ont une feuille de route : qui se trouve explicitement décrite dans divers traités signés par certains d’entre eux pour enlever aux peuples la possibilité de se prononcer désormais sur ces questions.

 

La classe politique dirigeante est donc nécessairement composée de gens qui n’ont pas besoin d’avoir des connaissances très étendues ou d’être dotés d’une faculté d’adaptation pour résoudre des problèmes imprévus, puisqu’ils n’ont à être et ne peuvent qu’être que des mécaniques de mise en œuvre des règles ci-dessus. Ce qui leur est demandé, ce n’est pas d’être savants et intelligents. C’est d’être formatés …

 

Et de n’avoir pas froid aux yeux.

Car évidemment le « boulot » qu’ils ont à faire n’est pas toujours, du point de vue du fonctionnement de la démocratie représentative, de celui du respect de divers principes, ou des conditions d’existence de beaucoup de gens …très « ragoutant ».

 

Malgré tout, les années 2020 auront permis à des ministres d’apporter leur contribution à l’évolution de vieux concepts ou de vieilles croyances.

 

Un professeur de droit, devenu ministre de la justice, trouva que le principe de la séparation des pouvoirs interdisait aux députés de regarder ce qui se passait au Palais de l’Elysée.

Un professeur de médecine, devenu ministre de la santé, enseigna aux populations confrontées à la diffusion d’un virus (qui se répandait dans le plus strict respect par le gouvernement du principe de la liberté de circulation, spécialement aux frontières et dans les aéroports) que le port du masque était inutile.

 

Et un amateur (dit-on) de poker et de bandes dessinées, également ministre (et pas plus sot que les autres bien que n’ayant pas droit au port des trois rangs d’hermine), ouvrit (peut-être) de son côté la porte à une potentielle réforme administrative d’importance : le remplacement des préfets par des imams.

 

Expliquons. Des bandes se réclamant de communautés différentes, comme il convient de le faire désormais, se mirent un peu sur la figure à Dijon.

Chacun, dans les médias célébrant quotidiennement les louanges de l’élite dirigeante et veillant à ce que la population n’en rigole pas, y alla de son couplet. Qui sur la police, qui sur les voyous, qui sur le ministre, qui sur le préfet de la Côte d’Or.

Jusqu’au moment où, à Dijon, les deux factions se retrouvèrent sous la bienveillante et conciliatrice autorité d’un imam étranger. Qui, n’attendant les recommandations d’aucun conseil scientifique, renoua en quelque sorte avec la police de proximité. Jadis décriée et abandonnée par un penseur dont la philosophie était que la police n’était pas faite pour jouer au ballon avec les jeunes, mais pour leur mettre la main dessus quand, faute de jouer au ballon et de trouver du travail, ils faisaient autre chose. Au moins quand ladite police réussissait à pénétrer sur les zones franches ainsi offertes par ledit penseur aux dealers. Espaces dont les policiers déguerpissait quand lesdits dealers jugeaient que l’incursion policière avait assez duré.

 

L’imam qui montra à cette occasion que pour faire régner le calme sur la voie publique entre les gens « n’appartenant pas au même monde », - comme on dirait à la PP de Paris à ceux qui n’arrivent pas à boucler leurs fins de mois- , voire la concorde (l’amour de Dieu ? sinon ... l’amour de la République française), le thé à la mente pouvait être plus efficace que le LBD.

 

La suppression des préfets et leur remplacement par des religieux, s’inscrirait d’ailleurs dans le processus « d’externalisation » (transfert de ses activités au privé) de la police :

 

Dans les cités sensibles les postes et commissariats de police ferment, et l’ordre et la tranquillité sont de facto abandonnés aux dealers -et maintenant ? à des imams étrangers-. Dont les conceptions de l’ordre ne sont pas forcément les mêmes que celles que l’on trouve dans les principes et dans les lois de la République. Mais, si on va par là, les droits proclamés dans le préambule de la constitution de 1946 - auquel celui de 1958 se réfère - ne sont pas non plus respectés à la lettre…

Les contribuables de l’Etat sont soulagés de la charge de l’entretien de gardiens de la paix ou de gendarmes de diverses manières. Quand les communes veulent avoir des policiers, ils doivent mettre en place des polices municipales aux frais des contribuables locaux. ( NB. les impôts locaux n’ont pas la même assiette que les impôts nationaux, et les contribuables locaux ne se rendent pas compte de ce que leur coûte la décentralisation).

