lundi 13 août 2018 - par PETINOS

Erdogan : Le plus orwellien des autocrates

Je souhaite soumettre à la communauté d’Agoravox quelques réflexions sur un sujet qui me tient particulièrement à cœur et que j’aimerais approfondir avec l’aide de tous ceux qui veulent y contribuer.

Comme je le disais dans certains de mes précédents articles qui ont suscité un grand intérêt, Orwell est devenu une référence dans le domaine spécifique de la surveillance du formatage et du contrôle de la société. Son roman « 1984 » est toujours d’actualité et doit être lu et relu.

Ce nouveau papier est consacré à la situation en Turquie où le néo-sultan autoritaire Recep Tayyip Erdogan a réussi à faire la jonction entre le nationalisme le plus dur et l’Islam.

Ce national-islamiste a réactivé les confréries musulmanes - mises sous tutelle de la République par Atatürk dès 1924 - et par leur intermédiaire (entre autres) tente de contrôler de plus en plus la société turque et en particulier la frange la plus progressiste et moderniste de cette société.

Les écoles religieuses (imam hatip) fleurissent sur les bords du Bosphore et dans toutes les contrées turques même les plus reculées.

L’armée, mise sous tutelle par le parti islamo-conservateur au pouvoir depuis plus de quinze ans, n’est plus que le garant de l’islamisation lente et continue du pays et de sa soumission au néo-sultan.

Dieu est servi à toutes les sauces, même pour sauver la monnaie turque en dégringolade vertigineuse depuis quelques semaines à cause des sanctions américaines contre cet allier turbulent : Erdogan refusant de libérer un pasteur américain emprisonné en Turquie accusé de soutenir le terrorisme et la rébellion, le président américain a annoncé des mesures économiques contre la Turquie. De son côté, le président turc dénonce un complot de l’Occident contre son pays et proclame à qui veut l’entendre que si les Etats-Unis ont le dollar, la Turquie a Dieu. « Nous ne perdrons pas cette guerre économique », répète-t-il à tout bout de champ. Pour redresser la livre turque, il exhorte les citoyens à échanger « l'or caché sous les matelas » contre des devises nationales, tout en s'en remettant à la bonne volonté de Dieu. « Ils ont les dollars, nous avons notre peuple et Allah », dit-il.

A travers les confréries, l’enseignement, le renseignement et l’armée, personne ou presque n’ose s’exprimer, manifester en encore protester contre l’hyper-président Erdogan.

Les journalistes, les juges et les enseignants emprisonnés sont comptés par milliers : la population se terre en attendant des jours meilleurs. 



19 réactions


  • Olivier Perriet Olivier Perriet 13 août 2018 13:25

    Bonjour,

    Erdogan fait a politique de tous les gouvernements turcs depuis bien longtemps, qui sont nostalgiques de l’Empire Ottoman.

    Ataturk lui-même n’a jamais cessé d’utiliser l’islam lorsque c’était utile pour galvaniser les foules.

    La différence entre « l’islamiste officiel » et « le nationaliste qui utilise la religion pour mobiliser » ne nous concerne pas beaucoup. On peut faire le même distinguo entre le FLN et le FIS en Algérie. ça n’a pas grande importance pour les « mécréants » que nous sommes.

    L’alliance avec les USA s’est refroidie depuis qu’il a décrété que le putsch raté de juillet 2016 avait été élaboré par les Américains. Bon, ça c’est aussi son problème. Je ne sais pas s’il a fourni le début du commencement de la moindre preuve.

    Il s’est donc tourné vers Poutine qui lui a cédé la province d’Afrin en gage, signifiant par là que "la Russie garante de l’intégrité territoriale de la Syrie est une bonne blague à destination des poutiniens idiots.

    Attendons donc avec impatience le jour où les deux empereurs se retourneront l’un contre l’autre, ce qui arrivera forcément un jour.


  • Samy Levrai samy Levrai 13 août 2018 14:03

    Erdogan est élu et ré élu par son peuple, difficile de parler d’autocrate mais que vaut le sens des mots pour la dictature s’occupant de nous... Il semblerait que les « democraties » aient tenté un coup d’Etat comme ils le font un peu partout en Turquie et qu’ils ont du coup permis à Erdogan de faire le ménage, mais qui est donc à blamer ? Erdogan qui a failli y passer ?

    Par contre le clown prince Ben Salam , le Qatar, les émirats,... que savons nous de l’opposition à ces dictateurs à vie ? 
    Notre ( non) respect pour les pays souverains devrait nous disqualifier comme donneur de leçon mais non...
    Quant à Orwell ... Nous, le club de blancs, surveillés en permanence,filmés, ecoutés, geolocalisés, en guerre permanentes, abrutis par les medias, baignant dans la novlang pour décérébrés, allons trouver pareille sophistication dans le tiers monde ? 

