lundi 9 octobre 2017 - par Karol

Donner de l’argent sans contrepartie : une utopie particulièrement réaliste

 « L’homme a besoin, pour être heureux , non seulement de jouir de ceci et de cela, mais d’espérer, d’entreprendre et de changer » écrit le philosophe Bertrand Russel, il poursuit : « Ce n’est pas une utopie accomplie que nous devons désirer, mais un monde où l’imagination et l’espoir sont vivants et actifs » (1)

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Avec le livre « Utopies réalistes » de Rutger Bregman ( Editions du Seuil - 2017 ) on est servi. Il nous rappelle qu’il existe encore des prophètes du bonheur capable d’ouvrir grandes les fenêtres de nos univers clos et sinistres et et de nous offrir un horizon fait d’un revenu d’existence universel, de réduction du temps de travail et d’ouverture des frontières. S’appuyant sur de nombreuses expériences il nous révèle la force et la pertinence de ces utopies. Utopies encore aujourd’hui pour être demain des évidences dont les mises en œuvre se généraliseront aux quatre coins de la planète comme le furent en son temps l’abolition de l’esclavage ou la conquête de la démocratie.

Dans cet article nous aborderons la pertinence de l’allocation sans conditions d’un revenu avec les multiples expériences que décrit R. Bregman dans son livre. Il faudrait aussi consacrer un article à ces deux autres utopies réalistes que sont « la semaine de 15 heures » qui remet en cause la centralité du travail dans nos sociétés et qui s’articule parfaitement avec l’allocation d’un salaire socialisé sous la forme d’un revenu de base ( lire l’article d’Alain Véronèse ) et « un monde sans frontières », frontières pour les hommes dans un marché libre pour les marchandises, qui sont la plus grande cause de discrimination de tous les temps.

MAIS POURQUOI DONC DISTRIBUER DE L’ARGENT « GRATUITEMENT » ?

Donner une somme importante d’argent à des hommes sans abri, donner un revenu régulier à des alcooliques, à des toxicomanes et des petits délinquants dans les bidonvilles, une absurdité économique ? Cela inciterait-il les gens à la paresse ? Pas vraiment. L’auteur nous décrit diverses expériences dans lesquelles distribuer de l’argent « gratuitement« , sans contrepartie, peut être pour l’ensemble de la société très bénéfique.

1°A Londres en 2009, devant le coût en dépenses de police, frais de justice et des services sociaux ( 400 000 livres – 450 000 € par an ) causés par 13 pauvres sans abri, une organisation d’aide décide de donner à chacun 3 000 livres, libre à chacun de se débrouiller pour la suite. Un an après ils n’avaient dépensé que 800 livres. Un an et demi après, sur les 13 personnes sans domicile fixe, sept dormaient sous un toit, deux autres étaient sur le point de s’installer dans un appartement. Tous avaient fait des pas déterminants pour trouver une place dans la société. Ils suivaient des cours, apprenaient la cuisine, étaient en cure de désintoxication faisaient des projets d’avenir. Le coût ? 50 000 livres par an avec les salaires des travailleurs sociaux accompagnants. Non seulement ce programme a aidé 13 personnes, il a permis aussi de réduire pour la société le coût induit par la marginalisation et la pauvreté.

2° Au Kenya , Bernard Omondi survivait avec 2 € par jour, maigre salaire d’un dur travail dans une carrière. Un matin il bondit : on l’informe par SMS qu’une somme de 500€ a été créditée sur son compte. Quelques mois après, un journaliste se rend dans le village de Bernard où chacun des habitants avait reçu la même somme d’argent. Les maisons avaient été réparées, des petites entreprises avaient vu le jour. Bernard avait acheté une mobylette et gagnait entre 6 et 9 $ par jour en faisant le taxi.

« C’est une manière de donner le choix aux individus » dit M. Faye, fondateur de GiveDirectly. Chacun n’est-il pas le meilleur expert de ce dont il a besoin ?

