mercredi 6 septembre 2023 - par hommelibre

Écriture dite inclusive : un scientifique a-t-il perdu le nord ?

Mon correspondant breton, dont j’ai déjà publié des textes, a cette fois écrit à Sébastien Carassou, un astrophysicien spécialiste de l’évolution des galaxies. Lequel a publié un livre de vulgarisation scientifique, « Le cosmos et nous ». Avec une particularité ; il l’a écrit en écriture dite inclusive. Parfois je fais l’effort de lire des articles en inklu, mais très vite cela perturbe la fluidité de ma lecture et j’abandonne.

 

Pourquoi ce choix de l’écriture dite inclusive qui relègue le féminin à la queue du masculin (hé oui…) ? Sébastien Carassou a-t-il perdu le nord, ou est-ce un coup de jeunisme ?

Henri L’Helgoualc’h a eu le courage de tout lire malgré ce handicap de l’inklu. Il a ensuite écrit à l’auteur. Je reproduis ici cette lettre avec son accord. Je trouve son texte clair et brillant. Le voici :

 

" Lettre à Sébastien Carassou (01/07/23)

 

Monsieur,

Je viens de lire votre livre Le Cosmos et nous, un récit passionnant, de la cosmologie aux questions existentielles, en passant par l’origine de la vie. C’est aussi un modèle de vulgarisation réussie, et qui montre à quel point vous maîtrisez la question. Le style, le vocabulaire, les illustrations, tout contribue à mettre ces notions scientifiques à la portée du plus grand nombre. Malheureusement, une chose rend problématique la lecture de ce texte : l’écriture inclusive, car, comme le dit si bien Sylviane Agacinski, c’est une écriture illisible à l’oral, et donc impraticable.

En effet, comment ferez-vous, lors d’une conférence, pour citer des passages de votre livre ? Et comment lire à voix haute, pour une personne mal-voyante, tous ces mots sensés en réunir deux autres ? L’utilisation des points médians devient alors une méthode réservée à certains, ce qui amena l’Académie française à déclarer en 2017 que l’écriture inclusive offusquait la démocratie du langage. Il faut le dire, cet idiome discriminant, aujourd’hui imposé dans de nombreuses universités, risque de mettre en péril la langue que nos ancêtres ont forgée pour assurer l’unité du pays.

Voyons de plus près cette étrange construction dite inclusive, et destinée, semble-t-il, à rendre le féminin plus visible. Dès la première page, on peut voir le mot tou.te.s (au lieu de tous) qui comporte donc une racine tou commune aux deux genres, puis un te représentant les femmes , enfin le s marque le pluriel. Mais la règle n’est plus appliquée (page 14) puisque vous écrivez ses lecteurs et ses lectrices, dont la contraction devrait être lect.eur.rice.s, en séparant la racine et les terminaisons genrées.

 

ecriture inclisive,inklu,carassou,cosmos

Mais surprise, (p 35) on trouve les lecteur.ice.s où il est impossible de refaire le nom féminin lectrices en ajustant les parties. On retrouve cette bizarrerie (22) avec attentif.ve ou (228) avec ambitieux.ses. Sans compter l’accent grave qui disparaît au féminin (67) dans dernier.e.s. Ajoutons à cela les inventions qui n’existent pas dans le dictionnaire (qui nous donne déjà le féminin chercheuse), comme (181) avec chercheur.e.s au lieu de chercheu.r.se.s qui, on le comprend, est impraticable même s’il est plus logique. Autrement dit, le règlement inclusif ne peut être rigoureusement appliqué en toutes circonstances.

Même si vous remplissez votre livre de mots inclusifs, on voit bien que ces difficultés, concernant ce nouveau moyen d’expression qui peine à trouver une cohérence, sont de nature à décourager le lecteur comme le rédacteur. On devine d’ailleurs une certaine lassitude chez l’auteur car vous oubliez d’appliquer les consignes tout au long de l’ouvrage, et en excluant les femmes, comme dans l’écolier (35), la folie et la vanité des hommes (44), amis (113), un adulte (114), habitants (187), déroutés (230), lancés (231), les descendants (237), entourés (240), prisonniers (246), client (249), etc.

