mardi 18 septembre 2012 - par Résistance

L’Europe supranationale est en marche. Sortons-en !

La technocratie européenne continue de vouloir faire main basse sur tous les pouvoirs, à commencer par le pouvoir économique et financier des États, privant ces derniers de toute souveraineté nationale. Une démarche qui voit converger les projets de la Banque centrale, de la Commission et du Conseil européens qui ont profité de la récession provoquée par la crise financière provoquée aux États-Unis en 2008 pour faire croire au bon peuple que c’est tous unis que nous pouvons le mieux résister aux méfaits d’un monde toujours plus globalisé.

Le président du Conseil européen, le Belge Herman Van Rompuy, a préparé un document qui sera soumis aux gouvernements des 27 et au Parlement européen à l’occasion du sommet qui aura lieu cette semaine. Un document qui vise à un contrôle progressif au niveau central de toutes les activités économiques et financières des États membres. Nous assistons en fait à la réalisation du vieux projet qui fut à la base de la naissance de la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA) et qui aurait dû aboutir à transformer le marché européen en une structure politique à part entière. Le vieux projet technocratique du non-regretté Jean Monnet, auquel s’opposèrent en vain des personnalités d’envergure comme Charles De Gaulle qui ne cessait d’en dénoncer les écueils, est à deux doigts de prendre corps.

Le point fort du projet de Van Rompuy est de créer le plus tôt possible un ministère européen de l’économie à la tête duquel on trouverait un ministre du trésor dont les attributions seraient de veiller au contrôle de la caisse commune. Ce ministre disposera d’un budget central et aura pour mission de coordonner les questions liées à la dette et d’achever l’union bancaire en prévoyant toutes les normes de garantie pour les dépôts et pour la liquidation des banques en difficulté. La proposition du technocrate belge comprend en outre un renforcement des politiques économiques communes pour améliorer la compétitivité (on sait ce que cela veut dire…), une plus grande coopération entre le Parlement européen et les parlements nationaux et de nouvelles structures démocratiques pour la zone euro (sic).

Le document reprend les thèmes du rapport présenté lors du sommet européen des 28 et 29 juin. Van Rompuy a tenu à affirmer que ses propositions n’étaient pas exclusives et que Bruxelles attendait des États membres qu’ils soumettent leurs propres propositions.

Et il est fort probable que l'Allemagne occupera une position dominante dans les discussions de la semaine prochaine. Car Berlin a déjà rejeté par le passé le principe du financement commun de la dette publique. En effet, l’Allemagne estime bénéficier de taux d'intérêt historiquement bas grâce à ses efforts de rigueur et ne veut pas les « partager » avec des pays moins disciplinés. Mais cette attitude risque aussi de faire s’effondrer l’euro, la grande majorité des exportations allemandes se faisant dans la zone de la monnaie unique. L’Allemagne pourrait donc finalement souscrire aux fameux eurobonds, à condition que tous les budgets des pays soient approuvés par l’union européenne (c’est-à-dire par l’Allemagne) avant d’être soumis aux parlements nationaux. Autrement dit, l’Allemagne n’acceptera de garantir la dette des États membres que lorsqu’ils accepteront de céder leur souveraineté nationale ».

La tentative de créer un accord monétaire rigide s’appliquant à des économies différentes – comme l’Allemagne et la Grèce – était d’emblée vouée à l’échec. Cela pouvait fonctionner tant que durait la croissance économique, mais la récession a fait ressurgir tous les antagonismes nationaux. L’union européenne encourage le chômage de masse, abandonne la création monétaire aux banques et se soumet à l’OTAN. Les tenants du pouvoir, ce que d’aucuns appelleraient la classe dominante, édictent eux-mêmes les règles qui leur serviront plus tard. À quoi bon, dans ces conditions, réclamer un référendum sur le pacte budgétaire européen ? La solution pour recouvrer notre indépendance nationale s’impose comme une évidence. Sortons de l’euro ! Sortons de l’union européenne !

Capitaine Martin

http://www.resistance-politique.fr/article-l-europe-supranationale-est-en-marche-sortons-en-110193425.html

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L’Europe supranationale est en marche. Sortons-en !


2 réactions


  • Robert GIL ROBERT GIL 18 septembre 2012 10:56

    La contradiction fondamentale de l’euro et de l’Union européenne est une monnaie unique sans État, un espace de «  concurrence libre et non faussée  » sans politique économique commune, c’est-à-dire des constructions largement artificielles qui n’aboutissent qu’à consacrer la loi du plus fort, tout en développant des déséquilibres qui à terme menacent la stabilité de l’ensemble. Or, pour essayer maintenant de sortir de ce piège, les capitalistes et les gouvernements de la zone euro et de l’UE ne proposent qu’une fuite en avant, aggravant leurs caractéristiques antisociales et antidémocratiques. Les diverses solutions envisagées de «  fédéralisme  » conduisant à des «  abandons de souveraineté  » ne feraient que dessaisir davantage les peuples de la maîtrise de leur destin, tandis que la «  règle d’or budgétaire  » que le dernier sommet européen entend imposer ne conduirait, partout, qu’à davantage d’austérité et de misère.........

    voir cet article toujours d’actualité :

    http://2ccr.unblog.fr/2012/01/04/sortir-de-l%E2%80%99euro-ou-du-capitalisme%E2%80%89/


  • eau-du-robinet eau-du-robinet 18 septembre 2012 19:43

    Je suis d’accord sur votre conclusion qu’il faut sortir de l’Europe qui est construite sur le socle de Maastricht. smiley

    Avant de sortir de l’Euro il faut par contre d’abord sortir de l’union Européenne.

    La seule voie de sortie juridique de l’euro pour la France réside dans la dénonciation de l’ensemble des traités européens, en vertu de l’article 50 du traité sur l’Union européenne (TUE), suite aux modifications introduites par le traité de Lisbonne.

    Vous avez évoque un mot important le mot souveraineté .

    Que dit l’article 5 de la constitution française ?

    « Le Président de la République veille au respect de la Constitution. Il assure, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ainsi que la continuité de l’État.

    Il est le garant de l’indépendance nationale

    , de l’intégrité du territoire et du respect des traités. »

    Conclusion : Ni le président précédent ni le président actuel respectent l’article 5 !

    J’ai trouvé cet article qui contient une infographie (image) avec les résultats d’un sondage récent.

    Voici une question :
    L’union Européenne agit-elle de façon efficace ou non pour limiter les effets de la crise économique actuelle ? OUI 24% NON 76%

    Et si c’est l’Europe, les traitées de Maastricht et de Lisbonne, qui nous ont amené dans l’impasse ?

    La seul possibilité pour sortir de la crise financière Européenne est de sortir de l’Europe !

    L’UPR est une des rares parties politiques qui à fixe parmi ses priorités la sortie de l’Europe puis de l’Euro.

    Lire la suite ▼

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