vendredi 23 octobre 2020 - par Pierre Chazal

Journal de Goebbels (1943-1945) – Petit manuel de propagande à l’usage des technocrates

Lieber Dr V.,

J’ai appris dernièrement par le plus grand des hasards que « L’art de la guerre » de Sun Tzu était actuellement votre livre de chevet. Je ne saurais dire exactement quelles leçons vous en tirez dans la conduite de cette Corona Totalkrieg (guerre totale au virus) que vos maîtres ont décrété en haut lieu pour le plus grand désespoir des peuples, mais permettez-moi d’y ajouter quelques pistes de réflexion, fruits de mon expérience, pour éclairer et orienter ces actions dont les effets mortifères se font aujourd’hui sentir sur les deux tiers de la planète et dont il y a des raisons d’espérer, si cette guerre est bien menée, qu’ils s’étendent sur plusieurs décennies en termes de pauvreté, d’endettement, de faillites, de dépressions et de suicides, véritable terreau d’insurrections et de guerres conduisant presque une fois sur deux à l’instauration de saines dictatures.

Vous êtes comme moi un homme de peu, un homme de rien, un toutou dévoué à son maître inféodé à l’idéologie globaliste des puissants de ce monde, et vous avez su, comme moi, vous faire repérer parmi vos pairs. Vous avez émergé, encore très jeune, des rangs infirmiers en vous distinguant par un activisme remarquable qui vous a valu de passer pour un homme de conviction, attentif à la souffrance du corps hospitalier que vingt années de gestion technocratique ont conduit à l’abandon et au désespoir. On a vu en vous à la fois le porte-voix et l’extincteur du malaise ambiant, et vous avez su prendre le train en marche avec suffisamment d’habileté et d’esprit de malice pour parvenir à occuper, à ce jour, un poste clé du Politburo présidant aux destinées de la France.

Permettez donc, en m’appuyant sur ces quelques extraits des pages de mon journal, publié post mortem aux éditions Tallandier (2005), que je partage avec vous mes vues sur la situation actuelle, qui me réjouit en tous points et ravive à mon souvenir des épisodes glorieux de l’histoire de notre cher monde occidental, lequel n’a jamais été aussi mal en point depuis que nous en avons abandonné, malgré nous, les commandes en cette funeste année 1945.     

                                             

Sur le moral des troupes

« On doit toujours insister sur le fait que la situation actuelle ne peut absolument pas être comparée avec la crise de l’hiver de l’an passé. J’examine encore une fois la carte des opérations. Il en ressort que, même si elle est encore très colorée, elle n’est en rien comparable avec l’image catastrophique qu’elle offrait l’hiver dernier. » (entrée du 1er janvier 1943, page 4)

« La troupe est impatiente de savoir ce qui se passe et ce qui va advenir (…) Ce n’est pas comme si le doute était entré dans la place. Les remarques auxquelles se livrent nos soldats sont de nature tout à fait réaliste. Ils ne remettent pas en cause le but suprême mais voient plutôt les choses comme elles sont ; les soldats se posent cependant des questions, comme je viens de le dire, sur ce qui doit naître de tout cela. Sur ce dernier point, il est bon, en cette période de fin d’année, que reparaissent des perspectives claires, et surtout que le Führer prenne la parole devant la nation, même dans un simple appel. » (entrée du 1er janvier 1943, page 5)

Le moral constitue, avec la logistique, le nerf de la guerre. Nous en savons quelque chose ; il nous fût très pénible de devoir avouer à l’opinion à l’hiver 1941 que les troupes allemandes étaient bloquées devant Moscou, et même qu’elles manquaient de vêtements d’hiver. Nous avions été imprévoyants et il nous a bien fallu en assumer les conséquences devant le peuple. Je constate avec ravissement que vous n’avez retenu, en ce qui vous concerne, aucune leçon de la vague épidémique du printemps dernier. Votre carte de France, verte à la date du déconfinement, est désormais rouge écarlate. Des lits d’hôpitaux ont été fermés, le dispositif d’urgence a été démantelé et vos infirmières, dégoûtées, ont déserté par centaines vers des cieux plus cléments. Le trou dans les caisses de ce que vous nommez très joliment « la Sécurité Sociale » est passé de 1,9 à 44 milliards d’euros en un an. Le moral et la confiance de la population générale sont au plus bas. Vos mensonges, ordres et contrordres répétés sur les stocks et l’utilité des masques, la solidité du système hospitalier, la toxicité supposée de certains traitements proposés par vos confrères, ont fini d’écœurer une bonne partie de l’opinion qui, désormais, n’adhère plus mais obéit, ce qui est déjà une victoire en soi.