D’après une étude du M.I.T. sur cette expérience au Kenya, les dons direct en argent, où 93% des sommes vont directement aux destinataires,

  • augmentent durablement les revenus ( +38 %),
  • boostent l’acquisition du logement et du bétail ( +58%)
  • Réduisent le nombre de jours où les enfants ont faim ( de 42%)

Ouganda, 2008. Le gouvernement distribue 400€ à 12 000 personnes, âgées de 16 à 35 ans pour réaliser un projet. Cinq ans plus tard, leurs revenus avait augmenté de 50% et leur employabilité de 60 %.
Un autre programme en Ouganda a distribué 150 $ à 1800 femmes pauvres, leurs revenus ont augmenté de plus de 100 %.

Au Libéria, On a mené une expérience en donnant 200 $ aux plus pauvres. On a sélectionné des alcooliques, des toxicomanes et des petits délinquants des bidonvilles. Trois ans plus tard, ils avaient dépensé leur argent à se nourrir, à s’habiller à se soigner et à créer des petites entreprises. « Si ces hommes n’ont pas gaspillé leur argent, qui le ferait » s’interroge l’un des chercheurs.

En 1997 ouvre le Harrah’s Cherokee, un immense casino de luxe appartenant à la tribu Eastern Band of Cherokee Indians. Les bénéfices, 150 millions de dollars en 2004, 400 millions en 2010 permirent de construire une école, un hôpital et une caserne de pompiers mais l’essentiel des bénéfices est depuis distribué directement aux 8 000 membres de la tribu. Jane Costello de l’Université de Duke a conduit une étude sur la santé mentale des jeunes vivants au Sud des Great Smoky Mountains. 1420 enfants inscrits à l’école furent suivis. Après l’ouverture du Casino, les problèmes de comportement diminuèrent de 40 %. Les taux de criminalité infantile chez les Cherokee, l’usage des drogues et de l’alcool diminuèrent et les résultats scolaires s’améliorèrent nettement. Les enfants de Cherokee étaient à présent à égalité avec les autres élèves participants à l’étude. Dix ans après l’ouverture du casino les résultats de l’étude montrèrent que plus les enfants étaient jeunes au moment de la sortie de la pauvreté meilleure était leur santé psychique à l’adolescence. Ainsi les 4000 $ annuels supplémentaires permettaient d’ajouter un an au parcours scolaire des élèves et les parents étaient beaucoup plus disponibles pour s’occuper de leurs enfants.

Cette étude révèle que les troubles psychiques et mentaux ne sont pas la cause de la pauvreté et de l’échec mais au contraire c’est la pauvreté, par le stress et l’insécurité qu’elle engendre, qui conduit à des déficiences cognitives et à des troubles du comportement.

Ainsi des questions comme « que manger ce soir ? » « Comment finir le mois » obèrent une capacité essentielle que Shafir et Mullainathan appellent « la largeur de bande mentale ». On a l’esprit ailleurs. Plus la largeur de la bande mentale est élevée meilleure est l’éducation des enfants, la santé, la productivité, etc.

Orwell en fit la triste expérience et écrit dans un reportage « Dans la dèche à Paris et à Londres » ( 1933) : La pauvreté : « Vous pensiez que ce serait tout simple, c’est extraordinairement compliqué. Vous pensiez que ce serait terrible, c’est simplement sordide et ennuyeux. » Le fond de la pauvreté dit-il « c’est qu’elle annihile l’avenir. »

Ainsi l’éradication de la pauvreté non seulement pourrait s’autofinancer mais elle révèlerait des talents et des ressources jusque là masqués par des capacités cognitives rendues indisponibles, ressources humaines qui seraient à leur tour créatrices de richesses.

Greg Ducan, professeur de l’université de Californie a calculé que sortir de la pauvreté une famille américaine génère par enfant :

  • 12,5 % d’heures travaillées en plus,
  • 3 000 $ annuels d’économie en frais des services sociaux,
  • 50 000 € à 100 000 € de revenus supplémentaires dans une vie,
  • 10 000 € à 20 000 € de recettes fiscales supplémentaires.

