lundi 3 décembre 2018 - par Le Canard républicain

Du bon usage de l’écologie

Mondialisme On ne peut qu’être admiratif devant l’enthousiasme affiché pour l’environnement par les dirigeants. Aussi bien Macron qu’avant lui Hollande ou son ministre Fabius se posent en fanatiques de l’écologie, tellement d’ailleurs qu’ils en définissent eux-mêmes le catéchisme, les prêches et la liturgie. Mais leur credo est finalement simple : quiconque oserait critiquer leur politique serait un abominable destructeur de la planète.

C’est pour lutter contre la pollution qu’on augmente les taxes, c’est pour préserver l’environnement qu’on lutte contre les « populistes » qui ne comprennent rien aux risques menaçant le monde.

L’évolution même du discours est symptomatique. Combien de chroniqueurs de radio, de télévision n’ont-ils pas entonné cette nouvelle comptine : pour lutter contre la dégradation environnementale, on serait obligé de prendre des mesures impopulaires, - sous-entendu « avec tristesse mais il faut bien lutter contre l’ignorance des couches populaires » -. Bref, l’écologie est instrumentalisée contre la démocratie.

Il faut bien reconnaître que ce discours disciplinaire n’est pas totalement nouveau. S’il s’applique maintenant aux enjeux environnementaux, il était déjà largement développé sur les questions économiques et financières pour lesquelles il n’y avait, rappelons-le, qu’ « une seule politique possible ». Largement soutenu par des kyrielles d’experts et d’agences de notation « neutres », il était censé imposer une doxa empêchant toute contestation de la nouvelle parole divine. Le concept de mondialisation était, de fait, l’instrument de légitimation d’un gouvernement mondial, celui où la parole des peuples n’avait plus droit de cité.

Il restait néanmoins quelque doute quant à la sincérité des nouveaux prophètes de la théorie économique en attaché case et costume de bonne coupe, surtout lorsque que les inégalités explosent. L’utilisation des questions écologiques se révèle alors bien plus efficace car elles rencontrent toutes les peurs ancestrales, car chacun se rend bien compte que l’environnement, phénomène concret, se dégrade réellement. En outre, les dirigeants ne font-ils pas le pari que des militants sincères des luttes écologiques sont prêts à accepter un discours mondialiste autoritaire s’il est peint en vert ? Là encore, il faut savoir résister aux fausses évidences. On est en droit de penser qu’il n’existe pas qu’une seule façon de sauver la planète. Un débat s’impose sur les moyens d’y parvenir.

Dans un tel contexte, l’accroissement des taxes, cautère sur une jambe de bois, tente de faire oublier que le gouvernement veut surtout diminuer les impôts directs en augmentant les indirects. La lutte contre la dégradation climatique sert d’alibi au pouvoir politique.

L’irruption des gilets jaunes a, en quelques jours, quelque peu bouleversé ce scénario facile. Une France oubliée venant clamer sa misère et son désarroi n’est pas acceptable par une direction politique sûre de son bon droit. Elle remet en cause tout le discours officiel. Bien sûr, la presse télévisée, faisant écho au ministre de l’intérieur, a sélectionné quelques déclarations ou attitudes discutables, cherchant à généraliser les dérapages à l’ensemble du mouvement. Bien sûr, comme d’habitude, un ministre de l’intérieur sans imagination agite le spectre de l’extrême droite.

Mais les anathèmes ne suppriment pas les questions. Et la principale demeure : les dirigeants français et plus particulièrement ceux qui se veulent mondiaux sont-ils adaptés aux défis actuels ? La démocratie qu’ils haïssent tant, est-elle incapable de répondre aux enjeux environnementaux ? Tous les militants qui, dans les communes, dans les campagnes, œuvrent pour des projets locaux de développement écologique ne sont-ils pas aussi porteurs de réponses concrètes ? Les projets relocalisés ne sont-ils pas des exemples ? Ne doit-on pas les valoriser en tissant des liens face à une économie mondialement centralisée de plus en plus destructrice ?

Les questions environnementales comme, avant elles, les questions économiques, sont évidemment essentielles. C’est d’ailleurs pour cela qu’elles ne doivent pas servir d’alibi aux manœuvres politiciennes. Elles méritent mieux que l’imposition d’une pensée officielle et d’un gouvernement mondial qui ne sauraient être que totalitaire.

André Bellon

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3 réactions


  • troletbuse troletbuse 3 décembre 2018 11:20

    L’écologie = piège à gogos.

    1% des terriens (tous les Français exceptés les politicards et autre profiteurs) doivent sauver la terre entière grâce à la manipulation sur le climat et sur le CO²

    Quels sont les journaleux qui interrogent les pourris de la politique sur les problèmes qui accroissent la pollution comme ?

    -L’extraction du lithium et du cobalt en Afrique et en Chine dans les mines sans aucune norme de sécurité ni d’anti-pollution

    -La déforestation pour faire des agrocarburants qui peuvent affamer les habitants des pays concernés, réduire la faune et réduire la production d’oxygène.

    -L’abandon du nucléaire en Allemagne compensé par les centrales au charbon ou la lignite

    -La non récupération des emballages en France

    -L’obsolescence programmée des appareils ménagers

    -L’envoi de matières premières en extrême orient et le retour de ces produits en Occident

    -Les primes à l’exportation en Europe qui font manger aux français des fruits et des légumes espingouins et inversement.

    -Si le CO² était un vrai problème, pourquoi défavoriser les véhicules diesel qui émettent moins de CO² que les véhicules essence ?

    Pour les particules fines, les filtres à particules y remédient

    -Pourquoi les avions, les poids lourds français ou étrangers, les navires ne posent pas de problèmes ?

    -Pourquoi les villes et villages sont-ils éclairés la nuit entière ainsi que les panneaux publicitaires ?

    -Ou vont toutes les taxes du recyclage ? Taxe sur tous les produits, taxes de pollution sur l’achat d’un véhicule neuf, taxe sur les pneus....

    —Pourquoi le durcissement du contrôle technique sinon pour faire remonter le marché de l’automobile et envoyer à la casse les anciens véhicules ?

    Cette liste est malheureusement loin d’être exhaustive.


    • troletbuse troletbuse 3 décembre 2018 11:43

      @troletbuse
      Putain, j’ai oublié :
      -Pourquoi l’envahissement programmé de l’europe défendu par les politicards sous une forme dune hypocrisie la plus totale :solidarité avec les pauvres -non dit :des pays que nous exploitons , satisfaction du MEDEF, guerres illégales, ...


  • 4 ou 15 BM 3 décembre 2018 14:22

    Eco quoi ? Diesel de voiture ?

    Les gens ne sont pas dupes : avant de toucher la circulation sanguine du pays, il faudrait peut-être considérer les 60 à 150 Tonnes par jour que brûle un bateau de plaisance...avec du mauvais pétrole très soufré et polluant.

    Il y en a environ 80 qui sillonnent les mers ; il faut ajouter les gros pêcheurs, les yachts, bateaux militaire, cargos, pétroliers, porte-containers etc...

    Tout ça est détaxé !!

    Et que dire des 6 Tonnes à l’heure de kérozène que consomme un avion long courrier ?

    Il y a en moyenne 100000 avions qui volent chaque jour.

    Et c’est aussi détaxé

    Consommation dans les usines...pour fabriquer des chewing-gum ou des téléphones jetables...combien de tonnes de fuel ?


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