samedi 4 mai 2013 - par heliogabale

Hollande, un Sarkozy normal

Un an déjà que François Hollande a été élu ! Retour sur une année qui a vu le président de la République aller de renoncement en reniement et s’inscrire dans la continuité d’une politique qu’il appelait à mettre fin à travers son slogan : le changement, c’est maintenant

Qui se rappelle de ce 6 mai pluvieux où des dizaines de milliers de personnes s’étaient réunies place de la Bastille, attendant le candidat élu qui tardait, devant patienter devant une scène où Axel Bauer, vedette has-been, revisitait ses tubes qui étaient cantonnés jusque-là aux soirées nostalgie des boîtes de nuit. Comment ne pas penser, à ce concert, qui avait eu lieu cinq ans plus tôt, place de la Concorde, où d’autres chanteurs démodés ou en voie de l’être reprenaient leurs tubes éculés…

Comment ne pas voir dans cette anecdote tout ce qui allait faire le début de ce quinquennat ? Un changement de façade dans la continuité, le ripolinage plutôt que le désamiantage…

 

Il y a quelque chose de difficile à croire dans les récentes déclarations de François Hollande : au cours d’une interview télévisée, il avait affirmé à David Pujadas qu’il avait sous-estimé la dureté de la crise économique. Pourtant, de nombreux indicateurs montraient un retournement de situation dans la zone euro dès l’été 2011, en premier lieu l’évolution trimestrielle du PIB végétant autour de zéro.

Autre chose incroyable : la volonté affichée durant toute la campagne puis lors des neuf premiers mois du quinquennat de ramener le déficit à 3% du PIB dès 2013. Il n’y avait personne pour l’informer que l’effort demandé sur 2013 - une diminution du déficit de 1,5 point du PIB - était historique ? Que l’effort budgétaire accompli par le gouvernement Juppé entre 1995 et 1997, de l’ordre de 1 point de PIB annuel, s’était fait dans une conjoncture économique mondiale très favorable ?

De ces éléments naissait un premier paradoxe : comment un président de la République pouvait concilier la volonté de « changement » notamment un changement de paradigme envers le monde financier et une maîtrise budgétaire (d’aucuns parleraient d’austérité budgétaire) sans égal dans la France d’après-guerre ?

Au cours des premières semaines, le doute n’avait plus de place : Hollande s’inscrivait dans la continuité de Nicolas Sarkozy au gré d’un rapide toilettage de communication qui tenait en un mot, celui de la normalité.

Hollande se renie une première fois lorsqu’il ne remet pas en cause le TSCG, dit le pacte budgétaire, ou encore le traité Merkozy en référence à leur deux grands inspirateurs, qui entérine les politiques d’austérité éternelle dans lesquels vont s’engluer tous les pays du fait même de la nature dépressive de cette politique sur l’économie réelle et de la charge d’intérêts qui devient insupportable pour les budgets des états (2,5% du PIB pour la France, environ 5% du PIB pour l’Italie !). Pour se dédouaner de cette désertion en rase campagne, il plastronnera pendant un bon moment qu’il avait arraché un plan de relance de 120 milliards d’euros, moins de 1% du PIB européen, montant qui se réduira à vue d’œil de semaines en semaines. A l’heure d’aujourd’hui, plus personne n’en parle…

Pour amuser la galerie, se donner une crédibilité de socialiste souvent contesté aux caciques du PS depuis 1983 (et même bien avant diront certains, depuis Guy Mollet), il décrète une augmentation du smic infinitésimale, de quoi se payer un carambar plaisanteront certains avec une légitime aigreur…

Toujours pour amuser la galerie, le Président de la République joue à monsieur tout le monde en prenant le train pour aller à Bruxelles avec un avion Rafale au-dessus pour pallier toute éventualité, en allant acheter des DVD à la Fnac que le commun des mortels irait, question d’économies, plutôt télécharger. Il diminue son salaire (et celui des ministres) de 30% tout en sachant que cette rétribution constitue son argent de poche…en bref, il essaye d’être en accord avec ses paroles mais il n’y arrive pas…l’ostentation à vouloir se montrer normal devient tellement grotesque qu’elle rappelle le bling-bling de son prédécesseur. Le clou du spectacle est atteint lorsque sa nouvelle compagne, que d’aucuns trouvent assez antipathiques, appelle à voter contre « l’ex » lors des élections législatives : la normalité du président fraichement élu se retourne contre lui. On se retrouve (presque) au même point que lorsque Nicolas Sarkozy annonçait son divorce alors qu’il l’étreignait avec la fougue d’un adolescent lorsque de la fameuse Garden Party du 14 juillet.

De Garden Party clinquante ou de concert de Johnny, il n’y en aura pas. Question de style, sans doute mais de prudence également. La réalité « des chiffres » vient de gifler le gouvernement. Bercy se rend compte que le budget 2012 n’est pas financé, que les 4,5% de déficit fin 2012 risqueraient de ne pas être atteint, ce qui rendrait d’autant plus difficile la cible des 3% dès la fin 2013. Nous revoilà avec les 3%…il faut bien se l’avouer, la croissance ne reviendra pas : d’une part, les pays de la zone Euro qui sont nos premiers partenaires sont pour la plupart englués dans une politique « austéritaire » (beaucoup pour les pays du sud de l’Europe, et à dose moins toxique mais depuis bientôt 10 ans en Allemagne, où la consommation des ménages ne contribuent pas à la croissance molle) qui contracte la consommation des ménages, donc nos exportations…Hollande ne peut pas jouer sur une relance de la demande car cela dégraderait davantage la balance commerciale sans profiter aux entreprises françaises dont l’investissement est au point mort, en particulier à cause d’un resserrement du crédit de la part des banques françaises, qui ne vont pas aussi bien qu’elles le disent. Bref, Hollande n’a aucun levier pour stimuler la croissance et ses prières pour que la Chine ou les États-Unis repartent fiévreusement, comme cela se passait toujours après deux ou trois années difficiles (en général avec du crédit) sont vaines.

