mardi 8 décembre 2009 - par Sauvons le Grand Ecran

Droit de réponse

L’association Sauvons le Grand Ecran souhaite réagir aux propos du maire du 13ème arrondissement de Paris, publiés dans Le Parisien :

Dans l’article de Julien Solonel publié dans Le Parisien le 17 novembre, Monsieur Jérôme Coumet, maire du 13ème, déclare : « en tant qu’élu, je n’ai pas à intervenir dans une vente entre deux opérateurs privés », et « si le Grand Ecran Italie a fermé, c’est parce qu’il n’était absolument plus rentable et qu’aucun exploitant de salles ne s’est présenté pour le reprendre  ».

L’association s’inscrit en faux : en effet, les chiffres démontrent qu’en 2004 (année précédant sa fermeture) le Gaumont Grand Écran, qui se classait au 13ème rang des 90 salles parisiennes, se maintenait régulièrement dans le peloton de tête des salles Paris-Périphérie.*

Et s’il n’y a pas eu de propositions de reprise avant la promesse de vente - conclue dans le plus grand secret en octobre 2004 entre les société EuroPalaces (Pathé-Gaumont) et Teycpac** - condamnant l’une des plus belles salles de Paris à devenir une simple extension du centre commercial Italie2, c’est qu’aucun plan de sauvetage ni aucun appel d’offres n’est venu informer les repreneurs potentiels de cette vente.

Monsieur le maire, qui a toujours été tenu au courant des propositions de reprise des professionnels (du cinéma ou du spectacle vivant) alertés depuis par la mobilisation de l’association, ne se souvient sans doute pas avoir parlé au téléphone en février 2006 avec un candidat-repreneur, qui n’a jamais pu obtenir le rendez-vous sollicité dès janvier 2006 auprès de la Mairie (voir courrier, et Café-Stop devant le Grand Ecran).

M. Klisaric, qui exploite déjà plusieurs salles en Seine-et-Marne, et fait actuellement construire un multiplexe de 4 millions d’euros, avait déjà fait part à EuroPalaces en octobre 2005 de son « intérêt à reprendre l’activité cinématographique du Grand Ecran Italie » et à «  faire une offre de rachat du fonds de commerce ». Depuis, Or cette première candidature n’a pas été plus favorablement accueillie que la dernière en date, venant de M. Soumère, ancien directeur du Théâtre Mogador et fondateur de l’Opéra Paris-Sud à Massy, qui en novembre 2008 se disait prêt à « envisager toutes propositions et étudier avec l’actuel propriétaire du fond les modalités et conditions de rachat  ».

Quant à considérer cette vente comme une affaire strictement « privée  », c’est passer sous silence les obligations (non respectées) de la convention liant l’exploitant et la Ville de Paris, « trouvant leur cause dans le caractère "d’équipement culturel" du complexe audiovisuel, qui doit participer à l’animation du quartier et de l’arrondissement  », en contrepartie d’un prix préférentiel accordé sur le terrain (Art. 8 du Cahier des charges).

Le projet de transformation en boutiques du premier pôle d’animation d’un arrondissement aussi peuplé que la ville de Rennes ou Grenoble - sous-doté en équipements culturels - s’inscrit en violation des servitudes « d’intérêt général » attachées à la salle. Si elle se réalisait cette opération, manifestement programmée d’avance, se ferait donc au détriment de la collectivité, partie prenante au financement du complexe.

Par ailleurs on a peine à croire que la Ville, qui a investi 100 millions d’euros avec le concours de la région Ile-de-France dans la restauration du "104" (rue d’Aubervilliers), auquel elle verse une confortable subvention annuelle de 8 millions d’euros (voir l’article du Monde du 31.10.09), ne puisse pas au besoin donner un coup de pouce aux opérateurs culturels prêts à s’engager dans la relance de l’activité du Grand Ecran Italie.


* Dans son communiqué de presse du 22/12/05, EuroPalaces fait valoir que le Gaumont Convention a réalisé plus de 425 000 entrées en 2004 (avec 1 081 fauteuils répartis sur 6 salles), soit une moyenne de 393 entrées/fauteuils. Or selon le Film Français, le Gaumont Grand Écran a totalisé 301 000 entrées en 2004 (pour 848 fauteuils sur 3 salles), ce qui équivaut à 355 entrées/fauteuil [soit un ratio identique à celui du Gaumont-Opéra, et supérieur au MK2 Bibliothèque sur la même période]. Ces chiffres comparatifs confirment que malgré une médiocre programmation, le Grand Ecran Italie jusqu’à sa fermeture prématurée début 2006 restait une des salles les plus fréquentées de la capitale. (Voir : "La vérité sur les arguments invoqués pour justifier la destruction du Grand Ecran Italie")

** transférée en octobre 2005 au bénéfice de Teycpac-Hammerson-Italie.


 

 Informations complémentaires sur le site : http://sauvonslegrandecran.org




Réagir