Le gardiennage à la porte de certains ministères, ne se fait plus par des fonctionnaires ou des militaires, mais par des vigiles privés.

La police dans les transports en commun de voyageurs, SNCF, RATP (en attendant la mise en place d’autres sociétés commerciales sur certaines lignes) a été donnée à des vigiles de ces opérateurs.

Dans les aéroports, le contrôle de sécurité des bagages est confié à des sociétés privées.

Le stationnement payant sur le domaine public est confié à des fermiers privés.

Dans les campagnes, les « voisins vigilants » donnent un coup de main aux gendarmes….

 

Les Frères musulmans pourraient remplacer les « voisins vigilants ». Et les « choufs » pourraient relayer les gardiens de la paix dans la surveillance des « quartiers ».

Et comme il a été dit, les préfets pourraient laisser la place aux imams.

 

Nul doute qu’on trouve dans le gouvernement des penseurs qui seront capables d’expliquer que confier les fonctions de préfet à des religieux n’a rien à voir avec le principe de la laïcité de l’Etat.

 

D’ailleurs il suffit de suivre la jurisprudence de Conseil d’Etat. Qui a permis aux religieux de passer à nouveau les concours de recrutement de l’éducation nationale ( avis de 1972 qui revient sur la jurisprudence Bouteyre de 1912) ; et qui a permis aux Salafistes d’envoyer leurs gamines à l’école sans enlever leur voile ( affaire Kherrouaa de 1993) .

Sans compter toutes les contributions à l’évolution de la notion de laïcité, les tentatives de criminaliser le « blasphème », etc…

Et puis le ministre de l’Intérieur n’est-il pas déjà ministre des cultes ? Et le président de la République n’est-il pas chanoine de Latran (spécialement Emmanuel Macron, dont l’émotion fut « réelle » le 26 juin 2018 lorsqu’il en reçut le titre de « chanoine d’honneur ») ?

 

Il resterait évidemment à certains journalistes des chaines d’information à continuer à occuper l’esprit des citoyens, surtout à l’approche des élections. Par exemple :

Quid du dosage du sucre, de la menthe et du thé dans la résolution des conséquences de la « mondialisation » sur l’ordre public ?


Marcel-M. MONIN

m. de conf. hon. des universités

 

(*) NDLR : 1/ merci aux personnes ne connaissant que la lecture au premier degré, d’essayer de s’abstenir de s’en prendre aux personnes qui savent lire au second degré. 2/ L’article ne porte ni directement ni indirectement sur telle ou telle religion.



17 réactions


  • Aimable 21 juin 2020 22:04

    Je suis de votre avis , nous sommes revenus au temps des rois fainéants .


    • babelouest babelouest 22 juin 2020 09:48

      @Aimable
      Les « rois fainéants » ont en fait été « faits néant » par les maires du Palais carolingiens : on appelle aussi cela des « révolutions de palais » comme ce fut courant au temps des César......


    • nenecologue nenecologue 22 juin 2020 11:17

      @Aimable
      en fait, nous sommes en ochlocratie.
      Si vous ne connaissez pas ce terme, faites des recherches c’est passionnant et ça vous dira ce qui nous attend ...


    • nenecologue nenecologue 22 juin 2020 11:29

      @nenecologue
      recherchez aussi anacyclose !


    • nenecologue nenecologue 22 juin 2020 11:30

      @Aimable
      recherchez aussi anacyclose


    • babelouest babelouest 22 juin 2020 12:37

      @nenecologue
      Je pense que tout au contraire nous sommes tombés dans une harpagonocratie, une tyrannie des adorateurs de l’Or-Pouvoir.

