mercredi 17 juillet 2013 - par Michel Koutouzis

Grèce : déni de démocratie

Je disais souvent concernant la Turquie et à l’adresse des technocrates européens, qu’ils devaient choisir entre une démocratie réelle qu’ils souhaitaient mais qui aboutirait in fine à un conflit interne opposant les « occidentalisés » à la Turquie profonde et profondément religieuse, et une démocratie formelle, sous tutelle de l’armée garante de la laïcité kémaliste. Je leur disais que l’on ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre. Et que surtout, que l’on n’impose pas, à marche forcée, notre vision du progrès et de la démocratie. A l’époque, j’étais à des lieues d’imaginer que ces mêmes technocrates iraient jusqu’à bafouer la démocratie réelle grecque (avec les défauts qui lui sont attachés), produit d’une genèse douloureuse issue de la rencontre du mythe grec et de la dure réalité d’un pays créé au forceps et qui, de tout temps, subissait les interventions étrangères au point qu’elles sont devenues partie de son patrimoine génétique. 

La démocratie grecque, souvent confisquée par des rois imposés, s’est affirmée comme un processus à la fois libérateur et spolié par ceux qui le dirigeaient. Que ce soit les marchands ou pirates iliens (aujourd’hui armateurs), par des intellectuels, hommes politiques, ou militaires venus d’ailleurs (Italie, Allemagne, Angleterre, Russie etc.), que se soit par les grands propriétaires terriens ou l’église (et qui devaient leur richesse à leur collaboration avec la porte sublime), les grandes fortunes compradores férues des Lumières ; que ce soit par les bandits et autres seigneurs de la guerre qui lancèrent la révolution finissant par guerroyer quelques mois plus tard entre eux, que ce soit, bien plus tard, par les adorateurs des régimes totalitaires, impérialistes ou communistes, les va-t-en guerre, les agents de la City, de Wall Street ou les fournisseurs de la sixième flotte américaine « garantissant » la « sécurité » en méditerranée, la vie politique grecque, sous influence, n’a rien à voir avec un long fleuve tranquille.

De 1821 jusque en 1973, le jeune Etat grec n’a connu que la guerre, les coups d’Etat, les régimes autoritaires, l’arrivée massive des refugiés de la Turquie, la guerre civile, et c’est dans cet environnement guerrier qu’elle a vu son territoire tripler mais la grécité s’effilocher avec l’invasion de Chypre, et, précédemment, la mort soudaine des communautés grecques en Turquie, en Egypte, en Tunisie, en Afrique noire et à Madagascar. 

Tant bien que mal, depuis la chute de la dictature des colonels (1967-1073), l’Etat grec a su endormir ce passé douloureux, en finir avec les séquelles de la guerre civile, intégrer les centaines de milliers de refugiés et instaurer un Etat de droit, loin des dictats internes ou externes, sans jamais faire abstraction de la complexité géopolitique et des dangers sous-jacents, que les guerres en ex-Yougoslavie ont ravivé. En effet, sa relation avec l’Europe, et surtout avec l’Allemagne, idyllique dans un premier temps, fut perturbée par cette guerre, le démon nationaliste (Macédoine) allant de paire avec une incompréhension mais aussi une crainte inavouée générée par le rôle que joua Berlin dans le démantèlement de ce pays voisin, avec qui la Grèce a toujours eu une relation privilégiée, souvent perturbée par ses alliés de l’OTAN. C’est à ce moment précis qu’Athènes intériorisa le fait que dans cette Union Européenne son avis ne comptait pas. L’élargissement, précipité et bâclé, renforça cette perception, ainsi qu’un sentiment pour la première fois carrément anti-européen renforcé par le retour de la certitude que « même membres de l’Union », les grecs étaient seuls et isolés sitôt qu’ils pensaient autrement. Qu’une machine technocratique totalisatrice (comme jadis les « grandes puissances »), imposerait ses choix quel que soit l’avis (et l’intérêt) de la Grèce et surtout des grecs. D’autant plus que Chypre entrait dans l’Union sans intégrer la partie nord de l’île, et que l’Europe - et ce jusqu’à aujourd’hui - délaisse cette situation pour le moins oxymore.