Par vos errances et vos manipulations répétées, vous avez certes instillé le doute dans vos armées, mais vous l’avez par la suite savamment ventilé dans toutes les couches de la société, chacun se demandant, au jour d’aujourd’hui, s’il n’a pas quelque chose à se reprocher dans cette débâcle. La division horizontale est toujours la meilleure option pour un despote quand l’union sacrée bat de l’aile. Infantilisée, terrorisée, fracturée, désinformée, claquemurée, je constate avec satisfaction que la population reste à votre merci ; mais vous en êtes, sachez-le, arrivé à un tournant majeur de la guerre psychologique que vous menez à son endroit depuis bientôt huit mois. Il y a réellement, cela dit, de bonnes raisons d’espérer. Car votre France de 2020 n’est pas si différente, toutes proportions gardées, de celle que j’ai moi-même connue. Jugez plutôt :

« En France, l’esprit de collaboration est revenu avec force au premier plan. Les Français cherchent à imprimer une nouvelle orientation à leur politique. Mais il ne faut pas y attacher une grande importance. Ces derniers mois, les Français ont emprunté pour leur politique générale tant de routes, bonnes ou fausses, qu’on ne peut leur faire une grande confiance. (…) Les Français n’arrivent pas à se décider entre telle direction ou telle autre. Ils pensent pouvoir rester sur la réserve pour, tout à la fin, peser sur le fléau de la balance. Ce calcul ne prendra évidemment pas. Cette guerre n’est pas faite pour ceux qui attendent : il faut être un attaquant si l’on veut avoir son mot à dire une fois qu’elle sera terminée. » (entrée du 5 avril 1943, page 123)

« Les choses sont moins bonnes en France. On annonce que Laval en a assez de son poste. (…) Il n’y a heureusement aucun risque que le peuple français se livre à une résistance active. Bien au contraire, il y règne une indifférence quasi générale et un comportement totalement apolitique. La divulgation du nom de l’assassin de Darlan est restée sans écho dans l’opinion française. » (entrée du 9 janvier 1943, page 16)

Autant vous dire que pour le moment, vous n’avez strictement rien à craindre des antivax, anti-masques et autres collectifs libertaires que vos organes de propagande parviennent à discréditer sans se donner trop de mal. L’étiquette de ‘complotistes’ dont ils les affublent, en plus de la campagne de censure sur les réseaux sociaux, devraient suffire à éteindre tout départ de feu et empêcher l’éruption de manifestations monstres comme en Allemagne à la fin de l’été. L’indifférence, la paresse intellectuelle et les tracas immédiats du quotidien feront le reste.

Néanmoins, de même que la doctrine de notre Parti reposait sur le principe d’infaillibilité du Führer, votre système dit présidentiel repose grandement sur la stature présumée et le crédit démocratique de votre Leader Suprême. Il est bon, en ce sens, qu’il ait pris récemment la parole à la télévision pour couper court au débat, fixer un nouveau cap – couvre-feu puis reconfinement – et bien rappeler à tout un chacun que si désastre il devait y avoir, il serait collectif et que nul n’échapperait à la Corona Totalkrieg.

Le projet qui est le sien, avec d’autres valets du capitalisme financier mondial, ne doit pas s’arrêter en si bon chemin ; il était important de rappeler à la nation que les libertés ne pesaient pas lourd face à l’effort sociétal de réajustement aux nouvelles normes d’un monde en devenir, en restant le plus vague possible sur les contours de ce « monde d’après ». Il est toujours plus délicat pour un sceptique de sauter d’un train en marche que de refuser d’y monter, d’où l’intérêt d’accélérer la manœuvre – et non pas ralentir – quand des obstacles apparaissent. C’est aussi pourquoi les détails de ce projet de « nouvel ordre mondial » auquel certains vous accusent de vouloir collaborer doivent rester le plus flou possible. Promettre le meilleur n’implique pas d’en définir le contenu, encore moins d’en débattre. Votre peuple, comme le nôtre en 1943, a besoin de croire plus qu’il n’a besoin de voir ; d’entendre ainsi la voix de son maître sur vos chaînes de propagande lui aura sans nul doute fait le plus grand bien.

