vendredi 25 janvier 2019 - par Eliane Jacquot

L’Amérique vue par Edward Hopper

Né en 1882 sur la Cote Est dans les dernières années de l'âge d'or, disparu en 1967, à l'âge de l'empire industriel, Edward Hopper, reconnu comme l'un des plus grands peintres réalistes américains, a traversé le 20ème siècle avec nonchalance un sens aigu de l'observation et un grand individualisme, loin des prouesses techniques et du dynamisme du mythe américain. 

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L'homme et son œuvre

Adepte du déjà vu, des scènes ordinaires, de la banalité du quotidien, mais sans rien qui n'y ressemble, des lieux de passage, de transit, de l'urbanité typiques de la civilisation américaine. Ses compositions d'une implacable géométrie, recouvrent une grande recherche architecturale : Early Sunday Morning (1930) révèle une suite de trois boutiques surmontées par un étage , dans un décor urbain, qui s'étend sur toute la longueur de la toile, d’où toute vie a été extraite et où le temps s'est arrêté dans l'équilibre suspendu d'un fragment d'avenue.

Sa production, qui recense environ 130 tableaux ,des croquis préparatoires, des aquarelles a été reçue par la critique comme tournant autour des thèmes de la solitude, de la mélancolie, de la frustration, de la tension, alors que « son Amérique » est un espace ouvert qui envahit par sa puissance lumineuse la boite optique de la perspective impressionniste. Sa peinture apparaît au premier abord immédiatement accessible, mais il ne faut pas se fier aux apparences, son monde est un théâtre déconcertant pour le spectateur crédule. Ses compositions réputées aussi lisibles qu'immédiates, aussi précises que conventionnelles, présentent une force déconcertante au delà des motifs à caractère très banals. Dépeignant des lieux inhabités ou des intérieurs peuplés d'êtres immobiles et solitaires, il nous renvoie à des moments de suspension absolue de l'action, là où le temps s'est figé, là où la tension est omniprésente.

Les routes, les voies ferrées, les horizons de l'Ouest, les fenêtres, les balcons, les rues et les vitrines urbaines qui occupent la première période de son œuvre, participent de son besoin insatiable d'expériences visuelles. Son art évolue dans le temps vers une recherche d'abstraction et devient dans les dernières décennies davantage une expérience de l'esprit que de l’œil, par une volontaire réduction iconographique, par l'apparition de sujets plus psychologiquement intenses : avec Two Comedians (1966), œuvre ultime, il donne à voir de son épouse et de lui-même l'image théâtrale de personnages habillés de blanc qui viennent saluer leur public pour la dernière fois sur un fond bleu noir de nuit artificielle. Et enfin par des zones frontières entre intérieurs et extérieurs, où toute présence humaine disparaît. Dans une configuration d'espace vide, Sun in an Empty Room (1963), la lumière fait irruption et triomphe du monde sur lequel elle se pose. On est alors dans l'Amérique d' Andy Warhol.

Thèmes et Moments, d'une toile à l'autre

De la toile à l'écran 

Hopper a su transmettre les atmosphères de sa cinéphilie, Hitchcock, Wenders, Lynch l'ont reconnu et ont su s'en inspirer. L'ouvreuse apparaissant dans New York Movie (1939) qui se tient appuyée au mur dans la lumière tamisée d'une salle de cinéma, absorbée dans ses pensées, du coté droit du tableau, requiert toute l'attention. Elle apparaît comme une figure mélancolique, absorbée dans une méditation sans objet qui nous ouvre les conditions du rapport entre le visible et l'imaginaire. La fière bâtisse, House by the Railroad (1925), devenue une icône, semble projetée dans un autre temps par la voie ferrée, symbole du nouveau monde, qui occupe le premier plan. L'atmosphère mystérieuse qui y règne, dans un étrange et magnifique ballet de lumières et d'ombres a inspiré à Alfred Hitchcock la maison de son film Psychose (1960) .

