mercredi 16 novembre 2016 - par Prometheus

Du refus des évidences

La logique du pouvoir est étrange. Nos dirigeants souhaitent imposer à des millions de personnes l’austérité et la charge du remboursement de la dette. Alors que la richesse est concentrée dans les mains de quelques milliers de personnes. Paradoxe ou manque de couilles, la question est alors de savoir :

Pourquoi nos gouvernements pensent-ils qu’il est plus simple d’imposer sa loi à des milliards de citoyens plutôt qu’à quelques milliers  ?

Cette question met en évidence un comportement irrationnel qui peut trouver ses racines bien plus loin qu’on ne l’imagine.

 Des exemples incohérents de politique d’austérité sont légion.

En Grèce, l’église et les armateurs ne sont pas, ou très peu imposés. Alors que l’un est le premier propriétaire terrien du pays et l’autre à la tête de la première flotte marchande du monde. Pourtant dans le même temps le seuil d’imposition minimum est abaissé à 5000 € pour le reste du peuple grec. Pourquoi  ?

En France, depuis 2008 l’État français a injecté des dizaines de milliards dans les banques, dont 6 milliards rien que pour Dexia. Alors que l’association les Enfants de Don Quichotte s’est toujours vu refuser son plan Marshall du logement pour arrêter la mort de milliers de sans-abri. Pourquoi  ?

Aux USA, au cours du second trimestre 2012 les banques ont annoncé une hausse des bénéfices de 20 % soit plus de 35 milliards de dollars gagnés durant la période d’avril à juin. Et depuis 2007, plus de 4 millions de maisons ont été saisies. Pourquoi  ? 

En Angleterre, les entreprises et les plus grosses fortunes du pays ont vu leur taux d’imposition baisser grâce au gouvernement de David Cameron. Et dans le même temps, on demande aux chômeurs de longue durée de travailler gratuitement. Pourquoi  ?

En Italie, les riches qui ont pratiqué l’évasion fiscale pendant des années ont pu bénéficier d’une amnistie fiscale. Alors que le gouvernement Monti prévoit une coupe de plus d’un milliard dans le budget de la santé. Pourquoi  ?

En Espagne, le PDG de Zara, Amancio Ortega, est devenu l’homme le plus riche d’Europe avec une fortune de 38 milliards de dollars. Au même moment, une mère de famille de 44 ans vend tout organe non vital de son corps, à savoir la cornée des yeux, un de ses poumons et un morceau de foie. «  C’est tout ce que je possède  », a-t-elle déclaré. Pourquoi  ?

Dans tous les pays de l’OCDE, aucune régulation forte du secteur bancaire, aucune taxe sur les transactions financières. La politique d’austérité s’applique aux peuples, mais pas à ceux qui ont l’argent. Pourquoi  ?

La compétitivité  ? La peur de tuer la relance  ? Ou simplement un manque de discernement.

Ces exemples montrent l’incompétence de nos politiques. Ils nous disent : nous avons besoin de réduire les déficits, mais nous ne toucherons pas à ceux qui possèdent l’argent. Pourquoi  ?

Sûrement parce que ceux qui ont l’argent, ce sont ceux qui ont également le pouvoir.

L’évidence est que nous sommes gouvernés par des riches qui refusent obstinément de se séparer de leur fortune.

Cette obstination n’est pas nouvelle et se retrouve dans l’histoire notamment lors du déclin de l’Empire romain d’occident.

Lors du déclin de l’Empire romain, après le IIIe siècle, l’impôt n’est pas fonction du revenu, mais c’est une somme demandée par l’empereur. L’Empire est séparé en plusieurs provinces. Par exemple, il est demandé à la Gaule de payer 100 000 deniers. Il est donc nécessaire aux administrations de Gaule, les curies, de trouver cette somme à tout prix  !