Ainsi distribuer de l’argent sans conditions paie. Les chercheurs de l’Université de Manchester (2) donnent aussi de nombreux exemples :

  • En Namibie les chiffres de la malnutrition ont plongé de 42 à 10 %, l’absentéisme scolaire a disparu et la criminalité a baissé de 42%.
  • Au Malawi, la fréquentation des écoles par les filles et les femmes a bondi de 40 %.

Les avantages de ce type de programmes de transfert d’argent directement aux personnes sont nombreux :

  • les foyers font bon usage de l’argent,
  • la consommation d’alcool, de tabac et de drogues diminue,
  • la pauvreté décline,
  • la santé s’améliore,
  • l’activité, les revenus, et les impôts augmentent.

Bref cet argent « gratuit » agit comme un véritable  catalyseur de l’ensemble de l’économie de la communauté concernée.

Allouer une somme d’argent à des pauvres, bien que nécessaire, comme le montrent les diverses études citées dans le livre, ne suffit pas, rendre universel ce droit à un minimum vital, à un revenu d’existence, quelle que soit la situation personnelle de chacun, tout simplement parce que l’on existe, est un pas de plus à franchir.

VERS UN REVENU UNIVERSEL ET INCONDITIONNEL

Si les expériences sont moins nombreuses, elles existent mais pour des raisons obscures elles ont été trop souvent soigneusement archivées dans les caves de l’oubli. C’est le cas du programme Mincome que nous décrit R. Bregman :

1973, Dauphin, Manitoba, Canada : Le programme Mincome alloue à 1000 familles de la commune, 30 % des habitants, un revenu mensuel sans contrepartie ( 1650 € pour une famille de 4 personnes ). L’expérience dura quatre ans, observée sur toutes les coutures par des économistes, des sociologues et des anthropologues. Un gouvernement conservateur arriva au pouvoir et stoppa sans autre forme de procès le financement à la fois du projet et de l’analyse des résultats de l’expérience. Les dossiers rangés dans 12000 boites furent voués à l’oubli jusqu’à ce qu’en 2004 Evelyn Forget, professeure à l’Université du Manitoba, eu la bonne idée de rouvrir ces cartons et d’en étudier le contenu. « Si on craignait qu’en lançant un revenu annuel garanti les gens arrêtent de travailler et se mettent à avoir des familles nombreuses, c’est tout le contraire qui se produisit » explique Forget. Voici les résultats de ses recherches :

  • Les jeunes adultes reportèrent le moment de se marier et le taux de natalité s’effondra,
  • les performances scolaires s’améliorèrent considérablement, les étudiants poursuivaient plus longtemps leurs études,
  • Le temps de travail ne diminua que de 1% pour les hommes et 3% pour les femmes mariées et 5% pour les femmes célibataires,
  • Le nombre d’hospitalisation diminua de 8,5 %,
  • les violences conjugales et les pathologies psychiques s’estompèrent.

Forget a pu, et c’est pas le moindre, observé directement les conséquences positives en terme de revenus et de santé sur la génération suivante.

Au Etats-unis des expériences du même genre furent conduites pour répondre à trois questions :

  • Les gens travailleraient-ils moins ?
  • Le programme coûterait-il trop cher ?
  • S’avérerait-il réalisable ?

Les réponses aux trois questions furent : non, non, oui. et les résultats furent du même ordre que l’expérience de Dauphin.

Déjà en 1968, année de toutes les espérances, cinq économistes célèbres – JK Galbraith, H. Watts, J. Tobin, P. samuelson, et R. Lampman – s’adressèrent en ces termes au Congrès : « Le pays n’aura pas pris ses responsabilités tant que chaque membre de la nation ne se verra pas garantir un revenu qui ne saurait être inférieur au seuil de pauvreté officiellement reconnu« .

