Exclure d’un établissement scolaire les élèves « radicalisés », est-ce la solution ?
Après l’assassinat horrible des professeurs Samuel Paty et Dominique Bernard par deux élèves islamistes, scolarisé pour l’un et ancien élève pour l’autre, le Ministre de l’éducation nationale Gabriel Attal déclare qu’il va travailler avec son collègue de l’intérieur et celui de la justice, pour exclure les élèves « radicalisés » des établissements scolaires, mais est-ce la bonne solution ?
Sortir les élèves radicalisés des établissements scolaires, une déclaration du Ministre de l’éducation nationale Gabriel Attal
Gabriel Attal a déclaré« croire profondément au rôle de l'éducation pour faire reculer la radicalisation, mais dans certaines situations, le niveau d'embrigadement dans la famille, et parfois d'associations qui gravitent autour, est tel qu'on ne se bat pas à armes égales « … Et de poursuivre sa déclaration à France 2 « Je vais travailler avec mon collègue de l'Intérieur et mon collègue de la Justice à des mesures qui nous permettent de les sortir de nos établissements scolaires »...
Monsieur le ministre, en prenant cette décision, si toutefois une loi est votée dans ce sens, n’allez vous pas contraindre à une capitulation préalable l’éducation nationale face à un fait religieux dans un Etat laïque, tel que le notre ? Pour des adolescents, il n’est pas acceptable d’éteindre les lumières de notre éducation nationale pour les plonger dans la nuit des ténèbres de l’obscurantisme et n’est-ce pas au fond déplacer le problème par rapport au risque réel que pose la « radicalisation » d’élèves ? Ne convient-il pas avant tout d’engager le combat et y mettre les moyens, pour assurer à tous les élèves et en toute circonstance l’éveil face à l’obscurantisme véhiculé par certaines religions, grâce à l’enseignement des savoirs et connaissances édictées par l’école publique de notre société républicaine libre, démocratique et laïque où liberté, égalité fraternité en sont la devise.
Lorsque les personnels de l’éducation nationale constatent que des élèves peuvent présenter une menace potentielle en raison de propos qu'ils ont tenus ou d'actes qu'ils ont pu commettre, tels que ceux qui perturbèrent la minute de silence du 16 Octobre observée dans les collèges et lycées, lors de l'hommage à Dominique Bernard et Samuel Paty, il est évident qu’en raison du principe de protection, tant à l’égard des élèves que des employés scolaires et des enseignants, des dispositions soient prises. Mais, trouver comme solution de les déscolariser en les sortant du circuit de l’enseignement des établissements scolaires, avec le risque, par l’effet du nombre regroupé tous au sein de la même structure spéciale, ne que peut créer, par entraînement mutuel du groupe une dynamique islamique encore plus dangereuse. Dès lors, la décision prise par le Ministre Gabriel Attal, n’est-elle pas une mauvaise solution, car c’est les rejeter hors d’un système scolaire, qui reste à bien des égard un rempart contre l’obscurantisme religieux et pour l’islam à sa perversion induite par la partie violente du coran.
Exclure les élèves « radicalisés » des établissements scolaires, n’est-ce pas les conduire à aller vers des établissement privés coraniques non contrôlés par l’État et les enfermer dans leur interprétation violente du Coran ?
Pour rappel, si le Coran compte quelque 6300 versets au total, 300 contiennent des mots tels que « combattre » ou « tuer » et cinq versets sont une injonction à tuer. Les islamistes dit, « radicalisés », opèrent donc une lecture du coran qui exclut toute distance à ces versets.
Il faut savoir qu’il est très difficile, sinon impossible de « déradicaliser » un individu imprégné de cette partie politique violente du Coran et de ses versets mortifères tant qu’elle ne sera pas suspendue ou retirer. Mais là est toute la difficulté, car pour un musulman, le Coran est l’oeuvre de Dieu, modifier le coran s’est donc s’en prendre à Dieu et cela n’est pas acceptable pour lui. Dès lors, pour « déradicaliser » un élève, ce n’est pas en l’isolant dans un établissement spécial avec d’autres comme lui, tel que le suggère le Ministre Gabriel Attal, et malgré tout le travail qui peut être fait pour le distancer de son fondamentalisme, que l’on changera ses convictions religieuses. Cela risque d’être encore pire….
Les paroles de morts et de combats qui sont dans le Coran ne peuvent pas être supprimées ou effacées par les hommes puisqu’elles ne sont pas leur création. Toute la théologie musulmane repose sur le fait que le Coran est issu directement d’Allah. Changer cela, ce n’est pas réformer l’islam, c’est le détruire. Les jeunes Musulmans qui partent faire leur « Djihad » comme ceux qui ont assassiné Samuel Paty, Dominique Bernard ou profèrent des menaces de mort à l’égard d’enseignants sont simplement respectueux de ces versets guerriers et belliqueux de la période « Médinoise » contenus dans ce livre. Par période « Médinoise », il s’agit du temps où le prophète de l’Islam s'était réfugié avec sa horde de fidèles à Médine, après qu’ils fussent expulsés de la Mecque. L’islamisme politique, violent et conquérant, dont les éléments théologiques qui le conforte sont inscrits depuis cette période. La période « Mecquoise » étant celle où fut rédigée la partie essentiellement religieuse du coran avec ses dogmes d’éthique, de miséricorde, d’amour de son prochain etc. Bref, ce qui est le fondement d’une morale religieuse et à laquelle se réfère la majorité des croyants musulmans, sans toutefois bannir quelques versets de la période « Médinoise », auxquels ils peuvent se référer dans la confusion et c’est bien là le problème.
