mardi 30 avril 2013 - par LM

Hollande, pays bas

Un an déjà que l’ex premier secrétaire du parti socialiste occupe l’Elysée. Une année bonhomme, un peu ronde et molle, qui aura rendu la France à peine un peu plus gay.

Au début c’est vrai on n’y croyait pas trop. Aux mauvaises langues on collaborait pour prétendre que sans l’intervention d’une femme de chambre d’un Sofitel de New York, jamais le culbuto n’aurait pu faire entrer une journaliste de Paris Match à l’Elysée. François Hollande Président de la République, on en rigolait presque, non, ça ne pouvait pas être vraiment sérieux. Pourquoi pas Zlatan Ibrahimovic au PSG tant qu’on y est ? Et puis, bon, à l’évidence nul n’est tenu de se rendre, mais quand même : grâce à Jean Luc Mlélenchon et un peu à Nicolas Sarkozy, nous nous sommes retrouvés, comme deux ronds de flanby, au milieu de Tulle, centre du monde, un jour de mai 2012. C’était fini, la messe était dite, et la Corrèze de nouveau au plus haut. Cataclysme chez les Bettencourt, mais pas que. La gauche rapplique, mais cette fois flanquée d’un général playmobil, sur lequel pas un frère Karabatic n’aurait parié. Mais c’est ainsi, le peuple, ce souverain, avait tranché. Alors, allons y pour Hollande et ses Hollandais : du Ayrault, du Montebourg, du Cahuzac, du Fabius, aussi, de la Duflot, de la Taubira…quel défilé ! On allait réenchanter le rêve français…lui, Président de la République allait tout remettre en l’état après les quatre années de furie sarkozyste. Certains ont dû y croire. Parce que, bien que très éduqués, les français croient toujours que le bulletin dans l’urne pèse plus que les stocks options. Que le politique a les leviers, tient la barre, et peut seul décider de contourner la glace ou de s’y fracasser. Certains ont dû y croire, vu la côte de « confiance » qu’ils accordent un an après à leur Sauveur.

Un an après, oui, déjà. La bérézina. Le flop. Rien n’a fonctionné comme il voulait. Montebourg n’est même plus monsieur Pulvar, Cahuzac n’est même plus ministre, même plus député, Duflot reste verte, mais de dégoût, seule Taubira, in fine, s’est sortie du guêpier en gesticulant sur la réforme sociétale symbole de cet an zéro1, le mariage pour tous, version bobo de l’abolition de la peine de mort Miterrandienne. Le mariage pour tous, la voilà la véritable empreinte socialiste de cette première année, et sans doute de l’ensemble du quinquennat, à moins que ne se mette en branle le lourd dossier du droit de vote aux étrangers, mais on peut légitimement douter que le gouvernement ose se lancer dans un tel barnum vu les débordements grotesques et délirants observés lors de la discussion sur le dossier homosexuel. Dans l’état actuel des choses, se lancer dans une telle réforme mettrait le pays au bord des extrêmes.

Heureux donc les gays, davantage en tout cas que les salariés de PSA, qui auront finalement droit au plan social jugé « inacceptable » par Hollande en juillet dernier, « inacceptable » aussi par Montebourg. Accepté au bout du compte, au bout de neuf mois de lutte syndicale vaine. Et il ne s’agit même pas là d’une faillite de la gauche mais simplement d’une conséquence logique d’un système qui n’en finit plus d’avoir à chaque fois raison, quels que soient le gouvernements, les bonnes intentions ou les vœux pieux. Aujourd’hui le patron de PSA obtient ce qu’il voulait, et Montebourg ne s’entend plus, muet, inutile, rendu à sa position de faire valoir, d’agitateur de bras qui n’enlacent plus que des promesses à blanc. S’il remanie, Hollande peut déjà retirer ce ministre qui ne redresse rien et ne produit que dalle. Mais il peut garder Duflot, par contre, pas parce qu’elle sert à quelque chose, mais parce qu’elle ne prend plus position sur rien, oubliés ses couacs de début de mandature, oubliés ses jeans et ses jupes, Cécile est bien sage, dans son coin, à l’écart de toutes les radiations. Moscovici lui, n’a plus sa place. Tôt ou tard on saura qu’il savait, dans l’affaire Cahuzac, et ce sera pire, encore. Hollande ne devrait pas laisser cette éventualité devenir évènement. De même qu’il devrait changer Ayrault, l’homme de l’aéroport fantôme, qui jour après jour semble de plus en plus pâle, bientôt totalement transparent, en bout de piste.

Mais Hollande ne changera rien, bien sûr, Hollande ne changera pas. C’est sa doctrine, sa « way of life » : ne rien décider, ne rien trancher, ne jamais diviser. On a dès lors cette douloureuse impression que rien ne se passe. Et ce n’est pas Claude Sérillon qui va gommer ce trait là. Claude Sérillon, sans déconner. Et pourquoi pas Laurent Gerra ? Jean Pierre Coffe ? Claude Sérillon. C’est là qu’on a compris que quelque chose clochait, dans le choix pour « soigner la communication » de ce valet. Un choix typiquement sarkozien. C’est là qu’on a compris que Lucky Luke avait été remplacé par Rantanplan, et que ce dernier se prenait pour son maître. La crise pour tous.



5 réactions


  • Extra Omnes Extra Omnes 30 avril 2013 11:45

    Quel portrait acide (et drôle) que celui que vous dressez de l’occupant de l’Élysée et de ses abrutis de colocs et de leurs activités !
    C’est triste de s’être fait mettre aussi profond par ce nul a chier, pantin du système, sans vision, sans charisme, sans rien.
    Il finit tranquillement de déchirer le pays et d’en faire un petit soldat de l’Empire.
    Il est aussi détestable que son prédécesseur et sa clique de vautours n’a rien a envier aux hyènes d’avant.


  • Sandro Ferretti SANDRO FERRETTI 30 avril 2013 13:49

    Excellent, comme (presque) toujours avec Massoulier.


  • vesjem vesjem 30 avril 2013 16:12

    LM , j’aime


  • Mr Dupont 30 avril 2013 16:38

    Les premiers à ne pas croire qu’il fut possible à Mr Hollande de devenir président sont les « Têtes d’affiches » du PS

     Mr Fabius trouvait même cela risible

    Mme Royale et Mme Aubry rappelaient que personne ne l’avait vu travailler

    http://www.lejdd.fr/Election-presidentielle-2012/Actualite/Les-ambitions-de-Hollande-agacent-au-sein-du-PS-306469

    Il ne doit d’avoir été élu que par une campagne médiatique torpillant Mr Sarkozy et le désistement forcé de DSK

    Chacun au gouvernement connaissant les limites de Mr Hollande fait et déclare ce qu’il veut

    D’ou la cacophonie ambiante

    25 % de « satisfaits » au bout d’1 an !!!

    Combien dans 2 ?


  • A. Nonyme A. Nonyme 30 avril 2013 22:15

    Beau billet ! On savait Moi Président peu doué pour décider et pour choisir. C’est pire à l’ouvrage : entre Ayrault et Sérillon, on est servi... On est mal on est mal !


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