Un sondage révéla que dans 90 % des cas les journaux accueillirent ce projet avec enthousiasme. En 1970 un projet de loi sous Nixon fut adopté par la Chambre des représentants. Au Sénat, les démocrates s’opposèrent au projet sous prétexte qu’il n’était pas assez ambitieux. L’année suivante un projet amélioré fut à nouveau présenté et rejeté par le Sénat. Le projet d’un revenu de base pour tous les américains fut définitivement abandonné en 1978 sous le prétexte qu’il détruisait la famille à cause de l’augmentation des divorces que l’on aurait constaté dans une expérience conduite à Seattle ( Constat qui se révéla faux ).

Gagner la guerre contre la pauvreté n’est pas si couteux. Au États-unis cela mobiliserait que 1 % du PIB, un quart des dépenses militaires. Tous les pays ont largement les moyens d’en finir avec la pauvreté. Mais un système qui n’aiderait que les pauvres creuse aussi l’écart qui les sépare du reste de la société. « Une politique pour les pauvres est une pauvre politique » observe R. Titmuss, théoricien de l’État social britannique. Deux sociologues suédois ont démontré que les pays où les programmes gouvernementaux étaient le plus universels étaient ceux qui réduisent le mieux la pauvreté. Les gens sont plus ouverts à la solidarité quand elle leur profite personnellement. Macron et son gouvernement qui veut supprimer l’universalité des allocations familiales devrait en prendre de la graine.

Bien que contre intuitif , il est donc logique, pour éradiquer la pauvreté, de mettre en place un revenu universel inconditionnellement. Tout le monde reçoit un revenu minimal d'existence et tout le monde contribue selon ses moyens. Il en est déjà ainsi avec le financement par la cotisation de l’assurance maladie de la Sécurité Sociale, ce depuis 1945, et tous les usagers de l’hôpital public ne trouvent rien à redire.

Ainsi Rutger Bregman nous révèle à travers tous ces exemples, qui consiste à sortir de la pauvreté par l’allocation sans conditions d’une ressource financière, que c’est le meilleur investissement que pourrait faire une société pour elle-même. En offrant à tous ses membres une perspective stable et sereine, elle permet à chacun de s'émanciper, de pouvoir choisir son avenir et d’être à son tour producteur de richesses par son talent, son travail et son intelligence.

Mais étrangement la lutte contre la pauvreté n'est pas la priorité de la plupart des programmes politiques et n'est pas considérée comme révolutionnaire pour beaucoup de militants de la gauche radicale. Révolutionnaires qui devraient méditer cette citation d'Aristote : « Il est aussi dans l’intérêt d’un tyran de garder son peuple pauvre, pour qu’il soit si occupé à ses tâches quotidiennes qu’il n’aie pas de temps pour la rébellion.  »

 LA SCIENCE DU PARTAGE

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(1) Bertrand Russel, Philosophy and Politics, The Cambridge University Press, 1947, P.14

(2) Dans le livre « just give money to the poor » ( Donnez simplement de l’argent aux pauvres, 2010), des chercheurs de l’Université de Manchester décrivent d’innombrables exemples de cas où des distributions d’argent sans conditions ont donné des résultats.



33 réactions


  • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 9 octobre 2017 11:10

    Lorsque Marx préconise de dépouiller la riche bourgeoisie pour améliorer la condition des pauvres, il ne voit même pas qu’il est possible d’améliorer la condition des pauvres en copiant simplement le mode d’enrichissement de la riche bourgeoisie.

    Cette réfutation des milliers de pages de Marx ne demande pas 30 lignes mais une seule phrase ! ! !

    Lettre ouverte à la Classe Ouvrière (et à tous ceux qui se sentent victimes du Capitalisme, du Libéralisme Économique, de la Mondialisation et de l’Union Européenne).
    http://www.sincerites.org/2017/04/lettre-ouverte-a-la-classe-ouvriere-et-a-tous-ceux-qui-se-sentent-victimes-du-capitalisme-du-liberalisme-economique-et-de-la-mondial


  • gogoRat gogoRat 9 octobre 2017 11:38

    « distribuer de l’argent « gratuitement« , sans contrepartie, peut être pour l’ensemble de la société très bénéfique »

     Ben oui, quoi, si c’est bon et bénéfique pour ceux qui n’ont besoin de rien (cf CICE !),
    pourquoi en irait-il autrement pour les autres ? !!