La crise des subprimes suivies de celle des dettes souveraines éclate dans ce contexte de défiance (réciproque). Dès lors qu’éclate la « crise grecque », et dès l’apparition de la fameuse Troïka, il devient évident que la « solidarité européenne » n’est qu’un mythe supplémentaire, un de ceux qui travaillent la société grecque. Sa gestion, qui aboutit à l’éviction d’un premier ministre élu et à son remplacement par un technocrate de la finance internationale apparaît comme un déni de démocratie réelle, cette arlésienne pour laquelle tant de sang a été versé dans ce pays. Dès lors, tout ce qui advient à ce pays apparaît comme une offense à la démocratie, engendrée par Bruxelles. Les partis traditionnels du bipartisme éclatent, et des combinazione à la romaine court-circuitent la vraie représentation populaire qui se divise depuis entre une majorité réelle hostile aux plans de « restructuration » de l’économie et de la société grecque et une majorité parlementaire fidèle aux diktats européens qui sont, à juste titre, identifiés à Berlin, ce qui, entre autres, ravive la mémoire populaire sur l’occupation nazie, la résistance et la guerre civile. D’autant plus que la crise génère une force néo-nazie (aux dépends d’une extrême droite « classique »). 

La technostructure européenne et les croisés néolibéraux berlinois exigent des chiffres pour cette normalisation qui vise avant tout non pas tant l’orthodoxie budgétaire mais la baisse du prix du travail, des services et l’annihilation de ce qui faisait la force de l’économie grecque, le petit commerce, les petites entreprises vivant essentiellement du marché intérieur. Pour y aboutir, l’Europe ferme les yeux sur les moyens : législation par décrets, lois spécifiques « d’urgence » entérinant les accords entre la troïka et le gouvernement, décisions arbitraires et anticonstitutionnelles, etc. Venue pour mettre une fin à la fraude fiscale des « puissants » elle ordonne désormais (toujours pour l’orthodoxie des chiffres et faute de pouvoir s’en prendre à ces « riches ») une saignée fiscale des couches les plus défavorisées de la population, à une paupérisation sans précédent de l’Etat qui doit se démettre de ses prérogatives élémentaires (santé, sécurité, éducation, autorités locales) et exige le démantèlement à prix cassé des entreprises et services de l’Etat, dont pour l’instant personne ne semble être preneur, sauf, bien entendu, ces fameux « riches » et dont la fortune est issue de la prédation systématique et corruptive de leur propre pays.

Cette modernisation de la Grèce prend de plus en plus, du moins pour les Grecs, l’allure d’un Etat entropique, « à la botte des étrangers », qui renforce l’insécurité, bafoue les institutions, l’éducation, la justice, la santé en démolissant tout ce qui avait été bâti durant les dernières cinquante années. La voix de la Grèce est désormais inaudible, et le peuple grec, pour la première fois de son histoire est tétanisé par la peur.

Comme en Espagne, en Italie ou au Portugal, comme pour les pays nouveau venus et dont personne ne parle à commencer par la Roumanie, la Hongrie ou la Bulgarie, il y a un basculement évident de la démocratie réelle à une démocratie non plus formelle mais peinant à en garder la forme. Quant à l’esprit, il s’est perdu dans les méandres de la technostructure européenne, sacrifié aux intérêts des banques européennes qu’elles soient allemandes, françaises ou grecques et immolé par le manque de clairvoyance et de volonté politique du couple Franco-Allemand, de la City des armateurs et du fameux déficit de démocratie des institutions européennes…



27 réactions


  • jako jako 17 juillet 2013 12:13

    Merci, l’Europe si belle dans son idée d’origine cristallise et prend sa vraie couleur brune et non pas bleue, le pire , le plus désespérant c’est que cela se passe sous nos yeux en direct pratiquement et personne ne bouge le petit doigt, même une toute petite allusion a ses mefaits est immédiatement baffée par les chiens de garde, grâce à la pseudo démocratie ils nous ont enfermés dans une grande prison.