« Dans son message au peuple, [le Führer] constate que dans cette guerre il en va de la vie de tout le peuple allemand. Il met en évidence le caractère socialiste de notre Etat, qu’il s’agit avant tout de défendre. (…) Le Führer évoque avec force l’Etat populaire allemand que nous sommes sur le point de fonder, cet Etat qui prendra sous son aile le peuple tout entier. (…) Le Führer explique que la vieille société est sur le point de s’effondrer et que nous pouvons, de ce fait, regarder vers le futur avec la sérénité des vainqueurs. » (entrée du 1er janvier 1943, page 9)

 

De la propagande sanitaire en cours

« Tous les rapports des bureaux s’accordent à constater qu’il règne actuellement dans le peuple un certain désintérêt à l’égard de la situation militaire. Mais ce désintérêt disparaîtra aisément dès que nous aurons recommencé à obtenir des succès. (…) La propagande sur le mur de l’Atlantique et sur le Tigre dans les Actualités a rendu énormément. » (entrée du 8 mai 1943, page 152)

« La propagande antisémite, que nous avons relancée récemment, suscite des messages qui sont tous positifs. On voit ainsi que l’antisémitisme est bien enraciné dans le peuple allemand. » (entrée du 8 mai 1943, page 153)

Pour l’aspect purement politique du problème, toute la difficulté de votre position, je m’en rends bien compte, est de maintenir l’état de terreur dans la population par des chiffres truqués, sans que ces mêmes chiffres apocalyptiques n’en viennent à faire douter les gens du bienfondé de vos décisions. Laissez-moi m’en expliquer par un exemple concret : vos tests PCR calibrés pour détecter chez une adolescente en parfaite santé un rhume des foins datant du printemps 2013 laissent croire, et c’est l’idée, à une déferlante de malades. Avec vos 30 000 cas positifs par jour, vous jouez à plein la carte de la « nouvelle vague ». Mais c’est une nouvelle vague que vous avez par ailleurs prétendu atténuer par l’obligation (sous peine d’une amende de 135 euros) du port du masque en extérieur. Il y a donc là une contradiction, un « conflit d’objectifs » qui n’est pas sans poser problème, même auprès d’une population largement zombifiée.

La Suède et les Suédois, dont heureusement plus personne ne parle, ont entre zéro et deux morts par jour, vingt malades en réanimation et cinquante fois moins de cas de contamination qu’en France, alors que le gri-gri sanitaire que vous imposez à vos ouailles est considéré là-bas comme ayant autant d’utilité qu’une clé USB pour ouvrir une boîte de sardines. Les faits leur donnent raison, mais les faits, comme vous le savez, ne pèsent pas lourd par rapport à la propagande si cette dernière est bien conduite. 

Votre déclaration maladroite du 24 septembre devant le Sénat, où vous avez chuchoté que les masques ne servaient à rien contre la grippe saisonnière, est heureusement passée largement inaperçue dans les médias et auprès de l’opinion publique, laquelle s’est tellement dessaisie du sujet que les couacs répétés de votre propagande ne portent aujourd’hui plus à conséquence.

L’important, au fond, comme l’a confessé votre Oberstürmführer au Canard Enchaîné le 5 octobre, est que vous continuiez à pressuriser les Français pour leur maintenir la tête dans le sable. Comme il l’a fort bien dit, même s’il « en prend plein la gueule », « le coup est réussi » et il « a fait rentrer dans l’atmosphère les sujets sanitaires. » C’est exactement l’état d’esprit qui m’habitait lorsque j’écrivais, dans les pages de mon journal, les deux notes suivantes :

« Le peuple est prêt à tout sacrifier pour la guerre et la victoire. Nous n’avons qu’à mettre la main à la pâte. Si nous ne le faisons pas, cette bonne volonté risque de se transformer en ressentiment. Mais je veillerai à ce que la guerre totale ne reste pas seulement sur le papier. » (entrée du 19 février 1943, page 63)

« Le peuple reste déterminé à surmonter la crise sous la conduite du gouvernement. On exige l’instauration de la guerre totale, tout en s’étonnant que le gouvernement n’ait encore rien entrepris dans ce domaine Le peuple fait preuve d’une immense bonne volonté ; nous ne devons pas la laisser s’épuiser et disparaître. » (entrée du 23 janvier 1943, page 51)

