vendredi 30 novembre 2018 - par Claude Courty

Fins de mois et fin du monde

Encore subjuguée par la pensée marxiste, l’élite de tous bords est incapable de voir autrement que par la lutte des classes. Comment dès lors pourrait-il en être autrement d’un peuple nourrit des arguments que lui dispensent ses maîtres. Soumis à une pensée unique qui n’a rien de nihiliste, ceux-ci ne font pour la plupart que répéter des leçons apprises sur les mêmes bancs, dans le respect des tabous dont le premier est celui dont est frappée toute question de population et a fortiori de surpopulation ?

C’est ainsi qu’est passé sous silence le rapport pourtant fondamental existant entre démographie, économie et grands équilibres sociopolitiques et environnementaux, dans le contexte d’une mondialisation à laquelle aucun pays ne peut dorénavant échapper ; ceci revenant à vouloir changer la condition humaine sans se préoccuper de ses fondamentaux, ou plus simplement à ignorer :

1°- Que parce qu’il doit impérativement ne serait-ce que se nourrir, se vêtir, se loger et se soigner, l’homme est un consommateur. Il l’est depuis sa conception jusqu’après sa mort – comme en attestent les marchés du prénatal et du funéraire qui n’ont rien d’anodin – et se double d’un producteur dès qu’il est en âge de travailler. Il est de la sorte, avant toute autre opinion ou considération, un agent économique au service de la société, mais aux dépens de son environnement. Et plus le nombre de ces agents augmente, plus leurs besoins s’accroissent – outre ceux qu’ils s’inventent toujours plus nombreux – et plus ils produisent et s’enrichissent collectivement, pendant que s’épuisent les ressources non renouvelables de la planète et qu’augmentent une pollution et des atteintes à l’environnement qui ne font qu’ajouter aux catastrophes inopinées ou cycliques dont la nature n’est jamais avare.

2°- Que dans une augmentation constante de la population et de sa richesse collective – quelles que soient les conditions du partage de celle-ci –, la pyramide sociale humaine, atrophiée, a atteint la démesure ; son sommet s’éloignant toujours plus de sa base et les écarts de richesse entre ceux qui la peuplent se creusant inéluctablement d’autant.

Comment continuer de nier ces évidences ? Jusqu’où iront une hypocrisie et une ignorance portant l’homme, et le Français peut-être plus que tout autre, en digne héritier des “lumières”, à davantage se préoccuper d’inégalités sociales et à s’intéresser à ses fins de mois, qu’à la fin de sa civilisation, sinon de fin du monde.

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15 réactions


  • seken 30 novembre 2018 22:09

    Cause toujours.


    • Claude Courty Claudec 1er décembre 2018 03:24

      @Anatine

      Et c’est encore pire pour celui qui ne paye pas du tout d’impôt sur le revenu !


  • BA 1er décembre 2018 06:39

    Le syndicat UNL appelle les lycéens à bloquer des établissements scolaires en plein mouvement des "gilets jaunes" lundi 3 décembre.


    À l’appel de l’Union nationale lycéenne (UNL), des lycéens ont décidé de bloquer leurs établissements vendredi 30 novembre un peu partout en France. L’organisation lycéenne revendique 40 000 jeunes impliqués aujourd’hui et appelle à reconduire la mobilisation lundi 3 décembre. 


    https://www.francetvinfo.fr/economie/transports/gilets-jaunes/des-lyceens-rejoignent-le-mouvement-des-gilets-jaunes-a-l-appel-du-syndicat-unl-et-bloquent-leurs-etablissements_3078771.html


  • Spartacus Lequidam Spartacus 1er décembre 2018 10:02

    Hélas le malthusianisme et la fin par la démographie est une idéologie fausse.

    Elle est propagé par la pensée à somme nulle qui est simpliste. 

    Un peu comme le paysan du 8eme siècle a qui ont expliquerait que la terre est ronde.

    Il expliquerait l’horizon, le niveau à bulle, la planche plate, que l’eau du lac est plate et la bille posée par terre ne roule pas.