Le seul problème dans ce système c’est que la population de Gaule n’est pas nécessairement en mesure de payer ces 100 000 deniers sans compter qu’à l’époque les guerres et les crises économiques obligent l’empereur à en demander toujours plus. L’impôt devient alors un vrai racket, les maisons sont vidées de leurs richesses, elles sont même saisies, les fermes se vident de leur élevage et de leur blé. Les populations rurales sont alors obligées de s’exiler dans les villes pour survivre. Les citoyens romains incapables de payer l’impôt sont emprisonnés, voire exécutés. 

À tel point que l’état se retourne contre les curiales, les agents de l’impôt. Mais ils restent incapables de trouver de nouvelles recettes, ils fuient alors leur fonction. Soit en s’engageant dans de nouvelles administrations, soit en s’engageant dans l’armée, soit en désertant dans les forêts et autres terres barbares.

Alors que les richesses sont concentrées dans les temples, et dans les mains des grands propriétaires. Les empereurs ont peur pour leur tête et n’osent pas s’attaquer aux puissants latifundia des patriciens, et aux ordres religieux.

Cette lâcheté, cette absurdité, ce comportement irrationnel se retrouvent dans les politiques actuelles. Cela nous pousse à nous en prendre aux plus faibles, et non aux plus forts. Aux gueux, plutôt qu’aux possédants. Placé devant le fait que les riches ne veulent pas payer l’impôt. Ils manipulent et font chanter les états. Nos lâches gouvernants préfèrent taxer, et mettre en place un système qui pousse au désespoir des hommes, des femmes, et des enfants. Alors que l’évidence est que les possédants ne sont pas aussi nombreux que nous. La concentration des richesses fait qu’aujourd’hui quelques dizaines de milliers de personnes possèdent la grande majorité des richesses de notre planète. L’argent il est chez eux  ! Pas chez nous  !

La seule conséquence de ce refus des évidences par nos gouvernements est la révolution. En effet, il est impossible pour un petit nombre de conserver autant de privilèges, quand un si grand nombre doit faire autant de sacrifices. Ce système qui pouvait tenir des siècles sous l’Empire romain ne durera pas plus de quelques années à notre époque moderne. Bientôt, la révolution sera une évidence lorsque les peuples, dos au mur, ne pourront plus se chauffer, se nourrir, ou se loger.



6 réactions


  • gogoRat gogoRat 16 novembre 2016 14:07

    "En France, depuis 2008 l’État français a injecté des dizaines de milliards dans les banques, dont 6 milliards rien que pour Dexia.
    Alors que l’association les Enfants de Don Quichotte s’est toujours vu refuser son plan Marshall du logement pour arrêter la mort de milliers de sans-abri. Pourquoi  ?"

      Oui ! Toutefois, si tout n’était qu’une question limitée à une poignée de riches, pourquoi les plus fervents opposants à l’idée d’un revenu minimal d’existence se revendiquent-ils si souvent ’de Gauche’  ? ( sans parler ici de ’Gauche caviar’ qui ne s’abaisserait pas à revendiquer si bas ! )


  • HELIOS HELIOS 16 novembre 2016 17:22

    ... tout simplement parce ceux qui gouvernent appartiennent ou dépendent de ces 1%.....


  • quid damned quid damned 16 novembre 2016 18:02

    Tout est dit.
    Une citation (de mémoire , auteur ?) « Le progrès est ce qui rend plus humain » pour aller dans le sens de la vidéo.
    Bon article. Merci.


  • julius 1ER 16 novembre 2016 19:14

    en l’espace d’une cinquantaine d’années les sommes accumulées dans les paradis fiscaux représente la manne de quelque 36000 milliards de dollars ce qui représente à peu de choses près l’équivalent des dettes publiques des principaux pays de l’OCDE ...


    qui sont ou ont été les principaux pourvoyeurs de ce système des paradis fiscaux..... alors chercher une relation de cause à effet serait purement fortuite !!!! 

  • eric 16 novembre 2016 19:43

    Habituel mélange de tout et n’importe quoi, mais pas au bénéfice de n’importe qui....