    • smilodon smilodon 18 juillet 2013 20:29

      Même ici, en France, quand une majorité (ou presque) mourra de faim...... Les choses changeront !.... Faut pas en vouloir aux grecques !... Ils se défendent tel le globule blanc face au virus !.... Ils crèvent dans l’indifférence totale de toute la « zone euro » !... Alors ils se défendent !... Mal, peut-être !... Mais nous, le jour où on va devoir se serrer la ceinture de trois crans.... On fera quoi ??.... Accueillir encore et toujours 2 à 300.000 miséreux de tous pays ??... Franchement !... Facile de juger les autres devant sa télé et assiette (encore) pleine !.... Vraiment facile !... Mais quand tu n’as plus que tes griffes pour survivre...... Tu te sers de tes griffes !.... Désolant, certes !.. Et pourtant !... N’importe quel lion te le dira !... C’est « manger » qui compte !... Respirer, courir et manger !.... Rien d’autre !....


  • Rincevent Rincevent 17 juillet 2013 13:21

    Si l’on adhère à la théorie des dominos, ce qui se passe en Grèce devrait nous interpeler au premier degré et faire l’objet d’un suivi permanent des médias (au lieu du Tour de France…). Mais voila, on se dit qu’il n’y a pas le feu dans l’immédiat. Avant nous il y aurait, dans l’ordre, le Portugal, l’Espagne et l’Italie, donc l’orchestre du Titanic peut (doit) continuer de jouer le même air tant que l’eau n’est pas arrivée au niveau de notre pont...


    • patrickluder patrickluder 18 juillet 2013 00:45

      Les traditions Grecques n’ont absolument rien à voir avec celles des autres pays. Chaque pays à ses propres particularités. Le naufrage Grecque est donc différent qu le naufrage Portugais ou le naufrage Espagnol ... le seul point commun c’est que le monde financier est malade, mais il n’y a pas encore de médication efficace contre ce mal !


    • gaijin gaijin 18 juillet 2013 09:05

      chaque naufrage est différent et tous les naufrages sont les mêmes :
      les chaloupes pour les riches et les puissants
      la flotte pour les autres


  • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 17 juillet 2013 13:39

    @ Michel Koutouzis


    Je voudrais reproduire certains de vos articles. Pöurriez vous SVP communiquer avec moi [email protected]


  • kergen 17 juillet 2013 14:04

    Et encore un fois, c’est l’euro qui fout sa merde.
    Si l’euro avait fait son boulot, la Grèce n’y serait pas entrée. Si elle n’y était pas entrée, elle n’aurai jamais pu faire cette dette odieuse. Elle aurait été obligée de réformer son système fiscal moyen-âgeux et son système économique complètement boiteux.
    Ne bous y trompons pas, c’est pareil pour la France. C’est grâce à la caution « mark » de l’euro que la France a pu emprunté n’importe quoi, n’importe comment à n’importe qui à n’importe quel prix.
    Cest clait, s’il n’y avait pas eu l’euro, le consommateur moyen aurait pu se payer moins d’i phone et d’écran plat, on aurait du réfléchir avant de filer le RSA et la CMU à n’importe qui, de payer des retraites hors de toute raison à une caste de privilégié des nés-avant-1952, de reduire les impots pour les riches. C’est vrai, il aurai fallu faire des efforts mais notre cohésion sociale serait intact, notre force industrielle et économique de même et notre chômage serait de 5%.
    L’euro a permis toutes les facilités. A partir de là, y a pas dix mille solutions :
    1 : on reste dans l’euro mais alors il faudra un défaut généralisé de toutes les dettes et une refonte en une seule de l’euroland. Ce qui signifie intégration fédérale , qui implique solidarité entre états, qui implique contrôle des états, qui implique contrôle démocratique des instances de décisions et de contrôle fédérales. Pas gagné, personne n’en veut....
    2 : on fait le grand saut dans le vide et on sort de l’euro en jouant notre place géographiquement centrale.


    • Croa Croa 18 juillet 2013 07:52

      La Suisse est surtout la seule démocratie européenne et ce n’est pas un hasard si elle ne rejoint pas l’Union.