Il y a de la lumière 

Sa réflexion récurrente qui va de la solitude à l'aliénation chez ses personnages féminins, a été admirablement décrit dans Automat (1927), où une jeune femme seule boit un café, les jambes croisées sous une table ronde , figée dans ses pensées, presque inanimée, semblable à une poupée de cire, un automate en quelque sorte. Hopper introduit progressivement l'éclat solaire comme une réponse à leur inquiétude. La jeune femme de Summertime ( 1943), d'une grande sensualité, vêtue d'une robe transparente, debout sur le seuil d'une maison, incarne la jeunesse et une force rayonnante. Elle se tourne vers la lumière du soleil, alors qu'un coup de vent soulève le rideau de la fenêtre resté ouverte. Ce tableau fait partie d'un ensemble d’œuvres qui ont pour motif la relation érotique. On retrouve cet accord pictural entre une maison et une femme dans Cape Cod Morning (1950), mais ici son regard, protégé par une loggia, se tourne vers l'extérieur, vers la nature environnante et ce dans une position d'attente. Ces thèmes de l'attente dans la permanence de la lumière sont d'une grande intensité poétique, et en appellent à notre imaginaire. Pour Yves Bonnefoy, ces figures féminines « sont là des Annonciations sans théologie ni promesse, mais non sans un reste d’espérance. »

Hopper aura contribué à nous faire découvrir l'Amérique, ses valeurs et ses mythes, de par ses personnages pris dans la banalité du quotidien résistants au consumérisme de la civilisation contemporaine, de par la description des paysages lumineux de la Nouvelle- Angleterre ,de par la représentation du temps immobile de « son Amérique, » à l'écart des grandes métropoles urbaines. C'est peut-être en cela qu'il suscite aujourd'hui un intérêt grandissant, pour nous, Européens.

Un ensemble de reproductions fidèles aux originaux peuventêtre consultées sur ce site : https://www.edwardhopper.net/edward-hopper-paintings.jsp

 



25 réactions


  • Gollum Gollum 25 janvier 2019 12:55

    Hopper un peintre que j’adore. Trois textes sur la peinture récemment, on est comblé.

    Je rappelle ce texte sur Hopper : https://www.agoravox.fr/culture-loisirs/culture/article/edward-hopper-un-colosse-entre-124915

    92 réactions à l’époque. Vous n’en aurez probablement pas autant. Avox se meurt faute de participants et faute surtout d’auteurs et commentateurs de qualité.

    On ne vient ici plus que pour affirmer ses points de vue sans essayer de réellement converser. Dialogues de sourds quoi...


    • L'enfoiré L’enfoiré 25 janvier 2019 13:37

      @Gollum,

       Yes Sir...
       Presque plus d’originalité.
       Il y a seulement des effets de l’actualité qui sortent du chapeau d’Avox.
       Comptez le nombre de billets qui sont sortis pour parler des Gilets jaunes et vous comprenez que l’on ne peut plus prendre la tangente pour s’en évader à la rancœur...


    • Gollum Gollum 25 janvier 2019 14:20

      @L’enfoiré

      Cela vient que les gens trépignent d’impatience et attendent le Grand Soir...

      Sauf que... ils feraient mieux de pratiquer le quant à soi stoïcien qui pour moi est bien plus révolutionnaire que leurs impatiences..

      Mais, chut... smiley


    • L'enfoiré L’enfoiré 25 janvier 2019 15:19

      @Gollum,

       Chut smiley smiley - :))


    • Fanny 26 janvier 2019 00:23

      @Gollum
      Schiele, Basquiat, Hopper ... 
      Peu de débats, mais un goût sûr. Le temps s’est arrêté sur Avox, comme dans les tableaux de Hopper.


  • Fergus Fergus 25 janvier 2019 12:58

    Bonjour, Eliane

    Ce qui, à mes yeux, caractérise la peinture d’Edward Hopper, c’est le dépouillement des décors où il situe ses personnages, et l’attitude statique de ceux-ci, comme si le peintre voulait suggérer que leur force ne réside pas dans leur attitude, mais dans leurs pensées profondes que chaque spectateur est invité à deviner. 