    Le tableau est faux. La misère absolue a disparue quasi partout. En Asie, Amérique du Sud et même en Afrique elle se résorbe.

    La différence entre riche et pauvres est une vue Marxiste. La différence d’égalité est élevée en Suisse. Elle est faible au Venezuela ou Zimbabwé. Mieux vaut il être un pauvre avec une forte inégalité en Suisse ou pauvre au Venezuéla avec une inégalité moindre ?

    Maltus avait prévu la fin du monde en faisant la corrélation entre possibilité de production et nombre d’individus.

    Il a perdu. Non seulement le nombre d’individu a été multiplié par 6 ou 7. Mais en plus nous avons mis fin à la famine et la production n’a jamais été aussi élevée.

    En fait il faut comprendre que l’homme est cornucopien. Il change son environnement et c’est pas l’environnement qui lui dicte son futur.

    http://lequidampost.fr/les-ressources-naturelles-et-limitees-nexistent-pas-seules-les-ressources-cornupiennes-existent/


    • Claude Courty Claudec 1er décembre 2018 21:43

      @Spartacus

      Bonsoir

      La malthusianisme, pas davantage que la pyramidologie sociale, ne sont des idéologies. Tout au plus s’agit-il de théories s’appuyant, pour aussi simples qu’elles soient, sur des faits observables et pour certains d’entre eux mesurables, par quiconque.
      Quant à leur simplisme à somme nulle, le compliment peut être retourné aux arguments que vous employez pour les qualifier de telles.

      « La misère absolue a disparue quasi partout. En Asie, Amérique du Sud et même en Afrique elle se résorbe. »  vous devriez vous renseigner avant de proférer une telle énormité. Vous sauriez que les experts sont incapables de se mettre d’accord sur l’effectif des pauvres profonds (ceux qui vivent au niveau zéro, inamovible, de la pyramide sociale, qui varie d’une source à l’autre de 1 à deux milliards dans le monde. Ce sont ces miséreux qui peuplant des bidonvilles, camps, refuges et autres lieux de rétention se multipliant, sans compter le flux grossissant de miséreux errants partout sur la planète. Vous y apprendriez aussi que des « soupes populaires » n’ont jamais été aussi nombreuses ni actives.

      « La différence entre riche et pauvres est une vue Marxiste » Pas besoin de Marx pour savoir que richesse et pauvreté existent l’une par l’autre et que chacun d’entre nous est le riche ou le pauvre de plus pauvre ou de plus riche que lui. De quoi différencier les uns des autres, non ?

      « Malthus avait prévu la fin du monde en faisant la corrélation entre possibilité de production et nombre d’individus. Il a perdu ... »  Il a eu au contraire raison ... avec quelques siècles d’avance, même s’il a eu le tort (qu’il a publiquement reconnu) de s’en tenir à la dimension alimentaire du problème. Mais peut-être ignorez-vous qu’un milliard d’être humains ne mangent pas à leur faim, et que près de la moitié en meurt ; que les surfaces cultivables diminuent sous l’effet combiné de l’épuisement des sols, de la désertification et de leur submersion par endroits en relation avec un réchauffement climatique attesté par la fonte des banquises et des glaciers ; que des régions du monde de plus en plus nombreuses manquent cruellement d’eau potable, etc. ?

      Votre évocation de la différence de conditions entre pays, ne fait que démontrer que les choses sont de dimensions mondiales et qu’avec ou sans cornucopianisme, notre civilisation est condamnée avec son environnement, par sa démographie, si elle ne met pas en oeuvre, de toute urgence, les moyens de la réduire et de la maîtriser.

      Lire Surpopulation humaine – La cause de tous nos maux3es Éditions corrigées et augmentées. Version Ebook en lecture gratuite, pour les pauvres et les radins.


  • Taverne Taverne 1er décembre 2018 11:34

    Soyons les champions ! 

    Le gilettisme des sinistrés des fins de mois ne s’arrêtera pas de sitôt car il est légitime.

