mardi 30 mars 2021 - par heber

E=MC2 mais Europe = O

L'exécutif Européen multiplie depuis un an les bourdes et les échecs en faisant preuve d'une maladresse et d'une inefficacité désolantes : Brexit, Plan de Relance, Relations Internationales, Gestion de la crise sanitaire et Achat des vaccins, tout tourne au fiasco. Il est temps de réformer et de remuscler la Commission Européenne.

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E= mc2 mais Europe = O

 

1. Brexit :

Après des négociations interminables et la signature de centaines de pages censées résoudre les questions essentielles du divorce entre le UK et les 27, il s’avère que rien n’est réglé. Nos amis britanniques ont tout simplement décidé de ne pas appliquer les contrôles convenus entre les 27 et le UK sous prétexte de ne pas remettre en cause les accords de paix entre les catholiques et protestants d’Irlande du Nord et de ne pas rompre le lien entre ce minuscule territoire et la République d’Irlande.

En d’autres termes, le Marché Intérieur des 27 est ouvert à vents et marées, sans aucune protection contre les importations sauvages du UK, qui cumule ainsi tous les avantages d’être dehors et dedans à la fois, et envisage des projets juteux de zones franches d’où il pourra inonder notre marché sans respecter nos règles.

Réaction de la Commission : entamer une procédure devant les instances judiciaires compétentes, c’est-à-dire, résultat attendu = O, pendant des mois voire des années.

 

2 . Plan Européen de Relance :

Suite aux discussions interminables d’épiciers radins et mesquins menées entre les 27, la Commission a triomphé lorsque ce magnifique Plan de Relance, soi-disant urgent pour redresser l’économie Européenne, a été approuvé l’été dernier.

Hélas, ce magnifique Plan de 750 milliards, dont tout le monde sait depuis le départ qu’il est riquiqui et sous-dimensionné par rapport aux besoins, n’est toujours pas opérationnel.

Près d'un an après son approbation, la Commission n’a même pas réussi à débourser 1 euro sur le terrain et la Cour Constitutionnelle allemande vient de bloquer l’ensemble du dispositif suite à un recours présenté par des citoyens germaniques furieux que l’Allemagne paye une grande partie des dons destinés aux pays du sud. Bel exemple de solidarité !

Autrement dit, la relance est repoussée aux calendes grecques et à la saint glinglin.

Et que chacun se débrouille seul dans son coin. Dieu pour tous et l’Europe pour rien, tel semble être le slogan européen en vigueur.

Pourtant, en quelques semaines, aux USA, Jo Biden a réussi à mettre en place un plan de près de 2000 milliards de dollars (plus du double du plan européen) et à verser directement, en quelques jours, une allocation substantielle à chaque citoyen américain en difficulté.

Les américains seraient-ils des génies et l’Europe serait elle nulle ?

 

3.Relations Internationales :

Dans ce domaine, l’Europe se ridiculise un peu plus tous les jours.

Depuis des mois, la Commission et les 27 menacent de sanctionner la conduite agressive de la Turquie vis-à-vis de la Grèce et de Chypre ainsi que la dérive autoritaire et anti-démocratique de ses dirigeants qui insultent publiquement les dirigeants européens à chaque occasion.

Mais l’Europe n’ ose pas prendre la moindre mesure concrète qui puisse irriter ou offenser le grand Sultan, paralysée et paniquée par la crainte qu’il lance les millions d’immigrés et de réfugiés qui campent sur ses terrres vers l’Allemagne, l’Italie, la Grèce et la France.

Vis-à-vis de la Chine et de la Russie, l’Europe et la Commission ont atteint un tel niveau de ridicule et de non-crédibilité que toute remarque ou remontrance de leur part est reçue avec mépris et dérision par les dirigeants de ces deux pays qui ne se privent pas de menacer l’Europe de représailles.

En ce qui concerne l’Iran, les tergiversations, l’immobilisme et le manque de courage de l’Europe pour honorer ses engagements, a poussé directement ce pays acculé à la misère par les sanctions occidentales, dans les bras de la Chine et nous devrons désormais faire face à une triple alliance - économique, militaire et humaine - redoutable, composée de la Chine, de la Russie et de l’Iran.

