En marche pour l’indigénophobie
L’inexistence des races humaines démontrée par la biologie fait désormais consensus hormis peut-être pour la race blanche, sujet délicat qui a opposé un temps deux scientifiques de renom dont les résultats des recherches ne sont pas encore, hélas disponibles dans les bibliothèques universitaires.
L’une, Nadine Morano avait jadis, du temps où notre hexagone portait le doux et apaisant nom de Normalie, qualifié la France de pays de race blanche tandis que son confrère et néanmoins ennemi Bartolone constatait que l’aire géographique de cette dernière récemment domestiquée s’était considérablement réduite à Versailles et à Neuilly même si certains témoignages évoquaient dès la nuit tombée des silhouettes au teint blafard déambulant dans les rues d’Auteuil et de Passy.
Comme nous n’avons aucune compétence en génétique et qu’en outre nous évoluons dans un territoire lointain propice à l’élevage d’épagneuls qui ont fait la renommée de notre région tout autant que le chouchen et les crêpes de blé noir, nous nous démarquons de ses deux éminents mais controversés savants et affirmons que les races n’existent pas, ôtant ainsi toute substance au racisme et à son ennemi collatéral l’anti racisme.
Evidemment, cette assertion entraine des conséquences dans différents domaines dont le champ lexical injurieux, l’expression ‘’Putain de ta race’’ où la promesse alléchante ‘’Je vais niquer ta race’’ perdent de leur puissance évocatrice et tombent en désuétude tout comme les regrettés jurons médiévaux : coquebert, boursemolle ou encore sac à vin.
Autres répercussions logiques à prévoir, économiques et sociales celles-ci, la prochaine mise en liquidation faute d’aides publiques de S.O.S Racisme, du CRAN, du MRAP, et de ce petit fromage républicain qu’est la Halde et autres boutiques aspiratrices de subventions.
En ce temps là, nous ne pouvions manifester en toute quiétude des réserves sur la politique pénale de Taubira, ne pas partager ses convictions et douter de la sincérité des siennes sans être soupçonné par des psychologues de comptoir d’habiller sous ces arguments forcément fallacieux le seul reproche qui puisse être fait à une personne de cette qualité : qu’elle soit femme, noire et ultra-marine ?.
Il nous était guère d’avantage possible d’exprimer notre peu d’enthousiasme sur la nouvelle réforme des collèges voulue par Najat sans s’attirer une réplique disqualifiante du type « vous dites cela parce que Vallaud est aussi Belkacem »
L’exercice s’annonce encore périlleux, l’anti raciste fait de la résistance, s’il assure combattre le concept de race, il ne veut pas croire à la mort du racisme, il en a besoin pour exister et en fait son miel et ne rechigne pas à le pratiquer à l’envers.
Il nous semble loin, dans ce village planétaire qu’est devenu le monde, le temps où était pratiqué dans nos campagnes un chauvinisme à court rayon d’action puisque l’étranger n’était éloigné que de quelques kilomètres, ce qui donnait lieu à de fréquentes querelles picrocholines sans grandes conséquences.
Que reste-t-il alors pour exhaler les petites rancœurs, les frustrations quotidiennes, les ressentiments sans attirer les foudres des jivaros de la pensée unique qui pourraient appliquer sans sommation une douloureuse reductio ad hitlerum ?
C’est peut être de la Macronie, sorte d’auberge espagnole, où chaque convive amène son casse-croute idéologique, que viendra la solution, en pratiquant une indigénophobie décomplexée, teintée de mépris de classe que l’on pourrait qualifier d’écologique et au faible impact carbone puisqu’elle s’exerce aux dépens de ses voisins les plus proches et même pour certaines de ses élites de ses potentiels électeurs.
Le ci-devant Richard Ferrand Ministre de la cohésion des territoires, et homme d’affaires très avisé à propos duquel le volubile bègue Bayrou est devenu curieusement mutique, peut-il justifier l’emploi comme assistant parlementaire de son génial rejeton par l’analphabétisme ambiant et la paresse congénitale des jeunes en Centre-Bretagne sans susciter la montée au créneau des associations antiracistes.
Imaginons un instant qu’en lieu et place du Centre-Bretagne, notre aveyronnais de naissance, chantre de la transparence, shooté à la ‘’moraline’’ se soit parachuté en Seine Saint Denis, aurait-il pu employer les mêmes arguments spécieux sans soulever l’indignation des officines spécialisées dans l’anti-stigmatisation ?
Nous souhaitons évidemment que cette pratique ne reste pas confinée à une seule région dont les habitants se sont vus qualifier successivement de nigauds par l’exalté tribun de la France Insoumise, d’illettrés par Macron, alors jeune ministre mais qu’elle s’étende à tout l’hexagone en évitant soigneusement les régions à forte populations allogènes pour éviter tout amalgame.
Le comique de répétition finirait par lasser les Bretons réputés pour avoir la tête près du bonnet rouge.