    Nous sommes les champions du monde de football. Montrons que nous pouvons être les champions du monde de la solidarité en insufflant un vaste mouvement de solidarité envers les sinistrés des fin de mois.

    Que l’Etat et la société viennent en renfort du gilettisme ! L’Etat par une souscription exceptionnelle et par une TVA de solidarité

    (TVA renforcée sur les produits de grand luxe),par exemple.

    Soyons les champions ! 


  • zygzornifle zygzornifle 1er décembre 2018 11:48

    La fin de mois amène le début du suivant quand a la fin du monde elle est inéluctable ....


  • xana 1er décembre 2018 21:34

    A mon humble avis ce genre d’article fait plus de tort que de bien à la cause soutenue par son auteur (et par moi-même).

    L’humanité a commencé de crever de sa propre prolifération, comme des cafards dans un bocal fermé. Pas besoin de pyramide des revenus pour le comprendre. Pas besoin de soi-disante étude économique non plus. L’auteur embrouille à loisir un constat pourtant limpide au départ.

    Cela amène naturellement des commentaires comme celui de « seken » (« cause toujours ») ou celui de l’innénarable Diplodocus (l’Homme cornucopien !!!).

    ..

    La question est tabou, l’aborder (ou simplement l’évoquer) scandaleux. Mais il est nécessaire de remettre l’humanité à sa place.

    Nous ne sommes pas la Merveille pour qui le Monde aurait été créé. Cette conception (judaïque ?) de la Terre Promise et du Peuple Choisi est un conte pour enfants ou pour demeurés.

    A part des recueils de vieilles légendes, rien dans nos connaissances ne confirme cette belle histoire.

    Nous sommes une espèce qui a proliféré parce qu’elle présentait certaines particularités favorables dans un milieu donné, celui de la fin de l’ère tertiaire. Notre intelligence analytique nous a permis de survivre malgré notre relative faiblesse physique. Mais rien ne nous garantit qu’elle nous protègera de nos propres excès, comme la guerre nucléaire ou la pollution. Et surtout nous sommes en train de démontrer que nous sommes mentalement INCAPABLES de prendre en main notre propre prolifération, à cause d’un vieux conditionnement qui date de l’époque où nous courions le vaste monde en petites bandes.

    Il ne s’agit plus, depuis longtemps, de stabiliser la population. Ce dont nous sommes d’ailleurs absolument incapables, tout comme pour nos émissions de CO2 (qu’elles soient un problème ou non).

    Et encore pour le CO2 il n’est pas tabou d’en parler.

    Si on voulait revenir à un niveau de population compatible avec un certain « équilibre biologique durable » quelqu’il soit, il faudrait surtout RÉDUIRE notre population à environ 1 milliard (ou moins), et la stabiliser à ce niveau, et cela dans les plus brefs délais. Cela est inimaginable pour la plupart des gens. On voit bien qu’il s’agit d’une limitation très forte, dûe à notre mentalité, et qu’aucun gouvernement sauf une puissante dictature ne pourra jamais imposer les mesures nécessaires. La Chine de Mao seule a tenté de le faire (modestement mais sérieusement)... au grand scandale des autres nations.

    .

    Nous sommes donc inéluctablement condamnés à voir la surpopulation humaine peser de plus en plus fort sur nous-mêmes et sur notre milieu, jusqu’à un effondrement des conditions de vie tel que l’espèce disparaîtra probablement.

    Non, l’intelligence ne nous affranchit pas de la sélection naturelle. Les excès de cette intelligence amèneront notre extinction brutale. Le reste de la biosphère en ressentira certainement un grand soulagement.

    Jean Xana


    • Claude Courty Claudec 1er décembre 2018 23:51

      @xana

      Tout ceci est vrai, merci de le rappeler.

      Mais devons-nous rester muet tant qu’existe la moindre chance de faire entendre raison ne serait-ce qu’à une minorité de nos semblables ?