    • gogoRat gogoRat 9 octobre 2017 11:49

      merci pour ces citations du logicien & philosophe Bertrand Russell  !

       Par ailleurs, il a parfaitement exprimé la nécessité d’une réduction drastique du temps de ’travail’ dans son ’In praise of idleness’, que l’on peut traduire par : ’éloge de l’otium’ ...


  • straine straine 9 octobre 2017 12:10

    Le partage des richesses dans un modèle sociétal pérenne n’a rien d’utopique, par contre dans le contexte décrit dans l’article ( « Vous y croyez à la reprise de la croissance française ? ») j’ai un gros doute sur le réalisme du projet.


  • jymb 9 octobre 2017 13:13

    En France on a inventé le contraire


    Prendre de l’argent sans contrepartie

    Cela s’appelle le délire fiscal. Chaque année la journée de libération ( celle où l’on commence à travailler pour soi) est de plus en plus proche du 31 décembre. Tant que la tendance ne s’inversera pas, fermement, personne n’accepera de voir encore plus s’évaporer de l’argent « public » 



    • Osis Osis 9 octobre 2017 14:05

      @jymb

      « Prendre de l’argent sans contrepartie »

       

      Exact...
      On se demande même bien où peut passer tout ce pognon extorqué...

      Pas dans le service public en tout cas....
      Pas dans les infrastructures...
      Pas dans la santé...
      Pas plus dans l’éducation...
      Encore moins dans les retraites...

      Pas d’avantage chez nos bras cassés de militaires...
       
      ALORS ?

       
       
       


  • Jean Keim Jean Keim 9 octobre 2017 13:15

    Et un monde sans argent..., pourquoi personne ne prend seulement le temps de l’envisager ?



  • Osis Osis 9 octobre 2017 13:57

     
    Voilà enfin, un article enrichissant, un vrai, qui relève singulièrement le niveau d’Agora.

    Pourvu que les vieux cons prétentieux et rémanents d’Agora n’en prennent pas ombrage...
    Ils seraient foutus de censurer...

    Merci pour ce travail digne du Monde Diplomatique.

     


    • gogoRat gogoRat 9 octobre 2017 15:42

      @Osis

       Ceux qui s’enricchissent n’oublient pas, eux, le juteux phénomène de plutonomie révélé dès 2006 !

      "... Pour les analystes de Citigroup, « il est illusoire de partir à la recherche du consommateur moyen pour anticiper la tendance de la consommation totale. Mieux vaut se pencher sur les plus riches. Ce n’est pas une question de morale, mais de mathématique. » L’écart est si vaste entre les 20% les plus riches qui consomment 60% du total, et les 20% les plus pauvres, avec à peine 3%. ..."


  • Zolko Zolko 9 octobre 2017 14:22

    @ l’auteur : « l’argent sans contrepartie »
     
    vous faites une erreur fondamentale : l’argent n’a pas de valeur intrinsèque, la valeur de l’argent est uniquement donné par la valeur de la contrepartie. Donc, si vous distribuez l’argent sans contrepartie, cet argent n’a plus de valeur. Vous pouvez toujours écrire des 0 et de 1 sur les comptes en banques, vous voyez bien que ça n’a pas de valeur !
     
    Les exemples que vous citez « fonctionnent » uniquement car l’expérience s’est fait sur une petite échelle, et donc l’inertie du reste du système a absorbé la perturbation que vous y introduisez. Mais distribuez de l’agent à tout le monde sans contrepartie, et très vite plus aucun commerçant ne voudra rien donner en échange de cet « argent ». Et très vite les pauvres devront acheter le pain avec des brouettes pleines d’argent, tandis que les riches auront des pièces d’or ou des cartes de BitCoin pour payer.
     
    L’argent est un moyen comptable, et la comptabilité est une science exacte, on ne triche pas avec la comptabilité. A l’inverse de l’économie, qui est une fumisterie.