  • OmegaDG OmegaDG 17 juillet 2013 17:56

    @ Michel Koutouzis

     

    Énonçer de façon superficielle les malheurs de la Grèce à partir de son parcours historique en ne faisant aucune mention d’un des principaux acteurs de toute cette arnarque, Goldman Sachs et les banques complices, consistant à réduire au minimum la souveraineté de chacune des nations dans le grand projet mondialiste de la finance internationale est presque obsène.

    Vous camouflez les vrais acteurs du grand opéra Faustien qui se joue sous nos yeux et le rôle principal de Mario Draghi dans le deuxième acte est bien connu ! 

    DG


    • Michel Koutouzis Michel Koutouzis 17 juillet 2013 18:57

      Mais je ne peux pas écrire sur G-S à chacun de mes articles... Cela dit, ici, à AVOX et ailleurs vous pouvez trouver plein de mes textes qui s’y réfèrent, et ce bien avant que l’on en parle...


  • Captain Marlo Pilou Camomille 17 juillet 2013 17:57

    La solidarité européenne existe, elle consiste à sauver les banques, pas les peuples...

    « L’Europe n’est pas démocratique, c’est du despotisme éclairé. » écrivait Schioppa, un italien qui faisait partie du lobby « Notre Europe » de Delors et Lamy, deux socialistes français.

    Il est peut-être intéressant de rappeler pourquoi Papandréou a été lourdé ?
    Il voulait organiser un referendum pour demander aux Grecs s’ils étaient d’accord avec les mesures d’austérité qui les attendaient ? Lourdé.

    Et remplacé par Papadémos Loukas : ancien Gouverneur de la Banque Fédérale de Boston ; ancien Gouverneur de la Banque de Grèce (1994/2002) au moment des comptes falsifiés de la Grèce par Goldman Sachs ; ancien vice Président de la BCE.

    Il a été nommé par la Troïka, 1er Ministre en novembre 2011, sans avoir été élu, en remplacement de Papandréou.

    Il apparaît de plus en plus que l’UE s’est construite sans les peuples et contre les peuples, le résultat est le même que Pinochet au Chili, les médias ont remplacé les chars, c’est tout.
    ( « La stratégie du choc » de Noami Klein)

    Le seul espoir pour les Grecs est de sortir de l’UE et de l’euro le plus rapidement possible, le retour au drachme serait difficile, mais la Grèce pourrait enfin dévaluer sa monnaie, faire un audit de la dette, remettre en place son économie interne et sauver ce qu’il est possible de son patrimoine public.
    Les riches grecs ont déjà sorti leurs billes depuis longtemps, pour les mettre à l’abri dans les banques suisses ou allemandes, ou à Singapour...


  • Captain Marlo Pilou Camomille 17 juillet 2013 18:00

    Pour ceux que la sortie de l’UE et de l’euro intéressent, la Banque Natixis a planché sur le sujet, ainsi que Jacques Sapir.


  • alinea Alinea 17 juillet 2013 22:53

    Envie de se reposer un peu ? Ne pas être toujours sur le pied de guerre ? Je me souviendrai toujours de ces interviews de grecs qui disaient qu’ils avaient trop longtemps voté socialistes de mes deux ! Et que maintenant il était trop tard.
    La première fois que je suis allée en Grèce, c’était encore les colonels, et il fallait passer dans un pédiluve avant de rentrer en Yougoslavie !
    Pourra-t-on, les uns et les autres, se remettre de cette destruction d’âme ?
    Vendre son âme au diable... c’est comme ça qu’on dit ? Et ceux qui ne veulent pas, trinquent...
    Vendre son patrimoine, quelque chose de définitif qui est poignant, et que partagent les portugais, et nous, peu à peu !
    Alors ! la démocratie dans tout ça !!


  • Captain Marlo Pilou Camomille 18 juillet 2013 08:24

    La démocratie est liée « au demos », au peuple.
    Il y a un peuple français, un peuple italien, un peuple grec etc , chacun avec son histoire, sa langue, sa culture, son économie.