      Le fait d’avoir soi-même tardivement pris conscience du premier des maux de l’humanité qu’a été sa prolifération, exonère-t-il du devoir de dénoncer un tabou entretenu par des pouvoirs coupables d’obscurantisme ?


      Se taire ne serait-il pas se faire complice de tous ceux qui pendant des siècles ont menti aux peuples sur des questions de société essentiels, et continuent de le faire par leur mutisme à ce sujet ?


      Devons-nous abandonner sans réagir ceux qui nous sont chers au mal dont ils sont victimes, ou tenter de les alerter tant qu’il reste une chance d’y remédier, aussi faible soit-elle ?


  • UnLorrain 2 décembre 2018 05:26

    Quand on aura pendant quelque temps traité l’âme humaine avec l’impartialité que l’on met dans les sciences physiques à étudier la matière, on aura fait un pas immense ; c’est le seul moyen à l’humanité de se mettre un peu au-dessus d’elle-même. Elle se considérera alors franchement, purement dans le miroir de ses œuvres, elle sera comme Dieu, elle se jugera d’en haut.

    C’est de Flaubert Gustave, ses Pensées. Il y en a d’autres là https://fr.m.wikisource.org/wiki/Pensées_de_Gustave_Flaubert Comme celle-ci de mémoire « vivre pour soi c’est a dire rétrécir son coeur entre sa boutique et sa digestion » Dure a admettre celle ci mais n’est elle pas un fait que toutes et tous,pratiquons...

    J’ai parcouru quelques Pensées a la source et déjà le mot race s’y trouve...dérangeant de nos jours !! Bon !..visiblement je n’ai pas assez bu hier soir,comme Mirbeau souhaitait aussi faire pour son sommeil heureux ou se pavanent ses chimères et consolantes joies,j"ecluse ! 😊


    • UnLorrain 2 décembre 2018 05:42

      @UnLorrain

      Yeahhh !! Cet autre copier coller que je viens de retrouver qui parle de socialisme,Flaubert voit,décrit « L’idéal de l’État, selon les socialistes, n’est-il pas une espèce de vaste monstre absorbant en lui toute action individuelle, toute personnalité, toute pensée et qui dirigera tout, fera tout ? Une tyrannie sacerdotale est au fond de ces cœurs étroits et il faut tout régler, tout refaire, reconstruire sur d’autres bases, etc. » Hihi puisque smiley march"pas !


    • Claude Courty Claudec 2 décembre 2018 08:04

      @UnLorrain

      Quel dommage de mêler Dieu à de tels propos, ou plus exactement la spiritualité, cette faculté propre à l’homme, qui s’en est doté pour tenter de s’expliquer ce qu’il ne peut comprendre.
      N’est-ce pas trahir Flaubert, Mirbeau, Balzac et bien d’autres, qui ont si bien disséqué la condition humaine ? 
      N’est-ce pas affaiblir les sciences physiques, dont l’intérêt réside précisément dans leur capacité à s’affranchir de cette spiritualité.
      Attention, trop écluser nuit à la lucidité !


    • Claude Courty Claudec 2 décembre 2018 08:08

      @UnLorrain

      L’idéologie n’est qu’une autre forme de la spiritualité, à l’usage des mécréants.


    • UnLorrain 3 décembre 2018 08:53

      @Claudec

      Ecluser est un exutoire, avec modération en ce qui me concerne, je crois aussi que cela affecte la forme physique alors gare a moi ! Extrait par Balzac « personnages creusés bleuis blanchis tordus par l’alcool » en parlant du disparu titi parisien...Plus loin dans la même nouvelle, Les excitants modernes, il écrit a propos du russe « j’appelle la Russie une nation d’alcoolâtres »

      Quant a une croyances religieuse...je me defausse,lâche, en adoptant ceci de Flaubert Gustave « je méprise trop dieu ( x ) pour pouvoir le blasphèmer » ainsi il ne sera pas vu par Bloy Léon comme « un athée croupissant »( tout en bas des marches si j’ai bien compris le Lapidaire Bloy )


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