mercredi 3 mai 2017 - par De Bredevan marc (L’INFOTOX)

Euro : on en sort... ou pas ?!

Le débat sur la sortie ou le maintien de la monnaie unique souffre malheureusement de n'être qu'un sujet soumis aux caricatures simplistes et affrontements idéologiques de campagne présidentielle.
D'autant qu'il est défendu par le "mauvais camp"... ce qui, de facto, le disqualifie et pourtant rien ne garantit que l'euro n'explose pas un jour et ce, sans concertation et donc au détriment moins des "élites" que des "peuples" censés n'être protégés que si la monnaie reste aussi unique que la pensée qui la défend... !.

Le programme déprogrammé de MLP :

Objectivement, cette « reculade » de Marine Le Pen sur une sortie étudiée, concertée de l’euro est une erreur magistrale qui déconstruit un programme économique, politique suffisamment cohérent que pour être plausible, même profitable pour tous sauf à tomber dans la critique primaire, idéologique au service des seules « élites ».
Il est regrettable que le débat de maintien ou de sortie de l’euro ne se soit posé que comme adhésion ou refus d’un projet porté par la candidate honnie par à peu près l’ensemble de la classe médiatico-politique française renforcée par la technocratie européenne toute entière dévouée au seul discours pro-euro jusqu’à l’outrance de certains arguments plus proches de la propagande simpliste que de la volonté de débattre sereinement.
Et parmi ces faux arguments qui se veulent anxiogènes, le plus fréquemment avancé par les ayatollahs de l’euro est celui de la (pourtant seulement supposée) dévaluation d’une dizaine de % de la nouvelle monnaie vis à vis de l’euro qui, c’est certain pour ces « experts » toucheraient de plein fouet ces pauvres épargnants et retraités, alors même que non plus dans des projections hasardeuses mais bien dans les faits, sans même pointer les cours extrêmes (1,40/0,80 vs USD) car pris sur plusieurs années, on a connu une chute brutale et rapide de la valeur de l’euro (1,40/1,04 vs USD) sans que cela n’affole les gardiens du temple euro visiblement moins préoccupé d’une éventuelle perte de pouvoir d’achat pour les épargnants et retraités.
De même qu’en période longue de stagnation voire de recul économique, peu semblent s’alarmer des premières fortes hausses des cours d’actions bancaires et de l’euro dès la confirmation de la qualification de leur candidat attitré Macron.

Pourtant, ces renchérissements peuvent, en cette période économique et financière toujours en convalescence mettre à mal un retour à une situation plus favorable notamment au travers de hausses de la dette et/ou des intérêts tant sur celle-ci que sur les taux d’emprunt alloués aux particuliers.
 
Phantasmes et réalités
 
En effet, rien ne garantit, hormis pour les afficionados de la monnaie unique dont leur pensée l’est aussi…, que l’euro, cette monnaie essentiellement politique ne survive à de prochaines crises déjà en gestations au sein des pays qui, contraints, par un respect forcé à des normes strictes, sont au bord sinon de l’explosion budgétaire, le sont au niveau des populations en difficultés croissantes et qui, de plus, ont à se satisfaire du seul discours encore autorisé, à savoir que cette zone euro et/ou l’euro ne sont pas une alternative mais bien une obligation, presque un dogme !.
 
Qu’adviendra-t-il le jour où l’explosion, forcément non préparée et donc catastrophique pour les populations et leurs sacro-saintes épargnes, de l’euro se produira sinon une subite discrétion voire un accès d’Alzheimer de la part de ceux qui prêchaient la seule bonne parole admise sur le toujours plus d’Europe, le toujours plus euro qui, parait-il, nous protégeaient de tous les maux du mondialisme, de la guerre et autres cataclysmes, à croire que, nous les citoyens étions si malades, que sans ces antibiotiques institutionnels, nous allions mourir dans les mois qui suivraient l’arrêt du traitement administré par le « système »…
Alors, on regrettera qu’un débat objectif quant aux réels avantages mais aussi considérables inconvénients de l’euro n’ait pas pu se tenir en temps opportun mais, comme toujours, il sera trop tard et on voudra se consoler en prétendant que si l’on avait su ou que, sondages à l’appui, les citoyens (au final, ces coupables utiles) préféraient conserver l’euro… comme si, déjà échaudés par la sortie obligatoire des monnaies nationales, ils avaient envie de se faire « embarquer » dans une autre aventure dont tous les « experts » et politiciens les assuraient qu’elle serait néfaste, impossible, folle et aux conséquences dignes d’une fin de monde.
 
