samedi 31 janvier 2015 - par Jean J. MOUROT

L’école en panne d’autorité

Quand notre société tousse, l'école éternue.

Les récents incidents ayant mis en cause de jeunes enfants se refusant à honorer les morts des dernières tueries de Charlie et du SuperCacher ont remis en lumière une des faiblesses de notre école : le déficit d'autorité. Rien ne va plus dans notre bonne république à cause de l'incorrection et de l'indiscipline des élèves dues à la démission supposée des professeurs, incapables de se faire respecter.

Dans son édito de Marianne du 30 janvier 2015, Jacques Julliard applaudit « au retour de l'autorité à l'école  », dans le discours ministériel tout au moins, comme si cela se décrétait depuis les bureaux de la rue de Grenelle. Une autorité qui selon lui n'a rien à voir avec l'autoritarisme mais découle de la supériorité de celui qui sait sur celui qui ne sait pas. « la seule autorité que nous reconnaissons est celle du savoir et de la raison. » Un savoir qu'il conçoit comme « élaboré selon les règles de l'esprit scientifique ».

Tout cela est bel et bon mais si un professeur de mathématiques peut faire autorité dans sa matière, en quoi cela lui donne-t-il une supériorité dans une discussion d'ordre général ? En quoi un diplôme de l'enseignement supérieur en latin-grec donne-t-elle autorité à un enseignant pour discuter du sexe des anges ou de la longueur de la barbe de Mahomet ?

L'autorité ne se décrète pas. Certains enseignants ont la chance de pouvoir compter sur une autorité « naturelle ». D'autres savent établir leur autorité par un savant mélange de fermeté et de compréhension… Mais en fait l'essentiel vient des élèves et du monde dans lequel ils vivent.

Dans l'école d'autrefois, comme dans la société, le respect de l'autorité allait de soi. Certains rebelles passaient outre mais ils étaient minoritaires et contaminaient rarement le troupeau. Des anciens aiment raconter que lorsqu'ils se plaignaient d'avoir reçu une gifle à l'école, ils en recevaient une autre en complément à la maison.

Nous n'en sommes plus là. 1968 est passé par là. Pour le meilleur et pour le pire. Sous prétexte de respect de l'enfant, le laxisme s'est installé dans bien des familles avec le culte de l'enfant-roi. Et comme beaucoup de parents étaient aussi « savants » que les maîtres, ils ont voulu mettre leur grain de sel dans l'enseignement reçu à l'école par leurs enfants. Et le statut moral des enseignants s'en est trouvé diminué. En outre, le consensus social qui avait affermi la 3ème république a depuis longtemps volé en éclat. Et comme l'école s'est ouverte au monde, elle a importé bien des conflits extérieurs.

Par ailleurs, la notion de laïcité ayant été battue en brèche par une tendance au repli communautaire et l'ignorance des jeunes enseignants (Il est bien loin le temps des « séminaires laïques » qu'étaient les « écoles normales d'instituteurs » !) chaque élève prétend relever d'une autorité supérieure à celle du maître, d'autant que bien des parents dénient1 à l'école tout rôle éducatif (l'éducation étant considérée comme relevant exclusivement de la famille) .

Aussi, penser que l'autorité du maître puisse être restaurée au sein de notre système scolaire par la seule volonté d'une ministre relève, selon la formule de Jacques Julliard, « de l'incantation et de la magie ».

1/ J'entendais (samedi matin 31/01) une docte intervenante dans une émission de Serge Moati sur LCP prôner, comme alternative à la ghettoïsation des établissements, l'imposition d'une plus grande mixité sociale dans les écoles. Elle oubliait l'existence de l'enseignement privé qui permet à ceux qui le souhaitent d'échapper aux promiscuités indésirables (c'est peut-être une des raisons de l'apparent accroissement des écoles juives permettant dans certains quartiers, à de jeunes juifs d'échapper aux brimades de jeunes antisémites...)

 

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C’était en 1969 !


52 réactions


  • mmbbb 31 janvier 2015 19:08

    « Dans l’école d’autrefois, comme dans la société, le respect de l’autorité allait de soi. » Je ne suis pas un defendeur de mai 68 mais tout de meme ce genre de phrase me fait sursauter Avant c’etait toujours mieux cela va de soi Vous oubliez que c’etait plutot l’autoritarisme qui prevalait Je fus interne avant a la belle epoque tout etait fantastique parce que tout le monfe fermait les yeux Le proviseur etait une espece d ’abruti vicelard qui prenait un mal a plaisir a nous faire chier A 18 ans j’etais rempli de haine et combien de gamin dont les parents foutaient des torgnolles avant le monde etait beau tres beau j’ai presque envie de chanter marechal nous voila.