Par contre, pour les théologiens de l’islam qui se réfèrent à une interprétation de la parole de leur prophète, on peut ne pas tenir compte de certains textes (versets du coran) , ou les interpréter dans un sens différent, mais nullement les supprimer. Ainsi cela ne dispenserait pas d’une refondation de la théologie musulmane qui exclurait les références à cette partie politique et violente du coran, ainsi que la « Taqqiya », comme le réclame certains de leurs théologiens. Ne pas respecter ces nouveaux enseignements du coran serait considéré dès lors comme blasphème, avec les risque que cela implique pour un musulman croyant.
Rétablir la réflexion critique de l’Islam pour ouvrir la voie à sa réforme est une urgence
Par rapport à la responsabilité de l’islam dans les abcès de violence religieuse qui déchirent le Moyen-Orient, mais aussi dans les assassinats islamistes qui frappent la France, le Coran avec ses passages qui invitent à tuer, la question qui se pose : comment cette partie du coran, pourrait-elle faire l’objet d’une lecture plus distanciée ou sinon la supprimer ? A ces questions, en 2015, après les attentats des islamistes criminels qui avaient frappé l’Europe et la France, l’islamologue allemand Reinhard Schulze répondait en se référant à des données historique. Sans esquiver les problèmes posés par l’actualité, ce professeur à l’Université de Berne montrait comment la réflexion critique sur l’islam s’est arrêtée il y a plus de 60 ans sous l’étouffoir des Etats musulmans, qui ont contraint les intellectuels au silence et laissé le fondamentalisme travailler sans concurrence les populations arabo-musulmanes. Pour lui, il faut à tout prix permettre de reconstruire un discours critique de l’islam et les musulmans ne doivent plus ignorer que jusqu’aux années 1960, il existait dans le monde arabo-musulman un grand débat très libre sur la question de l’historicité de l’islam. Par exemple, des théologiens de l’islam comme Amin al-Khûlî, Ahmad Khalafallâh ou d’autres pensaient que l’islam doit être adapté à son contexte historique et qu’aucune interprétation n’est applicable de façon continu et identique à toutes les époques.
Il est évident que pour relancer le débat et reconstruire un discours critique sur l’islam, afin d’aider les intellectuels musulmans, l’Occident doit faire pression auprès des dirigeants des Etats musulmans de manière à ce qu’ils autorisent ces discours critiques. Mais là ce n’est pas gagné.
Par de « déradicalisation » possible et définitive sans une réforme de l’islam
Tant que les théologiens de l’islam n'auront pas fait le nettoyage dans leur religion en éliminant les les éléments théologiques marginaux politiques, violents et conquérants du coran qui le conforte, chaque musulman peut franchir le pas pour devenir un égorgeur au nom d'Allah. Faire le nettoyage dans cette religion, c'est imposer par une réforme de la théologie de l’islam l’abandon de la partie violente du coran rédigé pendant la période « Médinoise ». Par période « Médinoise », il s’agit de la période où le prophète de l’Islam s'était réfugié avec sa horde de fidèles à Médine, après qu’ils fussent expulsés de la Mecque..
Il y a les théologiens de l’Islam qui réclament des débats libre pour acter l’abandon de cette référence violente du coran, mais ce n’est guère aisé pour eux et que dire pour ceux qui dans certains pays arabo-musulmans ont eut le courage de vouloir supprimer la partie politique et violente du Coran, ils l’ont payé de leur vie.
Ne pas sortir les élèves « radicalisés de nos établissements scolaires, mais alors que faire ?
Certain(e)s suggèrent d’interdire les téléphones portable et d’installer caméras et portiques de sécurité à l’entrée dans les établissements du secondaires permettant de déceler couteaux et autres objets pouvant présenter un réel danger. Vu le nombre d’établissements concernés sur l’ensemble du pays tous ces dispositifs, qui représenteraient un coût important, pourront freiner le risque à l’intérieur de l’établissement, mais en aucun cas à l’extérieur.
Pour autant, ce n’est pas en créant des établissements spécialisés, encore faut-il que la loi ait été changée, avec le risque que se développe des écoles coraniques douteuses non contrôlées par l’État, ou que par l’effet du nombre d’élèves « radicalisés » regroupé ensembles au sein de la même structure, ne se crée une dynamique islamique encore plus dangereuse. Ce qui ne veut pas dire l’on serait totalement impuissant, car le réel problème posé pour un élève « radicalisé » c’est l’emprise religieuse de l’islam et et sa référence exclusive à des versets politiques, violents et conquérants du coran...
Une enquête familiale et relationnelle d’un élève « radicalisé », mais aussi ses parents, avec suivi obligatoire, tant pour l’élève que pour les parents, devrait leur serait imposé en dehors des cours scolaires avec l’aide d’un spécialiste de l’historicité de l’islam. Ce serait à mon avis la seule façon de les instruire sur la complexité d’interprétation des écrits coraniques pour les sortir de la pire des emprises et de l’influence du mal que peut représenter une lecture trop restrictive de la partie marginale d’un texte religieux coranique.
Pour conclure
Si après l’assassinat des professeurs Samuel Paty et Dominique Bernard, ainsi que les menaces de mort fréquentes proférées contre des enseignants, on peut comprendre l’empressement du Ministre de l’éducation nationale Gabriel Attal de vouloir prendre des dispositions pour la protection du personnel des établissements scolaires et des enseignants, mais encore faut-il ne pas passer à coté de la racine du mal.