Par ailleurs, il ne faut attendre aucun signe de courage politique ou d’insoumission de la part de Hollande et de son gouvernement : s’opposer à Merkel, proposer une alternative aux politiques de rigueur et dépressives initiées à partir de 2010, refonder le monde de la finance et le système bancaire, trouver une alternative viable à l’euro etc. Toutes ces choses sont hors de la portée de François Hollande, qui adopte une posture conservatrice : tant que l’on évite le grand effondrement, on ne fait rien qui puisse le hâter même si on n’ignore point son caractère inéluctable. Durer pour durer…aller droit dans le mur à pleine vitesse sans essayer de tourner le volant de peur du tonneau.

C’est là que la métaphore du capitaine de pédalo, popularisée par Jean-Luc Mélenchon a ses limites : là où le conducteur du pédalo doit mouliner les jambes le plus rapidement possible pour se sauver d’un péril auquel il ne peut faire face, Hollande se contente de se laisser porter par les vagues mais ne doit compter que sur son tuba pour survivre dans le tumulte…vous me direz que c’est la même chose mais il faut reconnaître que dans le premier cas, le pédaleur est méritant et essaye d’atteindre des rivages plus accueillants quoique trop lentement tandis que le plongeur à tuba choisit sciemment de suivre le courant de l’austérité.

Cette politique qui a tout l’air d’être un pis-aller n’est finalement pas originale : ce pis-aller a un nom en France et cela s’appelle le centrisme. Des politologues qui ne connaissent que trop mal leur histoire ne cessent d’affirmer que pour gouverner la France, il faut la gouverner au centre. Cette transcription de l’histoire est inexacte voire malhonnête. Pour gouverner la France, il faut occuper une position centrale : Robespierre, Napoléon ou de Gaulle en sont la preuve.

Gouverner la France au centre, c’est la potion magique qu'on nous force à avaler depuis une trentaine d’années : c’est un corps de droite dans un habillage de gauche…c’est prendre le meilleur des deux camps selon une ouverture d’angle bien définie pour ne pas accueillir de méchants extrémistes. Ce sera la position de Hollande, guider pas à pas la France dans le marécage centriste sans s’apercevoir qu’en Italie cette politique a lamentablement échoué.

Pour faire avaler à Bruxelles le non-respect du programme de diminution de déficit, il faut montrer quelques gages. Ces gages, le gouvernement s’est efforcé de les déployer dès la rentrée 2012 : cela débute par une visite inattendue au congrès du Medef, puis à l’abandon des salariés de Florange et de PSA malgré la promesse de l’interdiction des licenciements boursiers ou celle de faciliter la reprise des sites par les employés. Ces renoncements sont cruels pour Hollande : il n’a peut-être pas remarqué qu’il avait singé Sarkozy qui avait promis de sauver Gandrange, voisine de Florange, et appartenant aussi à Mittal. Autre fait cruel : Hollande et son Premier ministre Jean-Marc Ayrault, qui se présentaient comme les parangons du dialogue social ont décidé du sort de Florange, en absence des représentants du personnel. L’usine d’Aulnay de PSA a également été laissée à son sort, malgré quelques aboiements de la part d’Arnaud Montebourg (esseulé dans le gouvernement et bien loin de ce qu’il a voulu incarner lors des primaires PS) à l’annonce du plan social. Dans les deux cas, les salariés victimes de décisions sur lesquelles ils n’ont aucune prise, se sont débattus en vain contre une injustice flagrante et sans le soutien du gouvernement.

 

Un autre grand moment de ce virage à droite opéré par le gouvernement est la remise du rapport sur la compétitivité de Louis Gallois, qui rappellera à certain le rapport Attali commandé par Sarkozy. Ce rapport a inspiré au gouvernement la mise en place d’un « choc de compétitivité », une politique de l’offre consistant en un allègement de cotisations sociales sur les entreprises sous forme d’un crédit d’impôt. Ces allègements doivent se faire sans impact sur le budget des administrations publiques : c’est ainsi que l’Etat procèdera à des réductions de dépenses pour moitié et à une augmentation de la TVA en 2014 pour l’autre moitié, ressuscitant la TVA sociale initiée un an auparavant par Sarkozy mais mise au placard par Hollande à son arrivée. Ce joli retournement de veste est une nouvelle preuve accablante de la contagion des mimétismes sarkozyens (commander des rapports médiatisés) ou de la politique (allègement de cotisations, hausse de la TVA). Cette politique sera-t-elle efficiente ? C’est à douter : ces réductions de cotisations se feront sans (réelle) condition et profiteront également à des entreprises qui sont peu touchés par ces problèmes de compétitivités (la grande distribution ou le secteur du bâtiment). Par ailleurs, la complexité des démarches freinerait les ardeurs de certaines entreprises, probablement les PME qui étaient au cœur de cette stratégie libérale.