    • Jean J. MOUROT Jean J. MOUROT 31 janvier 2015 19:45

      Je n’ ai pas écrit que c’était mieux, mais que c’était différent et qu’il n’y avait pas de problème d’autorité !


    • César Castique César Castique 1er février 2015 11:25

      «  A 18 ans j’etais rempli de haine... »


      Vous pouvez le prouver au nombre agressions que vous avez commises ? 

    • urigan 2 février 2015 10:16

      Mais si vous êtes un défenseur de mai 68. Parce que avant il y avait la carotte et le bâton (en regard du principe que dans toute éducation il y a une part de dressage), et qu’aujourd’hui il ne reste plus que la carotte.
      Pas besoin d’être un grand clerc pour voir ce que 68 à donné.

      J’avais 20 ans en 68. Et vous ?


  • eau-du-robinet eau-du-robinet 31 janvier 2015 20:19

    Bonjour Jean,
    .
    Le navire la France est un navire sans réel Capitaine, c’est à Bruxelles que les grandes décision sont prises ...
    .
    Sans Capitaine, Hollande est une marionnette du monde de la finance, il est claire que l’équipe du navire France ne sait plus comment trouver le bon cap.
    .
    Un pays qui à perdu sa souveraineté, comme la France, à été entraine avec toute sa population dans des eau troubles de la mondialisation.
    .
    Puis l’autre problème c’est la désinformation
    https://www.youtube.com/watch?v=H7R1Gdf2emA
    .


  • agent ananas agent ananas 31 janvier 2015 20:26

    Comment voulez vous restaurer l’autorité à l’école en honorant une publication connue pour son irrévérence et non avare en dessins scabreux et orduriers ? Bonjour l’éducation ! Il faut arrêter de marcher sur la tête.
    De plus, l’attitude du directeur de l’école en dénonçant à la police un élève qui refuse d’étre « Charlie » rappèle des méthodes qui avaient cours sous le régime de Vichy : la délation.


    • njama njama 1er février 2015 01:06

      vrai, Charlie est un sale gosse très mal élevé ! un p’tit poulbot est un enfant de choeur à côté


    • Auxi 1er février 2015 23:46

      @ Agent Ananas : Ah, bon, l’école force les enfants à lire Charlie Hebdo ? C’est un manuel scolaire ? Quand au reste vous n’avez rien compris : c’est là liberté d’expression qui a été défendue à travers Charlie, pas Charlie lui-même.


    • agent ananas agent ananas 2 février 2015 07:34

      Bonjour Auxi

      La liberté d’expression ? Pour cela adressez vous à Siné ou Dieudonné... smiley
      Ou mieux : à cet ado qui qui a été condamné à 6 mois de prison pour avoir parodié Charlie Hebdo en dessinant sur son Facebook « Charlie Hebdo c’est de la merde, ça n’arrête pas les balles ».

      * Le dessin incriminé détournait une célébre couverture de Charlie Hebdo « Le Coran c’est de la merde, ça n’arrête pas les balles », publié après le massacre de plus de 1000 manifestants en Egypte.


  • nours77 nours77 31 janvier 2015 21:10

    Et puis quoi encore, l école est la pour transmettre des connaissances, c est déjà suffisamment compliquer, on est loin des 100% de réussite au bac, pour le reste cela s appelle le « libre arbitre » et les gouts et les opinions, et ça c es censés être libre a chacun, et pas imposé par des « biens pensant », enfin en théorie ! Tout le monde a le droit d être un connard irrespectueux, on ne se fera pas beaucoup d amis mais ca aussi c est notre choix. J aime pas les gens (Ça m a prit en travaillant dans le métro parisien), c est moi que ça regarde ! j aime pas non plus les hommes politiques, les médecins et les avocats les 3 professions qui jouent avec la vie des gens et ne savent pas reconnaitre leurs erreurs... ça me regarde, et pour finir je ne suis pas charly, j en est rien a foutre que 20 péllos ce soit fait descendre, ce n est qu un fait divers comme un autre et en plus qui a relativement peut de victimes quand on regarde les actualités en générale, je suis peut etre devenu insensible en regardant le JT, mais bon, je trouve que ça commence a être redondant au niveau infos (et si ? et pourquoi ça ? que va t on faire ? Oh la la t a vu ça ... ?!), et effrayant au niveau récupération de l évènement par la cohorte de profiteurs de tout bord...


    • Auxi 1er février 2015 23:50

      les hommes politiques, les médecins et les avocats


      Vous avez oublié les juges, qui, jamais, ne reconnaissent leurs erreurs, quitte à, sciemment, laisser croupir en prison des personnes dont ils savent qu’elles sont innocentes.

  • christophe nicolas christophe nicolas 31 janvier 2015 22:34

    Réduisez la taille des collèges pour revenir à une logique humaine avec des profs multidisciplinaires et tout sera résolu.


