samedi 9 août 2008 - par djib

Et après ?

La mondialisation est elle un but ou un moyen ? L’humanité est elle un macro-organisme ou une utopie ?

Les siècles, voire les millénaires passés, ont vu une évolution progressive de l’humanité qui s’est passée, à très grande échelle, sans grand heurt. L’humanité n’a en gros cessé d’évoluer. Notre temps est celui d’une certaine stagnation, d’une certaine introspection, et à l’échelle de l’humanité, d’un certain repli sur soi qui sera surement décisif sur l’évolution futur de l’humanité en tant qu’organisme.

1. Évolution et réflexion

Notre race est jeune. Je vais faire mien, dans ce texte, le leitmotiv de nombreux mystiques : "Ce qui est en haut est en bas ". Et inversement. L’humanité en tant qu’organisme peut être étudiée comme un humain. L’humain étant le constituant de base, il est normal de pouvoir faire quelques analogies qui permettent de mieux comprendre les évolutions générales de l’histoire telles qu’on la connaît. Ainsi l’humanité est née. elle a évolué. Elle a grandit. Elle a souffert de quelques maladies, de quelques désordres physiologiques. En grandissant, elle a appris. Elle a laissé derrière elle ses peurs d’enfant pour mieux comprendre l’univers qui l’entourait. Elle garde à l’esprit certains de ces contes pour enfant, non pour l’application réelle qu’elle peut y trouver, mais pour certains bribes de sagesse qu’elle croit importante. Et aujourd’hui elle en est là. Elle est partagée encore entre ses peurs de jeunesse et la compréhension rationnelle qu’elle a du monde. Aucune de ces deux pensées ne la satisfait entièrement. La rationalité va contre sa nature émotive et dynamique. Le mysticisme ne répond pas à sa curiosité insatiable et son envie de comprendre.

Jusqu’à maintenant, aucune introspection n’avait vraiment été nécessaire ni possible. Tant qu’il restait des chemins inconnus à parcourir, tant qu’il y avait des montagnes inaccessibles à gravir, tant que des mystères insolubles restaient à être percé, elle avançait inexorablement avec l’espérance que chaque nouvelle découverte, chaque nouveau défi lui apporterait un peu de quiétude, de repos et d’espérance.
Mais aujourd’hui son évolution ne lui permet plus de partir à la recherche de nouveaux horizons, de nouveaux défis. Son squelette n’est plus suffisamment solide, ni suffisamment performant pour l’emmener plus loin. Alors tel un adolescent enfermé dans une chambre elle observe l’extérieur de manière pensive. A l’affut de la moindre nouveauté, et dans les temps mort elle commence sa propre introspection.

2. Introspection

Que peut elle se dire l’humanité ? Elle pense qu’elle a déjà bien évolué en relativement peu de temps et elle tire orgueil de cela. D’un autre côté elle affleure la pensée que son évolution a été un peu brouillonne et qu’elle a surement sans vraiment le vouloir abîmé un peu son environnement. Elle s’est souvent abîmée elle même, écorchée, blessée. Ses caprices d’enfant l’ont conduit bien souvent vers d’ignobles injustices, ses mouvements d’humeurs ont parfois eu des conséquences tragiques. Elle a déjà du faire parfois quelques choix cornéliens et elle doute encore aujourd’hui d’avoir fait le bon choix, mais ces choix lui ont été imposé alors qu’elle n’avait nulle sagesse pour y répondre, sa nature profonde y a répondu plus que son intellect. Au fur et à mesure que ces choix se sont posés à elle, elle a voulu en tirer des enseignements, mais sa jeune nature ne la conduit pas encore systématiquement à en tirer partie quand elle est soumise à réagir à brûle pourpoint à une situation. Alors cette sagesse elle l’engrange, mais ne l’utilise que partiellement, pas toujours bien à-propos, il lui arrive souvent de fermer les yeux sur ses propres écarts, ne pensant pour le moment que tout ceci n’a pas beaucoup d’importance mais si elle se voile la face, et qu’au fond d’elle même elle le sait.

3. Quel futur ?

Le gros défi qui se pose à elle, à l’heure où elle a le temps de réfléchir, c’est vers quoi va-t-elle si diriger. A l’échelle humaine, l’orientation de l’éducation des enfants est encore aujourd’hui une tâche délicate. Alors à l’échelle de l’humanité, ce choix est encore plus difficile. Alors qu’elle doute d’elle-même, l’humanité revoit ses vieilles peurs d’enfances ressurgir de sa mémoire. Tétanisée devant le choix d’une importance capitale qu’elle doit faire, elle essaie de se distraire l’esprit par le moindre souffle de vent, la moindre vaguelette, lui accordant une importance démesuré pour s’accorder un instant le droit de ne plus réfléchir. Elle s’abrutit l’esprit et laisse seul son estomac gérer son corps et son esprit.