Puis, il y eut l’ANI, l’acronyme d’accord national interprofessionnel, ou encore l’accord flexi-sécurité, censé faciliter l’embauche en cette période où le taux de chômage atteint des records jamais égalés. Cet accord s’apparente comme une grande victoire pour le Medef et un détricotage sans précédent du code du travail. Les positions du Medef ont presque toutes été entendues : le gouvernement et les syndicats signataires et probablement minoritaires en terme de représentativité brandissent comme un trophée la mise en place de la mutuelle obligatoire dans toutes les entreprises dès 2016, sans se rendre compte que cette mesure porte en germes la fin de la sécurité sociale universelle et que les allègements de cotisations accordés pèseront dans le déficit du régime général. La taxation supplémentaire sur les contrats courts a été réduite à portion congrue puisqu’elle ne concernera pas les emplois saisonniers ni les intérimaires. Par ailleurs, de nombreuses mesures qui facilitent dans le cadre du plan social le licenciement, la mobilité, la réduction temporaire des salaires, qui compliquent les recours aux prud’hommes pour les salariés auront les effets inversés : faciliter le licenciement en temps de crise fera augmenter le taux de chômage à des niveaux qui ébranleront la société tout entière.

Enfin, il fallait un homme pour incarner ce sérieux que d’autres appelleront cynisme  : il s’appelle Jérôme Cahuzac. Chirurgien réputé, président de la commission des finances lors du précédent quinquennat, il est nommé ministre du budget en mai. C’est lui qui confectionne le budget rectificatif 2012 et va donc mettre fin à la défiscalisation des heures supplémentaires, mis en place sous Sarkozy, injuste car ne profitant pas à tous les salariés (surtout en période de chômage) mais dont la suppression est douloureuse en premier lieu pour les ménages modestes qui en profitaient. C’est également lui qui va incarner le virage brutal de la rigueur : l’augmentation des recettes combinée à une diminution des dépenses, ce sera toujours lui dont on apprécie tant la rigueur. Les médias, les gens du consensus de droite comme de gauche, apprécient sa présence lui qui n’a pas besoin de notes pour parler du budget.

C’est à ce moment qu’éclate l’affaire Cahuzac : Mediapart, qui avait tant fait parler de lui lors de la présidence Sarkozy, s’attaque au ministre et l’accuse de détenir un compte en suisse. S’ensuit un démenti ferme de Jérôme Cahuzac qui multiplie les formules alambiquées pour se dédouaner, pour manifester sa tranquillité face à ce qu’il considère comme de la calomnie et j’en passe. La fin de l’histoire rendra toutes ces dénégations tragi-comiques et secouera presque mortellement un gouvernement qui voulait éviter tout scandale politico-financier, normalité oblige.

Bizarrement, son heure de gloire coïncidera avec le début de sa fin : sa prestation face à Mélenchon qui fut saluée par tous ceux qui se pensent et s’autoproclament sérieux se révèle être tragique pour l’exécutif et le discrédite en tant que force de gauche : un des piliers du gouvernement, parti pour rester cinq ans, même pourquoi pas devenir Premier ministre, n’a jamais cru en la lutte des classes. Pire, il avait de nombreux amis au sein de l’extrême-droite. Du passage de Cahuzac à Bercy, on en retiendra que sa nomination fut au mieux de l’incompétence de la part de François Hollande, au pire une faute morale. Faute morale, non seulement du fait de l’absurdité de nommer celui qu’il ne fallait pas nommer a posteriori à un tel poste. Faute morale envers la gauche qui l’avait massivement soutenu lors de sa campagne.

Jérôme Cahuzac pour des raisons politiques mais également pratiques était contre l’idée de François Hollande lancée pendant la campagne d’une tranche d’imposition à 75% pour les revenus supérieurs à un million d’euros. L’enterrement en plusieurs étapes de cette promesse de campagne qui a séduit un certain nombre d’électeurs tentés par Jean-Luc Mélenchon est symbolique de la désertion idéologique au sein du Parti socialiste. Cette tranche d’imposition est vite devenue une taxe : elle s’appliquerait aux individus et non aux foyers. Puis, on a décidé de la circonscrire aux seuls revenus du travail. Puis, il a fallu rassurer les footballeurs et les « artistes » qui se sont sentis visés et qui y ont vu un danger pour leur pérennité. Il a encore fallu rassurer ceux qui menaçaient de s’exiler. Certains ont clamé que c’était confiscatoire et qu’on les appauvrissait ! Alors, Hollande a rajouté que cette taxe serait exceptionnelle et qu’elle prendrait fin lorsque les beaux jours reviendraient. Bref, à la fin, plus personne ne comprenait rien, et il est fort logique que le conseil constitutionnel l’ait censuré sans avoir explicitement eu recours au motif (plausiblement non constitutionnel) qu’elle était confiscatoire. Peu importe, dans la énième version concoctée par Bercy mais pas encore votée par le parlement, le taux de la taxe (qui s’appliquerait aux foyers et non plus aux individus) devrait être ramené à 66,66%. De l’aveu de Jérôme Cahuzac, toutes les bricoles fiscales initiées par le gouvernement depuis son arrivée était censé former une réforme fiscale cohérente et aboutie ! C’est mille fois raté ! Et pourtant ! Au PS, plus personne ne parle de la fusion de l’impôt sur le revenu et de la CSG, thèse défendue Thomas Piketty, l’un des plus brillants économistes du PS, et qui remettrait de la progressivité et de la justice (et certainement de pouvoir d’achat) au système d’imposition français. En effet, épaulé par un avocat fiscaliste, on peut très facilement réduire son taux d’imposition en France grâce aux nombreuses niches fiscales que propose le système. Idem pour l’impôt sur les sociétés… Mais le hic, c’est qu’il faut savoir et pour savoir, il faut être un initié !