    Il n’y a pas de peuple européen, au sens américain du terme.
    Les américains ont a la même histoire, la même langue, la même culture.
    Une monnaie unique est la monnaie d’un seul peuple.
    Le dollar est la monnaie d’un peuple unique, les USA.
    Ils sont ce que les économistes appellent « une zone monétaire optimale ».

    Ce que n’est pas l’ UE.
    Une monnaie commune est une monnaie d’Empire, une monnaie de « colonisation », appliquée à des pays différents, ce qui ne fonctionne jamais longtemps, justement parce que les divers pays ne fonctionneront jamais de la même manière.

    Les Grecs ne seront jamais des Allemands. Les Français non plus d’ailleurs.

    La démocratie est liée au peuple défini par des frontières.
    L’UE n’est qu’une colonisation de la finance et des multinationales qui n’ont que faire de l’avis des peuples.


  • Dominique TONIN Dominique TONIN 18 juillet 2013 08:35

    Cela fait un petit bout de temps maintenant que l’on entend parler que de DEMOCRATIE. De tous ces pays qui en rêvaient et qui sont tombés, d’abord dans une guerre civile, puis sous le joug de frères Musulmans ou de l’armée déguisée en putschiste !

    En France beaucoup croient que nous sommes le plus beau pays démocratique du monde, les politiques en premier.
    Il n’en est rien, faisant partie intégrante de l’UE, nous sommes comme tous les autres sous une dictature économique ourdie par Goldman sachs et consorts, avec la bénédiction de nos chefs d’Etats (28), tous pro-européens et pro-atlantistes pour certains.
    Quiconque croit que nous sortirons de la crise et que nos situations s’amélioreront un jour, sont de doux rêveurs, des collabos ou des fous dangereux.
    En France l’UMPS est aux ordres de Bruxelles, seul le peuple devra reprendre les rênes du pouvoir pour changer ces politiques dévastatrices et absurdes qui sont contre-productives et sèment misère et désolation. il serait urgent de la faire dès 2017 !

  • gege061 gege061 18 juillet 2013 08:56

    Excusez moi mais je ne vois pas le problème de la même façon.
    Si l’Europe est un marche et seulement ca alors pourquoi pas la Turquie ?
    Si l’Europe est une entité avec des valeurs, des lois, des normes sociales communes alors que les pays qui veulent entrer respectent ces lois.

    C’est tout.
    Vous avez compris que je suis pro européen mais contre l’élargissement et pour l’approfondissement . Tiens il va falloir que je fasse un papier sur le blog des papys en colere


  • bloggerfou bloggerfou 18 juillet 2013 10:25

    En 2004, la Grèce accueillait les Jeux Olympiques et une manne sans précédent d’argent frais dégringolait de l’Union Européenne. Tout était permis à la Grèce et à ses habitants...


    En 2005, à l’occasion d’un voyage en Grèce, j’ai été frappé par l’arrogance des Grecs à l’égard des étrangers du reste de l’Europe. Rien n’était trop beau pour eux. Tout était neuf ou presque.
    Nous étions considérés par les grecs , ( les autres européens), comme des sous capitalisés et presque des sous développés. On nous acceptait en vacance tout juste pour dépenser.
    Les prix avaient triplé, dans les restos, le kilo de poisson était à 40 Euros avant cuisson !

    Dans les villes et les villages, grâce à l’accès au crédit sans restriction, il y avait une profusion de travaux neufs et de résidences en construction.

    Il était flagrant de voir tous ces véhicules neufs qui circulaient... BMW, Mercédès et autres marques de luxe. Alors que à la sortie des villes, les casses automobiles se remplissaient de véhicules encore en très bon état, que les grecs empilaient sans avoir le temps de les recycler.

    C’est cet accès de fièvre de l’Euro frais contre du Drachme qui s’effritait qui a tué la Grèce à partir de 2008. Personne n’a rien vu venir, sauf les économistes et les spéculateurs qui eux s’étaient rendus compte de la bulle inflationniste que représentait la dette grecque.

    Dur réveil de l’Europe en 2008... Oillule amère en perspective !

    Et ce n’est pas fini, il y a encore les autres accueillis récemment : Bulgarie, Roumanie, et surtout Croatie qui risquent de poser problème dans un proche avenir.