  • njama njama 1er février 2015 00:48

    Sous prétexte de respect de l’enfant, le laxisme s’est installé dans bien des familles ...
    .

    la TV aussi s’est installée dans les familles !
    La première chaîne de l’ORTF, de 1964 à 1975
    Antenne 2 en 1975, deuxième chaîne de l’ORTF
    France Régions 3 en 1975 également, troisième chaîne de l’ORTF


  • njama njama 1er février 2015 01:01

    (c’est peut-être une des raisons de l’apparent accroissement des écoles juives permettant dans certains quartiers, à de jeunes juifs d’échapper aux brimades de jeunes antisémites...)

    je ne partage pas votre hypothèse Jean-J MOUROT
    il ne faut pas voir de l’antisémitisme à tous les coins de rue, la France d’aujourd’hui n’est pas antisémite. J’y vois plutôt l’émergence d’un intégrisme communautaire :
    samedi c’est chabbat ... interdiction de travailler dans la loi rabbinique
    vous vous souvenez de Gilles Bernheim grand rabbin de France déchu pour cause de plagiat et de faux diplome :
    « À Aix-les-Bains, Gilles Bernheim et son frère sont scolarisés dans l’enseignement public. Il y suit les cours le samedi, les bras croisés afin de respecter le chabbat (la Loi juive interdit d’écrire ou de transporter des objets en ce jour). À la fin de la classe de seconde, il part en Israël, où il étudie dans une yeshiva de Netivot, dans le Néguev. Il étudie ensuite, à l’âge de 24 ans, dans un kollel (école talmudique pour hommes mariés) à Jérusalem »

    pas de nourriture kasher dans les cantines
    dans une bonne éducation juive, les filles et les garçons sont séparées. D’ailleurs sous Sarkozy le Sénat a voté cette dérogation à la mixité obligatoire pour les écoles confessionnelles ...


  • njama njama 1er février 2015 01:12

    les « écoles normales d’instituteurs »
    niveau de recrutement, fin de seconde
    puis le niveau de recrutement est passé au baccalauréat, puis à bac + 2, puis bac + 3, et maintenant le concours est niveau master bac +5
    Comme quoi puisque vous dites que l’école marchait mieux avant, au moins au plan de l’autorité, il n’était pas utile d’avoir la tête trop remplie
    Vous oubliez dans votre article le rôle éducatif de parents qui s’est dégradé également, pas en raison de l’école ...


    • Jean J. MOUROT Jean J. MOUROT 1er février 2015 11:17

      Njama : « Vous oubliez dans votre article le rôle éducatif de parents qui s’est dégradé également, pas en raison de l’école ... »

      Moi : « Sous prétexte de respect de l’enfant, le laxisme s’est installé dans bien des familles avec le culte de l’enfant-roi. »

      Ne sommes-nous pas à ce sujet sur la même longueur d’ondes ?


    • njama njama 1er février 2015 11:58

      sur la même longueur d’ondes ? non

      vous dites « sous prétexte de respect de l’enfant, le laxisme s’en installé ... »
      pour ce qui me concerne, le respect de l’enfant n’a rien à voir, même si mon père était psychorigide comme beaucoup de ceux de sa génération d’avant guerre et que sa relation avec ses enfants était patriarcale et forcément autoritaire, ce n’était pas mon cas dans ma famille, la machine à décerveler (la TV) s’est imposée de plus en plus, a créé une rupture irréversible dans le dialogue, ajoutez, les repas aux heures des infos ... et c’est la parfaite machine à tuer à petits feux la relation(parent)-enfant
      Et ensuite, chacun son programme que vous appelez laxisme, le culte de l’enfant-roi n’étant rien d’autre que l’enfant qui se débrouille et se construit seul dans la bulle, à l’image de ses parents qui ne vivent pas sur la même chaîne hertzienne.
      J’ai fait du « porte à porte » dans ma jeunesse comme représentant, vous n’imaginez pas le nombre de maisons où la TV marchait en continu du matin au soir ...
      Où vous touchez du doigt la réalité c’est que l’autorité est une relation à l’autre, mais en confinant la question dans l’école vous vous égarez je crois dans de fausse responsabilités.
      La vraie autorité suppose l’altérité bien comprise, quel que soit l’âge, certains invoquent le rétablissement du service militaire pour remettre l’autorité dans l’esprit des jeunes, de mon point de vue c’est tout faux, car l’armée est l’antithèse de la vie en société. C’est comme mettre une chaîne à un chien pour prétendre le dresser.

       

       


    • njama njama 1er février 2015 12:05

      j’ai oublié d’ajouter, enlevez la chaîne, et vous aurez une idée des résultats de ce mode d’éducation ...
      La coercition est une fausse autorité, et le contraire même de la plus mauvaise éducation..