    • Clark Kent Dr Faustroll 13 août 2018 14:18

      @samy Levrai

      pas mieux !

    • Olivier Perriet Olivier Perriet 13 août 2018 14:49

      @samy Levrai

      Si vous aviez un peu de cohérence vous ne seriez pas pour la « démocrassie », qui n’est qu’une vilaine invention des méchants occidentaux. smiley

      Ainsi vont les poutiniens :

      admirateurs d’un pouvoir à poigne (de loin), et critique du moindre « flicage » (ici).

      Des pitres en somme smiley


    • Samy Levrai samy Levrai 13 août 2018 15:11

      @Olivier Perriet
      Il faudra vraiment que tu demandes l’autorisation pour discuter avec des adultes ou que tu attendes quelques années le temps de te faire pousser les neurones qui semblent vraiment à la traîne...

      La democratie a été inventé en Grece il y a quelques milliers d’années pas par le club de blancs d’apartheid.
      La Russie pays souverain qui élit son chef d’Etat, qui a une constitution, qui est un Etat de droit est une démocratie ( d’ailleurs le peuple russe soutient à plus de 80% son chef d’Etat, élu avec plus de 60% des voix au premier tour ).
      La France, n’est pas un pays souverain ( lois, justice, monnaie, diplomatie), son peuple peut voter pour qui il veut il a toujours la meme politique qui est decidée ailleurs, son chef de l’Etat est toujours tres mal élu et est detesté par 80% du peuple quelques mois après l’« élection », elle n’a rien à voir avec une democratie.
      En France tous les citoyens sont filmés, leurs correspondances électroniques sont lus, ils sont géolocalisés,écoutés, surveillés en permanence, leur vote ne vaut rien ( cf aussi les referendums !!!).
      En Russie les citoyens ne sont pas surveillés, pas fliqués comme chez nous.
      Ton manque de cohérence est juste dû à un lavage de cerveau pour imbecile, cela pourrait se soigner mais tu as décidé d’être plus bête que dernier des derniers, tu t’exposes à des coups que tu ne pourras pas parer au vu des lacunes ( vocabulaire, sens des mots, aveuglement idiots,...) qui sont tiennes.

    • Olivier Perriet Olivier Perriet 13 août 2018 16:04

      @samy Levrai

      Vous êtes assez affligeant, mais c’est sûr, l’autorité, c’est mieux quand on la voit de l’extérieur smiley

      Tout à fait cohérent avec le narcissisme bien de chez nous, où on est solidaire.... de loin, et vachement courageux.... en paroles.

      C’est ça les poutiniens ? Une bande d’ariouls, des « sexygénaires » pour la plupart ?!


    • Samy Levrai samy Levrai 13 août 2018 16:47

      @Olivier Perriet
      Tu manques d’arguments politiques, gamin.

      Reste donc a ton niveau, les slogans pour neuneus te vont si bien et ne t’essaie pas à la réflexion cela pourrait te faire mal..

    • Olivier Perriet Olivier Perriet 14 août 2018 09:29

      @samy Levrai

      Euh, les arguments politiques des poutiniens, quels sont-ils ?

      Dénoncer l’hyperpuissance américaine, qui est officiellement enterrée depuis l’élection d’Obama en 2008.

      Refaire le match de la dislocation de l’URSS, au début des années 90.

      Pour résumer, conduire une voiture en regardant dans le rétroviseur smiley


    • Samy Levrai samy Levrai 14 août 2018 10:28

      @Olivier Perriet
      Tu ne sais pas lire ou bien c’est le sens des mots qui t’handicape ? 

      C’est assez incroyable que ce soit ceux qui sont pétrit de propagande pour debiles sans cerveau qui accusent les autres de ne pas avoir d’arguments... Il suffit pourtant de lire les posts.

  • Matlemat Matlemat 13 août 2018 14:37

    La Turquie joue sur le deux plans, l’OTAN-UE d’un côté, la Russie-l’Iran de l’autre, les palestiniens face caméra, Israël face bizness.


  • Samy Levrai samy Levrai 13 août 2018 14:44
    « President Erdoğan : We might as well say goodbye to those who sacrifice their strategic partnership with a country of 81 million, alliance over 50 years for links with terror groups

    Does that sounds like »Good bye NATO«  ? The Turkish military would not be happy with that. But by now it is presumably under Erdogan’s full control. »

    source : moonofalabama


    • Samy Levrai samy Levrai 13 août 2018 17:42

      @samy Levrai
      Désolé, je suis le premier à me révolter contre la langue de nos maîtres, omniprésente.

