jeudi 14 janvier 2021 - par Dr. salem alketbi

Expériences du passé récent de lutte antiterroriste

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Depuis la chute du soi-disant État de Daesh en Irak, la défaite et la déconfiture de l’organisme terroriste en Syrie, puis le déclenchement du nouveau coronavirus (Covid 19) partout dans le monde qui a entraîné le relâchement de la communication internationale dû aux fermetures, la lutte anti-terroriste a pris une place de moins en moins prioritaire pour les puissances mondiales.

La lutte contre l’épidémie, qui a des effets dévastateurs sur les économies occidentales surtout, est aujourd’hui au coeur des soucis. Mais le monde doit revoir d’autres priorités et les ramener sur la table des débats internationaux, désormais en majorité virtuels, afin que soient atteints les objectifs minimums du dialogue international sur les dossiers stratégiques préoccupant.

La lutte contre la terreur est à n’en pas douter en tête des questions méritant de redevenir au sommet des sujets stratégiques internationaux. Et bien que la terreur ait été déjouée en Syrie et en Irak, des rapports et des signes donnent à entendre que les réseaux terroristes ont recentré leur attention sur le continent africain.

Dans la région subsaharienne, l’activité terroriste s’est sensiblement accrue. L’Indice mondial du terrorisme, publié en novembre dernier, indique que Daesh a fait le déplacement vers le continent africain et, dans une moindre mesure, vers le sud du continent asiatique. Les deux zones ont assisté à une intensification marquée d’activités terroristes comparativement aux années précédentes.

La région subsaharienne et le Sahel comprend bon nombre de pays africains lourdement touchés par le terrorisme, comme dans le cas de la République du Mali. Des pronostics occidentaux estiment que la région pourrait devenir un marché d’exportation des activités terroristes au cours des deux prochaines décennies. L’Afrique sera «  l’arène de djihadisme  » mondial à court et moyen terme.

On ne peut pas se permettre de se reposer sur ses lauriers, comme ce fut le cas au départ du positionnement de Daesh en Irak et en Syrie. Il faut garder conscience du coût énorme de la campagne internationale contre le terrorisme pour vaincre les terroristes dans ces pays.

L’expérience mondiale d’antiterrorisme montre que les activités des organisations radicales ne devraient être ignorées nulle part au monde, car en fin de compte, leur programme met tout le monde dans le collimateur ; à l’est comme à l’ouest du monde, leur danger concerne pays, capitales et personnes.

Il ne faudrait surtout pas passer sous silence la concentration de ces groupes dans des territoires qui semblent lointains aux yeux de certains. Les montagnes peu connues de Tora Bora, en Afghanistan, ont déjà servi de refuge aux éléments de Daesh qui ont mené la plus grande attaque terroriste de l’histoire. Cette priorité ne doit donc pas être mise en veilleuse.

La menace terroriste n’est pas moins grave que celle de l’épidémie. Toutes sont des maux ayant des méfaits catastrophiques sur les hommes et les économies. Eu égard à tout ceci, en vue de poursuivre les interventions antiterroristes, le monde doit à nouveau unir ses forces et coordonner ses efforts.

Un premier pas dans cette direction devrait être fait en Libye. Cette dernière a été la proie d’interventions turques haineuses amenant des milliers d’éléments terroristes des champs de bataille en Syrie à se battre pour la Turquie sur le sol libyen.

Mais il n’est pas garanti que ces éléments seront tout à fait chassés à moins que les puissances internationales n’unissent leurs forces pour faire pression sur la Turquie afin qu’elle retire ses milices du territoire libyen.

L’aide internationale est également censée être fournie sur d’autres fronts, comme le Mali, le Nigeria, le Niger, le Tchad, le Burkina Faso et d’autres pays qui connaissent un extrémisme et une terreur généralisés.

Si ce qui précède la transformation d’une grande partie de l’Afrique subsaharienne en zones de chaos est l’absence d’État central, la pauvreté et la corruption, mettre ces questions sur la table des débats internationaux le plus tôt possible s’impose, afin que des solutions soient envisagées pour surmonter les obstacles au soutien militaire et logistique occidental à certaines armées d’États africains victimes de la terreur.

Si ces obstacles persistent, la prolifération des gangs terroristes sera favorisée, renforçant ainsi leur capacité à exploiter le chaos, la pauvreté et la corruption et devenant peu à peu des organisations durement combattables, comme l’on a pu le constater avec Daesh en Irak, qui contrôlait autrefois de vastes zones du territoire syrien et irakien.

Rappelons que les organisations terroristes se multiplient à un rythme accéléré. Ils reçoivent le soutien de régimes qui s’en servent pour des fins stratégiques. L’expérience Daesh, qui est né des entrailles d’un petit groupe djihadiste irakien, est toujours vivante. Qui plus est, elle se répète ailleurs.

La lutte anti-terrorisme n’est pas une priorité différée. Elle doit plutôt se faire en conjonction avec d’autres mesures de lutte contre les menaces telles que l’épidémie du Covid 19 et les conflits militaires en cours dans plusieurs pays notamment du Moyen-Orient.



7 réactions


  • Clark Kent Séraphin Lampion 14 janvier 2021 16:28

    C’est qui, les « terroristes » ?

    Quand la CIA et l’Occident aidaient et finançaient Daesh : lien


    • Opposition contrôlée Opposition contrôlée 14 janvier 2021 18:19

      @Séraphin Lampion
      L’auteur a l’honnêteté d’avouer :

      Rappelons que les organisations terroristes se multiplient à un rythme accéléré. Ils reçoivent le soutien de régimes qui s’en servent pour des fins stratégiques.

      Les USA sont un régime comme un autre...


    • pierre 14 janvier 2021 18:23

      @Opposition contrôlée
      « Les USA sont un régime comme un autre.. » pas vraiment, c’est le top de la vie mondiale.


    • amiaplacidus amiaplacidus 14 janvier 2021 19:07

      @Opposition contrôlée : « Les USA sont un régime comme un autre... ».

      Un régime de bananes à voir ce qui s’y passe.


    • Opposition contrôlée Opposition contrôlée 14 janvier 2021 20:24

      @amiaplacidus
      C’est pas nouveau. On oublie le recomptage des scrutins de la Floride en 2000, l’affaire Nixon, Reagan et les contra, j’en passe et des meilleurs... Cependant pour le « 1% », tout va bien, voir de mieux en mieux. Les inégalités dans la répartition de la richesse suivent la même croissance linéaire depuis la fin du mandat d’Eisenhower. Que la piétaille s’entre-tue, ça ne change rien à la structure économique et sociale. 


  • saint louis 14 janvier 2021 17:18

    Quels que soient les origines de ces formations armées, le danger reste présent.

    Et même si se sont les occidentaux qui les ont créés, c’est bien en face nous qu’ils sont.

    Le seul avantage que l’on a, c’est de connaitre leurs armements.


  • popov 15 janvier 2021 11:09

    @Salem Alketbi

    J’aime bien l’image, la grosse patte de l’idole des Bédouins qui essaye désespérément de s’accrocher à la planète.


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