lundi 21 septembre 2020 - par Bruno Hubacher

Diversité

La préservation du statu quo passe par le contrôle sur la normativité, la normativité de la diversité.

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Soucieuse de surmonter son stigmate #OscarsSoWhite, l’Académie des Oscars vient de décréter la diversité. Pour être éligible à la consécration suprême du 7ème art il faudra dorénavant respecter un certain nombre de critères, quatre, pour être précis.

 

  1. Mettre à l’affiche au moins un acteur principal, issu de minorités ethniques et raciales, ainsi qu’au minimum 30% des petits rôles incarnés par des personnes des communautés sous-représentées (femmes, LGBT, personnes handicapées) ou que le film aborde comme thème principal les questions relatives à ces minorités.
  2. La présence au sein de l’équipe dirigeante d’un film ou des membres des équipes techniques des personnes, issues de groupes ethniques, historiquement défavorisés, femmes, personnes LGBT et handicapés comprises.
  3. Proposer des stages payants ou des apprentissages aux personnes, issues de ces minorités.
  4. Avoir dans son équipe de distribution et de marketing des personnes issues de ces minorités (Huffpost)

L’écrivain américain Gore Vidal (1925-2012), une des figures marquantes de la vie politique et culturelle américaine du 20ème siècle, pionnier de la cause homosexuelle avec son livre « The City and the Pillar », paru en 1948, sortant du cliché de l’homosexuel efféminé, avait toujours refusé d’être considéré comme tel, martelant que « l’homosexualité est un fait constant de la condition humaine, ce n’est ni une maladie, ni un péché, ni un crime, mais une réalité naturelle, raison pour laquelle j’évite le terme de la « normalité » au bénéfice du terme « naturel » », au même titre d’ailleurs, on pourrait ajouter, que d’être une femme ou une personne handicapée.

Quand Simone de Beauvoir dénonce cette normativité en affirmant que « on ne naît pas femme, on le devient » elle est sciemment mal interprétée par les courants féministes contemporains qui ne voient aucun inconvénient à ce que la domination du patriarcat sur la gente féminie soit remplacée par celui du capital, exigeant davantage de féminisme dans les hautes sphères de l’économie et de la politique, au même titre d’ailleurs que les défenseurs des droits des homosexuels et ceux des personnes handicapées, évacuant la possibilité que certains d’entre eux puissent en effet être des personnages exécrables.

Sans vouloir offenser personne, les trois plus importantes entreprises de défense américaines sont dirigées par des femmes. Lockheed Martin, Northrop Grumman, General Dynamics, le Ministre allemand de la santé, Jens Spahn, fossoyeur de la santé publique, est homosexuel et l’ancien Ministre des finances et actuel Président du Bundestag, Wolfgang Schäuble, accusé de corruption, est paraplégique.

Le capital, dépourvu d’états d’âme, a cela de particulier, qu’il a la capacité d’utiliser à son avantage les courants politiques et sociétaux changeants, quel que soit leur couleur idéologique, un don qu’on appelle communément de la manipulation.

Tirant les conséquences des actes d’harcèlement sexuel de la part d’un ponte du cinéma et sous la pression du mouvement #MeeToo qui s’ensuivit, l’académie a cru bien faire en s’adaptant à l’air du temps.

Les cercles de ce qu’on appelle aux Etats-Unis les « liberals », les milieux académiques et culturels, électeurs du Parti démocrate, applaudissent des deux mains, faisant du même coup le jeu de la droite réactionnaire, qui les accuse à son tour d’hypocrisie.



8 réactions


  • Jean 21 septembre 2020 18:32

    Non mais vous avez raison, virez les pseudos de peu et vous aurez le néant ( ne s’adresse pas à l’auteur mais au site)


  • binary 21 septembre 2020 19:40

    Les navets suivront scrupuleusement les 4 critères. Les réalisateurs inspirés ne se occuperont plus. Et au bout d un certain temps, le public ayant compris , le budget de cette kermesse s en ressentira. On a rien, sans rien.


