mardi 11 juin - par Patrice Bravo

Élections européennes : la droite populiste progresse mais le centre pro-européen tient bon

Les partis d'extrême droite en France, en Autriche et en Italie ont gagné les élections européennes dans leur pays. En Allemagne, l’AfD arrive en deuxième position. Mais, les grands partis du centre sont en passe de détenir la majorité au Parlement européen.

L’extrême droite gagne sur plusieurs pays en Europe. L’AfD est la deuxième force la plus puissante d’Allemagne. En Autriche, le FPÖ est le gagnant de ces élections. Le Rassemblement National (RN) est la première force en France au point où le président français, Emmanuel Macron a dû annoncer la dissolution du parlement français à la demande de Jordan Bardella, président du Rassemblement National. En Italie, Giorgia Meloni avec Frères d'Italie gagne les élections. « Elle entend poursuivre le dialogue avec le Rassemblement national français », souligne Le Monde alors que le Rassemblement national, membre du groupe Identité et démocratie, ID avait demandé l’exclusion de l’AfD en mai dernier. 

En France, le Rassemblement national (RN) obtient 31,4% et 30 sièges au Parlement européen. Besoin d'Europe (liste commune Renaissance, MODEM, Horizons, Parti Radical et UDI) a obtenu 14,6% des votes et gagne 13 sièges au parlement de Strasbourg. Réveiller l’Europe avec Raphaël Glucksmann obtient 13,8% des votes et 13 sièges au Parlement européen. La France insoumise - 9,9%, 9 sièges. Les Républicains 7,3%, 6 sièges. Europe Écologie Les Verts, 5,5%, 5 sièges. 

En Allemagne, la CDU/CSU obtient 30% des votes et 29 sièges au Parlement européen. L’AfD obtient 15,9% des suffrages et 15 sièges au Parlement européen. Le SPD a obtenu 13,9% des votes et gagnet 14 sièges au Parlement européen. Les Grünen ont obtenu 11,9% des voix, et gagnent 12 sièges au Parlement européen. Le parti de gauche de Sahra Wagenknecht (BSW) a obtenu 6,2% des suffrages et 6 sièges au Parlement européen. Le FDP a gagné 5,2% des votes et obtient 5 sièges au Parlement européen. 

En Italie, la position de la Première ministre italienne, Giorgia Meloni, en tant que possible faiseuse de roi a été confirmée par les sondages à la sortie des urnes qui ont montré que son parti d'extrême droite, les Frères d'Italie, a remporté 28,8% des voix pour 24 sièges au Parlement européen. Le Parti démocrate avec 24% des suffrages gagne 20 sièges au Parlement européen. Le Mouvement 5 étoiles avec 10% des suffrages, gagne 9 sièges au Parlement européen. La Lega avec 9,1% des votes, gagne 8 sièges au Parlement européen. 
 
En Autriche, le parti d'extrême droite de la Liberté (FPÖ) arrive en tête avec 25,7% des suffrages, gagne 6 sièges au Parlement européen, et se place devant le Parti populaire conservateur et les sociaux-démocrates, avec respectivement 24,7%, 5 sièges, et 23,2%, 5 sièges. 
 
Aux Pays-Bas, le parti d’extrême droite de Geert Wilders arrive en deuxième position derrière une alliance gauche-Verts, mais ne semble pas avoir répondu aux attentes. Le Parti de la Liberté a obtenu 17,7% des voix, 6 sièges au Parlement européen, tandis que l'alliance Gauche-Verts, dirigée par l'ancien vice-président de la Commission européenne Frans Timmermans, a obtenu 21,6%, 9 sièges au Parlement européen.
 


Au niveau national, les forces d’extrême droite sont fortes en France, en Italie, en Autriche, mais aussi en Allemagne quand on considère que l’AfD a été diabolisée massivement par les médias suite à la déclaration de Maximilian Krah, qui fut tête de liste pour les élections européennes avant son renvoi de cette fonction après avoir dédouané les actions des SS durant la Seconde Guerre mondiale. 
 