    • Croa Croa 9 octobre 2017 15:29

      À Zolko,
      Donner à un misérable n’est pas sans contrepartie. C’est vouloir un monde meilleur et d’ailleurs les misérables qui reçoivent cet argent ne le gaspillent pas, preuve qu’il s’agit d’un excellent placement.


    • sleeping-zombie 10 octobre 2017 13:57

      @Zolko
      +1
      Merci de m’épargner la rédaction de ce commentaire (que j’aurai probablement moins bien écrit)


  • Croa Croa 9 octobre 2017 15:41

    La solidarité est mieux que la charité, sauf que, hélas, la solidarité est en perte de vitesse. Reste donc la charité qui fait que nous sommes libres de donner aux restaurants du cœur par exemple. Donner aux plus pauvres est certainement aussi, économiquement parlant, très efficace. Il faut notamment faire la différence avec d’autres types de dons relevants certes d’apparentes bonnes intentions mais aussi de foutages de gueule comme les dons pour la « recherche » : Cet argent là sera perdu (mais pas pour tout le monde), soyez-en assuré ! smiley 


  • Armelle Armelle 9 octobre 2017 15:58

    « L’argent est un moyen comptable »
    C’est avant tout un moyen d’échange !!!
    C’est sans doute l’une des plus grandes inventions de l’homme. Il facilite les échanges et sociabilise les peuples, le seul hic est que certains esprits « malades » en ont fait une « fin »
    Vous voyez un monde sans argent où chaque échange est basé sur sa valeur et non sa valeur en argent ? Je vois de là assez bien les calculs d’apothicaire !!! Il faudrait 340 ans au boulanger pour acheter la maison d’un constructeur !!!
    C’est comme le livre que j’ai lu un jour intitulé « vivre sans argent », en fait j’ai lu les 1ères pages et ai très vite compris que l’auteur avait oublié un tout petit mot de 3 lettres dans son titre et qui en aurait fait une référence pour le pique-assiette de base. Le vrai titre devait être « Comment vivre sans son argent », autrement dit avec celui des autres, sauf que si tout le monde le fait, ça ne fonctionne plus !!!
    Comme disait Oscar ;
    « les gens connaissent le prix de tout mais la valeur de rien »
    D’autre part, ça n’engage que vous que d’affirmer qu’on ne triche pas avec la comptabilité. Autant effectivement véhiculer ce propos qui foutra la paix à ceux prouvent et en ont prouvé le contraire !!! La transgression est tjrs un fléau lorsqu’elle profite aux autres...


  • MagicBuster 9 octobre 2017 17:14

    On ne peut pas être solidaire de gens qui nous combattent et qui ne veulent pas nous ressembler.

    La solidarité unidirectionnelle n’a aucun avenir.


    • xana 9 octobre 2017 17:51

      @MagicBuster
      Le racisme semble avoir un présent, à te lire... C’est une obsession chez toi ? Tu ne peux pas parler d’autre chose que de ta xénophobie maladive ?


  • xana 9 octobre 2017 18:00

    Ce n’est pas de solidarité qu’il s’agit. Une société peut se protéger des désordres sociaux en investissant de cette façon sur la population.
    L’éducation est aussi un investissement de ce type, qui a été réalisé à bien plus grande échelle et s’est avéré payant.

    Cependant il est clair que ces investissement représentent de l’argent... que les pillards préfèrent s’attribuer évidemment. D’où le délabrement actuel de l’enseignement dans la plupart des pays occidentaux. Les pillards s’opposeront naturellement aussi au revenu universel, pour la même raison.

    En fait il sera difficile de réaliser un progrès sur ce plan comme sur n’importe quel autre tant que l’on n’aura pas éliminé la corruption. Pour cela une seule solution : Démocratie directe sans élus. Vote direct des lois par les citoyens, et les politiciens à Pôle Emploi !


    • Croa Croa 9 octobre 2017 18:33

      À xana
      « Ce n’est pas de solidarité qu’il s’agit. » Exact ! La solidarité c’est un truc réglementé ou au moins organisé au sein d’un cercle de gens. Là il s’agit de dons volontaires à sens unique. S’il s’agit d’aider des misérables c’est faire œuvre de charité. La charité n’a jamais résolu le moindre problème d’injustice sociale, c’est juste un pis aller.