Parmi ceux qui savent, les « Pigeons » sont certainement des premiers de la classe ! C’est un mouvement « d’entrepreneurs » initié sur internet et qui entendait protester contre la réforme des niches Copé qui permettaient de réduire les impôts sur les plus-values en cas de cession d’entreprise. Il n’a pas fallu une semaine pour que le gouvernement se rende et accepte de prendre en compte l’avis des pigeons. Les cyniques diront que les salariés de Florange devraient en prendre de la graine…On ne saura sûrement jamais les pourquoi d’une reddition aussi rapide mais la panique qui agite le gouvernement peut prendre des aspects loufoques : par exemple, l’idée développée par l’inutile Fleur Pellerin d’enseigner l’esprit d’entreprendre à l’école. Sans parler de cupidité (Mélenchon répond à mon avis à côté), on peut faire remarquer que l’esprit d’entreprendre ne sert à rien si la coquille est vide. Pour la remplir, il faut du savoir et l’école est là pour ça.

 

« Mon ennemi, c’est la finance »  : c’est un François Hollande énergique qui a prononcé cette phrase désormais célèbre lors de son discours du Bourget, qui a tant fait pour son élection, de la même manière le discours de Nicolas Sarkozy à la porte de Versailles en janvier 2007 l’avait propulsé à l’Elysée. Que reste-t-il de ce slogan martelé à une foule électrisée ? Rien, Hollande a tout fait pour éteindre l’incendie qu’avait provoqué cette petite attaque dans les milieux financiers. Très rapidement, il s’est empressé de rassurer à Londres les financiers en déclarant « I’m not dangerous ». Son élection, à la différence de Mitterrand en 1981 a été accueillie de manière apathique par les marchés financiers. Mieux, on a assisté à une détente des taux d’emprunt : moins de 2% pour les OAT 10 ans, des taux légèrement négatifs pour les titres de courte maturité ! Le scénario du pire, celui que les sceptiques avaient tant prophétisé (et à juste titre), a été évité. Plus exactement, le pire a été repoussé, mais pour combien de temps ? L’exécutif met toute son énergie pour ne pas susciter le courroux de l’hydre financière. C’est dans cette optique, cajoler les marchés tout en conservant une façade (quoique défoncée) socialiste que le projet de loi de séparation des activités bancaires a été initiée. Le modèle de banque universelle, abandonné lors de la grande dépression des années 30 puis remis au goût du jour à partir des années 80 (en France, c’est Pierre Bérégovoy qui s’en chargea) a été pointé du doigt en 2008. C’est parce que l’histoire se répète deux fois que la séparation des activités bancaires est revenue au centre du débat. C’est parce que le bégaiement de l’histoire prend les traits d’une farce que les quelques projets de séparation des activités bancaires évoqués manquent d’ambition. A ce jeu là, le gouvernement remporte la palme d’or de la farce. Quel est le but d’une telle séparation : séparer les activités de dépôts, c’est-à-dire celles qui ont trait à la gestion des finances des ménages et des PME, des activités d’investissement, celles des marchés financiers et assez souvent hautement spéculatives. Bien que Lehman Brothers était uniquement une banque d’investissement, la crise de 2008 a montré que cette faillite aurait pu emporter avec elle des banques universelles et avec elles, l’épargne des ménages. Le projet de loi du parti socialiste a l’originalité de viser à côté du risque pointé par de nombreux spécialistes : il se contente de séparer les activités utiles au financement de l’activité de celles qui ne le sont pas et d’interdire la spéculation à compte propre. Les financiers n’auront aucune difficulté à montrer à l’aide d’un joli tour de passe-passe que leurs activités sont utilies (n’a-t-on pas inventé les swaps pour se couvrir des fluctuations de change ?) et l’intermédiation financière est tellement développée que la spéculation à compte propre ne représente rien dans le bilan de nos banques chéries. Le projet fait donc un gros plouf et les banques françaises sont rassurées : elles ne devront « se séparer » de moins de 2% de leurs activités. Pour faire plaisir à François Hollande, elles publieront la liste de leurs filiales dans les paradis fiscaux, déchargeant les ONG qui le faisaient déjà très bien. Oublié donc, la promesse d’interdire les filiales dans les paradis fiscaux comme Hollande et Sarkozy l’avaient promis.

Bref, on est arrivé au mois de mars 2013, c’est l’heure des premières prévisions pour l’année 2013 : le gouvernement doit bien avouer que l’objectif des 3% n’est pas tenable : l’effort qui était demandé aurait engendré une récession de 2%, entraînant une explosion du chômage et de graves risques de troubles sociaux majeurs, bien supérieurs à ceux vécus à l’automne 2005 dans nos banlieues qui restent relativement calmes. Bien sûr, la délinquance n’a pas diminué, ce qui constitue une aubaine pour tous ceux qui en font leur commerce ; on a toujours ces faits divers qui inondent les médias et on a même eu le droit à François Hollande faisant du Sarkozy dans une cité de Grenoble suite à un énième lynchage alors qu’il était interpellé par une habitante immigrée du coin. Cependant, pas de graves troubles nécessitant l’intervention de forces surarmées… Le gouvernement français s’est montré tellement méritant que Bruxelles lui accorde une année supplémentaire (maintenant deux) pour atteindre les 3%. A l’Élysée, on se dit que c’est déjà ça de gagné. Toutefois, les prévisions de croissance étant constamment revues à la baisse, les paliers fixés restent très durs à franchir. Ce report s’accompagne de l’annonce de nouvelles mesures de réductions de déficit qui toucheront en premier lieu les dépenses sociales et les collectivités locales dont certaines (pour diverses raisons) sont proches du défaut. Hollande devra faire face à deux années sans croissance voire récessives sans être certain de récolter les fruits qu’ils nous avaient promis pour la fin de mandat.