    • ptitemie 21 juillet 2013 12:05

      Vivant en Grèce et en ayant la nationalité par mariage, j’ai pu constater en effet l’arrogance de certains grecs par rapport aux autres européens, en prétendant que nous leur devons tout. Ils se référent constamment à la Grèce antique. Mais il existe aussi dans ce pays des personnes éclairées qui constatent chaque jour l’effr a décidé de fermer la télévision nationale en mettant au chômage plus de 2000 personnes. 


  • spartacus spartacus 18 juillet 2013 10:30

    Vivre de l’emprunt, et s’étonner qu’il faille payer un jour.


    Comme en France les fonctionnaires étaient trop payés, trop nombreux. 
    Comme en France les différences d’avantages sociaux étaient scandaleuses entre fonctionnaires et privé.
    Comme en France les politiciens ont acheté des choses qui se voient pour se faire élire sur le compte des emprunts. 
    Comme en France, les dettes ont étés cachées.
    Engagement des retraites des fonctionnaires non provisionnées, Achat d’équipements publics et de palais pharaoniques de conseils régionaux et départementaux en crédit bail, seul les rembourssements des loyer passent dans les charges annuelles, donc en frais généraux, le reste n’est pas provisionné.

    Comme en France on a privilégié les mesures clientélistes pour se faire élire. Comme en France on a promis des fonctionnaire en plus car c’était l’aspiration générale de le devenir aux vue des avantages.
    Comme en France les politiciens ne travaillaient pas et sortaient des lois toutes construites par les lobbys. 

    Et comme en France, les pleurnichards sont les privilégiés de l’état. Alors ils accusent les « autres », qui ne veulent plus prêter aux mêmes conditions. 

    Mais qui les a obligé à vivre sur l’emprunt ?
    N’ont ils pas voté socialiste ? 
    Le socialisme n’est il pas la création d’avantages sur le dos des générations suivantes ?

    Quelle overdose d’articles sur les « boucs émissaires », les banques, l’Europe, le capitalisme, et autres. 
    Mais combien sur la dette, la dépense publique absurde des années clientélistes ? 

    Pourquoi ne voulez vous pas comprendre la réalité ?

    • Le total des impôts et des ressources annuelles de l’état Français est de 376 milliards.
    • Le triple net réel des ressources de l’état est de 219 milliards. (hors subventions aux collectivités, hors participation CEE, hors impôt négatif ).
    • Les dépenses annuelles de l’état sont de 294 milliards.
    • Le déficit annuel de l’état est de 79 milliards. Chaque année 27% du budget n’est pas provisionné.
    • Ça fait 40 ans d’affilée qu’on a des budgets en déficit.
    • Le dernier trimestre de chaque année, la France vit à crédit. Les fonctionnaires sont payés par l’emprunt.
    • 0.1% de croissance envisagée. Il faut 2.5% de croissance pour simplement commencer a rembourser de la dette.

    Arrêtons d’emprunter, arrêtez de vous cacher derrière des bouc émissaires. 

    Fonctionnaires, vous êtes trop payés, trop nombreux, trop de temps libre, partez trop tot à la retraite par rapport à la société civile et inefficaces. Vos différences en droits sociaux scient la branche sur laquelle vous êtes assis. 
    Comment voulez vous à 2.2 millions de personnes payer la retraite de 2.3 miliions de personnes alors qu’il faut 3 actifs pour assurer la retraite d’un pensionné ?

    La France comme la Grèce crèvera de ses services publics. 
    Des cannibales sur le sandwitch de la société privée. Jamais rassasiés d’impôts pour leurs privilèges. 

    • Panzerfaust 19 juillet 2013 19:16

      C’est vrai que les salariés a statut du public sont une aberration et une honte. Mais tant que l’état, les collectivités locales et les entreprises publiques peuvent financer les privilèges de leurs personnels a cout d’impôts ou d’emprunts, rien ne bougera en France. Aucun élu ne prendra le risque de dégraisser les mammouths. Il faut vraiment en arriver a une situation comme celle de la Grèce pour qu’on en vienne enfin a licencier du fonctionnaire. Enfin on l’espère parce que ce n’est pas encore traduit dans les fait.