    Nous consacrons en France, quoi, 40 Milliards au logement social ? Une bonne partie est saupoudré sur des gens qui n’en ont pas vraiment besoin,. une autre pour construire des trucs super cher, du fait du coût du foncier, dans des quartier chic, au nom de la « mixité sociale » mais en réalité pour en théorie « faire chier les riches » mais surtout, caser les copains...

    Ainsi, à bibliothèque de France François Mitterrand, il y a des logement sociaux de luxe, où étaient logé des parents bobos de mes gosses, au cas précis, élus EELV, mais ils se sont fait donner un truc plus central car là bas, c’était vraiment trop loin du centre...

    Ainsi, nous parvenons à avoir des problèmes de mal logement avec des budgets plus lourds que certains pays qui eux s’occupent des pauvres au lieu de « lutter contre les inégalités ».

    Ce n’est pas tout...Les prêts aux banques commerciales, pour faire face à la crise déclenchée par les pratiques étatiques douteuses de financement du logement social par Clinton ( affaire des subprime), on de fait rapporté de l’argent.

    Sauf ... ! La banque publique, gérée par les fonctionnaires, pour financer des collectivités publiques... Dexia...

    http://www.atlantico.fr/decryptage/que-sauvetage-dexia-et-banques-vraiment-coute-aux-francais-depuis-2008-et-comment-etat-est-parvenu-maquiller-en-partie-jean-789450.html

    Heureusement, l’auteur à une solution...taxer les riches...

    Évidemment, cela ne changera rien au problème de Dexia ni a celui du mal logement, mais qui peut encore croire que cs trucs intéressent vraiment les idéologues de toutes les gauches ??

    Les morts dans les rues ? Il faut savoir qu’il y a en gros assez de places pour les vrais sdf en saison. L’hiver. L’été, l’utilisation des centre par des touristes babas brosse à dent et divers intermittents ou ZADistes en transhumance, rend la situation plus tendue.

    Ces gens ont en général des problèmes humains et psy avant d’être matériel ou financier. Il n’ont aucun rapport avec les « profit des capitalistes » ? En général ils sont d’abord victimes des détricotages familiaux dans les familles re-décomposée prônée par les « progressisteS sociétaux » Mais les textes interdisent de les aider contre leur gré. L’argent sert plus à salarier les animateurs, aides, associatif, qu’à remettre le pied à l’étrier au gens en difficulté.

    Du reste, on a beaucoup vu les travailleurs sociaux militants, mettre les gens en hotel, alors que des appart plus spacieux étaient disponible pour moins cher, sous prétexte que les appart ne permettaient pas l’entourage par les travailleurs sociaux, mais en pratique, pour que les pauvres n’habitent pas trop loin d’eux...

    Ainsi, parler des morts à la rue, en lemélengeant avec les quasie faillitte de banques publiques, et les impôts des entrepreneurs dans un pays ou 57% de l’argent est dépensé par l’Etat et surtout en frais de focntionnement, c’est à dire en salaire, faut oser. C’est instrumentaliser des cadavres et ce n’est pas joli joli...

    Mais on peut comprendre : avec 30% d’intention de vote à tout casser toutes gauches comprises, celle-ci sont réduites à une sociologie, les agents public, leurs divereses clientèles subventionnaires, qui bouffent de l’argent que nous consacrons aux pauvres. On comprend qu’ils montrent du doigt les entrepreneurs schumpétérien t les cadavres de SDF.


    • manu manu 16 novembre 2016 23:29

      @eric
      Vous parlez pour rien dire ou sans recul, de la bouillie pour décérébrés.

      par exemple :
      « Ces gens ont en général des problèmes humains et psy avant d’être matériel ou financier. »
      C’est souvent lié, perte de travail ou de logement ou obligation de faire un travail qui nous déplait mène très souvent à des problèmes psychologique des personnes concerné, mais aussi de leur conjoints et enfants.

      Faut être sans entourage pour pas le savoir ou manipulateur, vous êtes ? répondez à vous même seulement nous en s’en fou.


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