lundi 26 mars 2018 - par Robert Bibeau

Élection en Russie – Le sacre de Poutine

L’économie détermine la politique, jamais l’inverse

Sous le mode de production capitaliste industriel et financier, l’économie est mondialisée ce qui entraîne que la politique et les médias sont aussi mondialisés. Notre grille d’analyse des élections « démocratiques » bourgeoises que nous venons de publier s’applique donc aisément au contexte russe comme nous allons le démontrer à partir du dernier cirque électoral moscovite. (1)

Le rôle d’une campagne électorale

Les élections démocratiques bourgeoises constituent le moyen par lequel l’histoire sélectionne les hommes politiques qui accompliront leur mission, qui mettront en œuvre les politiques économiques, sociales, militaires requises pour la perpétuation de ce mode de production. C’est la raison pour laquelle nous disons que la classe ouvrière sans pouvoir n’est nullement concernée par ces mascarades électorales qui concernent le camp opposé, afin de déterminer quelle faction de la bourgeoisie dirigera la destinée de l’ensemble de la société.

Quel que soit le pays où se déroule une élection « démocratique » bidon le scénario est immuable, la raison d’être de ces mimiques politiques toujours identiques et les finalités de ce cirque électoral similaires depuis que ce système a été peaufiné, selon ses plus récentes modalités dans l’Europe victorienne du XIXe S.

Les élections se suivent et se ressemblent

Depuis deux ans nous avons étudié les élections bidon aux États-Unis, en France, au Royaume-Uni, en Allemagne, au Japon, en Espagne, en Italie, et voici que se déroulait le quatre mars 2018 la mascarade électorale en Russie ex-soviétique qui depuis l’effondrement du « Mur de Berlin » a épousé les modalités parlementaires et législatives alambiquées de l’Occident. (2)

Quel que soit l’État-nation concerné, une mascarade électorale a des fonctions nationales et des fonctions internationales similaires d’un pays à un autre.

Les quatre fonctions d’une mascarade électorale

La première fonction d’une élection « démocratique » (sic) est de propager l’illusion démocratique populiste citoyenne … Ce qu’Abraham Lincoln disait être : « la démocratie du peuple, par le peuple et pour le peuple » (sic). Il aura fallu des siècles à la bourgeoisie pour mettre au point ces mascarades électorales absolutistes qui émaillent la vie politique de tous les pays capitalistes (y compris de la Russie postsoviétique). Le capital ne propagea cette formule mystique qu’au moment où l’ayant rodé il eut le sentiment de bien la contrôler. Ce fut ensuite la tâche de la go-gauche et des suffragettes de mobiliser les militant(e)s afin de conquérir le privilège de se laisser berner lors d’élections truquées.

Les scrutins sont de brefs moments d’enfumage où l’électeur est convié à apposer une croix sur un bulletin de votation, croyant ainsi choisir ses gouvernants, alors qu’en vérité, la campagne électorale qui a précédé ne visait qu’à lui indiquer quel devrait être son choix et quels sont ceux à déconsidérer. De plus, la marge de manœuvre d’un élu se résume à si peu de chose qu’a la fin tous les candidats pourraient faire l’affaire, de gauche comme de droite ils font tous les mêmes politiques dictées par les financiers. Des centaines de millions de dollars, de roubles ou d’euros sont dépensés par les ploutocrates afin de programmer la « liberté de choisir » et si par mégarde l’électeur ne comprend pas son intérêt il sera toujours temps de contester l’élection en divulguant ses propres malversations. Contrairement à ce que prétend le mode d’emploi de cette mascarade électorale l’électeur milliardaire – propriétaire de chaînes de médias à sa solde – n’a pas le même poids que l’ouvrier paupérisé.

L’électeur lambda croit parfois qu’au cours de ces cirques populistes il choisit ses dirigeants. Voici ce que François Hollande, ex-Président français, disait à ce propos le jour de son assermentation : « Dans cette bataille qui s’engage, je vais vous dire qui est mon adversaire, mon véritable adversaire. Il n’a pas de nom, pas de visage, pas de parti, il ne présentera jamais sa candidature, il ne sera donc pas élu, et pourtant il gouverne. Cet adversaire, c’est le monde de la finance. Sous nos yeux, en vingt ans, la finance a pris le contrôle de l’économie, de la société et même de nos vies. Désormais, il est possible en une fraction de seconde de déplacer des sommes d’argent vertigineuses et de menacer des États » (Bourget, 26 janvier 2012). (3)

La seconde fonction intérieure d’une mascarade électorale est de produire du consentement, c’est-à-dire de compromettre les travailleurs dans cette collusion mythique démocratique afin que chaque pèquenot muni de son crayon de votation se sente commis de respecter le choix majoritaire et d’endosser les politiques du Politique imposé, de taire ses commentaires et évidemment de s’abstenir de participer à tout mouvement de révolte non autorisé contre l’autorité programmée.