Pour éviter le bégaiement inclusif, Il était pourtant plus simple de revenir aux fondamentaux, ceux qui étaient enseignés par nos maîtres d’école. Ils nous apprenaient tout bonnement que le masculin devient générique, c’est-à-dire commun aux deux sexes, quand il s’agit de les représenter ensemble.

Quand vous lisez Les passagers du bateau qui a coulé ont été sauvés, vous savez pertinemment que les femmes n’ont pas été oubliées. Pour cela, il est inutile d’écrire passager.ère.s et sauvé.e.s, ou de charger la phrase en empilant les répétitions comme passagers et passagèrestoutes et touscelles et ceuxtéléspectateurs et téléspectatrices, etc, qui imposent une lecture lourde et pénible. « Rendre cet ouvrage beaucoup plus clair et accessible », dites vous dans vos remerciements (254). Oui, sur le fond, c’est une réussite mais la forme nous interroge.

Un masculin neutre, plus court dans le nom comme dans l’accord, donne à notre langue une souplesse qui n’enlève rien à la compréhension. Et croyez-vous que l’on change le sexe de celle qu’on appelle Madame le Maire, ou celui de l’homme dont on dit qu’il est une victime ? C’est le contexte qui donne tout sons sens à la narration. On n’a pas besoin de triturer les mots au point de les défigurer. La langue française est déjà suffisamment abîmée par le franglais pour ne pas, en plus, se soumettre au diktat néo-féministe. Et cette déconstruction du langage ne répond nullement à une exigence égalitaire dans un pays où les femmes ont autant de droits que les hommes. La science n’a pas besoin d’idéologie pour plaire à ses lecteurs.

Mes sincères salutations.

 

Henri L’Helgoualc’h"

 



38 réactions


  • Sirius Grincheux 6 septembre 2023 09:53

    Le saviez-vous ?

    Il existe d’autres moyens que cette monstruosité grammaticale et orthographique pour se mettre « me-too » de son côté en montrant qu’on n’est pas sexiste.

    Les aficionados de la chose on même inventé des dénominations pour les différentes techniques possibles :

    Par exemple, comment écrire "Bonjour à tous" en écriture inclusive ?

    Formulation genrée (sic) initiale : «  Bonjour à tous, »

    Formulation inclusive simple : «  Bonjour à tou(te)s, »

    Formulation inclusive fléchie : «  Bonjour à tous et à toutes, »

    Formulations inclusives épicènes : «  Bonjour à tout le monde, » « Bonjour tout le monde, » « Bonjour,  » « Bonjour à vous, »

    On se complique volontairement la vie alors qu’on pourrait aussi bien se contenter de : « Bonjour »  !


    • leypanou 6 septembre 2023 10:01

      @Grincheux
      si on ne dit rien, c’est encore plus simple smiley


    • lecoindubonsens lecoindubonsens 6 septembre 2023 10:11

      @Grincheux
      le monde est shadok : pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué smiley
      la série a été supprimée, mais le concept est largement adopté par nos décideurs (et avouons le, par de nombreux citoyens également).

      la solution ?
      je n’ose écrire qu’il faut revenir au simple bon sens smiley


    • Aristide Aristide 6 septembre 2023 10:27

      @Grincheux

      Dans votre liste, vous écrivez :

      Formulation inclusive fléchie : « Bonjour à tous et à toutes, »

      Est-ce que dire ; « Bonjour à toutes et à tous, » est le signe d’une courtoisie qui dissimule assez mal le machisme du locuteur ?


    • Sirius Grincheux 6 septembre 2023 11:04

      @Aristide

      « Est-ce que dire ; « Bonjour à toutes et à tous, » est le signe d’une courtoisie qui dissimule assez mal le machisme du locuteur ? »

      absolument, cher ami !

      Le terme « Formulation inclusive fléchie »

      n’est pas de moi. J’aurais dû mettre des guillemets. Ces expressions sont celles de partisans du « politiquement correct » et tout ce qui s’ensuit, jusqu’au « wokisme » actuel
      pour parodier les positions de ces tartuffes jésuites (ou jansénistes ?), on pourrait répondre à votre question :
      « positionner les mot »toutes« avnt »tous« serait la reproduction de la notion de »galanterie« ou de courtoisie », deux conceptions de la soicété patriarcale qui a instauré ces « règles de bienséance » pour confroter les pouvois des hommes sur les femmes en édulcorant le rapport de forces, et même en le masquant« .
      la seule solution est celle de Sandrine Rousseau : »déconstruire" le macho et interdire le barbecue


    • Eric F Eric F 6 septembre 2023 18:54

      @Grincheux
      simple comme bonjour !