      Prescription : suppression totale de la monnaie ! Et de la propriété privée !


    • Aimable 22 juin 2020 13:40

      @nenecologue
      Pour l’instant , la rue fait peur , mais la police est là .


    • Aimable 22 juin 2020 13:45

      @nenecologue
      Pour l’instant , quelque soit les partis politiques , le régime n’a pas changé .


    • babelouest babelouest 22 juin 2020 14:11

      @Aimable
      Rectification, c’est la POLICE qui fait peur, parce qu’elle se sent impunie totale. Comme pilier d’une dictature, on ne peut rêver mieux. La Police-Secours est au service des citoyens, pas de l’oligarchie gavée d’argent. C’était vrai dans les années 50, plus du tout maintenant. Même le simple citoyen lambda a peur s’il en rencontre des éléments. Il fut un temps où c’était inconcevable. Je suis assez âgé pour le savoir.


  • M. Porte-avions M. Porte-avions 22 juin 2020 02:29

    Notre avenir est déjà tout tracé et il nous a été divulgué dans le film « banlieue 13 ».

    A la fin des fins, les cités seront entourées de hauts murs et chaque grande ville aura droit a sa petite gaza.

    C’est ce qu’on appelle le modernisme progressiste sociétal.


  • babelouest babelouest 22 juin 2020 04:45

    Remplacer les préfets ? Pourquoi pas, si c’est dans le cadre de cette proposition de constitution ?

    https://ti1ca.com/63p5h6dm-2020-06-22-2020-06-22.pdf.html

    Quant aux docteurs cultuels de quelque obédience que ce soit, selon le caractère définitivement laïque de la République Française, ils sont réputés officiellement non existants.


    • babelouest babelouest 22 juin 2020 08:27

      Dans les « docteurs cultuels », je compte les financiers et autres panégyristes du néolibéralisme..... prêtres de la religion de l’Argent !


    • V_Parlier V_Parlier 22 juin 2020 23:25

      @babelouest
      Si tout cela ne tenait qu’au préfet... En vérité ça remonte même au dessus du pouvoir national, toute cette politique de l’autruche qui s’outrage très sélectivement. Il faut être bien vu par toutes les ONG internationales, par les bobos à Bruxelles, par les cour des droits de ceci-cela, la « communauté internationale »... Bref, celui qui voudrait sortir de tout cela (en supposant qu’il n’est pas trop tard) devra d’abord se fâcher avec toute l’Europe et plus. (Ceci dit, ne le faudrait-il pas....).


    • babelouest babelouest 23 juin 2020 01:49

      @V_Parlier
      Il est évident (je DIS BIEN : évident) que avant toute vraie action il faut sortir à la hussarde et de façon unilatérale de l’union européenne (des banquiers), mais pour moi c’était vraiment tout simplement évident.


  • caillou14 rita 22 juin 2020 06:38

    Le grand remplacement de toute la classe politique, une question de survie pour nos enfants ?


  • Opposition contrôlée Opposition contrôlée 22 juin 2020 09:04

    C’est une ré-introduction (par la fenêtre) des juges de paix, supprimés en 1958. Une fonction traditionnelle des imams d’ailleurs. Avec cet avantage que l’imam peu aussi pratiquer les exorcismes, protégeant ainsi le citoyen non seulement des conflits sociaux, mais également des puissances démoniaques. Chose que l’administration française est bien en peine de garantir, et — l’auteur devrait le savoir — pour laquelle l’université est très en retard, les filières démaraboutage/désenvoutement peinant a trouver une reconnaissance internationale de leurs diplômes, pourtant indispensable dans le métier.


  • zygzornifle zygzornifle 22 juin 2020 09:33

    Par qui ? Des potes a Macron comme l’allemand ?

    Faut virer Rantanplan , pardon Castaner le creveur d’œil arracheur de mains et tueur de mémé …..


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