Conclusion
 
L’avantage des réseaux sociaux, des sites et blogs présents sur le Net, c’est qu’en temps voulu, certains sauront se rappeler au bon souvenir de ceux (médias, experts, journalistes et politiques tous sortis du même moule idéologique) qui s’imaginent avoir l’omniscience et la seule parole vraie et forcément incontestable.
Etant donné la dégradation entamée presque concomitante entre un déclin européen et la création de l’euro, il n’est pas certain que la remise en question de ces certitudes d’hier ou d’aujourd’hui ne soit nettement plus proche que ce qui semble, pour certains, relever non des réalités mais bien exclusivement du phantasme !.


3 réactions


  • Fergus Fergus 4 mai 2017 08:24

    Bonjour, Marc

    Une chose est sûre : entre le refus de sortie de l’euro par les 3/4 des Français et l’incroyable naufrage économique de Marine Le Pen hier soir, la cause de la sortie de l’euro a été gravement mise en péril.


  • BA 4 mai 2017 15:23

    La Grèce est en faillite.
    L’Italie est en faillite.
    Le Portugal est en faillite.
    Chypre est en faillite.
    L’Espagne est en faillite.
    La BCE a donc eu une idée géniale ( ! ) : depuis 2015, la BCE a prêté à taux zéro 1500 milliards d’euros aux banques privées européennes !

    Résultat : échec total.

    Les banques privées européennes ont investi ces 1500 milliards d’euros en Allemagne (pour 60 % de la somme), en France (pour 20 %), aux Pays-Bas, au Luxembourg et en Finlande !

    L’euro est un échec total.

    L’Union européenne est un échec total.

    Cinq pays détiennent 90% des liquidités injectées par la BCE.

    Environ 90% de l’excédent de liquidités injecté par la Banque centrale européenne (BCE) pour soutenir l’activité économique dans la zone euro ont profité à cinq des plus riches pays de la région, montre mardi une étude de la banque centrale.

    Elle cite “l’aversion au risque” parmi les raisons expliquant le fait que ces liquidités se concentrent en Allemagne, en France, aux Pays-Bas, au Luxembourg et en Finlande alors que dans d’autres pays, des banques dépendent encore de la BCE pour se fournir en liquidités.

    En clair, les banques des pays les plus riches restent réticentes à prêter des liquidités à l’étranger près de dix ans après l’éclatement de la crise financière et en dépit des efforts entrepris par la BCE pour assurer la cohésion de la zone et favoriser le crédit.

    « Il semble qu’après la crise financière, une augmentation généralisée de l’aversion au risque et des limites plus prudentes en matière de risque interne au sein des banques continuent de limiter les flux de liquidités transfrontaliers et la redistribution interbancaire des liquidités au sein de la zone euro », résument les 14 auteurs de l’étude.

    La BCE a distribué environ 1.500 milliards d’euros d’excédent de liquidités (le solde entre les liquidités déposées par les établissements bancaires auprès des banques centrales et les réserves obligatoires) depuis 2015 par le biais d’achats de titres sur les marchés et d’opérations de refinancement à long terme à des taux extrêmement faibles.

    Mais le fait que ces liquidités restent concentrées dans les pays les plus riches de la zone euro au lieu d’irriguer ceux qui semblent en avoir le plus besoin risque de nuire à l’efficacité de cette politique et montre que l’objectif de l’Union européenne de créer une véritable union bancaire est très loin d’être atteint.

    L’étude publiée mardi montre que 60% des montants consacrés par la BCE et les banques centrales nationales à des achats d’obligations finissent en Allemagne, entre autres sur des comptes détenus en territoire allemand par des banques britanniques. La France en a quant à elle reçu 20%.

    Les auteurs de l’étude expliquent aussi la concentration des liquidités dans les cinq pays cités par des facteurs extérieurs comme le fait que les banques les plus saines attirent davantage de déposants ou les nouvelles dispositions réglementaires qui freinent les prêts interbancaires.

    “Les retours des banques et une analyse approfondie suggèrent que les obligations réglementaires et les modèles économiques des banques ont une forte influence sur le niveau de liquidités excédentaires détenues au niveau de chaque banque”, dit l’étude.

    http://fr.reuters.com/article/businessNews/idFRKBN17Y1DF-OFRBS


Réagir