La troisième fonction nationale d’une mascarade électorale est d’établir le rapport de force au sein des factions de riches qui se partagent le pouvoir véritable dans le pays. Cet aspect est très risqué comme nous avons pu l’observer aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Belgique, au Japon, en France, en Espagne, en Italie, mais pas en Russie. En effet, le capital national expose ainsi ses tiraillements intérieurs, ses guerres intestines, ses faiblesses secrètes, qu’il accentue publiquement jusqu’à paralyser les institutions de gouvernance. Heureusement pour lui, l’appareil bureaucratique capitaliste, rompu aux tâches absolutistes, maintient le rafiot étatique à flot.

Ce qui nous amène à une fonction internationale de ces mascarades électorales : exposer sa force nationaliste chauvine, la mesure de sa puissance, qui dépend largement de la cohésion et de l’unification nationaliste, et ainsi rassurer ses alliés pour mieux intimider ses concurrents. Admettons que pour la plupart des pays capitalistes occidentaux les élections furent la démonstration de l’incohésion. Au milieu de la crise économique systémique en préparation les différentes factions – aux États-Unis notamment, mais pas seulement – se sont déchirées et tentent aujourd’hui de se paralyser. L’Allemagne a été sans gouvernement pendant plus d’un mois. L’Italie est sinistrée. La France a vu ses anciennes formations électoralistes, de gauche comme de droite, prendre la mesure de leur impopularité et Macron fait aujourd’hui face à une fronde sociale. L’Espagne n’a pas fini de s’autoflageller, Thérésa May voudrait enterrer le Brexit, mais cherche le moyen de se répudier…

Les résultats en Russie

Depuis l’effondrement de l’empire soviétique, la Russie capitaliste est soumise aux attaques de l’Occident, à l’endiguement diplomatique, aux sanctions économiques et aux pressions militaristes de l’OTAN. Le capital russe s’est donc rangé consensuellement derrière le candidat que l’histoire leur a forgé pour affronter ces calamités. Sur 110 millions d’électeurs 73 millions (67%) ont voté, de ce nombre, 55 millions ont voté Vladimir Poutine (76%). (4) C’est là une démonstration d’unité et de force probante, mais ce qui est très inquiétant c’est que ces votants sont obnubilés par le patriotisme nationaliste chauvin, l’ingrédient indispensable pour préparer une guerre comme l’histoire nous l’a enseigné. Aucun chef d’État occidental, c’est-à-dire aucun pion du grand capital, n’a réussi un tel exploit. Étrangement, jusqu’au jour de votation les capitales européennes, Londres en tête de peloton, attisaient les braises du chauvinisme grand russe comme s’ils souhaitaient renforcer le score de Poutine, le champion de la « résistance » qui justement quelques jours auparavant dévoilaient les nouvelles armes de l’Armée rouge suite à l’exposer de la nouvelle doctrine militaire américaine. (5)

Les conséquences de cette mascarade électorale réussie

Il faut dire que le grand capital russe est soumis aux pressions constantes de ses concurrents occidentaux auxquels il dispute une zone d’influence en Europe de l’Est qui va de la Baltique à la Mer Noire, courant de l’Oder jusqu’au Danube, une région que convoite aussi l’Allemagne, la deuxième puissance économique de l’OTAN, et la première du continent. Ce n’est pas l’aveuglement des dirigeants européens, ou les politiques belliqueuses de l’OTAN qui poussent les puissances occidentales contre « Poutine le tsar du Kremlin » ce sont là des supputations de géopoliticiens. Depuis le XIXe siècle, l’Europe de l’Est est « L’espace vital » que convoite l’impérialisme allemand et le glacis qu’espère l’empire russe. L’Europe unifiée ne peut que se ranger du côté de la puissance qui détient les cordons de la finance européenne.