      La traduction :
      president Erdogan : nous pourrions aussi dire au revoir à ceux qui sacrifient leur partenariat strategique avec un pays de 81 millions d’habitants pour des liens avec des groupes terroristes.
      Moon of Alabama : est que cela ne sonne pas comme un « good bye OTAN » ? Les militaires turques n’en seraient pas tres content. Mais maintenant ( après le coup et la purge) ils sont présumés être sous control total d’Erdogan.

  • Decouz 13 août 2018 14:47
    Vous semblez confondre les confréries soufies, qui peuvent ou non avoir des liens avec les politiques, qui en principe ne devraient pas en avoir, mais qui ne sont pas pas « islamistes » au sens moderne, et les mouvements islamistes modernes qui n’ont que peu à voir avec le tassawuf (bien sûr il y a toujours des cas individuels).
    Par exemple les derviches tourneurs ont été interdits par Ataturk, mais si ils sont bien traditionnels au sens « guénonien », ils ne sont pas fondamentalistes au sens des « Frères musulmans ».
    Il y a une opposition entre les mouvements islamistes et les groupes soufis, les premiers considérant les autres comme des hérétiques à cause de leurs pratiques (danses, autorité du maitre spirituel).

    • Decouz 13 août 2018 14:49

      @Decouz
      Je ne nie pas pour autant qu’il puisse y avoir une nostalgie de l’empire ottoman.


  • Passante Passante 13 août 2018 14:59

    he grabbed another pussy ..


  • velosolex velosolex 13 août 2018 16:25

    Dire que ce pays était prêt à entrer dans l’UE...Erdogan a été élu par la frange populiste de la Turquie. Ce pays a bien des points communs avec la russie de Poutine : Nostalgie d’un empire défunt, nationalisme, droits de l’homme bafoués, ( sans que cela perturbe le citoyen lambda, qui y voit souvent une preuve de force)....

    La Turquie n’est cependant pas la Russie, au niveau géostratégique, militaire et scientifique. ( Et au niveau des matières premières) De même sa puissance propagandiste, imbécile et contre performante, quand Erdogan tente de surfer sur l’islamisme, dans une Turquie clivée. Erdogan a joué au camarade staline sans en avoir la puissance, juste le désir. 
    Sans doute les événements au proche orient, et le désarroi et la bêtise de l’europe ont potentialisé une certaine ivresse, chez Erdogan, qui s’est cru maître du jeu...Jouer au bras de fer avec Trump, c’est rentrer dans le jeu de ce dernier, révélant qu’Erdogan est un piètre stratège. La livre turque dévisse donc, de même que les monnaies des pays émergents, révélant l’outil du crime : Le dollar qui fait et défait les économies.......Un rêve que les US ne veulent pas abandonner, même si l’histoire nous montre qu’ils sont blessés, devant l’émergence de la chine, et le réveil de la russie..Quoiqu’en dise les opposants, l’euro est pour nous une défense. Insupportable pour Trump, qui travaille avec ces gros sabots à liquider cette monnaie de substitution. 

    • Olivier Perriet Olivier Perriet 15 août 2018 22:32

      @velosolex

      Quoiqu’en dise les opposants, l’euro est pour nous une défense.

      Vous voulez parler des Grecs, que l’on a placé sous embargo monétaire en 2015 pour sauver l’euro ?

  • À rebours 13 août 2018 20:50
    Comme il a été dit par d’autres, Erdogan essayait d’être non aligné. Un petit pas vers l’Otan, un petit pas vers Poutine. Ca paraissait pusillanime.

    Parce que on est pour ou contre les néo-cons, ils ne vous laisseront pas tranquille.

    Les néo-cons, comme al-Nosra allait pas assez vite à leur goût, ont agité les Kurdes, ce qui manque d’intelligence.

    Comme ça a énervé Recep ils ont essayé de le virer, ce qui manque de diplomatie.

    Enfin ils ont essayé de le dénoncer comme terroriste (vu qu’il a abrité des camps de formation jihadistes pour leur propre compte) ce qui manque de classe.

    Les Russes avaient déjà dénoncé


    Mais quand même ça manque de classe. Recep a accusé en retour.


    Recep, il est amer. C’est normal. Son crime a été de coopérer avec les néo-cons. Tout ce qu’il fait aujourd’hui est dicté par le bon sens et le contexte.

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