Votre propagande sanitaire doit selon moi s’aligner sur votre propagande politique et garder le même cap simpliste et borné de ces trente dernières années. L’Europe ne fonctionne pas, donc il faut « plus d’Europe » ; l’Etat manque à sa mission donc il faut « plus d’Etat » ; les restrictions sanitaires ne donnent aucun résultat, donc il faut davantage de restrictions. L’essentiel, comme pour détecter une fracture, est d’appuyer là où ça fait mal pour bien montrer au patient qu’il est nécessaire qu’on opère. Plus une plaie s’infecte à force de mauvais traitements, plus le malade réclamera des traitements – bon ou mauvais – pourvu qu’on s’occupe de lui. Il s’agit donc de faire, quitte à bricoler, et surtout de pouvoir se targuer que l’on a fait :

 « En ce qui concerne le bombardement et la destruction des habitations, [le Führer] espère beaucoup de la construction d’un million de nouveaux logements, même des plus rudimentaires. Certes, ce ne seront pas des logements luxueux ; mais les gens auront tout de même un toit au-dessus de la tête. Ils verront surtout que nous faisons quelque chose pour eux et que nous ne nous croisons pas les bras. » (entrée du 10 août 1943, page 230)

Je saluerais enfin votre initiative, ou peut-être est-celle de votre maître, de faire applaudir le personnel soignant aux fenêtres tous les soirs à 20 heures pendant le confinement. La remise ultérieure de médailles pour services rendus à la nation m’a paru également judicieuse. Le peuple a besoin de héros, et les héros ont besoin de reconnaissance même si parfois ils s’en défendent. Le cérémonial est une arme de propagande à bon marché dont la portée symbolique camoufle idéalement les ratés d’une politique publique. Napoléon, déjà, décorait les culs-de-jattes de sa Grande Armée et qui faisaient, à table, l’honneur de leur famille bien qu’il leur faille un siège spécial pour les faire tenir assis. Au marché noir, ces bibelots-là se vendent d’ailleurs comme des petits pains et par les temps qui s’annoncent, mieux vaut avoir de l’or dans sa poche que des billets de banque imprimés par la BCE.

Voici pour mémoire ce que je recommandais à mon maître suite aux attaques aériennes des Alliés :

« Pour le 30 janvier, je présente au Führer un programme de rechange. Ce n’est pas le moment d’organiser des fêtes somptuaires, même dans l’esprit de la guerre. Je lui propose, entre autres choses, de décorer les villes durement touchées par les bombardements, de sorte qu’elles soient autorisées à insérer sur leurs armoiries la Croix de fer. Je pense que si l’on comble de tels honneurs des communes comme celle d’Emden, on contribue au renforcement du moral des villes. » (entrée du 21 janvier 1943, page 23)

J’ajouterais pour clore ce chapitre que votre maître, comme il le fait d’ailleurs remarquablement, doit continuer à manier la carotte et le bâton avec une égale mesure. Insistez peut-être auprès de lui pour qu’il augmente la ration de carottes en prévision des fêtes. Mon maître avait, à l’époque, réagi favorablement à mes conseils et vanté les mérites de mes intuitions :

« Je parle au Führer des mesures que j’ai prises à Berlin, pour venir en aide aux vieillards et aux familles nombreuses, mesures qui lui plaisent beaucoup ; j’évoque aussi l’hébergement, dans des foyers convenables, des soldats en permission. Il me prie de faire fonctionner ces mesures sous le sceau du Parti. Le Parti est contraint de faire tant de choses désagréables que l’on doit aussi lui confier des tâches agréables. Tout cela est psychologiquement bien conçu, m’assure le Führer. Il me redit qu’une politique nationale socialiste est en marche, une politique pour laquelle il ne peut qu’exprimer sa reconnaissance. »(entrée du 23 janvier, page 41)

 

Du bienfondé, dans l’opinion, des mesures de restriction

« Le colonel Martin vient de faire établir l’évaluation des chiffres concrets des pertes que subiraient les Anglais et les Américains dans l’hypothèse d’une tentative d’invasion en Europe. Ces chiffres reposent sur des vérifications précises et représentent, pour l’opinion publique anglo-saxonne, des données véritablement traumatisantes. Je prescris que ces chiffres soient utilisés dans les chroniques de la presse neutre pour alimenter la description de ce que serait une tentative d’invasion. La chose paraîtra sans doute dans un journal suédois et, de là, fera son chemin autour du monde. » (entrée du 4 avril 1944, page 115)