    • Captain Marlo Pilou Camomille 20 juillet 2013 09:13

      panzerfaust,

      C’est vrai, des fonctionnaires qui ont un emploi toute leur vie, c’est vraiment scandaleux...
      La jalousie est un bien puissant levier du capitalisme...

      Vivement que nous soyons comme au Bangladesh, la misère pour tout le monde, c’est ça la vraie justice sociale, pas vrai ??!!

      Vous êtes encore de ces andouilles qui croient qu’enlever les acquis aux uns améliorerait les acquis des autres ? Le résultat, c’est le laminage par le bas...

      La justice sociale, c’est que les acquis des uns deviennent les acquis de tous.


    • Panzerfaust 21 juillet 2013 13:15

      pilou choupinet

      Pas la peine de sortir les larmes de crocodiles, les bons sentiments et les postures d’indignés. Vos jérémiades de nantis n’intéressent personne.


  • antonio 18 juillet 2013 12:19

    Terrible constat hélas si juste...merci pour cet article.


  • Ricquet Ricquet 18 juillet 2013 18:12

    Démocratie est un mot à contre sens.

    Il fait partie du novlangue...
    il signifie manipulation du peuple pour approbation d’élus servant le pouvoir.

    En Grèce, il n’y a même plus d’élus en charge, comme ça, c’est clair.
    Partout ailleurs, l’illusion persiste.
    Et dire que les opticiens offrent 2 paires de lunettes pour le prix d’une. 
    (mais sur-margée) smiley

  • Jason Jason 20 juillet 2013 15:58

    En 1800, la France était dans un chaos indescriptible après 10 ans de révolution. La première chose que fit le général Bonaparte lorsqu’il devint premier consul après le 18 brumaire (1799) fut d’organiser le pays en créant un service de collecte des impôts efficace, et plus tard un plan cadastral pour tout le pays afin de savoir qui gagnait quoi. En deux ans les comptes du trésor public furent restaurés.

    Je ne dis pas cela pour cacher la suppression de la liberté de la presse pendant le Consulat, ni la fin de la République, ce qui se passa.

    Or, aujurd’hui encore, le trésor public grec peine énormément (c’est peu dire) à établir des comptes crédibles (et toujours très déséquilibrés). Parle-t-on d’établir un plan cadastral dans ce pays ? De saisir les biens du clergé qui sont hypertrophiés ? Parle-t-on de supprimer les innombrables prébendes, bénéfices et combines diverses, et doubles emplois exercés par un nombre pléthorique de fonctionnaires ? Rien de cela ne semble être en vue.

    Tout le monde hurle et s’arrache les cheveux devant l’ampleur de la gabegie grecque. La pilule sera très dure à avaler tant les habitudes de corruption et de passe-droits infectent ce pays. Et depuis si longtemps.

    La démocratie n’a rien à voir là-dedans. Car il y a des démocraties corrompues. Qu’en est-il de la vieille notion de vertu aristotélicienne (la Grèce n’a pas inventé que la démocratie) ? Personne ne semble y prêter attention. Désolé, mais la rue ne pourra pas remettre la Grèce sur le chemin de la prospérité. Quant à l’Europe, elle passe son temps à boucher les innombrables trous de cette gigantesque passoire.

    L’avenir reste très sombre et la Grèce ne pourra pas changer les lois d’airain de la finance mondiale.


    • Jason Jason 20 juillet 2013 17:13

      @ Joyeusetés, l’écrasement des classes moyennes a commencé il y a plus de 30 ans. Regardez le pouvoir d’achat d’un cadre moyen en 1980 et maintenant. Et ce, malgré les importations à bas coût de produits camelote de Chine, de Bangladesh ou d’aileurs.

      Si je cite le Consulat, c’est pour montrer qu’il est possible de mettre fin à une situation économique désastreuse en quelques années. Mais, il y faut une volonté, et la soi-disant démocratie-spectacle avec ses récriminations, ses coalitions, ses jalousies, ses cabales, son clientélisme, alimentés par des professionnels qui ne craignent que la sanction des urnes, tout cela ne changera rien.


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