L’élection de Vladimir Poutine pour un 4e mandat signifie que le grand capital russe, s’appuyant sur des matières premières importantes – des valeurs sures contrairement à des actions « évaporées » sur des bourses malmenées – continuera de tenir la dragée haute au capital occidental, mais il cessera de tenter de négocier son entrée dans la communauté européenne et le capital russe développera son commerce en direction de la Sibérie, de l’Asie, de ses anciennes colonies et de la Chine construisant la nouvelle Route de la soie. (6)

Il est évident que la contamination des ouvriers russes par l’idéologie petite-bourgeoise nationaliste et réformiste, ainsi que par les idées archaïques religieuses et patriotiques, est profonde, mais n’oublions pas que 37 millions de prolétaires russes n’ont pas participé à cette parade électorale ce qui signifie qu’en moins de 30 ans une bonne proportion des travailleurs ex-soviétiques ont déjà percé la fumisterie des mascarades électorales ou la main gauche du capital bataille contre sa main droite. (7)

 

NOTES

1. Robert Bibeau (2018). La démocratie aux États-Unis. Les mascarades électorales. L’Harmattan. Paris. 156 pages. http://www.les7duquebec.com/7-au-front/la-democratie-aux-etats-unis-les-mascarades-electorales/

2. http://www.les7duquebec.com/actualites-des-7/les-elections-russes-etaient-arrangees/

3. René Naba (2017). http://www.les7duquebec.com/7-au-front/merci-pour-ce-mandat-francois-hollande/

4. http://www.les7duquebec.com/?s=guerre+mondiale

5. http://www.les7duquebec.com/actualites-des-7/elections-russes-blanche-neige-et-les-sept-nains/

6. http://www.les7duquebec.com/?s=route+de+la+soie

7. http://www.les7duquebec.com/7-au-front/italie-la-main-gauche-du-capital-bataille-contre-la-main-droite/



18 réactions


  • Jean Roque Jean Roque 26 mars 2018 12:48

    Dans le marxisme, triptyque inspiré de Hegel (substance/essence/concept), il y a les forces de production (usines), les rapports de production (oligarque/troupeau)
     
    mais aussi les modes de production :
     
    - le mode nationaliste : l’oligarque traître au pays finit momifié au Polonium
     
    - le mode gocho : l’oligarque mondialiste gland remplace le gogochon souchien
     


  • tiers_inclus tiers_inclus 26 mars 2018 14:27

    C’est là une démonstration d’unité et de force probante, mais ce qui est très inquiétant c’est que ces votants sont obnubilés par le patriotisme nationaliste chauvin...

    Un peu hâtif, me semble-t-il  ? Les votants disposaient d’une alternative nationaliste radicale avec le candidat Vladimir Jirinovski qui n’a enregistré que 5.65% des voix soit un peu moins qu’aux élections précédentes (6.2%). Bien sûr vous pourrez objecter que si Poutine remplit le cahier des charges nationaliste il n’y a pas lieu d’aller voter pour Jirinovski ce qui doit être partiellement exact puisque en 2008 Jirinovski comptabilisait 9.5% des voix. Comme dans tous les électorats il existe une composante nationaliste que l’on pourrait mesurer à l’aune du résultat maximal du candidat extrême.Les transferts de Jirinovski à Poutine (sans tenir compte de la participation) sont probablement dus au durcissement du ton de Poutine en réponse aux sanctions arbitraires occidentales, aux intimidations, et tentatives d’humiliation. Ces sanctions ont infléchi le recul de pauvreté amorcé avec brio par Poutine depuis l’ère Eltsine. Personne en Russie ne veut revivre la période Eltsine, et à tout prendre le communisme serait un choix préférable comme le signale le résultat de Groudinine. Le nationalisme échéant me semble plus réactif que culturel et alimenté par des contraintes. Quant à reprocher au peuple russe d’être soudé et patriote c’est adhérer à la propagande occidentale matrice de la constitution d’une société universelle unipolaire et surtout clivée lambdas/« élites » dans la réalisation d’un nouvel ordre mondial dystopique. Plutôt que de vous inquiéter du nationalisme russe vous devriez vous féliciter se sa capacité de résistance et de résilience. Ne vous-y tromper pas les Russes ont un grand pays à exploiter, fourmillant de ressources et ont beaucoup moins besoin de conquêtes que les pays endettés occidentaux au bout du rouleau. Le danger vient plutôt des faucons occidentaux et le rétablissement d’une parité, le courage d’un peuple qui ose dire non à la soumission est plutôt réconfortant.

