mercredi 22 janvier - par Patrice Bravo

J.D. Vance va rivaliser d’influence avec Elon Musk

Le 20 janvier à Washington a eu lieu l'investiture du président élu Donald Trump. Avec lui a prêté serment son vice-président J.D. Vance. À quoi ressemblera la présidence du 47e président des États-Unis : Trump aura-t-il un second mandat plus modéré ou, au contraire, plus radical ? Mais la figure de Vance suscite tout autant l'intérêt, lui qui était récemment sénateur de l'Ohio, un conservateur, un publiciste talentueux et un homme extrêmement ambitieux. 

Vance, qui a 40 ans, est effectivement le plus jeune vice-président des États-Unis dans l'histoire américaine récente. Il représente un contraste marqué avec le précédent vice-président de Trump, l'ancien gouverneur de l'Indiana, Michael Pence, âgé et pieux. 

Pendant le mandat de Trump, il ne s'est pratiquement pas manifesté. Cependant, lors de la tentative d'assaut du Capitole par les partisans de Trump, il s'est opposé à ce dernier. Pour Trump, la loyauté de son entourage est primordiale. 

Aujourd'hui, Vance est indubitablement une figure loyale à Trump, dont la mission est des plus complexes. Rester fidèle au président, sans oublier ses propres ambitions présidentielles, qu'il possède probablement. La distance jusqu'à une possible candidature présidentielle est relativement courte pour Vance si les circonstances sont favorables, car Trump ne restera que 4 ans dans le fauteuil présidentiel. 

Le vice-président aux États-Unis est le deuxième poste le plus important, qui dans des circonstances calmes ressemble davantage à une fonction cérémonielle, mis à part la direction du Sénat, où il dispose d'une voix décisive en cas de vote partagé. Cependant, dans d'autres circonstances, le vice-président a peu de pouvoir d'influence, ce qui est particulièrement difficile avec Trump. 

De plus, dans la lutte pour le rôle de "démiurge", Vance a un sérieux concurrent, le milliardaire Elon Musk, qui, sans même occuper de poste officiel, tente déjà de devenir le vice-président "fantôme" de Trump. De nombreux médias, dont la chroniqueuse du Los Angeles Times Jackie Calmes, attirent l'attention sur cette situation. "Qui est le vice-président élu ? Elon Musk ou J.D. Vance ?", s'interroge l'auteur de la publication. 

Contrairement à Musk, Vance est effectivement absent sur de nombreuses photographies de Trump et de son équipe. "Vance a disparu non seulement de Mar-a-Lago, mais aussi du Sénat. Cela a provoqué des mécontentements internes cette semaine, même de la part de Trump, quand l'absence de Vance dans cet organe étroitement divisé a aidé les démocrates du Sénat, qui dirigent encore les opérations jusqu'en janvier, à faire passer la confirmation de certains derniers candidats du président Biden aux postes de juges fédéraux." 

Compte tenu de ces circonstances, on peut supposer qu'en entrant dans l'administration, Vance rivaliserait officieusement avec Musk pour l'influence. Néanmoins, contrairement à Musk, Vance dispose d'un avantage sérieux. Le milliardaire ne peut pas être élu président des États-Unis, car il n'est pas citoyen américain de naissance. De plus, il n'est pas exclu que Musk se fatigue rapidement de la bureaucratie à Washington ou qu'il finisse par lasser Trump. 

À son tour, Vance, même en restant un membre loyal de l'administration, peut transmettre au public les idées de Trump d'une manière plus acceptable. Sa manière de parler intelligente, ses phrases claires et structurées font de lui un "trumpiste" sans Trump, à l'image de Ron DeSantis, le gouverneur de Floride et ancien concurrent de Trump lors des primaires. 

Vance sait attendre et est habitué aux difficultés. Contrairement au milliardaire Trump, il est issu d'une famille pauvre de la Rust Belt, qu'il a si vivement décrite dans son livre Hillbilly Elegy (Hillbilly Élégie). 

C'est pourquoi Vance convient davantage au rôle de nouveau leader des républicains de droite, qui n'apprécient pas les expérimentations sur le genre, mais trouvent également Trump trop grossier. 

Il est possible que Vance ressente lui-même de tels sentiments envers son patron, lui qui a qualifié Trump de "désastre moral" et l'a même comparé à Hitler. Par la suite, Vance a déclaré regretter ses jugements sur Trump, bien qu'il soit peu probable qu'il ait changé d'avis. On peut tout à fait supposer que si Trump, une fois au pouvoir présidentiel, commet une erreur grave, Vance en profiterait pour se transformer en vice-président allant à l'encontre de son chef.

Alexandre Lemoine

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Source : https://www.observateur-continental.fr/?module=articles&action=view&id=6572



12 réactions


  • Eric F Eric F 22 janvier 18:29

    Un néoréactionnaire calme et distingué à côté du populiste exubérant, c’est futé d’avoir fait un choix complémentaire, alors que Musk est un calque de Trump en terme politique.


  • Julian Dalrimple-sikes Julian Dalrimple-sikes 23 janvier 07:49

    Trump est déjà stratosphérique, il est un danger pire que Biden enfin de cet état qui se cache derriere

    si on le regarde et écoute parler avec sa gestuelle il est flagrant de voir que mentalement c’est un enfant qui vit dans un monde qui n’est pas, autant que Biden.