J’ai cru lire ici où là, dans les journaux acquis à votre cause, que votre mesure de confinement aurait sauvé soixante mille vies, ce qui n’est pas rien lorsqu’on constate qu’elle en a ruiné six-cent mille autres. Il est important, de mon point de vue, que cette estimation basée sur des calculs abscons accède au rang de certitude dans l’esprit de la population. C’est un nombre, soixante mille, assez facile à retenir, et que personne ne viendra discuter puisque personne n’a d’outil pour le discuter. Les Américains, en 1945, ont justifié Hiroshima et Nagasaki sur des bases équivalentes aux vôtres et personne n’est venu les contredire depuis. Faites tout votre possible pour sanctuariser auprès des médias et du monde politique ce nombre que vous avez choisi, et diffamez systématiquement tous ceux qui disent que le confinement n’aura servi à rien. Qu’ils apparaissent aux yeux du peuple comme des irresponsables, des ignorants et des barbares et vous n’aurez plus à vous soucier d’eux.               

Vous avez eu cependant cette autre maladresse, lors de votre audition au Sénat, d’officialiser cette évidence que de nombreuses personnes étaient mortes porteuses du virus mais non pas du virus. Quand on sait que l’espérance de vie, en France, est de 82 ans et que les décès attribués à l’épidémie concernent des personnes de 84 ans de moyenne d’âge, on peut certes le croire. Mais là encore, faites attention. Vous espériez en disant cela relativiser le désastre du printemps, ce que chacun peut comprendre. Mais comment alors et sans vous contredire, continuer à rajouter des morts aux morts en cette période de reprise épidémique pour épouvanter les foules en étiquetant décès Covid des Marie-Claude, 103 ans, cancéreuse en phase terminale ?

Vous jouez là un jeu dangereux et ce numéro d’équilibriste pourrait un jour précipiter votre chute. L’infâme Churchill disait à juste titre qu’il ne croyait qu’aux statistiques qu’il avait lui-même falsifiées. Assurez-vous d’un appui solide chez vos copains des ARS et de Santé Publique France, car les données comparatives de mortalité de l’INSEE pourraient bien, en cette fin d’année, vous jouer un tour retors et accréditer l’idée d’un virus devenu bénin.

Les choses, pour nous, étaient évidemment plus simples : il fallait minimiser le décompte de nos pertes et exagérer celles dans les rangs ennemis. Chose d’autant plus indispensable pour faire accepter la poursuite de la guerre que nos morts étaient pour l’essentiel de jeunes hommes dans la force de l’âge dont la disparition par dizaines de milliers causait, dans l’opinion, de vrais ravages psychologiques.

Encore une fois, sur cet épineux dossier, recentrez-vous sur ce qui fait le cœur et le succès de votre Corona Totalkrieg. L’association de toute la population à la guerre au virus au renfort, si besoin, d’une plus importante campagne de culpabilisation. Inspirez-vous s’il le faut de ce gros cochon de Churchill, encore lui, qui pérorait au Parlement anglais le 4 juin 1940 :

« We shall fight in France, we shall fight on the seas and oceans, we shall fight with growing confidence and growing strength in the air, we shall defend our island, whatever the cost may be. We shall fight on the beaches, we shall fight on the landing grounds, we shall fight in the fields and in the streets, we shall fight in the hills ; we shall never surrender. »

« Vous n’avez peut-être pas besoin de l’hôpital, mais l’hôpital a besoin de vous. » voilà qui me paraîtrait un slogan bienvenu. Martelez-le donc du matin au soir. Continuez à mener la guerre aux salles de sport, aux restaurants, aux jeunes, aux fêtards et même aux clochards surtout la nuit. Débusquez les réfractaires au masque jusque dans les églises et assurez-vous que les coupables de rassemblement nocturnes soient traînés sur le banc d’infamie. Le bienfondé d’une politique du pire tient à son aspect totalitaire et absolutiste et ne se mesure qu’à l’homogénéité du niveau de coercition qu’elle exerce sur la vie sociale. Bannissez, à cet égard, jusqu’à l’idée de plaisir de la cervelle de vos administrés pour qu’on ne vous accuse pas, ensuite, d’avoir laissé la joie et l’espoir corrompre le cœur des plus braves.

