mercredi 29 juillet 2020 - par Carlo Gallo

Exercice militaire turco-azerbaïdjanais : un avertissement en direction de l’Arménie et pas seulement…

 

La presse turque prend aujourd’hui encore, des accents nationalistes, plus que jamais, en annonçant les manœuvres militaires communes entre les soldats d’Ankara et ceux de l’Azerbaïdjan. Le mot d’ordre turc est, selon le communiqué du ministère turc de la défense : « L'Azerbaïdjan n'est pas seul ».

La politique de la canonnière est de nouveau mise à contribution pour servir la mégalomanie du chef suprême, que dis-je, du sultan national-islamiste Recep Tayyip Erdogan, qui ne se tient plus : après la transformation de Sainte-Sophie en mosquée, après l’invasion des zones économiques exclusives de Chypre et de la Grèce, après l’invasion de la Syrie, de la Libye, de l’Irak, après les menaces contre la frégate française Courbet en mer de Libye, le tour de l’Arménie est arrivé encore une fois.

Après avoir repoussé l’attaque azérie de la mi-juillet, à Tovuz, l’Arménie fait à nouveau face à des menaces et à l’intimidation de la part du grand-frère turc, cette fois. 

Les forces armées turques et l'armée azerbaïdjanaise effectueront, en effet, à partir du 29 juillet et durant treize jours un exercice géant à Bakou, Nakhichevan, Ganja, Kürdemir et Yevlah[1]. Y prendront part des F-16 et des systèmes de défense aérienne feront leur apparition dans l'exercice, auquel participeront les troupes terrestres et aériennes.

Positionnée aux côtés de l'Azerbaïdjan, la Turquie veut montrer son soutien et surtout sa position dominante par rapport aux pays du voisinage mais aussi à l’égard de ses « pays frères », dont l’Azerbaïdjan.

Selon le quotidien turc Yenisafak[2], une partie des soldats turcs qui vont participer aux manœuvres militaires, est arrivée à Nakhitchevan. Une cérémonie a été organisée au poste-frontière de Sederek à la frontière avec la République autonome de Nakhitchevan pour accueillir les soldats turcs. Les hymnes nationaux turc et azerbaïdjanais ont été récités durant la cérémonie et les drapeaux ont été échangés. Après la cérémonie, les soldats ont été installés dans des casernes.

La Turquie et l’Azerbaïdjan veulent exposer au monde leur puissance et leur détermination, mais veulent surtout détourner l’attention de leur peuple des problèmes économiques internes et la gestion catastrophique de la pandémie du covid-19, en Turquie, et des problèmes économiques et de la corruption en Azerbaïdjan.

 



3 réactions


  • DLaF mieux que RN ou Z / Ukraine vraidrapo 29 juillet 2020 14:05

    Si Israël cessait de vendre des drones tueurs à l’Azerbaïdjan,

    Si les techniciens israéliens cessaient d’entretenir les Fantom turcs,

    les intéressés feraient un peu moins les fiers à bras.

    En 1993,après des mutineries et des explosions dans les casernes azéries, Aliyev avait du embaucher des mitrailleurs afghans pour empêcher les Azéris de fuir vers l’arrière...

    Une ligne de front ce n’est pas comme ces femmes dont on tranche les tendons d’Achille après les avoir violées...

    https://www.seuil.com/ouvrage/la-tragedie-de-soumgait-un-pogrom-d-armeniens-en-union-sovietique-anonyme/9782020135795

    En condamnant les pogroms de Soumgaït, des savants soviétiques ont écrit : « Depuis les férocités staliniennes, il ne s’est rien passé dans notre pays qui nous ait rejetés aussi loin en arrière, de la civilisation à la sauvagerie. »



  • sls0 sls0 29 juillet 2020 14:47

    On oublie pas les russes qui on un accord de défense avec l’Arménie.

    Les déconfitures turques en Syrie et Libye les russes ça piquent quand on s’approche de trop.


  • eddofr eddofr 29 juillet 2020 15:24

    Tous ces va-t-en-guerre ne feraient pas tant les fiers à bras s’il n’avaient pas le soutient implicite d’une majorité populaire ...

    On n’a que les chefs qu’on mérite ...


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