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Vladimir_Jirinovski



    • Jean Roque Jean Roque 26 mars 2018 15:58

      @tiers_inclus
      Poutine se retrouve dans la position d’un Neru : même ses bourgeois libéraux savent que dans le mondialisme ils seraient écrasés sans pitié. Le russe c’est pas le chinois, le juif d’Orient...
      Alors mieux être seigneur chez soi que gueux international, le destin des boobas soumis glands remplacés.
      Les russes ont vu le bénef du protectionnisme agricole. ça permet de faire du biobio mondain aussi (20€ le kg de porc !)
       
      Le PC russe sert d’épouvantail utile à (ras) Poutine contre ses trop libéraux.
       
      Les russes ont été humiliés, baisés par l’OTAN (extension à l’Est). Le ressentiment est très utile à l’idéologie.
       
      Mais au final, l’échange marchand du libidineux gochiste 68ard purinera le monde entier, détruisant toutes les nations, les peuples, et les familles, même la Russie ds son combat d’arrière garde.
       
      « Plus le tsar est bon, plus le régime est sanglant » proverbe russe


    • tiers_inclus tiers_inclus 26 mars 2018 17:07

      @Jean Roque

      Tout n’est pas forcément rose, mais le progrès en Russie est factuel et mesurable.

      Mais au final, l’échange marchand du libidineux gochiste 68ard purinera le monde entier, détruisant toutes les nations, les peuples, et les familles, même la Russie ds son combat d’arrière garde.

      Cette partie de votre réaction m’interpelle et je rejoins vos inquiétudes. Souhaitons que l’adhésion aux principes marchands ne finissent par contaminer le peuple Russe comme c’est le cas en occident précipitant les individus dans l’individualisme nihiliste, la question valant aussi pour la Chine. Il serait tragique de voir le nouvel ordre mondial se relancer sur les mêmes principes après substitution ou collusion de nouveaux leaders. In fine la mondialisation sera nécessaire et souhaitable. Héritage d’Adam Smith elle a tenté de se construire quasi-exclusivement sur l’échange marchand (comme l’UE et on voit le résultat). C’est confondre condition nécessaire et suffisante. Plus grave une telle construction se fonde sur l’absence de valeurs ou plus justement sur des anti-valeurs donnant le pouvoir à une élite quasi-psychopathe. C’est un rassemblement spirituel qui me semble nécessaire, un rassemblement philosophique et sage mais il faut que les peuples et leurs dirigeants aient la maturité philosophique pour cela. La tentative en cours est prématurée et surtout malhonnête.

      Elle m’évoque cet extrait des « Possédés » de Dostoievski :

      – Ces lazzis sont déplacés ici. M. Chigaleff a étudié trop consciencieusement son sujet et, de plus, il est trop modeste. Je connais son livre. Ce qu’il propose comme solution finale de la question, c’est le partage de l’espèce humaine en deux groupes inégaux. Un dixième seulement de l’humanité possèdera les droits de la personnalité et exercera une autorité illimitée sur les neuf autres dixièmes. Ceux-ci perdront leur personnalité, deviendront comme un troupeau ; astreints à l’obéissance passive, ils seront ramenés à l’innocence première, et, pour ainsi dire, au paradis primitif, où, du reste, ils devront travailler. Les mesures proposées par l’auteur pour supprimer le libre arbitre chez les neuf dixièmes de l’humanité et transformer cette dernière en troupeau par de nouvelles méthodes d’éducation, – ces mesures sont très remarquables, fondées sur les données des sciences naturelles, et parfaitement logiques.

      Ne désespérez pas de la sagesse russe.


    • Robert Bibeau Robert Bibeau 26 mars 2018 17:42
      @tiers_inclus
      mERCI POUR VOTRE POST intelligent et portant sur le sujet de l’article ce qui est réconfortant ici sur Agoravox.