    • sylvain sylvain 21 septembre 2020 20:16

      @binary
      oui mais tout ça n’est pas fait pour ça . On est en train de remettre systématiquement en place des sélections sur critères raciaux et sexuels . Les LGBT tout ce que tu veux n’y gagneront rien à terme, bien au contraire, mais c’était la seule manière de les réintroduire sans heurter la morale actuelle 
      Tout ça est très malsain, c’est en train de réintroduire de la haine et du mépris envers toutes ces catégories alors qu’elle n’existait plus à une échelle sociale


  • Jonas Jonas 21 septembre 2020 22:20

    La « cancel culture », est la forme la plus radicale du marxisme culturel, la lutte idéologique des minorités (arabes, noirs, lesbiennes, musulmans, féministes, etc...) contre les Blancs, nouvelle forme de vengeance contre la colonisation, le patriarcat, l’ordre et la hiérarchie hérités de la civilisation européenne blanche.
    Cette guerre n’a pas pour but de promouvoir la diversité, mais de liquider la race blanche et tout ce qui s’y rapporte, que se soit en matière culturelle, historique, philosophique, artistique ou religieuse (voir par exemple les méthodes employées par le mouvement « Black Lives Matter », créé par 3 lesbiennes noires marxistes).

    Cette année, avant la cérémonie des Oscars, les Américains ont commencé une véritable campagne de chasse et de dénigrement des acteurs et producteurs Blancs dans le cinéma hollywoodien.
    La « cancel culture » commence à s’ancrer également en France depuis quelques années, on se souvient de la cérémonie des Césars 2020, et du discours de Aïssa Maïga qui avait humilié les Blancs, s’était moquée d’eux parce qu’ils ne donnaient pas assez de place aux Noirs au cinéma. La France est ethniquement blanche depuis des siècles, il est normal que les Blancs soient surreprésentés, la France n’est pas un pays africain.
    Est-ce qu’au Mali, au Sénégal, au Niger, les Blancs ont leur place à la télévision, au cinéma ? Est-ce qu’on va traiter les Noirs de racistes parce qu’au Cameroun, tous les présentateurs de télévision, tous les chauffeurs de taxi sont Noirs ?

    Commencer à organiser la sélection des gens en fonction de la couleur de leur peau au lieu de leurs compétences, quelque soit le métier, c’est du racisme.


  • L'apostilleur L’apostilleur 22 septembre 2020 09:19

    La décision des OSCARS n’a rien à voir avec son objet censé récompenser les meilleures productions cinématographiques américaines et autres.

    Ce mélange des genres est une nouvelle manifestation de l’hégémonie de ce pays qui impose à la planète ses volontés et ici ses problèmes qu’il exporte.

    Se faisant, les « meilleurs » films ne seront plus forcément aux OSCARS. Dont acte.


    • Fergus Fergus 22 septembre 2020 09:24

      Bonjour, L’apostilleur

      « les « meilleurs » films ne seront plus forcément aux OSCARS »

      Sur ce plan-là, cela ne changera rien : nombre d’excellents films  peu ou pas conformes aux critères marketing à la sauce étasunienne n’ont jamais été sélectionnés aux Oscars.


  • Fergus Fergus 22 septembre 2020 09:21

    Bonjour, Bruno

    Edicter de telles obligations est une absurdité sans nom.

    Que l’Académie des Oscars pèse sur les producteurs pour les amener à donner plus de place aux minorités  de quelque nature qu’elles soient  semblait être devenu une nécessité tant le cinéma américain a peu évolué relativement aux changements sociétaux.

    Mais passer par des oukases de ce type est une pure connerie !


  • saint louis 22 septembre 2020 13:24

    Dans les séries TV Française c’est déjà appliqué depuis un bon moment, et tellement que ça en est affligeant.


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