    • Fergus Fergus 25 janvier 2019 13:05

      Comme Gollum ci-dessus, je suis un fan de ce peintre. Ce qui démontre que l’on peut tout à la fois apprécier la peinture contemporaine et celle de la renaissance italienne abordée dans mon dernier article consacré à un tableau de Lavinia Fontana. smiley

      Comme Gollum, je regrette également que les échanges sur AgoraVox aient perdu de leur qualité sur les sujets artistiques ; les échanges étaient naguère plus nombreux, plus argumentés, et très peu pollués par des interventions de trolls.


    • Gollum Gollum 25 janvier 2019 13:37

      @Fergus

      Bonjour Fergus. Je n’ai pas mis de commentaires sur votre texte mais je l’ai lu. smiley

      J’apprécie ces textes car les discussions politiques m’exaspèrent, j’y vais peu..

      Avec Hopper j’ai vraiment la sensation que le temps est suspendu.

      C’est perturbant. Perturbant qu’un simple tableau puisse susciter une réaction aussi mystique.

      Sur Avox on a eu une belle période dès que le trio infernal a été viré (Furtif et sa bande) car ceux-là, sous prétexte d’exigence de qualité étaient en fait de beaux sectaires... Malheureusement ils n’avaient pas tout à fait tort non plus on a eu par la suite un beau nivellement par le bas pour en arriver à la situation d’aujourd’hui..


    • L'enfoiré L’enfoiré 25 janvier 2019 13:41

      @Gollum,

       Oui, je me souviens de Disons.fr.
       Un jour, j’avais présenté un billet « à la belge, une fois ».
       Il n’a pas plu évidemment.
       Quand on pète du cul, on ne sent jamais l’odeur soi-même... smiley


    • Eliane Jacquot Eliane Jacquot 25 janvier 2019 14:00

      @Fergus
      Bonjour Fegus ,
      je suis entièrement en accord avec votre interprétation ,la lecture de ses œuvres demande une grande attention, et au delà des évidences immédiates il faut en creuser les mystères .
      Je vous remercie de m’avoir lue . 


    • Francis, agnotologue JL 25 janvier 2019 14:05

      @Gollum
       
       ’’Avec Hopper j’ai vraiment la sensation que le temps est suspendu.’’
       
      Cette sensation correspond à ce que je ressens également en face de ces peintures, et c’est pourquoi je les qualifierais de (un peu) surréalistes.


    • Gollum Gollum 25 janvier 2019 14:12

      @L’enfoiré

      Oui, Disons.fr que j’avais renommé, avec d’autres, Médisons.fr... smiley

      Ils m’avaient épinglé là-bas d’ailleurs... J’avais bien ri.


    • Gollum Gollum 25 janvier 2019 14:16

      @JL

      Surréaliste non je ne dirai pas ça. Le surréalisme implique une distorsion du réel, et même un côté fantastique.

      Or chez Hopper rien de tel. Juste une sensation d’éternité.

      D’autant plus crédible d’ailleurs cette sensation qu’elle s’inscrit dans un quotidien banal que chacun peut vivre. Elle est peut-être là d’ailleurs cette dimension fantastique, dans le fait que ce soit la banalité quotidienne qui puisse être le support de l’éternité.


    • velosolex velosolex 25 janvier 2019 16:00

      @Gollum
      Comme je le disais plus bas, il y a pourtant bien une distorsion du réel, chez Hooper. Plans abusifs, perspectives faussées, dimensions exagérées. La magie, c’est qu’on ne s’en aperçoit pas, comme hypnotisé par la sujet, souvent pourtant bien banal.
      A priori. Mais on n’en est pas sûr.
      Le décor de cinéma n’est pas loin, avec ses décors en trompe l’œil, et l’on ne sait guère souvent à vrai dire où l’on en est.
      Tout est question de transfert, chez ce peintre, qui nous manipule avec un talent incroyable
      . Les couleurs et la brillance sont sublimes. Les cieux sont bien ceux de cette Amérique où tout semble plus haut qu’ailleurs, du moins dans l’imaginaire. Je ne l’avais pas raté lors de la grande expo à Paris il y a quelques années. Un très beau livre est sortie sur cette expo. 


