Europe, terre d’inondations
Il existe de bonnes archives sur les météos extrêmes au cours des siècles passés. Il peut cependant se trouver des difficultés à comparer les intensités car certaines rivières ou fleuves, comme le Rhin, ont été corrigés par l’érosion naturelle ou par l’action humaine.
Néanmoins les catastrophes relatées par les témoins de l’époque (églises, représentants administratifs) ne laissent pas de doute sur l’ampleur des phénomène. Notre époque crie aux records à chaque nouvel épisode, à tort. Les inondations reviennent tous les 10, 15, 50, 100 ans.
Pour donner une première idée l’image 1, de Wikipedia, illustre par des repères de crue des dates immémoriales. La pire en Allemagne fut celle du Rhin, qui date de juillet 1342 (© Axel Hindemit). On peut aussi lire : 1643, 1552, 1682, 1841. Au 20e siècle aucune crue n’est montée aussi haut.
Un document retrace la chronologie des inondations de l’Ill et du Rhin depuis 2000 ans. Un événement majeur parmi d’autres : l’inondation de 1480.
« Ces inondations eurent une portée quasi générale en Europe, ou tout au moins dans les pays rhénans, où on les qualifia de « Rheinseintflut », le « Déluge du Rhin » : « L’hiver avait été rigoureux et les neiges s’étaient accumulées depuis le début janvier jusqu’à la fin avril. La fonte commença en juin par un temps chaud et pluvieux, et les eaux débordèrent en juillet. Les récoltes de la plaine furent perdues. Le courant entrait dans Strasbourg par les portes de l’Est et sortait par celles de l’Ouest, avec une telle violence, qu’on ne pouvait y naviguer en barque. »
On trouve ici une étude historique sur la protections contre les crues en Suisse et les corrections régulièrement apportées aux cours d’eau.
En France l’inondation de l’année 1856 s’étendit à presque tout le territoire :
« En terme d’étendue, l’inondation nationale de 1856 reste une des plus importantes de notre Histoire, simultanément dans plusieurs régions de France. Elle concerna presque tous les grands fleuves en crue comme le Rhône et la Loire dont les eaux débordèrent sur de nombreuses villes.
Le niveau de la Loire va ainsi s’élever de 7 mètres en 72h à plusieurs points de la vallée. Le centre-ville de Tours disparut sous près de 3 mètres d’eau à l’emplacement actuel de la place Jean Jaurès. Cette grande crue des 3 et 4 juin 1856 résulta d’événements pluvieux conjoints : de forts orages venus de la façade atlantique, sur le massif central et des pluies très importantes sur bassin méditerranéen. Le phénomène fut d’envergure nationale.
Dans le même temps, dans la vallée du Rhône, les villes de Lyon, d’Avignon et de Tarascon enregistrent des crues de 4 mètres d’eau, presque qu’autant que sur la Loire. De fait, sur la majorité des cours d’eau du Massif Central et des Alpes, les eaux montèrent. »
Les inondations actuelles en Allemagne ne sont pas sans précédents :
« Le sud-ouest de l’Allemagne, notamment la Bavière et le Bade-Wurtemberg, connaît depuis vendredi soir des pluies diluviennes. Les cours d’eau atteignent des niveaux exceptionnels, de l’ordre d’une crue qui ne survient que tous les 100 à 130 ans. »
Plus proches dans le temps, en juillet 1954 :
« Les inondations dans le bassin du Danube prennent l'allure d'une catastrophe sans précédent. En Allemagne comme en Autriche l'état d'urgence a été proclamé dans plusieurs localités, et les eaux du fleuve atteignent à Passau, où une centaine d'habitations ont déjà été évacuées, une hauteur de 9 mètres, contre 3 m. 50 en temps normal. »
Puis on trouve, toujours avec le Danube, la crue record de 1965.
L’image 2 illustre les inondations extrêmes de Scheveningen.
Encore le Danube et les grandes inondations de 1787 et surtout 1847 (image 3).
Je pourrais en ajouter tant et tant. Il ne sert à rien de crier au réchauffement sur ce sujet alors que des très grandes pluies et inondations ont régulièrement eu lieu par le passé.