jeudi 24 août 2017 - par rosemar

Et par dessus tout ça... l’accent qui se promène...

Quand un chanteur nous emmène visiter les marchés de Provence, on est sous le charme : on entend, tout d'abord, des sons de fifres et de tambourins provençaux, comme dans une farandole.

Puis, on savoure toute une ambiance : des senteurs de la mer Méditerranée toute proche, des sensations olfactives caractéristiques du midi : "fenouil, melons, céleris", autant de produits du terroir, aux effluves prononcées.

On perçoit, aussi, un air de gaieté avec des "gosses qui dansent", parmi la foule animée.

Le chanteur parle, ensuite, à la première personne, comme dans une confidence : il se définit comme un "voyageur de la nuit", belle expression qui restitue les contraintes d'un métier qui l'ont conduit à visiter de nombreux pays, sans les voir véritablement.

Habilement, Gilbert Bécaud mêle langage poétique et familier dans cette évocation : "Voyageur de la nuit, moi qui en ribambelle, Ai croisé des regards que je ne voyais pas..."

Et le poète exprime le désir de profiter pleinement de ce spectacle d'un marché de Provence, qui offre émerveillements et joie de vivre. 

Le moment où se déroule le marché, est évoqué à deux reprises : "le matin", suggérant un renouveau, un bonheur qui recommence.

Puis, le poète nous fait entendre la voix d'une marchande qui vante ses produits, une façon, encore de restituer toute une ambiance :

"Voici pour cent francs du thym de la garrigue
Un peu de safran et un kilo de figues
Voulez-vous, pas vrai, un beau plateau de pêches
Ou bien d´abricots ?"

Il semble que cette marchande s'adresse à chacun d'entre nous, et l'on retrouve, dans une énumération, des produits provençaux par excellence : le thym associé à la garrigue, le safran, les figues...

Ainsi, le poète nous fait vivre l'ambiance d'un marché de Provence, les parfums, les voix, les rires, les enfants qui dansent...

L'énumération se poursuit avec d'autres ingrédients, tout aussi parfumés : 

"Voici l´estragon et la belle échalote
Le joli poisson de la Marie-Charlotte
Voulez-vous, pas vrai, un bouquet de lavande
Ou bien quelques œillets ?"

Ce procédé suggère une idée d'abondance et permet de mettre en scène la faconde de la marchande.

Grâce à tous ces mots, on peut, aussi, entendre et savourer des sonorités du midi : "thym, garrigue, estragon, lavande".

Et, c'est, bien sûr, l'occasion d'évoquer l'accent de la Provence qui apporte un supplément d'âme à tout ce spectacle, haut en couleurs et en parfums.

"Et par dessus tout ça on vous donne en étrenne 
L'accent qui se promène et qui n'en finit pas."

Un véritable cadeau, une "étrenne", nous dit le poète : l'accent est même personnifié, ce qui lui donne plus de vivacité et de charme, encore...

Enfin, le chanteur n'oublie pas de faire allusion aux "filles jolies" de Provence :

"Mais il y a, tout au long des marchés de Provence 
Tant de filles jolies, tant de filles jolies..."

Elles aussi participent à la gaieté de ce spectacle puisqu'elles donnent des "idées qui dansent..." Et le poète a hâte de les retrouver, elles qui sont "les filles du soleil", symboles mêmes d'un bonheur rayonnant : on les entend rire, s'interpeller...

La mélodie, tantôt douce ou très rythmée nous entraîne dans une ambiance de fête et nous fait vivre tous les bonheurs d'un marché de Provence : couleurs, senteurs, rires...
Grâce à différents procédés, le poète sait restituer l'accent, la vie, l'atmosphère de ces marchés de Provence, et il nous fait participer à une véritable fête des sens.

 

 

Le blog :

http://rosemar.over-blog.com/2016/08/et-par-dessus-tout-ca-l-accent-qui-se-promene.html

 
 

Vidéo : 

 
 
Photo : rosemar



18 réactions


  • Plus robert que Redford 24 août 2017 17:22

    Bon, c’est tout pour aujourd’hui !

    Fermez vos cahiers et rangez vos porte-plumes.

    Demain, pour l’explication de texte, vous me réviserez

    « Carte Postale » de Francis Cabrel...


    • rosemar rosemar 24 août 2017 18:42

      @Plus robert que Redford

      Bon, c’est certain : on peut voir un côté « carte postale », dans cette chanson, mais elle a le mérite de restituer une ambiance assez juste... senteurs, couleurs, bruits...

  • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 24 août 2017 17:34

    La Provence vue par Gilbert Bécaud est aussi authentique que le Flamenco présenté aux touristes allemands à Marbella ou les crêpes bretonnes à Montparnasse. Mais bon, un peu de folklore fabriqué et bien propre, c’est supposé contribuer à la promotion d’une région… C’est quand même énervant de se sentir pris pour un pigeon quand une beurette déguisée en Arlésienne vous des sachets de foins récoltés en Albanie sous le nom d’herbes de Provence ou quand les semi-remorques réfrigérés néerlandais sont garés juste derrière le stand des fleurs. Quant aux gamins qui chantent et qui dansent, c’est dans la tête, pas dans les rues…


    • Plus robert que Redford 24 août 2017 18:00

      @Jeussey de Sourcesûre
      Bon, en même temps, la Provence de Bécaud, c’était celle des années 50-60, hein...