    • Jean J. MOUROT Jean J. MOUROT 1er février 2015 12:35

      « La coercition est une fausse autorité »
      Effectivement. mais le laissez dire, laissez faire ne conduit pas les enfants à se prendre en charge de manière responsable. Vous décriez à juste titre l’abus de TV. Mais ne s’agit-il pas là d’une démission des parents eux-mêmes soumis à la dictature de l’image ?


    • Jean J. MOUROT Jean J. MOUROT 1er février 2015 12:39

      « en confinant la question dans l’école vous vous égarez je crois dans de fausse responsabilités. »
      Ce n’est pas moi qui confine le pb à l’école. C’est Mme Belkacem qui prétend régler les incivilités en restaurant l’autorité des maîtres à l’école. Je prétends au contraire que l’école n’est que le reflet de la société, même si les maîtres ont leur rôle à y jouer.


    • njama njama 1er février 2015 16:01

      l’école n’est que le reflet de la société,
      bon alors nous sommes d’accord Jean-J Mourot, l’école ne doit pas être le bouc-émissaire ...


    • Auxi 1er février 2015 23:54

      le respect de l’enfant


      On ne vous a pas parlé du respect de l’enfant, mais de la tyrannie de l’enfant-roi, ça n’a aucun rapport !

  • sls0 sls0 1er février 2015 04:34

    Le bac actuel a t’il la même valeur qu’autrefois ?

    C’est une question pas une affirmation, je n’ai pas les connaissances nécessaires et les éléments pour l’ouvrir.

    Bac -12, il m’est arrivé de former quelques ingénieurs, il m’arrivais de leur dire ’’pourquoi tu ne t’intéresse pas à cela, la réponse y est.’’
    La réponse était parfois ’’ ce n’est pas dans le programme’’
    Je ne sais pas si l’on peut faire un parallèle entre un ingénieur et un instituteur.


  • agent ananas agent ananas 1er février 2015 08:29

    Jean, vous écrivez :
    "c’est peut-être une des raisons de l’apparent accroissement des écoles juives permettant dans certains quartiers, à de jeunes juifs d’échapper aux brimades de jeunes antisémites...« 
    Donc les arabo-musulmans devraient aussi envoyer leurs enfants dans écoles islamiques pour échapper à l’islamophobie de leurs petits camarades ?
    Une telle attitude est la porte ouverte aux dérives communautaristes et ne peut qu’exacerber le malaise du »vivre ensemble« . Quid de l’école républicaine et laïque ?
    Il est aussi ironique que vous fustiger »1968« pour expliquer le déficit de l’autorité, alors que Charlie Hebdo était l’héritier le plus marquant de l’esprit »soixante-huitard« .

     »Certains rebelles passaient outre mais ils étaient minoritaires et contaminaient rarement le troupeau« .
    Le troupeau ? Je trouve au contraire que les rebelles (ou voix dissidentes) sont indispensables notamment lorsque le troupeau est conduit à l’abattoir.

    Pour votre réflexion, cette analyse intéressante. Cela vous changera de la vision étriquée de Julliard et autres maîtres »à pensée unique".


    • Jean J. MOUROT Jean J. MOUROT 1er février 2015 11:13

      « Donc les arabo-musulmans devraient aussi envoyer leurs enfants dans écoles islamiques »
      Je n’ai pas dit que les jeunes juifs devaient aller dns des écoles juives. je pense tout le contraire. Mais je comprends la peur de certains. Quand à l’« islamophobie » à l’école, je n’ai pas d’échos de sa manifestation.

      "Il est aussi ironique que vous fustiger »1968« pour expliquer le déficit de l’autorité, alors que Charlie Hebdo était l’héritier le plus marquant de l’esprit »soixante-huitard« « .

      Je ne fustige pas : j’essaie d’expliquer. Toutefois je trouve excessif le slogan  »Il est interdit d’interdire« ou »Jouissons sans entrave« , et je n’ai jamais vraiment apprécié l’esprit Charlie-Hebdo même si j’ai aimé certaines de leurs trouvailles. Le laxisme consécutif à 1968 est plutôt celui des parents qui ont érigé en système le refus de toute autorité de peur de traumatiser leurs enfants, en oubliant que ceux-ci ont besoin qu’on leur apprenne la vie en société et qu’on leur pose des limites.

       »Le troupeau ? Je trouve au contraire que les rebelles (ou voix dissidentes) sont indispensables notamment lorsque le troupeau est conduit à l’abattoir"

      Entièrement d’accord. Mais je ne fais que décrire une situation ancienne (les dissidents que j’estime n’ont pas empêché le troupeau d’aller à l’abattoir en 14-18).