Au Parlement européen, le groupe du Parti populaire européen, PPE obtient 185 sièges et il a gagné 9 sièges. Il est représenté en France par Les Républicains, en Allemagne par la CDU et la CSU. Le PPE est, donc, le gagnant de ces élections européennes 2024 avec à sa tête Ursula von der Leyen qui se réjouit de ce résultat. 
 
L'Alliance progressiste des socialistes et démocrates, S&D gagne 137 sièges et a perdu 2 sièges. 

Renew Europe, le groupe où se trouve Renaissance (force politique d’Emmanuel Macron) obtient 79 sièges et a perdu 23 sièges.

Le groupe des Conservateurs et réformistes européens, ECR obtient 73 sièges. Il a gagné 4 sièges. Pour l’Italie le Mouvement des conservateurs et des réformistes sociaux, les Frères d'Italie. Pour la France Nicolas Bay.

Le groupe Identité et démocratie (ID), 58 sièges, a gagné 9 sièges. Le Rassemblement national (RN), Freiheitliche Partei Österreichs (FPÖ) pour l’ Autriche, le Vlaams Belang (parti nationaliste flamand), la Lega de Matteo Salvini, le Svoboda a přímá demokracie (SPD) de la République tchèque, le Partij voor de Vrijheid des Pays-Bas (PVV) de Geert Wilders, le Dansk Folkeparti (Le Parti du peuple danois) pour le Danemark, pour l’Estonie, l’Eesti Konservatiivne Rahvaerakond, Le Parti populaire conservateur estonien (EKRE), forment ce groupe. 
 
Il n'y a pas eu de virage majeur à droite lors des élections européennes. Les démocrates-chrétiens européens seront plus puissants à l'avenir qu'avant. L’Union européenne est probablement confrontée aux années les plus difficiles de son histoire. Il y a une guerre en Europe et personne ne sait jusqu’où elle ira avec le soutien des partis politiques de l’EU pour l’Ukraine dont le PPE. Neuf pays frappent de toutes leurs forces à la porte de l'UE et souhaitent y être admis le plus rapidement possible. Afin de pouvoir faire face à l'arrivée de nouveaux membres, l'UE devrait d'abord se réformer, par exemple dans la préparation et la répartition des ressources budgétaires, mais aussi dans les règles de prise de décision. Il s’agira d’un effort majeur dont l’issue est incertaine. Et, si l’AfD est à la deuxième place au niveau national en Allemagne, il faut noter son total succès dans les nouveaux Länder, ce qui prouve la montée inéluctable de cette force politique en Allemagne.
 


Cependant, en France, une nouvelle donne est lancée avec l’annonce de la dissolution du Parlement. Le député du Rassemblement national, Sébastien Chenu, a déclaré que le leader de la liste du parti aux élections européennes et chef du parti, Jordan Bardella, 28 ans, serait candidat au poste de Premier ministre français suite à l'annonce de la convocation de législatives anticipées. 
 
Après l'annonce de la dissolution de l'Assemblée nationale par Emmanuel Macron dimanche soir, une nouvelle campagne débute, en vue des élections législatives anticipées qui auront lieu les 30 juin et 7 juillet prochains. France Bleu rapporte que cela concerne la nomination des 577 nouveaux députés, et donc celle de nouveaux ministres. La crainte de l’extrême droite en France pour une certaine population pourrait provoquer des émeutes. Avec la crise sociale et économique dans l’Hexagone, la menace d’une Troisième Guerre mondiale, cette nouvelle donne est explosive.
 
Pierre Duval

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Source : http://www.observateurcontinental.fr/?module=articles&action=view&id=6009



3 réactions


  • leypanou 11 juin 21:48

    Dommage que l’article n’ait pas parlé de l’Espagne.


  • juan 12 juin 16:55

    Hélas, ce qui me fait dire, qu’il faut quitter l’Otan en vitesse, ramener la Ven der Leyen à ce qu’elle devrait être ou quitter cette Europe ; si, comme je le suppute, ne voudra pas se réformer.


  • Eric F Eric F 13 juin 10:24

    Et le G7, comme si de rien n’était, ne parlera encore une fois que de milliards pour l’Ukraine.


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