    • Jean Keim Jean Keim 7 septembre 2023 06:47

      @Grincheux

      Le top : Bonjour tout le monde et j’espère avoir oublié personne.


    • Jean Keim Jean Keim 7 septembre 2023 06:56

      Ou encore : ‘’salut les aminches’’ cette formule a l’avantage d’être tous genres, appropriée à tous les moments de la journée nuit comprise, et colle aussi bien avec une arrivée qu’un départ.


    • gnozd gnozd 7 septembre 2023 09:54

      @Grincheux

      B’jour m’sieurs-dames !


    • Goz 11 septembre 2023 06:49

      @Grincheux « Bonjour à tous » est déjà par définition inclusif puisqu’il veut dire bonjour tout le monde ... c’est aussi bien en fait.


  • Gégène Gégène 6 septembre 2023 10:08

    Pourquoi le monsieur il a mis un pendu sur sa couverture ?


  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 6 septembre 2023 10:14

    Merci. Sylviane Agacinski comme Ariane Bilheran, Guillemant, Brighelli, Maffesoli sont mes maîtres à penser le monde d’aujourd’hui. Non les intellectuels ne sont pas morts. On aimerait bien qu’ils le soient. Surtout venant des antifas.... mais ceux-ci se casseront le nez sur leur IMMENSE bêtise...


  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 6 septembre 2023 10:16

    Dire qu’un enfant à peu près,.... sur quatre est quasi analphabète et peut-être dyslexique, cela ne risque pas de s’arranger...


  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 6 septembre 2023 10:21

    Hier je parlais à une amie graphologue. Je ne vois pas comment écrire manuellement avec des points et des coupures. Les plus belles et riches écritures sont celles dites liées. Dont la lettre précédente se lie à la suivante en un mouvement de vague harmonieux. Si on y rajoute des points.. A quoi cela ressemblera-t-il ? A rien. Et pour la poésie, c’est carrément un massacre.


  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 6 septembre 2023 10:29

    Ce qui est encore plus débile, c’est que les théories du genre tentent au contraire à dire qu’il n’y a pas de différence entre les hommes et les femmes. Que la culture seule nous assigne un sexe. Ce qui va à l’encontre de l’écriture inclusive, qui au contraire en introduisant une césure, un sexe féminin, insiste justement sur cette différence qui nous éloigne définitivment de ce qui nous relie : l’humus de notre humanité commune...


  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 6 septembre 2023 10:31

    Un humus, une humanité... 


    • Et hop ! Et hop ! 6 septembre 2023 20:13

      @Mélusine ou la Robe de Saphir.

      Un fauteuil, une chaise.
      Une sentinelle, un sentinet.
      Une culotte, un culot.
      Une sage femme, un sage homme.
      Un sapeur pompier, une sapeuse pompière.
      Une personne, un person.
      Une Marie-couche-toi-là, un Jean-relève-moi.
      Un individu, une individuse.
      Une méduse, un médus.
      Un boeuf, une beuffe.
      Un mouton, une moutonne.
      Un porc, une porche.


  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 6 septembre 2023 10:35

    Sans oublier parmi mes maîtres à penser : Annick de Souzenelle. 


  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 6 septembre 2023 10:37

    Dans 5 ans, wokisme, écriture inclusive et tout le reste seront un vilain « souvenir »... 