    • Jean J. MOUROT Jean J. MOUROT 1er février 2015 17:02

      L’analyse à laquelle vous me renvoyez est en effet intéressante. J’y souscris pour l’essentiel !


    • agent ananas agent ananas 1er février 2015 18:42

      Jean
      Je suis ravi qu’elle puisse nourrir votre réflexion.
      Très bon site par ailleurs que je recommande, bien que la section anglophone se taille la part du lion.


  • BOBW BOBW 1er février 2015 10:21

    « c’était différent et il n’y avait pas de problème d’autorité  ! » : ??

    En 1942 en classe à des élèves de 7ans, « on » nous faisait chanter :
    « Maréchal nous voilà ! 
    Devant toi, le sauveur de la France 
    Nous jurons, nous, tes gars 
    De servir et de suivre tes pas .... »

    Descendus sous le préau ,nous nous regroupions à l’écart pour chanter :
    « Une fleur au chapeau

    A la bouche un vieux mégot
    Un vieux révolver dans la poche
    Et c’est tout ce qu’il faut
    Pour aller combattre les Bôôches »

    « A a a c h , Déchaa  T e r r o r i s t s !! » smiley


    • Jean J. MOUROT Jean J. MOUROT 1er février 2015 11:01

      J’ai aussi chanté « Maréchal, nous voilà... » Et à la même époque joué au résistant en piquant des objets à des soldats « boches ».

      La différence, c’est que nous avons obtempéré... et secrètement désobéi. Nous n’avons pas ouvertement contesté le maître et son autorité (qui relayait celle de Vichy et de l’occupant nazi)

      Par ailleurs, il ne me semble pas que la France occupe aujourd’hui le pays où vivent de petits musulmans « rebelles ».


    • Piotrek Piotrek 1er février 2015 22:05

      Par ailleurs, il ne me semble pas que la France occupe aujourd’hui le pays où vivent de petits musulmans « rebelles ».

      La France est sous l’occupation de l’argent Roi !

      A une autre époque l’éducation était un vecteur d’accomplissement professionnel et personnel, si on serrait les dents et on bossait, on avait toutes les chances d’être récompensés. Et si l’on devenait professeur, on avait réussi, on avait un statut, on voulait transmettre la connaissance.

      Le consumérisme a tout changé.

      L’illusion de l’argent et de la vie facile est distillé en permanence dans notre société : Films, séries TV, publicité... On nous projette sans cesse cette vie de luxe, remplie d’objets puis toute l’industrie se charge de nous offrir la panoplie d’ersatz pour qu’on ait l’impression d’y arriver, peu importe le budget. 499 Euros pour la semaine sur une plage de sable blanc ou pour le même prix un casque audio Beats by Dr Dre... tout dépend quel personnage vous voulez jouer pour épater la gallerie.

      Cette industrie justement, elle n’est pas possédée par des gens qui ont travaillé dur, non c’est juste des gens qui ont été malins. Tous les multimillionnaires de l’informatique sont des gens qui ont abandonnés leurs études.

      Dans ce nouvel environnement doublement pervers, prof est devenu une voie de garage, et l’élève sait très tôt que le travail à l’école n’est absolument plus une garantie de réussite. Les loulous (pas que les musulmans, hein, moi la propagande à la TV c’est contre ma religion) et les profs de la banlieue c’étaient les premiers au courants, c’était les premier à savoir que la télé et les politiques mentaient. Pourquoi aller à l’école si les dés de la réussite sont pipés ?

      Alors oui, s’ils font les poches, si elles mettent des voiles comme d’autres enfilent leur écouteurs, c’est de la désobéissance face au mensonge ou une tentative de devenir comme les rappeurs avec leur chaines en or à la TV. J’approuve pas mais je comprends.

      Alors essayer de mettre une couche d’autorité par dessus, du service militaire, de la punition, de la prison... Mais pour prouver quoi ? Que toutes les valeurs actuelles de notre société de consommation ne sont pas les bonnes ? Pour montrer que vous, les séniors, vous vous être laissés corrompre, avez laissé les problèmes s’empiler (écologie, économie, démographie...) tout en profitant d’une jeunesse insouciante qu’aucun jeune d’aujourd’hui n’aura jamais ?
      Je vous approuve pas mais je vous comprends aussi.


  • cevennevive cevennevive 1er février 2015 11:17

    Bonjour à tous,


    Je ne sais pas (et je ne crois pas) qu’il y ait un problème d’autorité à l’école aujourd’hui.

    Il y a surtout un problème d’incompréhension, de mauvaise foi et de désinvolture.