Évidemment, l’exécutif ne peut se déconnecter totalement de sa base, mais on reste dans le domaine du symbole. Cécile Duflot met en place un gel (l’augmentation des loyers ne doit pas dépasser l’inflation) des loyers dans les zones sensibles, beaucoup trop insuffisant lorsque le pouvoir d’achat des Français diminue comme jamais et que le logement cher met de nombreux ménages dans une situation de quasi-insolvabilité. Les contrats génération constituent un étonnement croisement entre les emplois jeunes de Lionel Jospin et le contrat premier embauche de Dominique de Villepin : on ne peut nier l’intérêt d’un tel dispositif sans l’avoir essayé mais on peut néanmoins douter du nombre de contrats qui seront finalement signer. Pour les fonctionnaires, que l’on positionne volontiers à gauche (bien que cela soit plus complexe que cela), on retire le jour de carence pour mieux faire accepter le gel du point d’indice sur tout le quinquennat (on en serait à 7 ans de gel alors). On entretien l’espoir également, surtout dans le domaine sociétal : le droit de vote des étrangers aux élections locales est reporté sans être définitivement mis au placard. Les attaques gratuites contre certaines catégories de la population se sont estompées sans qu’il y ait pour autant de réel revirement. Le démantèlement accru et expéditif des campements roms en est la preuve. Finalement, faire en silence est une tactique payante, doit-on se dire à l’Élysée. Il est à noter que Manuel Valls, ministre de l’intérieur et classé à la droite du PS reste très populaire à droite.

François Hollande sait qu’il faut un minimum se démarquer de la droite pour ne pas répéter la confusion des genres qui a pu exister lors de la dernière cohabitation (1997-2002) : c’est pour cela, qu’il s’attelle à une de ses promesses, a priori l’une des moins difficiles à tenir, en l’absence de contraintes européennes ou des marchés financiers : accorder le droit au mariage des couples homosexuels.

Il a toutefois réussi à se mettre un obstacle avant que le débat ne soit réellement lancé : lors de la réunion des maires de France, il s’est déclaré prêt à accorder un droit de réserve pour les édiles dont la conscience interdirait de souhaiter des mariages de couples du même sexe. Le retentissement de cette annonce fut tel qu’il redonna espoir aux opposants au texte pour forcer le président à retirer ce projet de loi et leur donna une rampe de lancement idéal pour organiser les manifestations de masse de janvier et mars. Cela a notamment accru l’idée d’un président faible, ayant des difficultés à se faire respecter, à incarner l’autorité. D’autres y ont vu un moyen de détourner l’attention des médias et des citoyens vers un sujet qui reste somme toute de second ordre et dont la portée est davantage symbolique que numérique (plusieurs centaines de mariages par an, probablement aucune adoption).

Si c’est le cas, la manœuvre est réussie : c’est pendant ce cours laps de temps que l’ANI, dont les conséquences risquent d’être plus terribles sur la cohésion de la société que le mariage de deux hommes, a été conclu puis adopté par le parlement.

 

Durant cette année agitée, le seul moment de répit dont le Président a pu profiter a correspondu à l’incroyable imbroglio qui a agité l’UMP lors de ses primaires pour désigner son nouveau chef. La campagne présidentielle de Sarkozy a laissé des traces dans le parti ; si l’on rajoute l’incapacité idéologique de la droite de gouvernement à faire vivre un minimum de pluralité au sein du parti (se rappeler de la bataille Balladur/Chirac au sein du RPR). Tout cela profite à Sarkozy qui apparaît plus que jamais comme le leader naturel d’une droite qui nie toute légitimité (même celle des urnes !) à François Hollande. Cependant, les affaires judiciaires hantent l’avenir de Nicolas Sarkozy. Si l’on peut supputer que l’ancien Président peut se sortir indemne de l’affaire Bettencourt dans laquelle il est mis en examen pour abus de faiblesse, son nom risque de ressurgir dans au moins quatre autres affaires : l’affaire Tapie, les sondages de l’Elysée, l’affaire Karachi et celle des 50 millions de Kadhafi. Est-ce que la suspicion de corruption qui plane sur la tête de Sarkozy fera baisser sa popularité auprès des sympathisants de droite ? Rien n’est moins sûr : la remontée de Berlusconi, à qui Sarkozy a été nombre de fois comparé, lors des dernières élections italiennes montre bien que les électeurs savent mettre de côté les considérations éthiques quand ils le veulent…. 

 

Pendant ce temps-là, un homme à gauche se rêve en alternative à ce que bon nombre de ses partisans appelleraient la « fausse gauche ». Mélenchon, c’est le cocu de l’histoire : sans la campagne dynamique et originale du Front de gauche, Hollande aurait été probablement aspiré par les thèmes chers à Sarkozy et aurait perdu. Mélenchon, c’est également celui qui est allé se présenter à Hénin-Beaumont, dans une circonscription casse-cou, où le FN s’enracine lentement et sûrement grâce au travail de Steeve Briois, face à celle qui ramasse le fruit de ce travail Marine Le Pen. Donné un moment gagnant, Mélenchon n’arrive pas à se qualifier pour le second tour, mais là aussi, on peut fortement supposer que sans lui, Marine Le Pen gagnait l’élection que l’on dit entachée d’irrégularités.

