JO : à la fin, une étrange image signe le spectacle
Si le spectacle de clôture n’a pas refait dans la provocation gratuite avec d’autres drag queen (dont on se demande encore le lien avec le sport de haut niveau), une autre image, troublante, en dit long sur le moule psychique du metteur en scène Thomas Jolly.
À mon goût on a trop donné e place au showbiz et aux variétés. Il y eut quelques beaux moments, comme l’assemblage de ces anneaux olympiques dans l’espace du stade de France. Un commentateur décrivait le thème de ce tableau.
De mémoire :
Un personnage doré, le Golden Voyager, arrive sur une terre où les JO ont été abandonnés. Son travail est de les rétablir. Autour de lui une myriade de danseurs en blanc et gris et masqués, font avancer les anneaux.
On annonce une sorte d’ode à la diversité. Euh… Personnages en noir et blanc, tous pareils, masqués, curieuse conception de la diversité. On dirait plutôt The Wall ou 1984.
À la fin de ce tableau le Golden Voyager, sorte de démiurge ou de sauveur, se dresse au sommet d’une pyramide humaine faite des danseurs gris, qui se prosternent presque religieusement à ses pieds. Ce serait l’aboutissement du propos.
L’image est fascinante, jupitérienne. Elle capte par ses rappels à d’autres images symboles sorties d’oeuvres connues de Shakespeare, du romantisme allemand, de Fellini, ou de la guerre.
Image de la domination d’un seul sur la foule. C’est un très vieux schéma mental. C’est cela que l’inconscient du metteur en scène Thomas Jolly véhicule : un symbole de domination comme aboutissement de son esthétique.