      Plus près de Doisneau que de IAM...

      Alors, on peut pardonner à Rosemar, qui, je le soupçonne, ne doit pas être une perdrix de l’année...


    • rosemar rosemar 24 août 2017 18:39

      @Jeussey de Sourcesûre

      On peut rappeler que Bécaud est né à Toulon : c’est un autochtone, il connaît la Provence et ses marchés...
      Ne lui faites pas un mauvais procès...

    • rosemar rosemar 24 août 2017 22:38

      @onésime

      Un frimeur, peut-être mais la chanson est belle et restitue bien cette ambiance des marchés de Provence hauts en couleurs...

    • François Vesin François Vesin 25 août 2017 10:07

      @rosemar
      « Un frimeur, peut-être... »


      Par delà toutes les assertions sur l’homme,
      il y avait un musicien et pianiste de talent
      capable de donner une couleur aux mots que
      d’autres lui écrivaient.

      Gamins, notre père nous emmenait à Orly,
      le dimanche soir, sur les terrasses extérieures et,
      nous rêvions à tous ces lieux du vaste monde
      tandis que sur le tarmac les vols déversaient
      des personnages en boubous, saris, etc...

      La chanson de Bécaud et surtout sa musique
      reflète parfaitement « ces dimanches », à Orly..." 

    • rosemar rosemar 25 août 2017 14:35

      @François Vesin

      Merci pour cet hommage rendu à un musicien et un homme de scène talentueux...




    • rosemar rosemar 25 août 2017 14:39

      @rosemar

      Et puis, j’aime bien aussi cette chanson :




  • Bernie 2 Bernie 2 24 août 2017 19:03

    Gilbert Bécaud, un poète ? Un simple chanteur de variétés d’une bluette des années 50 devient un poète au regard si acéré, aux mots ciselés.

    Il va falloir penser à vous sortir de votre fanstamagorie et vous faire revenir au réel cher Hibernatus.


    • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 24 août 2017 20:34

      @Robert Lavigue
      vous ne perdez rien pour attendre



    • Bernie 2 Bernie 2 24 août 2017 21:01

      @Robert Lavigue

      Mireille Mathieu ? La mère de D. Pujadas ? Effectivement on a eu chaud...

      J’aurais tellement aimé un nartik sur ce poète qui a su si subtilement sublimer la Seine Saint Denis :

      On est saisi par le rythme martial du beat, on est transporté par la voix rauque de ce défenseur du tombeau de nos rois. On est impressionné par sa fougue à dominer l’ennemi teuton lorsqu’il scande « dans ma benz benz benz ».
      Enfin, on retrouve le cri primaire des chevaliers français : Montjoie ! Saint Denis ! La Seine Saint Denis, c’est de la bombe baby, et ça se reconnait au débit !


    • rosemar rosemar 24 août 2017 22:45

      @Jeussey de Sourcesûre

      Non, ce n’est pas au programme... mais plutôt cette chanson sur le midi :



    • nono le simplet 25 août 2017 04:31

      @Bernie 2
      Un simple chanteur de variétés d’une bluette des années 50

      quelle inculture crasse ! mais je ne suis pas surpris !-))

    • Bernie 2 Bernie 2 25 août 2017 23:28

      @nono le simplet

      Tiens, brouetteman me réponds. Le vengeur masqué des causes perdues. Vu ta carapace en brouette, t’es une sorte de tortue ninja ? Y a léonardo, michelangello, et maintenant nono.

      Tu me réponds à 4h31, wahou, soit t’es un matinal, soit tu as eu encore un problème de couche qui fuit, et pendant que les auxiliaires refont ton lit, tu profites pour me répondre.

      Maintenant en me concernant sur le message, je ne peux m’empêcher de rire. Bécaud, de la culture ? Mouahahaha, excuse mon inculture, je veux pas te froisser. Je crois qu’on a trouvé un champion olympique.

      Merci pour ce moment comme dirait l’autre. Vous étiez tous aussi crétins chez rue 69, où tu es l’avant garde ?


    • pemile pemile 25 août 2017 23:43

      @Bernie 2 « tu as eu encore un problème de couche qui fuit, et pendant que les auxiliaires refont ton lit »

      Ben non, le gros méchant qui voit des crétins partout, c’est le principe du lit-brouette percé, tu te laisses abuser par le pseudo du nono smiley


  • francois 25 août 2017 10:58

    Bravo, Rosemar. Tu as écris un vrai article. Enfin. Sur rien mais c’est bien.


    • rosemar rosemar 25 août 2017 11:41

      @francois

      La musique, le rêve, la poésie, la chanson ne seraient RIEN ?? Heureusement que la chanson et la poésie existent : vous ne pensez pas ??

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