On se souvient tous qu’il avait appelé à voter Hollande sans condition. Il y a deux façons de voir cet appel. Ou bien, Mélenchon appelait à se soumettre au diktat du PS, ce qui s’appelle une capitulation (sans condition). Ou bien, cet appel n’était que le signal d’une stratégie attentiste : attendre et voir comment le PS agit, attendre qu’ils se prennent les pieds dans le tapis, attendre son heure. Attendre, alors que le score de la présidentielle bien qu’inespéré en début de campagne est un peu décevant et ne permet pas au Front de gauche d’influer le cours des choses (Hollande ne voulant surtout pas d’un Mélenchon à ses pattes qui accepterait pourtant d’être son Premier ministre). Les législatives confirment cet état de fait. Avec une dizaine de députes, le FdG se retrouve à la marge, presque inaudible.

C’est ce mélange de cocufiage, d’attentisme et de représentativité parlementaire amoindrie qui a nourri la stratégie de Mélenchon : taper toujours plus fort. Taper plus fort, c’est également dans sa stratégie d’autonomie face au PS. Il est inutile de revenir sur les petites phrases et les incidents qui ont jalonné l’année, il faut juste noter que le FdG ne sera plus une force d’appoint docile pour le PS : les hypothétiques alliances ne pourront se faire que suite à un infléchissement substantiel de la politique gouvernementale vers la gauche. Dans le cas contraire, l’exécutif risque de s’aliéner non seulement le FdG mais également une partie importante de la gauche du PS.

A mesure que le pouvoir de Hollande s’affaiblit, sa proposition de 6e République, thème historiquement cher à la gauche, mais qui fut mis de côté à partir de 1981, prend de plus en plus d’importance dans le débat politique. On pourra dire que sa vraie réussite aura été de faire émerger le problème de nos institutions décadentes et d’avoir su créer des formes de mobilisation politique assez nouvelles en France, que les opposants au mariage ont en partie reprises. La vraie difficulté de Mélenchon sera dans un futur proche de convaincre au-delà des 15% ou 20% de l’électorat vraiment sensible à son discours.

 

Hollande, dans une phrase reprise par le Canard enchaîné, a fait part de son mépris envers l’aile gauche du PS qui refuse de voter en faveur de l’ANI en estimant que ces quarante ou cinquante parlementaires n’auront jamais le courage de faire bande à part, au risque de perdre leur place. Mais le Président devrait réaliser que l’impopularité grandissante de l’exécutif peut leur faire prendre cette décision qui aurait de graves conséquences : sa majorité parlementaire deviendrait relative. Pire, le pays pourrait devenir très vite ingouvernable. La tentation d’un gouvernement d’union nationale réunissant le centre-gauche et le centre-droit sous la houlette d’un François Bayrou assez en phase avec le Président pourrait devenir très grande. Ce serait une façon d’assouvir le fantasme décrit ci-dessus du « pays gouverné au centre ». Les médiatocrates accorderaient du crédit à ce gouvernement qui serait rapidement qualifié de dream-team. Cependant, une constante historique veut qu’en temps de crise le centre s’effondre au profit de ses extrêmes. Ce serait donc à quitte ou double. La réussite d’une telle entreprise (que certain qualifie de gouvernement d’union nationale) aboutirait à la formation d’un parti centriste (plutôt de droite économiquement et plutôt à gauche pour les questions sociétales) qui pourrait bâtir un parti majoritaire à la légitimité incontestable sur une longue période. Son échec signifierait probablement l’arrêt de mort politique de Hollande. Il ne resterait plus que Mélenchon et Le Pen dans un combat ultime que le premier avait « prophétisé » lors de la dernière présidentielle.

 

Le Front national n’a pas besoin de se montrer pour prospérer : alors que le Front National s’est montré assez discret sur l’affaire Cahuzac, tout le monde est persuadé qu’il en sera le principal bénéficiaire. Mieux, même quand certaines affaires, comme le compte en suisse du patriarche de la dynastie, éclaboussent le parti, elles n’ont aucun effet comme si l’opinion n’attendait rien dans ce domaine de ce parti, comme si l’on n’attendait rien du FN en terme de rénovation politique ou seulement que la bombe FN explose et ne laisse plus rien sur son passage, pas même la famille Le Pen. Les élections partielles dans l’Oise avaient montré une forte poussée du vote FN même en cas de duel face à l’UMP. La politique très droitière de Nicolas Sarkozy a eu pour résultat d’abolir les frontières qui existaient entre la droite de gouvernement et le FN du temps de Jacques Chirac sans pour autant profiter à l’UMP toujours prisonnière de la décennie Sarkozy. Quels sont les ressorts du vote FN ? Le rassemblement intervenu place de l’Opéra mercredi 1er Mai n’a rassemblé que 3000 personnes, ce qui tendrait à démontrer que si ses électeurs peuvent adhérer à certaines de ses propositions, Marine Le Pen n’a pas encore su créer une dynamique militante visible (hors d’internet). Par ailleurs, on peut toujours douter de la volonté du FN de sortir de son rôle d’opposant éternel, de parti utile au statuquo politique : l’exemple du FPÔ en Autriche est là pour montrer que l’exercice du pouvoir use très rapidement le ressort de la contestation sur lequel repose les partis d’extrême-droite. L’irrésistible ascension du FN se confrontera très bientôt à l’exercice du pouvoir (qui agit comme un plafond de verre) et très certainement dans le cadre d’une coalition avec la droite.