    L’enseignement est un vrai sacerdoce. Ceux qui ne se sentent pas le courage d’affronter une classe de vingt ou trente élèves, de les écouter, de les comprendre et de les diriger, et surtout de faire « le canard » devant l’administration des lycées et collèges, doivent (comme je l’ai fait, il y a quarante ans) s’éloigner de l’école et faire autre chose.

    Car il faut respecter l’élève quelles que soient ses origines, ses obédiences et les opinions de ses parents.

    Ce ne sont pas les diplômes (les sur-diplômes) qui feront de bons maîtres. Peut-être même au contraire ! 

    D’autre part, la dichotomie sociale qu’imposent les écoles confessionnelles est une mauvaise chose pour les enfants et les adolescents, une très mauvaise chose.

    J’ajoute que les faits divers, quels qu’ils soient, même terribles, ne doivent pas entrer à l’école. Laissons les parents et les proches s’occuper de cela.

    Alors, le « je suis ou pas Charlie » n’avait rien à faire sur une estrade de professeur ni sur un banc d’élève. Déjà la fameuse lettre que l’on devait lire aux adolescents, il y a quelques années, m’avait fait bondir.

    Je ne crois pas qu’un enfant qui débite les pensées toutes prêtes qu’il a entendues chez lui ou à la télévision soit un terroriste en herbe ! Il suffit bien aux enfants et adolescents d’étudier les histoires de guerres, d’influences et de massacres d’autrefois... Orientons-les plutôt vers une réflexion de sagesse en leur montrant que guerres et massacres n’apportent que malheurs et ignominies.

    Bonne journée à tous.


  • Jean J. MOUROT Jean J. MOUROT 1er février 2015 11:22
    « Car il faut respecter l’élève quelles que soient ses origines, ses obédiences et les opinions de ses parents. »

    Effectivement, je me suis aperçu que j’avais oublié de signaler dans mon papier que l’autorité du maître ne va pas sans un respect mutuel. L’élève doit respecter le maître mais le maître doit respecter l’élève, ce qui n’est hélas pas toujours le cas.



  • BOBW BOBW 1er février 2015 12:13

    Nous pouvons nous demander en effet si la dénonciation par le directeur d’école à la police, d’enfants de 8 ans amènera véritablement ce respect mutuel, surtout dans un climat de répression, et de restriction des libertés du gouvernement Valls (qu’il est difficile de qualifier de Laïc) ? ...


    • Alois Frankenberger Alois Frankenberger 2 février 2015 13:38

      Sauf que c’est le père du marmot qui a été convoqué pour voies de fait dans l’école.


    • agent ananas agent ananas 2 février 2015 15:09

      Voies de faits ? Terme vague qui permet toutes les interprétations et abus possibles.
      En réalité le père a été convoqué pour « intrusion ». Le père a accompagné son enfant dans la cour de récré à 3 trois reprises avant de se voir interdit l’accès.
      Le rôle du père n’est il pas de protéger son enfant ? Surtout si celui ci aurait été l’objet de menaces de la part de ses camarades chauffés par l’hystèrie politico-médiatico-éducative ?


  • alain_àààé 1er février 2015 15:33

    je suis d accord avec votre article et j ajouterais ceci.j ai mon épouse qui a été professeur en 1973 jusqu a 2008 ou elle a excercé dans la somme.elle a été nommée a amiens sous mitterand et avait des éléves de plusieurs nationalités.j allais de temps en temps la cherché au collége et plusieurs fois elle s est fait agréssée par des éléves des quartiers dificille dont la police y va de moins en moins aujourdhui.donc 2 a 3 fois elle s est défendue et des jeunes ont attrappés au vol 2a 3 claques et qu ont fait ces éléves et bien je ne le dirais jamais acces, les parents se sont pleins aux ordures de socialistes qui se sont pleins au recteur qui l as suspendu une semaine et inscrisption sur son dossier de professeur.alors arrétons avec ses instituteurs qui avant 1984 ne vivaient et se tutoyer qu entre eux,de plus ils se prennent pour le bon dieu ils n y as pas longtemps ils se pleignaient de ne pas étre respecté comme avant qui se prenaint pour des notables.


  • Vipère Vipère 1er février 2015 16:39


    M. MOUROT

    Je suis sincèrement navrée et vous fait des excuses ! au lieu de m’emporter et de vous traiter de « crétin profond des Alpes » (que vous n’êtes pas évidemment), j’aurai été plus avisée de vous expliquer que le relogement et le logement ne fonctionne pas comme dans d’autres pays de l’Europe, où cette problématique de gens à la rue n’existe pas, en raison de la priorité des besoins primaires de l’humain. 

    • Jean J. MOUROT Jean J. MOUROT 1er février 2015 16:49

      Je note, je note, capitaine Haddock. De toutes façons, étant données mes origines alsacienne et lorraine, j’aurais plutôt été un crétin des Vosges !!!