    • Sirius Grincheux 6 septembre 2023 11:22

      @Mélusine ou la Robe de Saphir.

      sources ?

      vous voulez dire que, dans 5 ans, les « Démocrates » (inventeurs et champions de ces idéologies mortifères) ne seront plus au pouvoir aux Etats-Unis qui, du coup, n’exporteront plus leurs « produits culturels » ?
      malheureusement, les sillons tracés rsteront dans le paysage, tout comme l’idéologie véhiculée en latin par l’église catholique a contribué à maintenir sous une autre forme la domination romaine, au point de ramplcer une langue par une autre, comme les colonisatreus l’ont fait en Afrique
      n’oubliez pas que « les avions parlent anglais » : les échanges entre pilote et tours de contrôle n’utilise que cette langue pour éviter les « malentendus », mais, dans tous les aérorports du monde, la signalétique est en alphabet latin au même niveau que l’alphabet local, que ce soit le cyrilique ou les idéogrammes chinois
      le langage et l’écriture laissnt des traces indélébiles dans les esprits


    • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 6 septembre 2023 12:30

      @Grincheux
      Quand nous serons dans l’« idiocratie »... ils seront bien obligés de rétro-pédaler,... suis je puis dire...


  • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 6 septembre 2023 11:35

    « Comment instaurer aujourd’hui une dictature d’un type nouveau ?
    J’ai pour ce faire dégagé sept pistes : détruire la liberté ; appauvrir la langue ; abolir la vérité ; supprimer l’histoire ; nier la nature ; propager la haine ; aspirer à l’Empire. Chacun de ces temps est composé de moments particuliers
    ...

    Pour appauvrir la langue, il faut : pratiquer une langue nouvelle ; utiliser le double langage ; détruire des mots ; oraliser la langue ; parler une langue unique ; supprimer les classiques.

    ...
    Qui dira que nous n’y sommes pas ? » Michel Onfray
     »

     

    L’écriture inclusive est l’un des chevaux de Troie pour appauvrir la mangue.


  • beo111 beo111 6 septembre 2023 11:37

    À noter l’existence d’un livre avec exactement le même titre, La kosmo kaj ni, édité en 2001 en langue internationale espéranto. Comme l’anglais, l’espéranto n’a pas de genre grammatical, si bien que la langue est inclusive par construction. Cependant si on veut être bien lourd, et bien insister sur le fait que l’on désigne des hommes et des femmes, on peut y ajouter le suffixe GE

    Par exemple : Sinjoroj == Messieurs

    Gesignoroj == Messieurs Dames


    • beo111 beo111 6 septembre 2023 11:38

      @beo111

      Gesinjoroj == Messieurs Dames


    • Eric F Eric F 6 septembre 2023 19:30

      @beo111
      ’’Comme l’anglais, l’espéranto n’a pas de genre grammatical’’
      Si, l’anglais a trois genres (avec un neutre), mais cela se limite principalement aux pronoms, d’où leur inclusif s/he
      Quoi qu’assez rare, certains substantifs ont un féminin, dont le plaisant dude -> dudette


    • Et hop ! Et hop ! 6 septembre 2023 20:28

      @Eric F

      C’est pas tout-à-fait ça, en anglais, seuls les mots (noms, pronoms) représentant des êtres sexués ont un genre, toutes les choses, idées, n’en ont pas.
      En anglais le genre correspond exactement au sexe, donc la question du genre est très différente en anglais et en français.

      En allemand, latin, français, et autres langues indo-européennes, les choses et les idées ont un genre.

      A l’origine il y avait seulement deux genres : masculin pour les personnes de tous les sexes, âges, conditions, et neutres pour les choses inanimées.

      Le genre neutre s’est dédoublé en un troisième genre pour les catégories générales, les qualités et les idées abstraites, spirituelles, dont la féminité, qui trouve sa place parmi les innombrables mots en  té : qualité, quantité, fertilité, luminosité, obscurité, utilité, vérité, immortalité, servilité, spiritualité, matérialité, gravité, humidité, qui sont souvent des attributs des divinités. Ce genre spirituel s’est appliqué à tout ce qui est relatif à la femme.


    • Doume65 7 septembre 2023 00:47

      @nombredegenres

      En fait, on s’en fout royalement du nombre de genres de l’anglais. On ne pourra pas le triturer (même au scrabble, hé, hé) en écriture inclusive car il n’y a pas d’accord. Tout simplement. « You are beautiful », c’est bon pour tout le monde !


    • Eric F Eric F 7 septembre 2023 09:19

      @Et hop !
      il y a eu évolution conduisant à la limitation du champ d’application des genres en anglais (lien)
      ’’A system of grammatical gender, whereby every noun was treated as either masculine, feminine or neuter, existed in Old English, but fell out of use during the Middle English period’’.
      MAIS ’’feminine pronouns may optionally be used when referring to ships (and analogous machinery) and nation states’’.