Le tournant est décisif. Et c’est aujourd’hui que ce tournant s’amorce. Aujourd’hui que nous devons en tant que parcelle d’esprit de ce macro organisme réfléchir, non pas réagir aux soucis quotidiens et désuets que l’on nous impose, comme sujets de pseudo-philosophie avancés mais voir loin, si loin que nous arrière petits-enfants nous auront rejoints dans la mort avant que le projet ne soit qu’à moitié avancé. Il faut que nous nous décidions.

Pour résumer, il nous faut choisir notre centre de formation, notre université, le chemin que nous choisissons de suivre dans cet univers. L’humanité doit pour la première fois de son existence non plus devoir se gérer seule, mais s’affirmer face à l’univers. Définir son cadre d’existence, son cadre d’évolution, et surtout entretenir sa motivation. Combien de royaume humain ont-ils disparu pour n’avoir su répondre à cette question, et pour n’avoir su entretenir la flamme de la motivation. La chute de Rome en est un tragique exemple.

4. Les options ?

Quelles pourraient être ces utopies qu’il nous faudrait définir aujourd’hui ? Le mot utopie, au vue du poids irréalisables que porte ce mot, est peut être un terme mal choisi, mais il est le seul à porter en lui suffisamment d’espérance pour représenter suffisamment ce à quoi nous devons aspirer.

Devons-nous être de simples observateurs ?

Dans ce cas, il nous faut développer le moyen de créer nous-mêmes nos ressources et trouver le moyen de disparaître aux yeux de l’univers afin de nous extraire du sujet observé (Allez vivre sur un astre mort comme la lune serait un premier pas).

Devons-nous être des pourvoyeurs d’équilibre ?

Dans ce cas, il nous faut commencer à réfléchir à cette notion d’équilibre, qui nous est si familière et pourtant qui mérite tellement d’être approfondi. La sagesse des anciens que nous encensons tellement n’est qu’un balbutiement d’enfant face aux domaines de l’esprit qu’il nous reste encore à découvrir.

Serons-nous les bâtisseurs de l’univers, les consommateurs, les destructeurs, les sages, les plaisantins ?

N’oublions pas : à l’image de ce qu’un homme peut représenter dans la civilisation d’aujourd’hui, être un peu tout, c’est surtout être un peu rien. Il faut bien à l’étudiant commencer sa première année d’étude universitaire avant de pouvoir espérer arriver à la dernière.

Je n’ai pas l’impression à travers ce texte de répondre à l’actualité et j’ai pourtant l’impression d’être au cœur de l’enjeu réel de notre époque.

Tout le monde peut prendre part au débat. Tout le monde peut exposer son point de vue. Je serai heureux que vous trouviez de l’intérêt à mon article.



9 réactions


  • Cug Cug 9 août 2008 14:30

    La mondialisation a pour objectif de mettre en place un gouvernement mondial controlant de grands ensemble économique et géographique.



  • Lisa SION 2 Lisa SION 9 août 2008 16:02

    "...Le mot utopie, au vue du poids irréalisables que porte ce mot, est peut être un terme mal choisi, mais il est le seul à porter en lui suffisamment d’espérance pour représenter suffisamment ce à quoi nous devons aspirer. ..." avez vous écrit, djib,

    Comme c’est curieux, dans les années 70 a circulé un film appelé : L’an 01 . On y parlait de l’utopie et on l’a jugé en haut lieu comme tel. Pourtant, il posait déjà toutes ces questions et apportait des solutions dignes, c’est vrai, un peu de l’indien. Il était la synthèse de la pensée des soixante-huitards, et répondait une à une à toutes les question fondamentales de l’humaité. Aujourd’hui, après l’avoir enterré profond, et mis un terme présidentiel à ce mouvement désuet et rétrograde, la question ressort, malgré toutes les tentatives étatiques de n’en faire cas. Cette génération qui s’éteint, retranchée dans les sombres vallées riches et entièrement préservées, laisse place à une jeunesse coplètement déstructurée qui, elle, ne vapeut-être pas se poser ces questions ni lire votre article. 

    La mondialisation avait déjà eu lieu, à en croire tous ces temples qui domine le coeur de chacun de nos villages du monde entier, et celle qui se présente et s’impose à nous est surtout, une mondiabolisation... . Si chacun d’entre nous déclarait ouvertement sur la place publique tous les mensonges qu’il a pu proférer et les subsides qu’il en a tiré, nous entrerions dans une période d’introspection sur notre passé qui nous délivrerait de l’avenir incertain que l’on a raison de craindre. mais ceci ne concerne qu’une génération, la suivante peut très bien grandir sous un autre régime et ignorer les maux qui nous atteignent. Gageons que les extraterrestres qui nous voient faire viendront nous délivrer et nous emporter tous ensemble sur Sirius... 


