Et le micro d’or est attribué au président candidat !
Selon le "JdD" qui se base sur la plateforme de veille média, Tagaday. Hormis le chef de l'Etat qui comptabilise plus de 49000 citations - Zemmour se fait remarquer par une présence exceptionnelle dans les journaux depuis septembre. Le polémiste préféré de Cnews et du Figaro a été cité dans 14000 articles de presse. Des citations avantageuses ou pas, selon les orientations politiques des différents organes de presse. Certes, il faudrait être dans un complet déni pour ne pas admettre que Zemmour est l'objet d'un traitement journalistique particulier. Un traitement de choc qui va de l'idolâtrie pour l'auteur du livre "Le Suicide français", jusqu'à l'utilisation par une partie importante de la presse, de l'encre comme arme de destruction massive de l'ex journaliste. Cependant, qui prétendra que ce n'est pas Zemmour par ses idées et déclarations polémiques qui a mis le feu aux poudres. D'autre part, son ascension remarquable dans les sondages a fait de lui une véritable attraction médiatique. Oser ensuite comme lui, se plaindre de la censure après l'intervention du CSA par rapport à son temps de parole bien supérieur aux autres candidats est une performance dans le domaine de la mauvaise foi.
Plus étonnant, Anne Hidalgo arrive en deuxième position avec 10.695 citations recensées et n'obtient pourtant qu'un faible 5% des intentions de vote dans les sondages. La médaille de bronze revient à Marine Le Pen dont le nom est revenu 9.441 fois. L'article du JdD date du 30 octobre. Depuis, malgré un certain tassement dans les sondages, les médias parlent toujours autant du phénomène Zemmour pour qui le Zénith de Paris est devenu bien trop petit.
Le résultat des autres candidats - Xavier Bertrand (4e, 8.560 citations), Valérie Pécresse (5e, 7.636), Michel Barnier (8e, 4.535) Eric Ciotti (9e, 3.070), ainsi que par les autres candidats de gauche, l'insoumis Jean-Luc Mélenchon (6e, 7.171), l'écologiste Yannick Jadot (7e, 6.663) et l'ex-ministre Arnaud Montebourg (10e, 3.007). Jean-Frédéric Poisson est cité dans 146 articles de presse en deux mois.
Concernant les règles du temps de paroles vous pourrez les consulter sur le site de Public Sénat, vous aurez ainsi l'explication du titre de cet article.
Mais, rien de très nouveau sous le soleil de l'Elysée. Personne ne doute que le président candidat "représente un cas à part en matière de comptabilisation du temps de parole". "Ainsi, « les interventions qui relèvent de l’exercice de sa charge ne sont pas prises en compte », explique le CSA. « Il en va de même des interventions qui relèvent de l’exercice de la présidence du Conseil de l’Union européenne » Alors que la France prendra au 1er janvier 2022 la présidence semestrielle du Conseil de l’UE..."
Dans ces conditions, reprocher à la créature de Bolloré sa surexposition médiatique semble inapproprié par rapport à celle offerte par la République à Emmanuel Macron. En ce qui concerne Zemmour c'est au CSA d'intervenir, en ce qui concerne le président candidat que faire pour l'empêcher, comme les autres présidents avant lui, d'abuser de sa situation privilégiée ? Les dés de l'élections présidentielles sont pipés en raison du temps de parole sur les médias, direz-vous. Pourtant, François Hollande n'a pas eu le courage de se représenter. Quant à Sarkozy, malgré une campagne présidentielle où l'argent coulait à flots, il a été battu. Le problème avec l'amour des médias c'est son infidélité.
Seulement 30 diffuseurs sont dans l'obligation d'appliquer les règles du CSA
Chaînes d’information en continu : BFMTV, CNews, LCI, franceinfo, France 24, RT France et Euronews.
Chaînes généralistes : TF1, France 2, France 3, France 5, Outre-mer la 1ère, Canal + (pour ses programmes en clair), M6, C8, TMC, RMC Découverte, RMC Story, TV5 Monde.
Radios d’information : France Inter, France Info, France Culture, France Bleu, RTL, Europe 1, RMC, BFM Buisness, Radio Classique, Sud Radio, rfi.
"La chaîne Arte, parce qu’elle est en partie allemande, bénéficie d’un statut particulier et ne tombe pas sous le contrôle du CSA. Il en va de même pour les deux entités de la chaîne parlementaire : LCP et Public Sénat..." En fait, il est bien difficile de définir si ces chaînes ont une influence sur l'électorat.
Le micro d'or est donc attribué sans contestation possible à celui qui reste le maître des horloges ; le président de la République. Les citoyens ont parfois l'impression que les instituts de sondage et les médias élisent le chef de l'Etat. Ceci est inacceptable et encourage le dégoût de la chose politique et l'abstention. La règle d'équité et la règle d'égalité devraient être réexaminées pour mieux respecter le pluralisme politique. Encore une question à poser aux candidats de la présidentielle.