  • Jean J. MOUROT Jean J. MOUROT 1er février 2015 17:30

    Le contenu n’est pas l’objet de ce papier. Il est défini par les programmes officiels. Mais il m’est arrivé dans ma « carrière » d’enseigner les méfaits de la colonisation (j’ai enseigné dans la ville natale du Gl Pélissier, auteur des enfumades de Dahra) ainsi que de préciser que les premières victimes des nazis furent des Allemands et que les camps ne comptaient pas que des Juifs.
    Pour le reste, je n’était plus en exercice. Mais je ne suis pas sûr que nous ayons la même appréciation des faits et de ce que vous appelez«  l’honneteté de ce que l’on transmet comme savoir » . En tous cas, je n’ai jamais fait de différence entre mes élèves quelles qu’aient été leurs origines. Et l’on ne peut pas imputer à l’école le racisme des employeurs.


  • Jean J. MOUROT Jean J. MOUROT 1er février 2015 17:40

    Réfléchissant à la question d’Omar sur les contenus, je me demande s’il ne trouve pas la source de l’irrespect des élèves ou de leur refus de l’autorité dans le fait qu’ils contestent l’enseignement qui leur est dispensé. Car ils seraient, comme leurs parents ou leurs grands frères, mieux à même que les enseignants de juger la validité de ce qui est enseigné...

    Pour éviter les conflits, la solution serait donc dans le recours à des écoles communautaires : avec des contenus pour les Juifs, d’autres pour les musulmans (avec des écoles sunnites, chiites, kurdes, druzes...), d’autres encore pour les chrétiens (catholiques, luthériens, calvinistes, presbytériens, orthodoxes...) et il ne resterait plus que les athées pour peupler l’école républicaine (avec tous ses défauts) !


  • Coeur de la Beauce Politiquement Insolent 1er février 2015 19:29

    Très bon article de M.Mourot, je confirme tout de A à Z en tant qu’ex-professeur des écoles. Rien à redire. On peut juste ajouter le double-langage de la hiérarchie, carriériste, qui méprise cordialement les instits’. Je vous renvoie à un de mes articles les plus critiqués, où pourtant je n’ai rien inventé :



    J’aurais aimé avoir M.Mourot comme collègue ou comme dirlo’... au fait, nous avons les mêmes détracteurs sur Agoravox, un hasard ?

  • NonMoutonPanurge NonMoutonPanurge 2 février 2015 00:28

    Parlons, oui, de l’autorité du maître... Celle-ci est devenue bien mince ! Beaucoup de parents ne respectent plus l’école, comment croire que leurs enfants peuvent la respecter ? 

    On est de plus en plus dans une société individualiste, où chacun ne voit que son propre intérêt : donc les bambins se sentent soutenus par leurs parents et la parole du maître ne vaut pas grand chose face à celle de l’enfant. Bien des changements depuis quelques décennies.
    Mixités sociales, religieuses, ethniques... ça n’existe pas. C’est un fait de société que je déplore.
    Je travaille en ZEP, pas spécialement difficile, et si j’étais « raciste » ou anti « je ne sais quoi », il y a bien longtemps que j’aurais changé de lieu ou de métier (ce n’est pas mon premier travail). 
    En trente ans de carrière dans cette Institution, je n’ai vu que dégradations des conditions de travail.
    « retour de l’autorité à l’école » nous dit notre ministre !!!
    Par quels moyens ?
    Un exemple concret : depuis 2 semaines, notre équipe se bat pour qu’un élève hautement perturbateur (violences, crachats, insultes, jets de chaises, accidents de travail de 2 adultes de l’école,...) soit accueilli dans une structure spécialisée pour son comportement. Même en présence de 5 adultes, il arrive à s’échapper de la classe, frapper gratuitement quiconque sur son chemin, à démolir tout le travail des autres élèves de l’école. Nous avons bien conscience que cet élève est en grande souffrance. Ses parents rejettent tout sur l’école, nous méprisent. Facile !
    Et que propose notre belle institution : que nous étudions une solution pour cet élève ! Cela fait 3 mois que nous y réfléchissons et avons mis tout en œuvre. Aucune amélioration.
    Heureusement, notre syndicat nous défend et il va bien falloir que les « grandes instances » prennent leurs responsabilités. Alors, dans un cas comme celui-ci, Madame la ministre, donnez-nous le mode d’emploi pour le retour de l’autorité !
    Belles paroles !!!
    Mais je ne pense pas que la question d’autorité résoudra les problèmes de cette société. 
    Je crois au RESPECT.
    Respect des élèves, respect des parents, respect des maîtres ou professeurs dans les établissements pour le milieu éducatif.
    Quant aux autres secteurs, je suis plutôt pessimiste...
    Médias, gouvernement, associations diverses... Tout n’est que supercherie !
    Je reste Non Mouton de Panurge !
    Merci Agoravox d’exister !