 

En à peine un an, Hollande a déjà épuisé tout son capital de popularité auprès des Français. Avec 25% de popularité, il fait pire que Sarkozy. Sarkozy avait eu le don que je qualifierais de maléfique de puiser dans ce qu’il y a plus clivant pour surmonter son impopularité. Cette démarche était particulièrement pathologique et malsaine, contraire à l’idée commune du président rassembleur et protecteur et a atteint son paroxysme lors de l’entre-deux tours des présidentielles : il faut se souvenir de l’ambiance lourde qu’il avait réussi à créer, d’autant plus pesante qu’il avait réussi à réduire l’écart dans les ultimes sondages. Je le répète, sa réélection aurait mené la France dans des troubles bien plus graves que ce que l’on craint aujourd’hui. L’élection de Hollande nous a évité cela. Bien que privé de ce rapport pathologique à la société, le président Hollande doit continuer peu ou prou la même politique de réduction des déficits et selon les mêmes règles finalement que celles édictées par le précédent gouvernement : augmenter les recettes et diminuer les dépenses mais à un rythme plus accru. Hollande n’est pas pervers, il préfère être fuyant, se dérober face à la difficulté et retarder l’échéance, celle d’une remontée fulgurante des taux. Le changement s’est limité au changement de personne : c’est peut-être cela qu’il essayait d’exprimer dans son slogan, le changement étant plutôt quelque chose qui s’apprivoise dans le temps long.

En quelque sorte, sa normalité le condamne. En fuyant la difficulté, il fuit petit à petit et malgré lui le pouvoir et je prends les paris qu’il ne se représentera pas.

 

La France est à la croisée des chemins et Hollande n’est pas le seul responsable : on peut distinguer dans l’histoire de France de ces 500 dernières années de graves effondrement tous les quatre-vingts ans d’intervalle environ. Une explosion sociale suivie d’une répression, une nouvelle république, l’intervention de l’armée, saignée par l’austérité sont tout à fait possibles et pourront s’entremêler. Sans parler de l’effondrement d’une des quatre grandes banques françaises contre lequel l’Etat ne pourra rien. Seuls le degré d’intensité du choc auquel la France devra faire face et la réaction qu’elle entraînera restent inconnus…



10 réactions


  • leypanou 4 mai 2013 10:30

    Excellent article dont j’ai apprécié l’analyse.

    Il est je pense résumé dans ceci : "La vraie difficulté de Mélenchon sera dans un futur proche de convaincre au-delà des 15% ou 20% de l’électorat vraiment sensible à son discours". C’est pourquoi des erreurs tactiques ne devraient pas être faites, par exemple sur des sujets très discutables ou secondaires, voire contre-productifs pour un gain électoral nul sinon pire négatif.

    Je pense en particulier à la défense des roms mentionnée ainsi que le droit de vote des étrangers extra-communautaires aux élections locales. Pour les roms, il suffit de se mettre à la place de ceux qui leur ont été confrontés au moins une fois pour comprendre et il y a des associations pour le faire. Pour le droit de vote des étrangers, il suffit d’avoir une base électorale élargie pour le faire accepter sans problème. Il est donc inutile d’en parler maintenant, surtout que la droite est contre, supposant que cela fera des électeurs potentiels contre elle -mais bien sûr sous prétexte de souveraineté-, ce qui est probable.


    • heliogabale heliogabale 4 mai 2013 10:50

      Le droit de vote des étrangers et la question Roms sont des questions qui méritent d’être débattues mais qui restent totalement secondaires pour les électeurs.

      On peut dire que ces questions forment en partie la constellation qui gravite autour du noyau dur de l’insécurité économique et sociale. C’est cette insécurité qui rend les gens réticents au droit de vote des étrangers : leurs droits économiques et sociaux (notamment au travail) sont bafoués, ils ne se sentent pas respectés donc leur dignité est touchée ; logiquement, ils se recroquevillent sur ce qu’on daigne toujours leur concéder (le droit de vote, la voiture dont on redoute qu’elle soit brûlée, son intégrité physique). D’où également l’émergence de la question de l’insécurité à partir des années 1990.

      Donc il faut s’attaquer à ce noyau dur que constitue la précarité mentale qu’on impose aux personnes qui n’ont pas forcément les moyens d’y remédier.


    • Fergus Fergus 4 mai 2013 16:33

      Bonjours à tous.

      La double question des roms et du droit de vote des étrangers est un piège pour la gauche de progrès relativement au Front National qui, lui, en tire un évident profit dans le climat actuel.

      Elle conduit à cette autre question, douloureuse pour les sympathisants : Doit-on écouter sa conscience ou se laisser guider par le réalisme politique ? Dans le premier cas, on s’aliène une part grandissante de nos compatriotes, et l’on stagne sur le plan électoral, comme l’a souligné Leypanou ; Dans le second cas, on peut espérer conquérir des parts électorales, mais en muselant des convictions pourtant bien ancrées.

      Pas facile la politique dès lors que l’on cesse d’être dans la seule dénonciation, à la manière du NPA.


  • ETTORE ETTORE 4 mai 2013 13:12

    J’ai vraiment apprécié cet article, bravo !


    et voilà...l’« Europe » donne deux ans à la France.....
    et voilà Hollande qui se félicite !