       1) Vous écrivez  : ’Ces sanctions ont infléchi le recul de pauvreté amorcé avec brio par Poutine depuis l’ère Eltsine. Personne en Russie ne veut revivre la période Eltsine, et à tout prendre le communisme serait un choix préférable comme le signale le résultat de Groudinine. «  
      2) Poutine non plus que Eltsine n’ont rien à voir dans l’effondrement ou le rehaussement du PIB en Russie et l’appauvrissement ou »l’enrichissement«  de la population Russe. Mon exposé complet explicite que les hommes politiques ne sont que des pions - des fonctionnaires du captal.
      3) Ce qu’il faut dire c’est que Eltsine a été l’instrument de la décadence russe pendant l’effondrement de l’économie capitaliste d’État dans ce pays et que ne servant plus à rien politiquement il a été remplacé par Poutine l’homme au caractère requis pour mener la reconstitution du capitalisme libéral en Russie CE QUE L’ÉLECTION A CONFIRMER ET CONSOLIDER

      4) lE PEUPLE rUSSE SE FAIT rouler dans la farine et à nouveau on lui propose comme en 1941 de se sacrifier = chair à canon = pour sauver le capital des nouveaux oligarques capitalistes libéraux plutôt que aparatchiks soviétiques 

      5) Tout cela sous le drapeau de notre sainte-mère Russie 

      6) Ce que je dis c’est que heureusement les capitalistes occidentaux ne parviennent nullement à imposer cette rengaine chauvine - nationaleuse aux travailleurs occidentaux - ces derniers refusant de retourner dans les tranchées de la mort = CONCLUSION SOUHAITONS QUE LES OUVRIERS RUSSES SE LIBÈRENT RAPIDEMENT DE CET ENVOUTEMENT ET RALLIENT LES OUVRIERS OCCIDENTAUX ANTI-NATIONALISTES 

       

    • Jean Roque Jean Roque 26 mars 2018 21:13

      @tiers_inclus
      Marx ne connaissait pas Kurtweil ni Gattaca (une séquence de gènes). Il voyait une communauté future globale désaliénée. Mais au delà de « la baisse tendancielle du tx de profit » (capital mort explosant dans la robotisation, intelligence productive passant ds la connaissance scientifique sociale) le capital peut se réifier ds le transhumanisme, 0,1% de mutants au QI de 200 et immortels domineront le troupeau multiethniqués de crétinisés par les cookies fesses-boucs et Carrouf, mortels et divisés RUistes au QI en baisse..., sous le contrôle d’une police de Robocops, et de drones.
      Est ce que la lutte impérialiste Chine-US subsistera ? Pour la Russie, les dirigeants ont déjà failli basculer dans le camp mondialiste sous Eltsine.
       
      Sur l’UE, un hégélien dirait c’est confondre essence et concept : la superstructure ne fait pas la conscience de soi, l’appartenance. De toute façon les européens au social-historique européen disparaissent : 30% de blancs en UE de l’Ouest à la fin du siècle. L’UE n’a pas d’avenir civilisationnel, et les pays de l’Est, congelés par 70 ans de communisme ds l’ancien paradigme national, n’acceptent déjà pas d’être chosifiés comme des gogochons.
       
      Sur Dostoïevski, c’est l’homme dans le souterrain le révolutionnaire... Le ressentiment du déclassé.
       
      « De Smith à Say, Ricardo, Mill, etc... l’économie politique n’accuse pas seulement une augmentation relative du cynisme [...] il faut aussi y voir le choix conscient, positif, de se distancier de l’homme plus rigoureusement [...] ils le réduisent à son être inessentiel [non humain...] c’est que leur principe est le principe de cette division [ontologique] » Marx
       


    • tiers_inclus tiers_inclus 26 mars 2018 22:52

      @Robert Bibeau

      Merci pour votre réponse qui me laisse perplexe par l’absence de nuances.

      Corrélation n’est pas nécessairement cause mais l’ère Poutine s’accompagne
      d’un immense progrès qui perdure crescendo factuellement,et cela ne ressort pas de l’opinion.
      Ne pas y voir une relation me semble relever de l’aveuglement idéologique.

      Puisque vous semblez entrevoir des double-jeux partout qui vous dit que Poutine
      n’est pas dans un triple-jeu ? Faute de faits corroborants on peut régresser (au
      sens mathématique) à l’infini par de tels raisonnements.

      Ci-dessus j’ai produit une réponse à Jean Roque où j’exprime mon inquiétude : « Il serait tragique
      de voir le nouvel ordre mondial se relancer sur les mêmes principes après substitution ou
      collusion de nouveaux leaders. » Bref la multipolarité ne pourrait être qu’un chemin alternatif pour
      rejoindre la même destination. Il faut donc être vigilant.
      Quant à imaginer une gigantesque « comedia del arte » dans un schéma d’antagonismes orwellien, vous reconnaîtrez que le scénario semble démesuré et qu’il aurait été plus aisé pour l’oligarchie internationale de rallier (votre hypothèse) le peuple russe à moindre frais partant de l’abîme de la situation post Eltsine.