  • Xenozoid 9 octobre 2017 18:07

    démotérisation,mais avec les valeurs actuelles ,c’est mal barré



  • kalachnikov kalachnikov 9 octobre 2017 21:11

    Salut Karol, tu es rédacteur d’Agora vox. Es-tu pour, contre ou indifférent à la nouvelle possibilité offerte aux rédacteurs de bannir un interlocuteur que tu juges inopportun ?

    Merci de répondre.


  • francois 10 octobre 2017 08:07

    Les banques centrales ont démontré que l’argent n’avait aucune valeur sauf celle du singe.






  • babadjinew babadjinew 10 octobre 2017 11:14

    Excellent article malheureusement l’oligarchie ainsi qu’une grande majorité des quidams de cette petite planète n’accepteront qu’en dernier recours d’offrir la liberté aux plus démuni.


    Liberté d’analyse, de compréhension, qui sans aucun doute mèneront à des innovations...... Innovations qui ne pourront être distillées au compte goutte comme actuellement et qui très rapidement viendraient couper l’herbe sous les pieds de l’oligarchie.

    Le pauvre ce doit d’être dépendant, utilisable, sans réflexions car sur lui repose l’ensemble des fantasmes économique actuel qui s’effondreraient complètement si le pauvre venait à disparaître. 

    Le moteur sociétal deviendrait l’ETRE (celui qui réfléchie, anticipe, propose) et non plus l’AVOIR (celui qui fait tous ce qu’on lui demande en contrepartie d’une rémunération)

    Le RU viendra lorsque nos esprits moins primitifs et avides seront.

    Wake Up !!!

            

  • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed MADJOUR 10 octobre 2017 11:41

    Donner de l’argent gratuitement... Cela n’existe pas, il y a toujours un but. 


    IL Y A UN PROJET DIABOLIQUE QUI VA RUINER L’HUMANITÉ !

    Donner de l’argent à ceux qui ne le méritent pas mais dans le but de les enrôler et de les utiliser dans le projet diabolique de créer une démocratie nauséabonde comme le fait le faux pays qui s’appelle l’Algérie, voilà ce qui devrait faire réfléchir bien d’autres pays qui ne seront jamais à l’abri des conséquences désastreuses qui s’en suivront... 

    La racaille politique hors la loi a réussi à créer une masse d’électeurs opportunistes, corrompus et traîtres qui valident les résultats des cirques électoraux sans que les intellectuels, les universitaires les minables de tous bords ne murmurent une seule réaction :
     
    LES SOCIÉTÉS HUMAINES SONT ENTRÉES DANS UNE PHASE DE DÉCOMPOSITION ET DE MÉDIOCRITÉ IRRÉVERSIBLES DE SORTE QU’AUCUN PROJET HUMAIN NE FERA LE BONHEUR DES HUMAINS, AUCUN RÊVE N’AURA MÊME PAS LE SENS D’UNE UTOPIE ET RIEN NE PARAÎTRA DÉSORMAIS NI UTILE NI AGRÉABLE AUX BIPÈDES QUI ONT ACCEPTÉ LE POIDS DU POUVOIR DE L’ARGENT SALE ! 

    La France qui a produit la plus grande nuisance, descendra inévitablement vers les abysses de la médiocrité !

  • La Voix De Ton Maître La Voix De Ton Maître 11 octobre 2017 09:06

    Donner, recevoir, le bonheur, la paix...

    C’est pas ça le coeur de la problématique du revenu universel.

    L’économie est un cycle fermé, de la création à la destruction de l’argent. Les problèmes que nous traversons aujourd’hui sont dus à plusieurs atrophies et plusieurs exubérances disséminées en des points précis du cycle de l’argent à somme nulle.

    Vous n’envisagez le revenu universel que par... le revenu ! Montrez moi le cycle !