    • Eric F Eric F 7 septembre 2023 09:20

      ....mais on n’a pas parlé du ’’genre’’ des anges smiley


    • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 7 septembre 2023 10:14

      @Eric F
       
       ’’mais on n’a pas parlé du ’’genre’’ des anges’’
      — >
       Je crois au contraire qu’on ne fait que ça.


    • Et hop ! Et hop ! 7 septembre 2023 17:13

      @Eric F

      C’est les deux exceptions qui confirment la règle, pas de genre pour les choses, sauf les navires et les pays qui sont donc considérés comme des personnes.


  • Yann Esteveny 6 septembre 2023 12:56

    Message à tous,

    Dans l’ouvrage « 1984 » de Monsieur Georges Orwell, Big Brother a bien compris qu’il faut appauvrir la langue pour abêtir la population. Toujours dans l’ouvrage, un personnage est responsable de réduire chaque année l’épaisseur du dictionnaire. Ce personnage est alors inévitablement éliminé par Big Brother car il comprend trop bien le sens de son travail. Big Brother croit assurer sa pérennité en interdisant jusqu’à l’existence de toute personne qui comprend les tâches qu’il génère à la population. Celui qui comprend la nature du Régime est à abattre.

    Pour ceux qui le peuvent encore, je vous laisse dresser le parallèle avec ce que nous vivons.


  • ZenZoe ZenZoe 6 septembre 2023 15:04

    Tout ça est préoccupant, parce que je pense qu’il s’agit avant tout pour les praticiens de la langue inclusive de se ranger du côté de celui qui est perçu comme étant le plus fort. L’instinct reptilien !

    Dans une société, lorsqu’émerge un conflit quelconque, un tri se fait. Ceux qui se rangent immédiatement du côté du plus fort, ceux qui attendent prudemment et fluctuent, et les rebelles instantanés, qu’on peut aussi appeler résistants. Il y a toujours eu peu de rebelles en France, c’est la raison pour laquelle je ne suis pas optimiste pour la langue. Et rien ne semble arrêter le wokisme...


  • Eric F Eric F 6 septembre 2023 19:14

    ’’le masculin devient générique, c’est-à-dire commun aux deux sexes,’’

    Oui c’est ainsi qu’il faut le formuler, et non pas ’’neutre’’ comme cela a été écrit plus loin dans la lettre.

    A propos de ’’chercheur.e.s au lieu de chercheu.r.se.s’’ il apparait que la terminaison en ’’-eure’’ tend à se répandr,e du fait justement de la féminisation systématique et inclusive. Ainsi ’’auteure’’ tend à se substituer à ’’autrice’’, ’’docteure’’ se substitue à ’’doctoresse’’ -en voie d’obsolescence-, et ’’professeure’’ remplace professoresse -devenu inusité-

    Ma fois, je proposerais bien de généraliser : facteure au lieu de factrice, chasseure au lieu de chasseuse -ou de l’ancien chasseresse-, etc, ça homogénéisera et simplifiera la langue ...sans l’appauvrir en terme de notions, car la complexité de forme détourne du fond-


    • Et hop ! Et hop ! 8 septembre 2023 12:57

      @Eric F

      Autrice n’a jamais existé, ni professoresse.

      Institutrice remplacé par instituteure, actrice par acteure, conductrice par conducteure, on n’entend plus la marque du sexe.

      Protectrice remplacé par protecteure, bienfaitrice par bienfaiteure, ça vous plairait ?

      Pêcheresse et pêcheuse remplacé par pêcheure ?

      Et pourquoi pas plutôt masculiniser la forme féminine : pêcheuse donne pêcheu, doctoresse doctoret.

      Vous ne simplifiez rien, vous créer des incertitudes, vous compliquez et vous enlaidissez tout.
       
      Laisssez l’Académie Française faire son boulot, et contentez vous de bien maîtriser la langue française telle qu’elle existe, comme Voltaire, Victor Hugo, Jacques Brel, De Gaulle, Claude Lévi-Strauss,.. 