Quant à notre grand allié, les USA, il est clair que, sous Biden comme sous Trump, les intérêts géostratégiques américains restent identiques. Seule différence, Biden cache le gant de fer que brandissait ouvertement Trump sous un gant de velours, quoique le nouveau Président ne s'est pas privé de menacer publiquement les entreprises qui collaborent au gazoduc Nordstream de sanctions au grand dam de la pauvre Angela qui, depuis l’annonce de son retrait politique, essuie échec après échec et rebuffade après rebuffade.

 

4 . Crise sanitaire :

La non-gestion de la crise sanitaire et le fiasco de l’approvisionnement en vaccins constituent un échec retentissant pour la Commission et sa Présidente. Bruxelles est incapable de procurer aux 27 la quantité nécessaire de vaccins pour protéger nos citoyens européens tandis que sous le nez età la barbe de la Commission, les laboratoires fabriquent des dizaines de millions de doses dans des usines situées sur notre propre sol qu'ils exportent à profusion vers le UK, l’Australie, Israël et de nombreux autres pays développés.

Une telle inefficacité est honteuse car elle a coûté des milliers de vies européennes qui auraient pu être sauvées si les laboratoires avaient livrés en temps et en heure les quantités de vaccins commandées par la Commission au nom des 27.

Mais voilà, la Commission s’est fait rouler dans la farine par tous ces géants pharmaceutiques, qui ont encaissé avec satisfaction les dizaines de millions versés par l’Europe pour les aider à développer leurs vaccins, puis une fois leur mise au point achevée, ont conclu avec la Commission, sans aucun remords ni pitié, des contrats unilatéraux, dépourvus de toutes les garanties élémentaires normalement accordées aux acheteurs. 

 Les négociateurs de la Commission qui sont d’excellents juristes théoriciens mais n’ont jamais géré un projet concret ou un contrat de leur vie, se sont fait posséder comme des amateurs naïfs par les requins des labos qui, dans certains cas, n’ont, semble-t-il, pris aucun engagement ferme ni sur les quantités à livrer ni sur le timing à respecter.

En outre, au nom du sacro-saint libéralisme et du secret des affaires, ces contrats ont été signés dans l’opacité la plus totale, les citoyens européens et leurs représentants élus du Parlement Européen se voyant même dénier le droit d’en connaître le contenu bien qu'ils étaient conclus avec leur argent.

Résultat : chaque jour, les USA vaccinent désormais 3 millions d’américains et le UK, plus de 800000 britanniques tandis que les allemands et les français se félicitent et crient au miracle lorsqu’ils réussissent péniblement à vacciner 1.000.000 de leurs concitoyens chaque semaine.

Bojo dont toute l’Europe moquait l’amateurisme et le manque de sérieux a déjà réussi à faire vacciner près de 50% de la population britannique tandis que le taux de vaccination en Allemagne, en France et dans la plupart de l’Europe atteint péniblement les 10% au bout de trois mois de campagne.

Et tandis que les centres de vaccination restent souvent vides en raison de la pénurie de vaccins, les salles de réanimation des hôpitaux et les morgues se remplissent dans tous nos pays.

 

 5.Quelques mots de conclusion :

 L’accumulation de ces dysfonctionnements n’est pas fortuite. Elle démontre que le modèle institutionnel de l’Europe ne fonctionne plus.

Il faut que les dirigeants européens aient la lucidité et le courage d’en tirer les leçons qui s’imposent.

Le mille-feuilles institutionnel de Bruxelles doit être réformé, simplifié et débureaucratisé.

Au premier rang des institutions qu’il convient de remanier à fond, il y a la Commission dont le rôle de coordination est indispensable.

 Il est inacceptable que cette Institution continue à travailler de façon purement bureaucratique, en croulant sous les règlements et procédures qu’elle a elle-même générés et en pondant de nouveaux chaque semaine.

La transparence, la simplicité, le bon sens, le professionnalisme, l’action et l’efficacité doivent à nouveau prévaloir.