  • Ruut Ruut 2 février 2015 08:31

    Comment respecter un état dont les plus hauts représentants méprise son peuple.

    Quand a la fonction publique l’information ne remonte jamais de la base car elle est bloquée par une trop lourde hiérarchie jamais vraiment responsable (l’effet parapluie).

    De plus le Français disparaissant de plus en plus de l’univers de nos enfants via les médiats, il le comprennent de moins en moins au profit d’un language ordurier américain. (merci la TV et les nouvelles consoles)

    Nous pouvons remercier nos Ministres de la culture et de l’éducation Nationale qui travaillent ardemment a la destruction de notre culture Francophone au profit d’une culture hybride (Franglais) non maitrisée et surtout non maitrisable.

    Bientôt les Gangs US en France. (c’est la politique culturelle actuellement choisie)
    Merci l’UMPS


  • Julien30 Julien30 2 février 2015 09:55

    L’école en panne d’autorité ou un autre échec cuisant de la gauche à qui l’éducation nationale a été laissée depuis la 2è guerre mondiale. 


    • Jean J. MOUROT Jean J. MOUROT 2 février 2015 10:50

      Sans vouloir la dédouaner de ses responsabilités, il ne me semble pas que la Gauche ait toujours été au pouvoir depuis 1945. La loi Haby, par exemple, n’était pas un e loi de gauche...


  • njama njama 2 février 2015 11:37

    c’est devenu un marronnier de la politique de taper sur l’école, que les gouvernements soient de droite ou de gauche ...
    pour faire diversion et ne pas parler d’autres sujets qui fâchent ?
    car, si effectivement l’école était la matrice responsable de la perte de repères sociaux, source d’irrespect, voire de délinquance, cela serait dû aux effets indésirables de décisions politiques prises dans les précédents ministères de l’Éducation Nationale (programmes, réformes genre collège unique par ex ?, ...), lesquelles font surface aujourd’hui
    et, s’il faut réformer l’école pour rectifier la trajectoire, les effets sur la société ne se feront sentir que dans plusieurs années, voire pas avant une dizaine d’années

    L’école est hélas de façon chronique prise comme bouc-émissaire facile de ce qui ne va pas en France.
    Si l’école est en panne d’autorité, ce n’est pas en lapidant les profs que ça s’arrangera bien au contraire


  • Giordano Bruno - Non vacciné Giordano Bruno 2 février 2015 12:40

    La seule autorité que nous reconnaissons est celle du savoir et de la raison.

    Le problème est qu’aujourd’hui, l’élève est censé construire son propre savoir. Cette autorité du savoir échappe donc à l’enseignant.


    • Emmanuel Aguéra Emmanuel Aguéra 2 février 2015 18:17

      Non. L’enseignant n’est pas là pour apporter le savoir, mais le permettre. Vous reproduisez le schéma que vous critiquez, c’est amusant. Il ne s’agit pas de transmettre ou de construire un savoir, mais de réunir les meilleures conditions pour qu’avec le-dit savoir se développe un intellect et avec lui, qui sait, une personnalité... Et l’autorité, si elle est nécessaire à la gestion du groupe, n’a rien à voir avec cette transmission du virus de l’envie de savoir. Il faut IN-TER-RES-SER. C’est con à dire, mais je ne trouve pas mieux, désolé.


  • Crab2 2 février 2015 13:56

    Pour ce que je suis - on me tue

    Les jihadistes trouvent dans l’islam le moyen de concrétiser pour eux-même une vision simpliste, inégalitaires pour régir le cadre des relations humaines de la société  ;

    parce que c’est plus facile, parce que cela ne demande aucun effort, avec au bout l’illusion d ’exister Suites :

    http://laicite-moderne.blogspot.fr/2015/02/pour-ce-que-je-suis-on-me-tue_2.html

    ou sur

    http://laiciteetsociete.hautetfort.com/archive/2015/02/02/pour-ce-que-je-suis-on-me-tue-5550348.html


  • Jean J. MOUROT Jean J. MOUROT 2 février 2015 14:02

    Le rapport avec le sujet de l’article ?


  • heirani heirani 2 février 2015 23:42

    Point de vue intéressant. Avez-vous lu `L´enseignement de l´ignorance.´ de Michéa ?


    • Jean J. MOUROT Jean J. MOUROT 3 février 2015 12:35

      @Heirani
      Non ! Mais les analyses que je viens d’en lire me laisse penser que sa thèse est excessive et relève de la théorie du complot. Je ne crois pas à une entreprise systématique de décérébration par l’école... Mais ce n’est pas l’objet du débat d’aujourd’hui.


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