    Dans le pire des cas, les gens de droite vont vous lire comme un gauchiste qui a trouvé des nouveaux mots pour augmenter leurs impôts. Vous allez échouer.
    Dans le meilleur des cas on adoptera un revenu universel tellement bricolé qu’il deviendra la traduction en novolangue de l’allocation familiale sans gosses. Vous allez échouer


  • lloreen 11 octobre 2017 10:33

    Il n’y a que la dette. Il ne faut pas confondre la monnaie fiduciaire avec le minéral (AG47). Cela fait belle lurette que les métaux ont perdu toute parité avec les monnaies et cet « argent » n ’est que de la dette.La seule richesse est la création humaine et certainement pas la monnaie de singe sans valeur en échange de la création de richesse.
    "Messieurs, un certain M. John Sherman nous a écrit qu’il n’y a jamais eu autant de chance pour les capitalistes d’accumuler de la monnaie que par "un décret promulgué", selon le plan formulé par l’Association Britannique des Banquiers. Il donne presque tous pouvoirs à la banque nationale sur les finances de la nation. (...) si ce plan prenait force de loi, il en découlerait de grands profits pour la fraternité des banquiers dans le monde entier.(...) M. Sherman dit que les quelques personnes qui comprennent ce système ou bien seront intéressées à ses profits ou bien dépendront tellement de ses faveurs qu’il n’y aura pas d’opposition de la part de cette classe, alors que la grande masse du peuple, intellectuellement incapable de comprendre les formidables avantages que tire le capital du système, portera son fardeau sans complainte et peut-être sans s’imaginer que le système est contraire à ses intérêts. Vos serviteurs dévoués.
    Signé : « Rothschild frères."

    En 1865, dans une lettre envoyée par le banquier londonien à ses confrères de Wall Street à New York.

    La seule solution est un monde sans argent.Il est tout à fait possible de créer de la richesse dans un système comme le contributionisme qui est expliqué dans la vidéo que je vous invite à regarder et à échanger.
    http://www.dailymotion.com/video/x5qhlvs


  • lloreen 11 octobre 2017 11:02

    Pour comprendre le fonctionnement de l’actuel système inique de la dette je vous invite à lire et à diffuser ce livre autour de vous car il est plus que largement temps de faire cesser un tel système démoniaque basé sur les guerres, la ruine et les escroqueries en tous genres.

    BANKSTERS:VOL AU DESSUS DE TOUT SOUPCON :
    https://oppt.fr/bankster_oppt.pdf


  • lloreen 11 octobre 2017 18:18

    « Les peuples du monde n’ont pas besoin qu’on leur refile un salaire universel, ni qu’on leur donne du pognon sans contre partie ».
    C’est une évidence. Cette idée saugrenue de revenu universel a dû germer après une soirée un peu trop festive...D’abord, qui est-ce qui va décider de donner et combien... ? C’est déjà le premier écueil et c’est signé...Cela provient de ceux qui ont encore et toujours décidé qu’ils valaient mieux que le reste et que c’était à eux d’ordonner, de diriger et de réprimer ceux qui pensent autrement.

    A ce que je sache -je suis bien ignorante et ne demande qu’à apprendre-, la Terre appartient à tout le monde et seuls ceux qui créent peuvent en revendiquer la propriété et s’en servir comme monnaie d’échange.C’est d’ailleurs le fondement de la richesse parce que plus la connaissance est partagée, plus une société ou une civilisation est florissante.

    Il faut toujours une contrepartie parce que c’est la base de tout échange dans la mesure où personne ne peut savoir faire ou tout connaître à la fois.Le médecin ne peut à la fois s’occuper de ses patients, ensemencer des terres, transporter les biens, les échanger, les contrôler etc. et d’ailleurs toute la richesse réside dans la complémentarité.
    Et dans toute chose il faut un équilibre donc une contrepartie.C’est le principe du don.Celui qui donne reçoit en échange.


  • vesjem vesjem 15 octobre 2017 23:08

    Le but ultime de l’oligarchie financière mondiale, c’est de donner une obole à chacun pour un asservissement idéal ; le bonheur, selon l’auteur ?


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