Jusqu’où va-t-on descendre ? Danièle Obono et le langage des caniveaux
Quand on vous dit que le niveau intellectuel de notre classe politique baisse... Fini le temps des élus qui se baladaient dans les couloirs du palais Bourbon avec des bouquins dans les mains. Fini celui des élus formés dans les écoles des partis à la rhétorique, l'éloquence et l'art du dialogue. Exit la formation des cadres du PCF, du RPR et même du FN où on apprenait à communiquer, à convaincre, à s'habiller proprement aussi.
Voici venu l'âge de la génération post-Mitterrand, celle des petits enfants de mai 68, élevés par les médias, nourris de rap débile, formatés par la FIDL, SOS Racisme et autres associations sociétales de "gauche". Il n'est plus question de défendre des idées, une vision du monde et de militer pour l'avenir de la patrie (quel vilain mot). Plus question non plus de défendre les masses laborieuses, la classe ouvrière, les citoyens français... La chute du mur de Berlin et de l'idéologie collectiviste sont passés par là.
Place aux élus communautaires, issus de la "société civile", rarement prolos, mais souvent mal éduqués à l'image de leurs parents. Capricieux, sectaires, on ne leur a jamais dit "non" quand ils étaient gosses. Papa-maman s'occupaient de leurs problèmes à leur place, aujourd'hui c'est la justice qui prend le relais dès qu'on les titille. Ils, et surtout elles, ne savent pas dialoguer, débattre, convaincre. Hormis celles et ceux acceptés dans les loges maçonniques où on les forme à échanger (à priori, d'après ce que j'ai vu lors de tenues blanches ouvertes), beaucoup de nouveaux élus de toutes tendances manquent de culture et d'éducation, malgré leur niveau d'étude (ce qui, j'en souviens, est loin d'être un gage de niveau culturel de nos jours).
Danièle Obono, élus parisienne, est en tête du peloton des insoumises aux règles d'usage de notre société. Que les choses soient claires : il ne s'agit de tirer des boulets contre le parti de Mélenchon ; car il y a des gens biens et des crétins dans chaque groupe humain. A LFI comme au RN, comme ailleurs. Mais la sortie d'Obono après la manif pour les femmes iraniennes (Paris, place de la république, 2 octobre 2022) est consternante de sottise et de médiocrité de la part d'une petite fille issue de la bonne bourgeoisie qui parle comme les rappeurs les plus bourrins. Ne supportant pas les critiques de ceux qui s'étonnent de voir des Sandrine Rousseau et autres défendre Rousseau à Téhéran et Mahomet à Sarcelles, elle a pondu le tweet joint en illustration qui traduit l'étendue de sa triste et pauvre mentalité.
Typique d'une gosse de riches qui jouent les rebelles par la couleur de sa peau, n'a jamais travaillé hormis quelques temps dans une médiathèque, se croit intelligente et rebelle alors qu'elle porte plainte en justice à la moindre frustration, par exemple pour un dessin la caricaturant dans un périodique conservateur. Elle a le droit de critiquer, mais elle estime que les autres n'ont rien à lui dire ; il est interdit de penser hors de ses repères. Le "blanc" est raciste, les hommes sont des brutes, les "noirs" sont des victimes (même quand il sortent des beaux quartiers et des ambassades comme elle). Les musulmans sont sympas (quand ils votent pour elle) : ce sont ses schémas mentaux, formatés par quarante ans de contexte culturel.
Les gens mal élevés et injurieux sont rarement de grands démocrates. Si Cambronne clamait son fameux mot à la fin d'une bataille perdue, c'était par courage et refus de la défaite. Si Obono braille ses mots obscènes, c'est uniquement par manque de culture, à l'issue d'une manif perdue elle-aussi où la gauche a été ridicule par ses contradictions à l'égard des droits des femmes. Cambronne était un vrai bonhomme, Obono n'est qu'une gamine ; deux époques, deux logiques...