  • quijote 9 septembre 2023 12:24

    Dans la série « Les gens bien sont vraiment des connards », l’Espagne vient de prendre un peu d’avance sur tous les autres, le Canada de cette incarnation du connard qu’est Trudeau compris, avec la première députée... trisomique ! Ouaiiiiiiiis ! Moi, je trouve que ça manquait. C’est bien. C’est le progrès. Bientôt des chirurgiens trisomiques ? Faut réserver des places à la diversité. A la différence.


  • quijote 9 septembre 2023 22:20

    Aux Etats-unis, ya aussi des gens bien :

    https://thepostmillennial.com/vice-chair-of-minnesota-democrat-party-who-advocated-for-dismantling-police-gets-violently-beaten-and-carjacked?utm_campaign=64466

    La femme en question avait voté pour retirer les budgets de la police dans sa ville. Puis elle s’est fait attaquer et voler sa voiture devant chez elle. Alors ? Alors maintenant elle veux s’attaquer au problème de la délinquance... Ah bon ? Ya un problème de délinquance ?

    Y aura jamais plus con qu’un idéaliste.


  • Guy Laflèche Guy Laflèche 12 septembre 2023 23:19

    Cher monsieur Goetelen,

     

    J’ai lu votre article du 6 septembre reprenant la lettre d’un correspondant qui critiquait l’ouvrage de vulgarisation de Sébastien Carassou (_le Cosmos et nous_) pour être rédigé en écriture inclusive (en « inklu », bravo pour le néologisme). L’ensemble de votre article dénonce très justement l’écriture inclusive du point de vue de la lecture, ce qui correspond exactement à la position de l’Académie française et au Ministère de l’éducation en France. Pour ma part, linguiste et grammairien de la langue française, j’ai ajouté un second volet à votre argumentaire, en montrant que les propagandistes du style bigenre (comme leurs adeptes qui en sont de pauvres victimes et que l’on doit tenter d’informer) sont tout simplement des ignorants qui saccagent le système du genre en français, car ils ignorent que ce système est fondamentalement féministe. On le montre en expliquant que la seule et unique marque du genre en français est le féminin (le masculin est la forme grammaticale qui n’en est pas marqué, le genre « non marqué »), tandis que le « masculin générique » est un concept de la petite école qui n’a aucune réalité grammaticale : il s’agit des cas où le genre n’est pas pris en considération (exemple : AgoraVox doit rejoindre au moins cent mille lecteurs). J’en ai fait un petit livre de poche qui s’intitule _l’Office québécois de la langue française et ses travailleuses du genre_ (Laval, Singulier, 2020). Ne le cherchez pas en librairie car il ne se vend que par la poste, du moins au Québec.  Car vous ne savez probablement pas que le gouvernement du Québec préconise la « rédaction épicène » et que ses fonctionnaires sont pratiquement forcés de se livrer à cet exercice ! Vous trouverez un compte rendu de mon livre de poche à l’adresse suivante :

     https://carnetdunlinguiste.blogspot.com/2020/08/

    Mais je ne vous écris pas pour faire la promotion de mon livre de poche. Bien au contraire. Je voudrais comprendre comment il se fait que depuis le 6 septembre, c’est près d’une semaine, de toutes les réactions à votre article, il ne s’est trouvé aucun supposé féministe pour se plaindre de votre intervention, notamment en reprenant les arguments de la féministe de luxe à ce sujet, Éliane Viennot, et de son proxénète intellectuel, Raphaël Haddad. Pour moi, cela est vraiment inexplicable, car mon livre a été systématiquement boycotté au Québec, par crainte des prétendus féministes. J’ai lu les quelques articles d’AgoraVox portant sur l’écriture inclusive et à ma grande surprise je n’y ai trouvé, tout comme dans les commentaires sur votre article, aucune salve contre ces articles, qui dénoncent tous (avec leur commentateurs) l’écriture inclusive.  Pouvez-vous expliquer ce phénomène ?  Est-ce qu’AgoraVox serait complètement aseptisé des féministes de luxe ? Est-ce que la très grande majorité de ses membres se sentent « journalistes » ? – car c’est un fait qu’on ne trouve jamais de journalistes adeptes de l’écriture inclusive. En tout cas, J’ai lu votre article avec beaucoup d’intérêt et je suis aussi heureux que surpris qu’il n’ait donné lieu à aucun déchaînement de passion en faveur de l’écriture inclusive. —gl-


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