Donald Trump en mode cible
La chasse au canard est ouverte outre-Atlantique. Le Donal en a été la cible. Biden l’avait théorisé quand il appelait à mettre une cible sur son rival. Joe Biden s’en est pris à lui-même en reconnaissant qu’il avait commis une erreur en appelant :
« … à « cibler » Donald Trump lors d’un appel avec des donateurs en début de semaine dernière, quelques jours avant les tirs contre son rival républicain. « Il est temps de cibler Trump », avait déclaré Joe Biden lors d’un appel avec des donateurs le 8 juillet. »
Cela alimente désormais les affirmations républicaines de complot contre Trump. De l’autre bord les démocrates crient aussi au complot, mais alimenté par Trump lui-même pour se mettre en scène.
Je me fiche des complots réels ou imaginaires. La réaction vivace et spontanée du Donald me semble donner crédit à la thèse d’un événement imprévisible.
Et l’important est cette réaction. Quel aplomb ! Quel opportunisme ! Se relever du tas de gardes couchés sur lui et brandir son poing levé en signe de résilience et de force : cette image incroyable, historique, le portera peut-être à la victoire en novembre prochain.
Héros malgré lui il sait saisir l’occasion. Trump, il ne faut pas le rater, sinon il en devient une icône, un presque-dieu. C’est un héros américain.
En 2016 j’appréciais chez lui le refus de s’engager dans une nouvelle guerre, la protection des frontières (largement reprise dans les faits par Joe Biden…). Sa première présidence n’était pas transparente et il reste difficile de savoir ce qu’il a fait, mais de nombreux entrepreneurs se sont félicités de son passage au pouvoir.
Le problème avec Trump et d’autres politiciens de droite c’est le désordre discursif qu’ils font régner. Ne peut-on avoir une doctrine de droite simple, claire, qui donne envie ? Comme le bien-être chez soi, la gouvernance de l’immigration, la protection du pays et de ses habitants, la préférence légitime accordée aux gens du crû, une souveraineté à redéfinir mais de nature à encadrer la mondialisation, qui nous coupe de nos racines et du pouvoir sur notre environnement ? Ne peut-on avoir cela sans les comportements à l’hubris déchaîné ?
Trump est de droite populiste, dit-on. Populiste, la belle affaire.
Le populiste est celui qui crie Aïe ! quand on lui marche sur le pied. Le mondialiste dit merci et présente l’autre pied. Le progressiste explique que c’est très bon pour la santé, un orteil écrasé. Le réactionnaire suggère de fabriquer des bottines résistantes à l’écrasement.
Il semble que les populistes, de gauche ou de droite, ont encore de beaux jours devant eux. Ils ont quelque chose à dire, ne pas les entendre les fera durer. Et Trump en héros joue un drôle de tour à ses adversaires : il annonce qu’après avoir essuyé les tirs il a été touché par quelque chose de spécial ; il a déclaré que son discours devant les républicains allait privilégier un thème : l’unité du pays et l’unité du monde.
Trump touché par la grâce ? Manquerait plus que cela pour enfoncer la tête des wokistes démocrates 6 pieds sous l’eau. Et pourquoi pas ? Pourquoi ces droites sont-elles presque toutes si délirantes ?
À vrai dire j’aimerais que Trump soit plus calme et raisonnable sans renoncer à son énorme énergie, et qu’il montre que la droite souverainiste peut tenir un discours presque sympathique.
Mais je rêve, peut-être.