  • foufouille foufouille 9 août 2008 21:39

    apres la mondialisation TOTALE controle par quelques milliardaires.......95% de la population sera extermine "accidentellement" pour que les tres gros bruxman puisse avoir leur pays............ggrrrrr


    • Marc Bruxman 9 août 2008 23:15

      95% de la population sera extermine "accidentellement" pour que les tres gros bruxman puisse avoir leur pays............ggrrrrr

      Diantre ! Je vous fais fantasmer même quand je ne postes pas ! Ca devient obsessionnel !

      Pour l’extermination ou je ne sais quelles intentions que vous me prétez c’est dans votre cerveau. Arrétez de fantasmer ! Vous allez finir par éjaculer ! ! ! Et sur le clavier, ca colle !


    • foufouille foufouille 10 août 2008 00:33

      les tres gros bruxman........
      donc pas toi, mais le gros ministre que tu crois devenir...
      tu as dit plusieurs fois qu’il y a avait des parisite et des non rentable...
      mais les petits chefs soufriront le plus........


    • appoline appoline 14 août 2008 20:25

      Je pense que vous n’êtes pas loin de la vérité car la vie humaine pour certains ne représente pas grand chose (dans le meilleur des cas). J’ai lu il y a peu, un article d’un ministre norvégien qui est des plus pessimiste sur le devenir à moyen terme des petites gens comme nous.
      Beaucoup ignorent ce que sera le chaos social, les plus matérialistes d’entre nous seront touché de plein fouet car celui qui n’a rien, n’a effectivement rien à perdre, ce qui n’est pas le cas dans les pays dits riches (malgré que de plus en plus de personnes crèvent de faim).
      Donc, nos élites (à commencer par l’ONU) se grattent la tête depuis plusieurs décennies au sujet de la surpopulation et en feuilletant un peu, on s’aperçoit qu’ils ne sont pas à court d’idées pour nous, eh oui, il faut bien le dire, nous éliminer.
      Le commun des mortels serait bien surpris de connaître toutes les saloperies qui sortent des laboratoires. La surpopulation devient au fil des années qui passent une priorité pour nos élites de l’ombre et puis, il faut bien se dire que la terre ne peut plus nourrir tout le monde.


  • ninou ninou 9 août 2008 21:47

    La métaphore que vous utilisez est très utile car elle permet de donner un cadre à la réflexion. Cependant (et je pense que vous le savez bien) elle est réductrice. Elle ne permet pas, par exemple, de rendre compte de la situation des hommes qui oublient leur humanité, et par là même, la violent. Elle ne permet pas de voir les progrès et les régressions du genre humain (Rome est morte mais l’humanité, non)...

    Cependant, si on décide de filer la métaphore, on peut dire que nous sommes en situation d’adolescence : nous avons des lubies et des folies, des simplifications et des passions dignes de l’adolescence. Une volonté de faire partie du troupeau, tout en fustigeant celui qui ne veut pas en faire partie. Un penchant pour le suicide (cf : Hiroshima et Nagasaki). Néanmoins nous aimons le débat car il nous semble dans ces moments, que nous prouvons notre capacité à penser, donc à être. Le plus significatif de cette pensée adolescente est la volonté non pas de tout connaître du monde, comme vous le suggérez de façon très optimiste, mais de le maîtriser. Car il continue bien à nous faire peur, comme lorsque nous étions enfants.
    La solution aux problèmes de l’adolescent ? Devenir adulte !
    Ce qui veut dire (et c’est bien ce que l’on ne fait pas si facilement...) prendre des riques, devenir autonome, faire des choix, donc, forcément des renoncements, prendre ses sentiments au sérieux (et plus au tragique), accepter, enfin, la voix des anciens...
    Je laisse le soin aux psy spécialisés dans l’adolescence d’allonger la liste des "choses à faire" pour faire entrer l’humanité dans le monde des adultes !

    Merci en tout cas pour cet article ô combien d’actualité.
     


  • décurion 9 août 2008 23:03

    La mondialisation est elle un but ou un moyen  ?
    En fait, je pense que l’opinion est fonction du milieu  ou l’on évolue.
    En ce qui me concerne, je dirais, ni l’un, ni l’autre : Une Enculerie !
    Sur ce, je vais lire le reste, et si nécessaire, je reviendrais.


  • gossein 12 août 2008 18:26

    Très jolie métaphore et sujet important ! Si Agoravox permet à chacun d’exprimer son avis, il est aussi le témoin des inquiétudes et des questionnements de certains esprits humanistes face au déferlement des informations qui heurtent nos entendements, nos morales, nos certitudes.

    d’accord avec Ninou : La solution aux problèmes de l’adolescent ? Devenir adulte !
    Mais encore ?

