Duflot veut déloger Valls
Le Logement contre l’Intérieur, la verte contre le sang et or, la carpe contre le lapin : Duflot tacle Valls alors qu’Hollande le soutient. Ca sent l’évacuation.
Manuel serait selon Cécile allé « au-delà de ce qui met en danger le pacte républicain ». Ouh là là ! Quelle affaire ! Que prévoit le code pénal pour une telle infraction ? Trois balles dans la tête, ou une journée chez Mamère (pas la mienne) ? Cécile se fâche tout vert et en appelle à la « responsabilité du Président de la République ». Rien que ça. Elle nous la joue Batho ou quoi ? Le Président de la République ? Et pourquoi pas son ex tant qu’on y est ! Hollande en tout cas ne moufte pas et soutient officieusement son Ministre de l’Intérieur en admettant à son tour que selon lui seule « une minorité » de Roms chercheraient à s’intégrer. Duflot va-t-elle alors en appeler au premier ministre ou retourner bouder dans son coin comme elle fait d’habitude ? Ministre du Logement qui ne loge personne, écologiste qui ne soutient pas ses copines éjectées ou ses copains démissionnés, Cécile Duflot, grande gueule au début a dans un premier temps appris à mettre un mouchoir sur ses illusions avant dans un deuxième temps de ne servir à rien, comme beaucoup de verts. Aujourd’hui la voilà repartie pour une bouffée délirante, trop mal à l’aise après les propos de Manu (qui n’en est pourtant pas à son premier éclat sur le sujet Rom) pour rester à sa place et se taire. Et si le Président ne fait rien, elle décide quoi Cécile ? Les valises et la Roumanie ? Ou la bise et on oublie ?
Ce qui est acquis, c’est que Valls a vocation à rester au gouvernement, et longtemps. Vainqueur aux points d’une Taubira pourtant coriace, le protégé de Hollande, seule assurance contre une non raclée aux Municipales, est indispensable à la gauche. Comme Xavi est indispensable au Barça. Ou Iniesta. Sans ce type de joueur, le ballon n’est pas là où il faut quand il faut. Valls fluidifie le jeu, et surtout muscle celui de l’exécutif, Président/Premier Ministre, trop mous, trop attentistes, trop transparents pour convaincre sans le poivre Valls. C’est Sarkozy bien sûr, sans les talonnettes, mais tout comme, pétri d’ambition, un zeste populiste, et assez réaliste sur l’Intérieur. Celui qui expulse, celui qui nettoie, celui qui fait le petit sale boulot pour que le jeu paraisse construit. Celui qui a raison aussi. La gauche le sait, et d’ailleurs ne le condamne pas, sauf les clowns, les Mélenchon les Duflot, les porteurs d’eau sans envergure. Sauf ceux là, Valls navigue, tranquille, et balance de temps en temps quelques mines, histoire de rappeler qui est le boss. Taubira ne trompe personne en la jouant triomphante, elle sait qu’elle n’a pas réussi à faire fléchir Hollande sur Valls. Le corrézien n’est pas monté sur le catalan, sauf pour lui dire qu’il avait raison mais que bon, fallait quand même composer, donner quelques broutilles à la radicale de gauche, qu’elle l’ouvre pas trop.
Mais si Valls dégaine pas mal, il ne tire pas trop quand même. Peu de résultats dans les zones sensibles, Marseille saigne toujours, la Corse reste la Corse, les Roms sont toujours là. Il gonfle le torse, Manuel, mais pour l’instant il esquive le taureau. Pas encore de banderille plantée. Sauf dans Duflot, mais bon, la Ministre du Logement n’est pas un animal d’élevage. Ca ne compte pas. On attend donc des faits, monsieur Valls, les passements de jambes, d’accord, mais que ça serve à quelque chose. Pas de passe décisive pour l’instant, ou personne pour la recevoir, peut-être. Ses gesticulations oratoires sentent encore trop la communication pré électorale, ça transpire la tactique mitterrandienne pour s’attirer quelques bonnes grâces sectaires de certains extrêmes, ça sent l’appel du pied aux fillonistes, par exemple, au hasard. Et si ça suffira peut-être pour limiter la casse au printemps prochain, quid des Roms, de leurs campements, de leur situation ? On règle quand ? C’est là-dessus que Cécile, et Arnaud devraient attaquer, plutôt que sur un quelconque pacte républicain accommodé à toutes les sauces et trop réchauffé pour demeurer mangeable. Mais les deux sont nerveux parce qu’ils savent qu’en gesticulant ainsi Valls démontre surtout, sortie après sortie, que c’est lui le patron. Aux autres les marinières, les loyers trop chers et les prisons surpeuplées, à lui le cœur du jeu, le sang et les larmes.
Après Batho, Mamère (toujours pas la mienne) et Durand, les Verts n’en sont pas à une expulsion près. Un campement qui s’évacue de lui-même, le rêve de Manuel. Merci Cécile !