    LE voir danser dans ses meetings avec le groupe village people, sur la chanson YMCA il faut.

    écouter ici https://www.youtube.com/watch?v=o98Coz_3w-o

    Le retour de Donald Trump à la présidence des États-Unis a provoqué une onde de choc dans le paysage géopolitique, mais quel est son VRAI programme au-delà de la rhétorique et du battage médiatique  ? L’analyste géopolitique et journaliste BEN NORTON revient pour décomposer l’économie géopolitique du retour de Trump et les préparatifs des BRICS en vue de la guerre à venir de Trump contre le moteur le plus important de la multipolarité menaçant la suprématie de l’empire américain.

    en anglais ben oui en Français y’a pas grand chose, sauf de mon avis Emmanuel Todd qui me semble un peu plus profond ..

    Mon sentiment, plus mal barré que ça tu meurs..

    justement c’est le plan..

    Les eugénistes sont partout depuis genre 500 ans avec le faux judeo protestantisme..

    MAGA, make america great again, que l’Amérique redevienne grande, je ne savais pas qu’elle fut grande, avec du pouvoir qui tue etc et violente oui par contre..

    elle représentât 52% du PIB mondial après WW2..ceci signifie que la guerre chez les autres est son économie.

    Une guerre sous toutes ses formes, à base de tortures mentales, de vol, de torures réelles, d’arnaque etc

    donc retours des grandes guerres us est MAGA..

    SAUF que Trump tel que en parle Ben Norton dans la video sus nommée, vit dans les années 1980..où la puissance us pouvait tout écraser..

    je rajoute que il a genre 10 ans mentalement, regardons sa façon de parler, d’être etc

    et que ce n’est pas lui qui dirige...

    qui survivra verra..


    • Julian Dalrimple-sikes Julian Dalrimple-sikes 23 janvier 07:57

      @Julian Dalrimple-sikes

      Coté positif nous allons être dans la toujours fausse histoire officielle, en tant que ceux parmi des millions, voir des milliards qui furent tués dans WW3


    • Julian Dalrimple-sikes Julian Dalrimple-sikes 23 janvier 08:52

      @Julian Dalrimple-sikes

      d

      Piotr Tolstoï, à propos de Trump, Musk et la Russie : des intérêts incompatibles ?

      Vidéo facebook : www.facebook.com/al.hachem1...
      « Trump veut rendre à l’Amérique sa grandeur, Musk rêve de transférer ce modèle en Europe. La Russie a une autre solution : « rendre à la Russie sa grandeur » car nos intérêts ne coïncident pas avec les leurs ».
      Pierre Tolstoï résume une vérité géopolitique immuable : la logique du « deal » prôné par Trump est fondée sur la domination militaire, économique et politique des États-Unis. Mais en ce qui concerne la Russie, cette stratégie est un échec.
      Poutine nous l’a rappelé : la sécurité ne peut pas être unilatérale.
      Moscou prône une vision multipolaire dans laquelle les États souverains coopèrent sur un pied d’égalité, contrairement à l’approche transactionnelle des États-Unis.
      La Russie n’est pas un pion dans le jeu des élites américaines, et c’est ce qui distingue sa position sur la scène mondiale.
      par Angelina Siard

  • Furax Furax 23 janvier 12:25

    Vance est un homme remarquable.

    Issu d’un milieu plus que défavorisé (mère droguée, père absent, misère totale), il s’en est sorti en s’engageant dans les Marines ce qui lui a donné droit à des études universitaires brillantes. Il rencontre son épouse, venant d’un milieu d’intellectuels indiens à Harvard. Il correspond à mon politicien rêvé : à l’extrême gauche pour le social (il a monté des projets avec la très gauchiste Elisabeth Warren), et à l’extrême droite pour les moeurs : marié, trois jeunes enfants, anti-avortement et, bien sûr, anti-woke, il s’est converti depuis peu à la religion catholique après avoir lu Saint-Augustin et René Girard. Il est venu au Trumpisme, comme beaucoup, dégoûté par des Démocrates.

    J’espère qu’il a un bel avenir !

    (J’ai lu que s’il se présentait en 2028, il prendrait Candace Owens comme Vice Présidente !) smiley


    • Panoramix Panoramix 23 janvier 18:27

      @Furax
      ’’ à l’extrême gauche pour le social’’

      une fiscalité fortement redistributive ? un écrasement des disparités de fortune et de revenus ?, ça m’étonne un peu !


  • placide21 23 janvier 16:37

    JD Vance est l’assurance vie de Trump si celui-ci devait subir le sort de Kennedy JDVance le remplacerait et alors ..... le cauchemar des démocrates ;Lisez son autobiographie , vous comprendrez d’ou il vient et ce qui l’anime : Hillbilly-Elegie éditée en français ,  ah si nous avions ce genre d’homme politique en France........


  • placide21 23 janvier 16:58

    Comprendre comment Trump négocie avec l’exemple de TikTok : https://insolentiae.com/comprendre-comment-trump-negocie-avec-lexemple-de-tiktok


  • Bernard Mitjavile Bernard Mitjavile 23 janvier 18:55

    Ca veut dire quoi, Trump est "trop grossier ?


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