Donald parti, que va devenir Bibi ?
Avertissement : cet article n’est ni antisémite ni antisioniste ni anti-israélien, mais il peut provoquer des réactions allergiques chez des lecteurs non insensibilisés au poil à gratter. En cas de crise, consultez un psy ou procurez-vous un antidote : l’humour.
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Si MbS est un peu tristounet pour son ami Donald, il s’est quand même fendu d’un message de félicitations à Sleeping Joe ; Aramco a du savoir-vivre. Par contre, Bibi est inconsolable depuis qu’il a appris les mésaventures de son compère et, par contrecoup, du gendre de ce dernier, le petit Jared pour lequel il éprouve des sentiments amicaux qu’il ne cache pas.
C’est que, si les dirigeants du Golfe sont tristes de voir partir un ami sur qui ils pouvaient compter pour les épauler dans leurs relations diplomatiques avec le Yémen et l’Iran, le Premier Ministre israélien a perdu bien plus qu'un « allié » : il a perdu son homologue et alter-ego au comité de direction de la multinationale, l’autre cogérant dont les actionnaires ont décidé de se passer.
Les deux PDG, Donald et Bibi, étaient d'accord sur presque tout, à commencer par leur aversion ostentatoire pour O’Bomber et son vice-président de l’époque : Sleeping Joe lui-même. En quatre ans, ils avaient réussi à inverser la tendance à une prise de distance entre le siège et sa principale filiale et avaient réenclenché le couplage synchronisé automatique entre stratégies régionales américaines et israéliennes. Ils avaient même réussi à casser l'accord nucléaire iranien.
Les deux champions de la « démocratie » avaient réussi à transformer en Satans les dirigeants élus iraniens et en archanges les autocrates héréditaires arabes jusqu’à en faire de nouveaux partenaires (et bons clients pour le complexe militaro-industriel). Ils ne s’étaient pas privés non plus de sévir à propos du comportement inacceptable des entreprises européennes qui avaient osé honorer leurs engagements en matière de commerce international et avoir respecté les accords de leurs gouvernements respectifs.
Bibi et Donald exprimaient dès qu’ils en avaient l’occasion les mêmes opinions méprisantes à l’égard de l’ONU et de ses diverses institutions internationales.
Pour régler la question de l’occupation des territoires palestiniens, Donald a confié le dossier à son propre gendre ami de la famille de Bibi, le petit Jared qui a réussi deux exploits :
- préserver des relations fusionnelles entre deux pervers narcissiques qui, dans une situation incontrôlée, auraient dû s’entretuer pour qu’il ne subsiste qu’un mâle alpha.
- faire croire à son beau-père que le projet de Bibi avait été pondu par les services de la Maison Blanche sous le titre « L’accord du siècle ».
Et puis, patatras, Donald se casse le bec contre le couvercle d’une urne mal refermée. Et c’est reparti dans l’autre sens pour les globalistes qui vont à leur tour inverser le flux pour reprendre le cap précédent et peut-être même forcer un peu sur la barre pour parachever la construction du monde des « corporates », ces complexes transnationaux plus puissants que la plupart des états, et bientôt plus puissants que celui qui les a forgés : les Etats-Unis eux-mêmes..
C’est déjà parti pour renouer avec « l'accord de Paris », pour canoniser Sainte Greta, pour faire de l’OMS le Vatican d’une nouvelle religion, la Mysophobie, réhabiliter tout ce que Donald avait sorti de sa caisse de jouets pour les emmener à la déchetterie, à commencer par et l’UNESCO et l’ONU elle-même qui, au lieu de voir ses « résolutions » discréditées, risque de se trouver désormais « soutenue », le multilatéralisme étant à nouveau à l’ordre du jour après une tendance de quatre ans au bilatéralisme.
Alors, Sleeping Joe aura forcément tendance à ramener les relations avec les Palestiniens à leur niveau de l'époque où il était vice-président et disait que c’était un métier facile puisqu’il n’avait rien à faire. Mais cela ne suffira pas à changer la situation en Palestine, encore moins à mettre fin à l'occupation et à instaurer un état palestinien indépendant.
Walking Dead alias Sleeping Joe avait déclaré en 2017 : « Je suis sioniste. Il n’est pas nécessaire d’être juif pour être sioniste ». Il ne s'éloignera donc pas trop de la politique américaine traditionnelle au Moyen-Orient, et reprendra le refrain sur la préservation de la sécurité israélienne et la supériorité militaire régionale après avoir chanté un nouveau couplet politiquement correct (c’est-à-dire vide de sens). Sur ce dossier, il ne faut pas s’attendre à une manœuvre de « machine arrière toute » en matière de géostratégie, mais certaines rancunes personnelles sont tenaces et les relations entre les hommes pourraient bien se tendre, même si les structures restent liées.
Bibi est déjà confronté dans son propre pays à un procès pour trois chefs d'accusation de corruption passibles de peines de prison. D’ici à ce que sa propre coalition se retourne contre lui n’est peut-être qu’une question de temps. L’opportunisme peut nécessiter quelques révisions en matière d’ »entente cordiale » mais même en matière d’ »union sacrée ». L’histoire est remplie de retournement d’alliances, d’autant plus faciles à rompre qu’elles ne sont pas publiques.
Bibi n’a jamais cessé de dire à qui voulait l’entendre qu’il ne fallait pas s’inquiéter des réactions américaines parce qu'il savait comment traiter avec Washington. Il parlait des locataires qui commencent à faire leurs cartons. Et parmi les nouveaux, il risque de na pas y avoir que des marmottes.
Bye bye Donald, bye bye Jared, bye bye Bibi.