    • velosolex velosolex 25 janvier 2019 16:10

      @Fergus
      Les peintres majeurs...Ceux qui marquent assez pour qu’en face une situation, un paysage, on dise, pour couper court : C’est un Turner, un Monet, un Rubens….Quelques autres ce partage, dont évidemment Hooper, partagent ce privilège de voyants, qui nous ont formaté assez le regard, pour qu’on ai envie de signer une impression de leur nom, alors qu’ils sont partis de l’expérience de la vision commune. 


    • velosolex velosolex 25 janvier 2019 17:22

      Si l’on voit les personnages, eux ne nous voient pas, et une part du mystère vient de leur abandon, souvent, de se croire « hors champ ». Des plans qui ressemblent pas à ceux de la peinture habituelle, mais à ceux d’un photographe pratiquant le « street art », ou d’un passant, surprenant des scènes statiques, s’en en comprendre les enjeux. A l’insu de son gré, ou non.
      Cette jeune femme sur le tableau représentée, ne jetterait pas t’elle un regard furieux vers vous de se savoir observée par un voyeur, si elle relevait les yeux.
      Ne se déplacerait elle pas à l’ombre, afin de ne plus rendre sa jupe transparente ?..
      .Il y a cette part d’intimité sourde, souvent restreinte aux chambres closes ( un sujet qu’il traite d’ailleurs souvent) qui est tout aussi prégnant dans les scènes extérieures, comme volées, dont celle ci est un modèle. 
      On ne peut parler de quiproquo, ni de rien de définitif. Et c’est cela en partie qui rend ces tableaux sublimes. Pour le reste, on n’en sait pas plus. Ce sont des questions sans réponses. Ou le contraire. 


    • Garibaldi2 27 janvier 2019 02:53

      @velosolex

      TURNER, le génie. Le génial film ’’Mr Turner’’ est à voir absolument.

      http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19545477&cfilm=218496.html


  • velosolex velosolex 25 janvier 2019 15:47

    Bon article. Bien écrit sur un sujet où l’on peut tirer des rallonges. 

    Un peintre qui a séjourné aussi en France, et qui a fait quelques belles peintures en bordure des seine où l’on reconnait déjà son style. Mais si Monet, c’est bien la France gourmande, du début du siècle, tournée tout de même vers la sensibilité du siècle d’avant, je ne parle pas de sa peinture, mais de ses personnages évoquant Maupassant, Hooper, ce sont les states, et une peinture tournée déjà vers le futur. Bien que les américains sans doute ne voient ils pas les choses comme cela, dans ce pays de la frontière bougeant sans cesse. Peut être est cela que regarde les personnages de Hooper ? Ils sont saisis de cette intranquillité cher à Pesoa, mais sans la saudade. On ne peut les atteindre, ils sont un mystère, issus à la fois de la banalité et d’un inconnu, que l’on peut traduire à sa guise, par l’ennui, où la peur de l’arrivée d’une sourde menace.

    Finalement nous nous regardons peut être, bien mieux que dans un miroir, dans ce monde où ce n’est pas pour rien que les éditeurs puisent leur couverture, pour illustrer les jaquettes des livres de Brautigan, de Carver, des écrivains du sud, surtout, qui n’ont pas cette brillance et cette certitude optimiste des écrivains de la côte ouest, souvent. A dessus de mon bureau, j’ai cette peinture très célèbre, « Ground swell » où l’on voit quatre jeunes hommes sur un voilier, contournant une bouée nautique. Juste faite avant le début de la guerre. Cette bouée symbolise le monde connu, les limites de la paix, pourrait on dire. la bouée est surdimensionnée. Pourtant on ne s’en aperçoit pas. C’est un truc qu’utilisait souvent ce peintre, comme ces wagons où les salles de cinéma très hauts de plafond, pour suggérer l’écrasement, ou l’espace. 20 ans que je l’ai encadré, et je ne m’en lasse pas. C’est ma bouée nautique. 


