samedi 15 janvier 2022 - par #gcopin

High Life

High Life, il est question de désolation, scènes de violence, de douceur, de viol, d'amour, de meurtre, d'union. Le tout parfaitement orchestré, entremêlé avec esthétisme, artistime, érotisme. Peut-être du cinéma magnifique, mais désolant.

Aujourd'hui, je vous parle du film High Life, en fait une histoire en apparence banale au premier degré pour un passionné de hard science-fiction. Sachant que le film High Life reprend un classique de la science-fiction dans le genre "la prison du futur, c'est l'espace". Décryptage, des criminels condamnés à mort sont envoyés dans l'espace hors du système solaire, ils n'ont pas le choix, c'est le prix à payer pour sauver leurs peaux. Leur mission est de subtiliser l'énergie d'un trou noir devenue vitale pour la survie de la Terre.

La raison pour laquelle ma curiosité a été enflammée pour le film High Live réalisé par Claire Denis, tient au fait que la réalisatrice s'est appuyée pour la partie technique sur Aurélien Barrau. Vous connaissez probablement Aurélien Barrau, ce nouveau visage de l'urgence écologique connu pour ses prises de position déterminées en faveur de l'environnement. Mais également pour la protection du vivant en passant de l'araignée fort utile aux animaux sauvages, la maltraitance animale dans l'industrie alimentaire, la flore, etc. position que je rejoins et soutiens activement. À savoir également pour ceux qui sont passionnés comme moi par l'astronomie des trous noirs, vous trouverez sur ça chaîne des vidéos pédagogiques de grande qualité sur le sujet et thèmes connexes. Aurélien Barrau en dehors d'être écolo, poète, est un astrophysicien spécialisé dans la cosmologie.

Donc, du fait de son statut d'astrophysicien, vous avez compris que dans le film de Claire Denis, Aurélien Barrau sera son consultant en science de l'espace et ça se voit dans les scènes concernées. Certains passages sont extrêmement originaux, on n'est pas dans un Star Wars et ces vaisseaux ridiculement effilés aux CX incroyables. Sachant que dans le vide de l'espace interstellaire, hormis quelques atomes par mètre cube, rien ne vous freine, un cube ou une flèche se déplaceront à la même vitesse. De ce fait, dans le film le vaisseau est de forme cubique, enfin un film qui assume les lois de la physique, ça fait plaisir. D'ailleurs, nos milliers de satellites en orbite autour de la terre sont la plupart du temps de forme rectangulaire. Sauf pour Elon Musk le patron de la société Space X qui satellise autour du soleil une voiture Tesla avec un super CX. Enfin dans ce cas, ce n'est pas parce que l'on a péché par ignorance, mais pour le fun, une voiture tesla flambant rouge en orbite autour du soleil c'est vendeur, sauf que l'espace n'est pas une poubelle à pub M. Musk. Le film est truffé de détails scientifiques et régalants, je ne vous donne pas d'autre exemple ce n'est pas le but de cette critique, mais soyez vigilant et ouvrez l'oeil si vous visionner ou revisionner les scènes d'espace.

N'empêche que le film High Life on vénère ou l'on déteste, dans cette critique, je vais défendre la thèse qui consiste à dire, que le film est excitant, captivant, exaltant, mais aussi angoissant, préoccupant voir alarmiste, voilà comme çà c'est dit. Pablo Picasso a écrit "Un tableau ne vit que par celui qui le regarde", c'est peut-être la même chose pour le cinéma, dans tous les cas c'est valable pour le film particulier High Live. Donc, qu’est-ce que j'ai expérimenté en visionnant le film High Life, quels sont les dégâts collatéraux de mon cerveau de petit humain qui ont asticoté mes sensations, mes émotions et mon entendement.

Je ne sais pas si c'est utile de catégoriser le film dans la harde science-fiction, dans l'anti humain, dans l'anti sociale, dans le nihiliste ou à l'inverse le relativisme, après tout les héros ce ne sont que des détenus. En tout cas, il est question de philosophie bien abjecte, avec la big question fondamentale de l'existence, la Vie. Pas de théologie, pas d'éthique, pas de moral, pour ce groupe d'humains embarqués dans un voyage intersidéral, donc sans billet de retour.

En principe dans un film, il est bon de s'accrocher a un fil conducteur ou un élément récurent, ce qui nous permet de garder le cap et ne pas nous perdre dans les méandres. N'ayons pas peur des mots, dans ce film l'élément principal c'est la liqueur séminale, plus classiquement nommée sperme, wouah, rien que ça, vous savez cette substance précieuse qui transporte, donne l'essence de la vie. D'ailleurs, au risque de spoiler le film, la scène ou la généticienne (Juliette Binoche) sans morale transportant une flaque séminale dans le creux de sa main recueilli de ces organes génitaux après avoir violé un détenu, une scène qui en dit long sur la symbolique.