Pour ce que qui est des bars, des discothèques, des cinémas et des salles de spectacle, n’ayez aucune amertume. Ces lieux de perdition n’ont aucune raison d’être dans un état en guerre :

« Je m’entretiens avec Esser au sujet du peignage de la branche hôtelière et de la restauration, en vue de la guerre totale. Nous procèderons avec sévérité en fermant les lieux de plaisir, les cafés et les bars de nuit, et en adaptant toute la branche aux objectifs de guerre. » (entrée du 23 janvier 1943, page 50)

Soulevez chaque paillasson, secouez chaque taie d’oreiller, traquez la bête nuit et jour sans hésiter à réveiller les grands-mères en pleine nuit. Imprimez des avis à la population sur tous les murs des villes et des villages. Contrôlez, verbalisez et matraquez si besoin est. Décrétez l’état d’urgence permanent jusqu’à la mort du dernier fragment d’ARN de ce Sars-CoV-2. A force de sacrifices, vous finirez bien par éradiquer ce microbe et l’Histoire vous saura gré d’avoir été de ceux qui, aux heures les plus sombres, auront su résister en mobilisant toutes les forces vives de la nation.

 

De la contre-propagande et de la gestion des contre-feux

« Dans les pays neutres, les débats sur le bolchevisme se poursuivent ; ils ont même redoublé ces derniers jours. C’est en Suisse et en Suède que l’on discute le plus âprement des thèses de notre propagande. Il ressort de ces discussions que nous avons réussi à semer la discorde parmi les pays européens grâce à la question du bolchevisme. » (entrée du 19 février 1943, page 60)

« La situation à l’Est est passée complètement à l’arrière-plan. Les Soviets viennent de relancer leur thème favori de propagande, sur les atrocités commises dans les territoires qu’ils viennent de réoccuper. Tout ce dont les Soviets se sont rendus coupables, ils le font retomber sur nous. Mais une propagande bolchévique fondée sur des atrocités ne produit plus d’effet désormais dans le monde. Leur bâton est devenu si merdeux que le public des pays neutres ne prête absolument plus attention à leurs pleurnicheries de sainte-nitouche. » (entrée du 7 avril 1943, page 127)

Sur ce point très précis, je ne peux que vous féliciter du traitement que vous avez réservé aux voix discordantes qui se sont élevées ici ou là. Indifférence, mépris, recadrages, menaces, intimidations, mises à l’index : tout l’arsenal y est passé dans les médias subventionnés par le denier public. A quelques exceptions près, la presse étatique a joué son rôle et appuyé vos décisions à grands renforts, en cas d’urgence, de sondages bidonnés. Quel plaisir d’avoir entendu sur LCI que les Français, pour 85% d’entre eux, étaient favorables au couvre-feu, preuve que les tentatives de déstabilisation de certains n’ont produit aucun résultat compromettant. Quel bonheur, aussi, d’avoir écouté ces médecins masqués répandre leur catastrophisme sur les plateaux télé, avec une morgue de croque-mort à en faire faner les chrysanthèmes.

Rien à dire non plus du côté de l’Eglise, que vous avez noyauté comme il se doit et dans lesquelles, aujourd’hui, les diacres en sont réduits à désinfecter l’eau bénite. Je partage évidemment avec vos maîtres le mépris qu’ils ont pour ces illuminés. L’extravagance de la doctrine chrétienne du salut n’est vraiment plus adaptée à notre époque, et je suis heureux de constater que même dans leurs rangs disséminés, la trouille et la soumission l’ont emporté sur le reste.

Pour ce qui est des intellectuels et des artistes, fort peu ont osé se dresser contre la doxa dominante et beaucoup s’y sont brûlé les doigts. Ces gueux n’ont aucune audace ou pire encore, aucune audience. Des beaux-parleurs, voilà tout, que personne ne veut écouter après le docteur Cohen et dont les rodomontades philosophisantes ne sont que du pipi de chat pour les Français d’aujourd’hui. Votre acteur François C., à ce titre, m’a beaucoup plu lorsqu’il a déclaré sur RTL le 16 octobre qu’ « il avait plus confiance en vous qu’en Lucchini ou Zemmour », en précisant : « avec cinq enfants, vous croyez franchement que je vais leur dire qu'on ne va pas écouter ce que dit le gouvernement ? » Voilà qui est parlé comme un vrai citoyen, et il m’est avis que vous devriez encourager ce type de prises de parole par une citation à l’Ordre du Mérite Sanitaire, dont vous pourriez souffler la création à votre maître.