  • Eliane Jacquot Eliane Jacquot 25 janvier 2019 16:25

    @velosolex

    Bonjour,

    J’ai découvert Hopper en achetant ses reproductions sur le thème du Yachting que je me suis amusée à encadrer .Mon préféré est « Sailing », le premier de la série .Je n’ai volontairement pas évoqué sa période française parce que,c’est un autre sujet mais qui lui a permis de réaliser une toile ambitieuse , Soir Bleu en 1914, étirée en longueur , sur laquelle domine la figure d’une femme au port de tête insolent , Colombine faisant face à un Pierrot sur lequel convergent tous les regards .

    Merci de m’avoir lue



  • Armand Griffard de la Sourdière Armand Griffard de la Sourdière 25 janvier 2019 17:39

     Dommage qu’au « Nighthawks » (noctambules ) le tolier acceptait la racaille , sinon j’y serais bien allé écluser une ou deux bolées !

    enfin bon merci quand même pour votre billet mam’zelle Eliane


  • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 25 janvier 2019 22:48

    Hopper...toujours aimé ce peintre. D’autres que moi savent mieux en parler que moi ci dessus.


  • Paul Leleu 25 janvier 2019 23:05

    merci à l’auteur... j’aime beaucoup Hopper... ça c’est de la peinture qui me parle !

    pas de délire narcissique comme les prétendus modernes dont on nous rebat les oreilles...

    une forme d’humour sous-jacent, à peindre classiquement la modernité... un jouissance de la forme... l’audace de la reproduction « photographie » en rupture totale avec les canons du modernisme...

    un retour sur soi sous-tend ses toiles... en effet, on ne peint pas ainsi sans avoir atteint une grande maturité... l’extérieur projeté ainsi nous renvoir à la maturité intérieure (le calme) de leur auteur... jeux de miroirs...

    on ne voit bien à travers l’eau claire... si l’eau est agitée, elle est trouble... si elle est calme, elle permet de voir de tels tableaux... et si l’eau est calme, c’est que l’auteur est mature...

    grand calme de Hopper... certains ont parlé ici du stoïcisme... ça m’évoque aussi le taoïsme chinois...


  • Clocel Clocel 26 janvier 2019 18:16

    L’Amérique, toute propre...

    Qui pourrait imaginer les charniers qu’il aura fallu pour parvenir à cette « perfection », cet idéal for the rest of the world !?

    Je préfère Basquiat...

    MAGA !!! smiley


    • Garibaldi2 27 janvier 2019 03:01

      @Clocel

      Pas mieux !

      Le peintre du vide propret d’un côté, celui de la vie rageuse incontrôlable de l’autre ! Y’a pas photo.


  • Yves Alvarez 26 janvier 2019 20:18

     

    C’est lors de l’exposition internationale de l’art moderne de 1913 à NY qu’ Hopper vend son premier tableau, « promenade en mer ». Je ne sais pas si des sites consacrés à l’artiste ou wiki en parlent….

    C’est d’ailleurs suite à cette vente qu’il s’installe à NY à Greenwich village.

    Les amoureux d’Edward Hopper ne s’accordent pas toujours sur son œuvre, mais il semble bien que ce soit par la réalisation de la maison jaune et le toit mansardé en 1923 qu’Hopper trouve sa voie.

    Hopper était un homme cultivé, fin observateur et qui avait pris la mesure de la société américaine. On sent dans l’ensemble de son œuvre, une défiance envers les grandes métropoles.

    Sa peinture « entrée dans la ville » de 1948 est explicite. Ses portraits, femmes, hommes ou groupes de personnes aux prises avec la ville inspire la crainte, la solitude, le conflit et beaucoup d’interrogation, …

    Le fameux Nighthawks de 1942 souvent parodié se passe presque de commentaires.

    Il en est tout autre avec ses réalisations qui évoquent la vie dans les petites communes. On perçoit un intérêt plus grand de l’artiste. J’ai une prédilection pour ses peintures consacrées aux paysages de Gloucester HarborWalk ….


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