 Il faut élaguer les multiples couches de règles, procédures et services parasites, censés améliorer et contrôler le fonctionnement de la machine européenne alors qu'en vérité, ils paralysent et retardent son action sans apporter aucune amélioration au système. 

Il faut cesser de nommer aux postes de responsabilité de la Commission, des apparatchiks, produits par le système des partis, qui, ayant passé leur vie dans les appareils politiques et cabinets ministériels se trouvent, en raison de leurs relations et non de leurs compétences, catapultés, du jour au lendemain, à la tête de départements techniques complexes sans avoir aucune expérience professionnelle dans le domaine qu’ils sont supposés régenter, règlementer et organiser.

L’intelligence ne suffit pas à faire un bon dirigeant. Elle est une condition certes nécessaire mais ne suffit pas à pallier le manque d’expérience et de connaissance du métier.

A défaut de ces réformes indispensables, la machine bruxelloise déjà grippée, risque devenir un Machin comme l'ONU, inutile et incapable, fonctionnant dans le vide et de devenir, d’ici quelques années, une usine à produire des discours et pseudo-décisions dérisoires que personne n'écoutera et que personne ne respectera.

Le besoin d’Europe est flagrant. Nos pays sont trop faibles séparément pour compter dans le monde de demain.

Mais, si chaque fois que se produit une crise grave, les résultats de l’Union Européenne sont systématiquement inférieurs à ceux que chaque pays obtiendrait isolément, l’opinion publique ne l'acceptera pas.

A terme, ce processus est mortel pour le projet européen.

Il est donc temps de secouer la poussière qui a envahi les épaules et les bureaux des Commissaires Européens et d’exiger qu’ils délivrent les solutions et les résultats que les citoyens européens attendent d'eux avec une impatience croissante, afin de résoudre les graves problèmes sanitaires, sociaux et économiques qui les affectent.

A cet effet, la Commission, au lieu de donner des leçons de rigueur budgétaire, de libéralisme, de concurrence et de respect des droits de l’homme à la terre entière, ferait bien de se concentrer, avant qu’il ne soit trop tard, sur la résolution des difficultés urgentes et critiques que doivent affronter nos concitoyens.

Sans cela, l’addition que présenteront les électeurs risque d’être très lourde pour les dirigeants de chacun de nos états mais, aussi et d’abord pour l’exécutif de Bruxelles, qui pourrait bien ne pas finir son mandat, et être démis de ses fonctions par le Parlement Européen ou être acculé à la démission.

 



5 réactions


  • Clark Kent Séraphin Lampion 30 mars 2021 16:00

    Un acharnement thérapeutique serait-il vraiment raisonnable ?


  • tashrin 30 mars 2021 16:43

    Ca fait déjà quelques temps qu’on s’en était aperçus...

    Bien avant même la crise sanitaire qui révèle encore un peu plus l’étendue du pbm... Le truc c’est que la réforme ne suffira pas.

    C’est soit on va vers un fédéralisme européen avec abandon de souveraineté nationale, soit on arrete les frais


    • Clark Kent Séraphin Lampion 30 mars 2021 17:14

      @tashrin

      La « Collectivité Européenne d’Alsace » a choisi et elle n’arrête les frais avec personne : lien.

      Comme quoi il ne reste plus à la Bretagne, au Pays Basque, à la Catalogne et, pourquoi pas, à la Normandie, d’en faire autant.

      Il est vrai qu’avec le « concordat », les Alsaciens ont pris l’habitude d’avoir des règles particulières.


    • tashrin 30 mars 2021 21:22

      @Séraphin Lampion
      J’avais pas relevé l’info merci
      Ca va etre un joyeux bordel. Les creusois devraient paniquer !


  • McGurk McGurk 31 mars 2021 21:32

    L’accumulation de ces dysfonctionnements n’est pas fortuite. Elle démontre que le modèle institutionnel de l’Europe ne fonctionne plus.

    Ca n’a jamais fonctionné.

    L’UE est une monstruosité qui doit être rayée de la carte.


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