vendredi 8 décembre 2017 - par Emin Bernar

Hommage des lecteurs à Julien Gracq

Dix ans déjà, depuis sa disparition. Né en 1910, sous le nom de Louis Poirier à Saint Florent le Vieil sur les bords de la Loire, décédé en 2007 à Angers. Ni « immortel » (il avait même refusé le Goncourt en 1951 pour son roman « Le Rivage des Syrtes »), ni hommage national, mais inoubliable pour ses lecteurs !

Ses livres ont paru aux éditions José Corti, créées en 1938, qui avaient pour devise « RIEN DE COMMUN », entendez avec l'occupant allemand. Tant de livres, parmi lesquels : En lisant en écrivant, Lettrines 1 et 2, La forme d'une ville, Les eaux étroites, Autour des sept collines, Carnets du grand chemin... Mais, comme l' a écrit son éditeur, "très éloigné des cercles littéraires et des parades mondaines" ; ainsi que de la télévision ! Merci au lycée Henri IV, son lycée, qui samedi 9 décembre lui rend hommage.

Gracq a écrit à propos de la langue française qu'elle se caractérise par une élégance d'écriture qui lui est propre : « la précision éloquemment exclusive » : « chaque mot à mesure qu'il s'énonce apparaît irremplaçable par une espèce d'évidence immédiate, comme une pièce d'un puzzle venant remplir exactement le vide qui semblait l'appeler »

C'est exactement ce qu'est son écriture : c'est pour ce style que le lecteur prend plaisir à le lire , qu'il retient ce qu'il a écrit !

L'écriture de Julien Gracq a des résonances en nous : ainsi pour moi dans Les eaux étroites : « si le voyage seul – le voyage sans idée de retour – ouvre pour nous les portes et peut changer vraiment notre vie, un sortilège plus caché qui s'apparente au maniement de la baguette de sourcier, se lie à la promenade entre toutes préférée, à l'excursion sans aventure et sans imprévu qui nous ramène en quelques heures à notre point d'attache, à la clôture de la maison familière »

Les livres de Julien Gracq donnent aussi le goût d'écrire...Inspiré par la lecture de ses Lettrines j'ai écrit des notelines, dont j'ai publié plus tard certaines sur Agoravox : une à propos d'un hôtel d'Argentan (Votez pour le 10ème art !), une autre sur Roland Barthes.

 



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