    D’autres mondes se substituent souvent au monde réel, concret, immédiat, présent.... je peine à trouver le juste qualificatif car l’un de ces mondes virtuels et parasites est le monde des MOTS, (avec lequel, de façon paradoxale, je m’exprime en ce moment)

    Le monde des mots est redoutable, car il abs-trait de la réalité, il la simplifie, la fige, la classe, l’encompartimente, il normalise et donc il fausse. Que d’exemples à donner !!! En voici deux...1). Je suis "courageux" eh bien oui et non ! Pas toujours, pas dans tous les cas, pas quand je dors, pas quand j’ai d’autres priorités etc...
    2) les "italiens" sont... (Choisir le qualificatif positif ou négatif)... Eh bien oui et non, pas tous, pas dans tous les cas, etc.

    Quel mérite ou déshonneur à être italien ? Hasard de la naissance....
    Quel mérite à être quelque fois courageux, hasard de l’éducation ou du vécu....

     

    On pourrait ainsi décortiquer une encyclopédie, examiner chaque mot à la lumière de ses insuffisances.

    Ainsi, le simple mot "chaise" est-il fallacieux ? (Voir Korzibsky : « le MOT chien ne mord pas) est-elle noire, verte, en métal, en bois, confortable ou non ? Lorsqu’on imagine une chaise, est-ce la même chez tout le monde ? Imagine-t-on la danse des atomes dont elle est composée, imagine-t-on l’évolution dans le temps de son état, neuve au début, peut-être bancale ou rongée par les vers ensuite, poussière enfin. Il y a autant d’image de chaise que d’individus !!!
    Chacun a donc de la "réalité" une image personnelle, et le mot ne peut prendre en compte l’ensemble de tous les paramètres de cette réalité ni leur évolution.

    Le mot est donc toujours inadapté à décrire entièrement, (comme la photographie ou même le film)
    Mais que voit-on partout ? Des mots tabou, sacralisés, pour les quels d’ailleurs on peut donner sa vie : ils ont pris le pouvoir !!!! Pour ne heurter personne, je n’en citerai pas, ce n’est pas le but, mais chacun en découvrira bien quelques uns parmi ses valeurs sûres......



    Sachant que les utilisateurs des mots ne prêtent pas à ces mots les mêmes sens, les mêmes vécus affectifs, les charges émotives : les malentendus sont légion.

    Hélas, les mots sont aussi un moyen d’exister, de se mettre en avant, de séduire ou d’effrayer, de manipuler, d’échanger, de communiquer, comment s’en passer ?...

    En restant vigilant, en les gardant destinés à servir et non à dominer.

    En les sachant inexacts, approximatifs, relatifs…..En s’en méfiant !!!

    Ainsi cette « humanité » dont vous et moi nous nous soucions, existe-t-elle vraiment en tant que groupe comprenant tous les hommes ?

    Oui, à condition de n’en exclure aucun !!!!! Et comme dans le groupe de toutes les chaises du monde, il n’y en a pas deux semblables, il faut accepter que l’autre soit AUTRE : Si l’on peut à la rigueur exclure du groupe des chaises la chaise bancale en la tronçonnant en petit bois pour le feu, pas question d’exclure qui que ce soit du groupe des hommes (et si c’était le cas, qui ,et au nom de quoi, va décider des critères d’exclusion ?)

    Autre métaphore donc, l’humanité est un organisme semblable à l’organisme de l’individu…..Chaque cellule de chaque organe a son rôle et il serait destructeur de se passer des cellules d’un foie d’un cœur ou d’un œil même s’ils donnent parfois l’apparence de n’être pas toujours indispensables ou bienveillants

     

    Alors pour répondre au moins partiellement à la question que chacun se pose et vous en particulier, je dirais qu’à mon sens, l’humanité ne survivra que si elle a pris conscience de son unité : tel le corps humain qui a besoin de son foie ou de son coeur autant que de ses membres ou de son cerveau, elle devra chercher comment unifier ses éléments constitutifs sans privilégier un organe particulier au détriment d’un autre. Et ce n’est pas pour demain !!!
    Pour cela il faudra passer par la connaissance :nous ne savons presque rien de notre propre fonctionnement, de tous les paramètres qui interviennent dans une décision soi-disant « libre » ( la vulgarisation tous azimuts est une des meilleures voies), la conscience ( que se multiplient les sites comme celui-ci) et l’imagination (on en aura , si l’on accepte de ne pas se laisser emprisonner dans les concepts anciens .véhiculés par des mots périmés qui ne correspondent à aucune réalité et qui ne sont souvent que des outils de domination)(Voir Laborit)

    Utiliser un mot, qui est fixe et statique, est illusoire pour décrire une réalité mouvante et évolutive : ce serait tenter de s’approprier de l’eau courante dans un seau. (Image empruntée à Watts)

    Et pourtant je l’ai fait. Oubliez tout !!


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