Ok, on est dans le vif du sujet, je vous avais prévenu, la vie ici est réduite à son antithèse. Cramponnez-vous, on va attaquer un gros morceau, soit la genèse du film, le progressisme, il est bon de se référer au préalable à la définition Wikipédia : "Le progressisme est une philosophie politique favorable aux réformes sociales. Fondé sur l'idée de progrès selon laquelle les avancées dans les domaines de la science, de la technologie, du développement économique et de l'organisation sociale sont essentielles à l'amélioration de la condition humaine."

Dans le monde politique d'aujourd'hui, il est fun de se définir comme ‘‘progressiste’’, c'est aussi un moyen d'oublier la misère sous couvert de la modernité. En fait, le progressisme est une idée de gauche, pour ne rien vous cacher, je suis plutôt à gauche qu'à droite, enfin je crois, si cela a encore un sens aujourd'hui. Mais pour le coup, là, j'ai vraiment des préjugés, de l'angoisse, entre serment d'Hippocrate, théologie, génétique, éthique, modernisme, comment disséquer et examiner l'idée que la science peut nous sauver des cataclysmes planétaires. Par exemple avec le projet d'envoyer de la poussière de carbonate de calcium dans l'atmosphère pour diminuer le rayonnement solaire pour vaincre le réchauffement climatique, merci, Bill Gate. On ne sait même pas si Bill Gate c'est posé la question de changement de phase avec à la clé une réaction brutale de la nature genre apocalypse. Autre exemple, vaincre le covidisme en muselant les gens ou le grand enfermement ou encore en souscrivant un abonnement à vie auprès de big pharma avec son cocktail d'ARN injecté tous les trois mois. Ce qui m'est douloureux ici, ce n'est pas la peur de la mort, mais la peur de ne pas vivre. En fait, croire au "progressisme" c'est comme croire au messianisme des religions ou messianisme politique.

Dans le film High Life, on parlera de progressisme génétique high-tech, son ancêtre étant la GPA (la Gestation Pour Autrui), ici il n'est pas question de développer l'idée du bien ou du mal, mais penser que l'homme est un prédateur incontestable pour la nature, la planète, ce n'est plus à démontrer, mais acté. Par voie de conséquence, il est normal de postuler qu'avec le progressisme génétique high-tech, il est également un prédateur incontestable cette fois de l'humain pour l'humain, je veux dire l'absurdité de la vie avec une morale, éthique aliénée. C'est vrai que concernant l'absurdité de la vie, on commence tous à en connaître un rayon, un enfant meurt presque toutes les secondes de faim, de maladie ou sous les bombes, Albert Camus a écrit, "L'absurde naît de cette confrontation entre l'appel humain et le silence déraisonnable du monde."

À présent que l'on a planté le décor, il est simple de résumer le film High Life, sachant que le but de cette critique n'est pas de raconter le film, mais de vous donner l'envie de le visionner. Donc, c'est l'histoire d'une généticienne, une Frankenstein des temps modernes magistralement incarné par Juliette Binoche, un monstre pur jus, production de la société occidentale qui transgresse toutes les règles GPA. La dérive du progressisme dans toute sa splendeur, Dieu en action, une forme de liberté, ou libre est l'état de celui qui jouit des libertés, liberté est le mot transhumanisme provisionne, il n'existe personne qui le révèle et personne qui ne le comprenne.

Pour conclure un petit mot sur la forme, à la fin du film j'ai pensé à la citation de Neil Armstrong quand il sort du module lunaire pour la première fois et qu'il fixe la mer de la tranquillité, "C'est vraiment magnifique ce spectacle de désolation". Oui, il est question de désolation, scènes de violence, de douceur, de viol, d'amour, de meurtre, d'union. Le tout parfaitement orchestré, entremêlé avec esthétisme, artistime, érotisme. Peut-être du cinéma magnifique, mais désolant.



4 réactions


  • Jean 15 janvier 2022 11:35

    Bien mais mauvaise rubrique.


    • #gcopin Gcopin 16 janvier 2022 12:15

      @Jean

      Effectivement, je voulais poster dans art et cinéma, un truc comme ça, mais aucune possibilité correspondante ?, en même temps c’est un peu politique, vu que l’on parle beaucoup de progressisme.
       

  • In Bruges In Bruges 15 janvier 2022 15:35

    Vous êtes drôle, et ce d’autant plus que, de toute évidence, vous ne le faites pas exprès.

    Je vous cite :

    "la scène ou la généticienne (Juliette Binoche) sans morale transportant une flaque séminale dans le creux de sa main recueilli de ces organes génitaux après avoir violé un détenu, une scène qui en dit long sur la symbolique.

    « 

    et plus loin :

     »Donc, c’est l’histoire d’une généticienne, une Frankenstein des temps modernes magistralement incarné par Juliette Binoche, un monstre pur jus"...

    Si c’était fait exprès, ce serait drôle.

    Mais non, c’est juste que vous ne vous êtes même pas relu...

    Bref, next, on passe au suivant.


    • #gcopin Gcopin 16 janvier 2022 12:11

      @In Bruges 

      Effectivement, rien vu lol, en tout cas votre post m’a fait beaucoup marré.

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