    On peut s’attendre maintenant à deux ans de tergiversations envers l’« Europe » [ qui ne se cache même plus pour donner SES « ordres » à la France ] histoire de ne pas la frustrer,[ aîe !pas taper maîtresse ! pas taper !!!!
    Et deux ans de mensonges aux Français, avec un florilège de langue de bois, et d’accommodements , tous aussi ubuesques que farfelus, afin de noyer les réformes dans tout ce qui peut générer un bruit de fond nécessaire au masquage de l’inutilité et l’effondrement programmé de ce système.




    • Fergus Fergus 4 mai 2013 15:48

      Bonjour, Ettore.

      Depuis le début de son mandat, Hollande n’attend qu’une chose : LE retournement de conjoncture qui remettra les indicateurs dans le bon sens et lui permettra d’aborder la fin du mandat sur une tendance positive.

      D’ici là, Hollande réformera quand même quelques bricoles, mais surtout les retraites, contraint par la Commission. Pour réussir cette réforme dans le sens souhaité, il s’appuira évidemment, d’une part, sur l’injonction de l’UE, d’autre part, sur les attentes des Français, très majoritairement boostées par le nombre croissant des retraités dans le sens d’un durcissement pour les actifs, notamment sur la durée de cotisation et l’âge de départ.

      Le pire est que, ayant revêtu le costume du président courageux qui s’attaque au problème des retraites, et pour peu que le chômage ait commencé à régresser, Hollande pourrait très bien réussir à se faire réélire si les Français continuent en 2017 de voter comme ils l’ont toujours fait sous le Ve République.

      La politique est trop souvent un jeu de dupes dans lequel les victimes se dupent elles-mêmes !

       


  • vesjem vesjem 4 mai 2013 16:52

    excellent article entaché d’un certain nombre de positions partiales qui met en relief la difficulté d’avoir une analyse non partisane d’un système politique .


  • Mugiwara 5 mai 2013 01:11

    excellente année de Hollande, il y a rien à dire. récupérer le pays dans un tel état, faire preuve de constance et de cohérence dans ses décisions. excellente, parce qu’il a du parer au plus vite. il décide, il explique, il écoute, donc, tout va bien s’il continue encore comme ça. 


    tant pis pour les critiques qui veulent qu’il soit autrement. 

    l’intervention en Mali est un modèle du genre, du savoir faire dans le domaine de la défense de grande qualité, normal pour la défense qui se veut à la pointe. il y en aura d’autres interventions. 

    dans le domaine économie, il fait preuve d’autorité. reste qu’il y a un gros travail dans le service après vente à faire, suite à l’accord intersyndicale, si on veut qu’il fonctionne. je sous entend par là plus d’écoute envers les entreprises, et donc plus de pédagogie, un plus grand volontarisme. 

    dans le domaine du logement, il faut y aller au bulldozer. tant pis pour ceux qui se trouvent sur le chemin... pareil pour la loi de la décentralisation.

    il y a eu soi disant des couacs de com, je dis simplement que les ministres continuent à dire ce qu’ils pensent, c’est noté, et hollande décide en premier ou en dernier lieu. 

    la croissance, même si elle ne venait pas, ça sera bien évidemment à cause des tenants de l’austérité, puisque la croissance française dépendant grandement de l’UE. alors oui, pour aller chercher la croissance en dehors de l’UE, en attendant. 

    il se pourrait que en plus de la crise économique qui n’inspire pas confiance, sans parler de l’entêtement dont fait preuve la nouvelle Tatcher Allemande et une partie du PS a bien raison d’aller à la confrontation verbale, et strictement verbale. donc pas de germanophobie, puisqu’il n’est pas possibler de germaniser culturellement l’Europe. c’est un chimère, et ils ont du s’en rendre compte. bref, s’ils continuent encore à penser que l’austérité est la solution, soit... c’est leur problème, pas le mien... 

    une autre raison qui expliquerait les mauvais sondages est peut être du au fait qu’il y a une indigestion voire une gastro chez les Français à cause du dernier président. en effet, par habitude, on s’attend toujours d’un président qu’il dise des mots chocs digne de la droite forte. 

    je ne suis pas sur qu’une augmentation salariale massive préconisée par le Front de gauche il y a un an soit une solution à court terme, puisque les Français auront une très grande propension à épargner, comme les Allemands ou n’importe quel autre Européen. à cause de la crise. 

    une bourse pour les PME serait une bonne chose, et le PEA-PME aussi. créer divers sources de financements. 

    essayer de reporter le bâle III, ou du moins l’étaler dans le temps. si les USA ne le font pas, c’est qu’ils ne sont pas cons... 


  • chmoll chmoll 5 mai 2013 08:30

    comme j’ai déjà écrit ,depuis 1981 date ou mon doute est devenu une certitude , que j’ai arrété de m’autocouilloné (vote)

    la certitude qu’il n’y a jamais eu de socialos ,d’ump communiste ect
    ils sont tous pareils devant l’argent ,frasques et paillette lorsqu’ils gagnent le super lot tous les 5 ans

    comme j’ai déjà écrit aussi , tous les kadhafi les ben ali de la planète mort ou vivant sont ou auraient été heureux d’avoir un peuple comme les frenchies , c’est la meilleur race de veaux pour ces individus


  • Denzo75018 5 mai 2013 08:33

    Sauf que nous ne sommes pas dans une situation « normale » et que des hommes « normaux » avec des solutions « normales » ne chaneront rien à la situation de la France !
    Encore 5 ans de perdu ......


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