      Vous dites :« Mon exposé complet explicite que les hommes politiques ne sont que des pions ». Certes,
      il l’énonce mais ne le démontre pas. Et j’y vois même un amalgame hors nuances. Si je vous rejoins
      pour le cas français et pour la plupart des pays occidentaux c’est parce que l’on peut juger l’arbre à
      ses fruits et il est factuel que la politique entreprise répond à des directives extérieures et
      contraire aux intérêts des peuples et des nations au profit d’une oligarchie bien démasquée désormais.
      Les nations dont je parle régressent même si elles peinent à le concéder. Parallèlement la Russie
      progresse sur l’échiquier géopolitique à tout point de vue, accroît son autonomie industrielle,
      son potentiel R&D de manière remarquable, son influence extérieure. Bref redevient une puissance
      souveraine et donc plus libre. Le chemin emprunté est certes le capitalisme (qui n’est pas ma tasse de thé), mais là aussi il faut nuancer. Quand on veut rebâtir une nation rapidement (car la fenêtre historique du capitalisme productif ne va pas durer longtemps compte tenu de son exigence en ressources finies) dans un contexte international dominé par ce même capitalisme on a pas le choix. La Chine comme la Russie ne s’y sont pas trompés.
      Vont-ils se prendre et se perdre au jeu capitaliste casino ? Il y a un risque, d’où mon interrogation plus haut,mais tant que la culture, l’éducation, les racines, les traditions, la famille, la spiritualité, le patriotisme seront préservés du rouleau compresseur « softpower » de l’occident il y a vraiment de l’espoir. Et je constate que Poutine l’a bien intégré.

      Enfin l’enjeu n’est plus les ouvriers contre le capitalisme. L’enjeu c’est le troupeau indifférencié
      (en cours en occident) contre une infime minorité servant mamon voire se prenant pour mamon.
      C’est pour cela que j’ai rappelé un extrait des Possédés de Dostoievski (le système Chigaleff)
      dans ma réponse à Jean Roque.

      « Ce qu’il propose comme solution finale de la question, c’est le partage de l’espèce
      humaine en deux groupes inégaux. Un dixième seulement de l’humanité
      possèdera les droits de la personnalité et exercera une autorité
      illimitée sur les neuf autres dixièmes. Ceux-ci perdront leur
      personnalité, deviendront comme un troupeau ; astreints à l’obéissance
      passive, ils seront ramenés à l’innocence première, et, pour ainsi dire,
      au paradis primitif, où, du reste, ils devront travailler. Les mesures
      proposées par l’auteur pour supprimer le libre arbitre chez les neuf
      dixièmes de l’humanité et transformer cette dernière en troupeau par de
      nouvelles méthodes d’éducation, – ces mesures sont très remarquables,
      fondées sur les données des sciences naturelles, et parfaitement
      logiques »

      Etonnant non ? A cela près que le ratio n’est pas et de loin 1/10 mais plutôt 1/1000000.


    • tiers_inclus tiers_inclus 26 mars 2018 23:30

      @Jean Roque

      Joli décryptage.

      Sur le transhumanisme je perçois 2 composantes :

      1) Un levier visant à remplacer la puérile surconsommation qui va s’essouffler (paraître par l’avoir) en une offre (qui de surcroît n’implique pas de ressources par définition finies) du paraître par l’être « augmenté ». Bref une société encore plus centrée sur l’égo, et cela est préoccupant.

      2) Un outil de domination effectivement pour ceux qui pourront s’offrir les joujoux les plus sophistiqués.


    • Jean-Yves TROTARD Jean-Yves TROTARD 27 mars 2018 11:23

      @Jean Roque


               Je dirais meme plus : l’échange marchand de la vipère lubrique gauchiste soixante-huitarde...                   

  • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed MADJOUR 26 mars 2018 16:00

    Comme d’habitude vous brouillez les pistes et vous versez dans la propagande ! Je suis sur que vous avez lu mon article publié sur Facebook mais refusé sur Agoravox. 


    «  »POURQUOI Tovarich Vladimir Vladimirovitch Poutine A ÉTÉ RÉÉLU«  »

    Dans cet article, je réexplique aussi ce qu’est la démocratie sans que vous ayez à en rajouter. 