Sur ces prétendues élites, il me semble d’ailleurs que vous avez plutôt bien mis en œuvre les préceptes que nous défendions nous-mêmes :

« La sélection des élites, telle qu’elle est pratiquée dans le Reich, nous donne un avantage certain. Il ne peut se développer au sein du peuple une intelligentsia digne de ce nom, sans que nous l’incorporions dans nos rangs ou, si elle veut à tout prix rester dans l’opposition, que nous la détruisions. » (entrée du 10 août 1943, page 238)

Par cooptation, copinage et rajeunissement graduel des cadres de l’Etat, vous parviendrez, j’en suis certain, à maintenir le même niveau d’inertie intellectuelle et d’impéritie décisionnelle dans toutes les strates de l’appareil politique. Continuez à abreuver les médias de subventions en tout genre, confortez l’AFP dans son rôle de diffuseuse incontestée de l’actualité officielle, fliquez et discréditez les réseaux sociaux avec tact mais sévérité, semez la discorde chez vos opposants et je vous promets, pour 2022, le triomphe incontesté de la technocratie antinationale et antisociale que cette crise, je l’espère, vous aidera à parachever.

 

Votre dévoué,

 

Dr Joseph G.

 



6 réactions


  • pallas 23 octobre 2020 15:17
    Pierre Chazal...........

    Bonjour,

    Je lis les journaux de l’entre deux guerre, ainsi que ceux de la période 1939 a 1944.

    C’est trés interessant

    Car la est la vérité, en dedans.

    Surtout dans les actu du moment, comme le parisien ou le point

    Une conférencier d’untel professeur sur la maladie du moment, l’armée européenne libérant l’urss, vente de logement, petites annonces, victoires sportifs, faits divers.

    Entre ce hier et aujourd’hui c’est la meme chose.

    De vieux batiments ou nous habitons plus que centenaire en est le témoin.

    Ce pays est figé dans le temps.

    Qu’en pensez vous ?

    Salut


    • Pierre Chazal Pierre Chazal 23 octobre 2020 18:47

      @pallas
      Bonsoir Pallas, je pense qu’on est dans la mouise, et pour un bon bout de temps. Les réflexes autocrates sont les mêmes, et le vieux refrain qui veut qu’une démocratie est moins bien armée pour faire face aux crises, aux guerres, aux épidémies, bref à l’imprévu, revient chanter à nos oreilles. C’est toute une époque qui est déroute, et les individus, dans leur grande majorité, en sont les otages bien malgré eux.
      Ce qui est rageant, c’est, en plus de ça, de sentir l’otage impuissant de gouvernants qui font ce qu’ils veulent, comme ils veulent, et non pas ce qu’ils peuvent comme on voudrait nous faire croire.

      Amitiés

      Pierre


  • alanhorus alanhorus 23 octobre 2020 22:53

    vous connaissez the horror picture show ?

    https://www.theguardian.com/film/2017/apr/03/the-nazi-marilyn-monroe-goebbels-had-very-nice-eyes-but-he-was-a-devil

    on est en plein dedans

    https://youtu.be/B25SU3LkMbs?t=240

     notez la roue tout est symbolisme chez eux mélange nazisme et rocky horror


  • Montagnais .. FRIDA Montagnais 23 octobre 2020 22:54

    Cette gigantesque mise en scène de la peste est une oeuvre d’entartete kunst que ni Nordau, ni Marinetti, no Toscanini, ni Tonton Benoit, ni le petit caporal .. n’aurait reniée.

    Il est bien votre papier ! Refaites-nous, sur le même modèle, une histoire de la lutte  si nécessaire  contre l’obscène Kapitalisme mondialiste technologisse consumérisse matérialisse, Kaliyouguisse .. avec, en contrepoint, le Combat pour Berlin du même

    Mais, le combat est vain cette fois .. falsification généralisée

    Et le recours en grâce de Benalla Président-Jupiter .. ?

    Me Ne Frego


  • Adèle Coupechoux 24 octobre 2020 08:47

    Bel exercice pour illustrer la sale guerre que nous a déclaré Macron et ses complices.

    Goebbels s’est reproduit à une vitesse vertigineuse depuis le COVID.


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