vendredi 15 février 2013 - par Résistance

Goodyear Amiens : les travailleurs ne s’en laissent pas conter

L’annonce de la fermeture de l’usine Goodyear est tombée le 31 janvier. Ce sont 1.250 postes de travail qui vont ainsi être supprimés. La fermeture annoncée par le gouvernement français de plusieurs usines bat son plein, et Goodyear s’ajoute à la longue liste des plans de restructuration qu’ont connu dernièrement ArcelorMittal, Peugeot, Air France et Sanofi, pour ne parler que des plus grosses boîtes. Des plans qui laisseront des milliers de travailleurs sur le carreau, même si, comme le souligne sur un ton faussement optimiste la direction de Renault, les travailleurs ne perdront pas leur emploi s’ils acceptent une augmentation du temps de travail et un blocage des salaires.

Mais les Goodyear ne se résignent pas devant cette politique de casse des emplois, et mardi 12 février, des centaines d’entre eux ont manifesté devant le siège de l’entreprise, à Rueil-Malmaison. C’est là que la colère des ouvriers a éclaté. L’entrée du groupe, qui a réalisé en 2012 un bénéfice net de 183 millions de dollars, était complètement barrée par un important cordon de sécurité. Les forces de l’ordre ont utilisé des gaz lacrymogènes et des sprays urticants pour tenir les manifestants éloignés du siège de la direction, ce qui n’a pas empêché la manifestation de continuer aux abords des lieux gardés par les CRS.

La semaine dernière, des cortèges composés de travailleurs dans la même situation que les Goodyear avaient battu le pavé parisien, pendant que le gouvernement socialiste ne trouvait de rien de mieux que de pointer du doigt les syndicalistes qui se battent pour garder leur emploi. Arnaud Montebourg, le ministre du redressement productif, a estimé le 30 janvier qu’« il était possible d’éviter le pire » pour le fabricant de pneumatiques. Licencier des milliers de travailleurs pour sauver la finance n’est probablement pas considéré à ses yeux comme une catastrophe, parce que la pire des choses serait qu’elle s’écroule réellement. Montebourg n’est pas homme à se contredire, et il est effectivement en train d’éviter le pis. Mais du point de vue des intérêts qui caractérisent le système financier…

Capitaine Martin

http://www.resistance-politique.fr/article-goodyear-amiens-les-travailleurs-ne-s-en-laissent-pas-conter-115370831.html

 



5 réactions


  • Nanoub Nanoub 15 février 2013 17:05

    Bonjour,
    pour moi, naïve, qui avais voté pour la Gauche, le gouvernement allait prendre des mesures énergiques pour sauver l’emploi et éviter les fermetures qui n’étaient pas dues à une faillite.
    Mais pas du tout, c’est même le contraire qui se produit.

    fallacieuses de rembourser TOUTES les aides reçues depuis sa création.
    - Aide locale (incitation à l’implantation)
    - Aide sociale (exonération de charges sociales)
    - Aide gouvernementale
    - voire Aide européenne.

    Sans doute que ces boites y regarderaient à deux fois.
    Que vont devenir ces chômeurs que la santé de leur entreprise ne prédisposait pas du tout à se retrouver sur le pavé ?

    Ce gouvernement est le même que le précédent, seule l’étiquette a changé.


    • Nanoub Nanoub 16 février 2013 13:36

      Bonjour,
      Oui, c’est ce qui s’appelle se faire rouler dans la farine...
      Et jke reste polie !!!


  • loco 16 février 2013 02:13

       Bonsoir, 

       je ne tiens pas absolument à jouer les casse-pieds, mais votre article supporte en encart une pub pour des 4x4 Isuzu dont je doute que les ouvriers en question puissent se les offrir...

       même si, hélas, je ne doute pas que certains d’entre eux en rêvent, et fondent là-dessus leur attachement à la « bonne » marche de la société actuelle qu’il serait dommage d’entraver.. ;

  • alinea Alinea 16 février 2013 10:46

    Il est bien fini le temps des luttes pour l’amélioration de la vie des travailleurs ; plus de salaire, moins d’heures ! Aujourd’hui c’est un combat désespéré, c’est une défense et plus une attaque, des petits poings levés contre une hydre mondialisée ! C’est effrayant ! Il faut revoir toute notre copie, vraiment inventer autre chose...


  • reprendrelamain reprendrelamain 16 février 2013 12:43

     Tous les travailleurs sont conscients que « la finance » tue leurs emplois mais le plus absurde, le plus fou, le plus incompréhensible et le plus irrationnel c’est que tous les licenciés amèneront leurs chèques d’indemnité dans les banques qui ont contribué à la fermeture de leur usine et continueront ainsi à nourrir la bête !


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