    Sachez alors que le peuple Russe a réélu Poutine parce qu’il est en ce moment le seul homme politique de la Fédération de Russie qui tient bon face AU TERRORISME FRANCO-OCCIDENTAL qui, ne pouvant lui faire la guéguerre utilise les « sanctions économiques » espérant amener le peuple russe au soulèvement ... Je vous dis l’Occident est minable !!! Et puis le Canada est bien loin...Tabarnak !

    • Robert Bibeau Robert Bibeau 26 mars 2018 17:52
      @Mohammed MADJOUR

      1) Ce que vous écrivez est conforme à ce que les nationaleux - chauvins russes pensent effectivement 

      2) Et je suis d’accord avec vous - et avec les oligarques russes ex-aparatchiks - que Poutine est le bon polichinelle pour accomplir cette mission - ils ont trouvé le bon fonctionnaire étatique

      3) Je dis aussi que les USA ont aussi trouvé le bon milliardaire pour jouer le rôle de croquemitaine et de va’t’en-guerre et tout cela est bien triste pour l’humanité. 

      4) La différence est que TRUMP ne parvient pas à rallier le peuple américain solidement pour la guerre alors que le grand capital russe avec leur polichinelle Poutine a réussit l’exploit 

      Le Canada est loin de la France mais entre les Etats-Unis et la Russie via le pôle Nord monsieur 

      Merci de votre post cher ami 



    • tiers_inclus tiers_inclus 27 mars 2018 17:40

      @Mohammed MADJOUR

      Bonjour. Je viens de lire votre article proposé en lien que je croyais inaccessible n’étant pas inscrit sur Facebook. Chapeau l’artiste.


    • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed MADJOUR 27 mars 2018 18:52

      @tiers_inclus

      Au moins vous comprenez pourquoi je fais face au plus grand mépris de la part de la modératitude ! 

    • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed MADJOUR 27 mars 2018 18:58

      @Robert Bibeau

      - Poutine est un Russe qui aime la Russie qu’il essaie de développer sans avoir à massacrer la moitié du monde, il arrivera certainement à effacer la catastrophe de Gorbatchev...


      - TRUMP est effet un milliardaire, un Vrai Visage Pale, un Américain de culture américaine mais il est humain. 

      - Les Vampires européen sucent le sang de leurs compatriotes, ce sont des terroristes en puissance et je vous promets que le Cirque de Bruxelles ne tiendra pas longtemps !

  • V_Parlier V_Parlier 26 mars 2018 17:07

    L’obsession trotskyste est tout de meme quelque chose de terrible. La haine de la nation meme prend le dessus sur tout. Pas étonnant que je lise un peu partout « gogochos à Soros », ça a parfois un certain sens. On appelle ça l’allié objectif. Tellement accroché à son délire irréalisable qu’il est prêt à tout détruire pour y arriver.


  • pipiou 26 mars 2018 21:19

    Le nouveau positionnement du coco retrograde : je soutiens le grand capital russe contre le grand capital occidental.

    Ben oui parce que tout ce qui est russe a encore un arrière-goût de Communisme : faute de grives on mange des merles smiley


    • Jean Roque Jean Roque 26 mars 2018 21:56

      @pipiou
       
      RasPoutine a cet avantage, il peut jouer :
       
      - l’orthodoxe chrétien anti-purinement
      - le sunnite intégriste Kadyrov
      - le sunnite moyen, 3 plus grandes mosquées d’Europe en Russie (Erdogan Moscou)
      - le sunnite à la Vodka, djadaddisme tatar
      - le tsar blanc nationaliste
      - le sioniste avec 1 millions d’israéliens russes (qui parlent russe)
      - le communisme avec les réseaux ex-URSS
       
      l’auteur fait partie du dernier paquet.


  • Robert Bibeau Robert Bibeau 26 mars 2018 22:21

    @ tous 

    Étrange - suis-je concerné par ces piaillements de grives et de merles ??

    Il y a dix minutes ont m’accusait de calomnier Poutine mais ici on m’accuse d’être pro-communiste - kremlin  ???

    Ni impérialisme russe montant, ni impérialisme occidental décadent ni impérialisme chinois émergent, simple Tout le pouvoir aux soviets ouvriers - exclusivement ouvriers sans aucun paysan et les petits-bourgeois devront fermer leur gueule pour être admis au soviet 

    RB


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